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Citations de Gérard Delteil (53)


L’animal a réussi à filer entre les pattes des techniciens pour aller se réfugier sous une table des labos en question, après avoir renversé sur son passage la moitié des tubes à essai et des éprouvettes. Un carnage.
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Tout ça pour vous dire que ce « test-chat », qui peut paraître futile à une personne mal informée, n’avait rien d’une partie de rigolade.
Et ça commençait mal, vraiment très mal !
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Nous avions un peu hésité sur le choix du comédien vedette : depuis que Bellone a fait ses déclarations politiques fracassantes, on dit qu’il s’est aliéné une partie de son public, à gauche ; par contre, il a gagné des sympathies à droite ; or notre dernière étude de marché permet de penser que notre clientèle — pas les chats qui ne votent pas, mais les maîtres et les maîtresses — , penche plutôt de ce dernier côté, car Délices du Félin est un produit cher, un produit « top-niveau ». L’un dans l’autre, Bellone, qui remplit toujours les salles à cinquante ans bien tassés, pouvait donc faire l’affaire. Quant à Dargoy, Vigier-Lelièvre n’en voulait pas, car il fait du cinéma pour intellectuels, mais Bellone, qui traverse une phase art et essais, n’acceptait personne d’autre, et nous avons fini par céder.
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Ce jour-là nous étions tous sur les dents : à la cérémonie traditionnelle s’ajoutait une opération de promotion dans laquelle la SAAPA — la Société Anonyme d’Aliments pour Animaux — investissait quelques millions de francs lourds. Raoul Vigier-Lelièvre, notre P.-D.G., tenait particulièrement à sa réussite et supervisait l’affaire en personne. On avait mobilisé Antenne 2, le patron s’était offert Dargoy pour tourner le court métrage et Bellone pour présenter le produit.
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Voilà comment les choses se passent, en principe. Je dis « en principe » car des complications surviennent parfois : un chat particulièrement difficile ou malencontreusement gavé, un journaliste mauvais coucheur dont notre attaché de presse n’a pas su déceler les humeurs contestataires.
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Le « test-chat », comme son nom le laisse un peu deviner, consiste à tester sur un de ces délicats mammifères aux griffes acérées les propriétés attractives du contenu d’une boîte de Délices du Félin, produit qui fait la prospérité de notre maison. La boîte est choisie au hasard, l’animal normalement alimenté au cours de la période précédant l’épreuve, et chaque fois d’une race différente. Deux huissiers, un vétérinaire, et quelques journalistes sélectionnés assistent à la manœuvre, de façon à attester qu’elle se déroule sans supercherie. Ensuite nous les emmenons gueuletonner à leur tour dans un bon restaurant, car il n’y a pas de raison que les chats soient seuls à s’en mettre plein la panse.
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Au cas où vous feriez partie des 31,65 % de téléspectateurs qui, à en croire les sondages, n’ont pas vu ou pas retenu ce thème essentiel de nos campagnes publicitaires, je vais vous en dire quelques mots. Brièvement, pour ne pas ennuyer les autres, la majorité des ménages, ceux qui connaissent.
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J’étais très occupé quand ce type, ce journaliste, m’a demandé au téléphone. Submergé. Pensez : c’était le jour du « test-chat » !
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On a beau être plus ou moins blasé, il y a des jours où on a vraiment envie de vomir. J'avais déjà, avant cette affaire, un point de vue assez peu optimiste sur la nature humaine, mais cette fois je crois bien avoir été définitivement vacciné. Nous en voyons de toutes sortes à la Brigade criminelle, pourtant je peux vous dire que lorsque nous avons bouclé ce dossier, je n'étais pas le seul à avoir la nausée. Mais mieux vaut vous raconter l'histoire depuis le début.
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Cette dernière pensée, blasphème pur, Raymond n'arrive d'ailleurs à la formuler que maintenant qu'il tire de leur enveloppe de velours les objets qu'il a payé si cher: un crayon et une feuille de papier.
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Cette mission sort du cadre hiérarchique.
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Ton pari est complètement débile.
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Et quand les policiers ont commencé à questionner les badauds, à tracer le pourtour du cadavre à la craie, j’ai observé la scène au travers de la vitre du bistrot, sans me décider à me présenter.
Et finalement je ne l’ai pas fait : cette affaire ne pouvait pas me concerner, et comme je vous l’ai expliqué, je suis un homme qui a des responsabilités importantes ; mon temps est précieux, je ne peux pas me permettre de le gaspiller.
La journée avait déjà été suffisamment éprouvante comme ça.
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Après les banques, on remarquait les vigiles en uniforme qui surveillaient le moindre Prisunic, la moindre galerie marchande où tout se vendait à crédit, du Levis 501 aux casseroles - ce qui expliquait sans doute la prospérité des banques.
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Le cas concret qui suscitait cet élan d'altruisme, c'était donc moi. Et plus elle découvrait mes faiblesses et mes problèmes, plus cette fille s'accrochait. Elle était du genre de celles qui s'amourachent d'un prisonnier dans un parloir de prison ou d'un blessé dans un hôpital, planquent un évadé aux abois, sans doute parce qu'elles affectionnent les rapports de dépendance quasi maternelle qui s'établissent en pareilles situations.
_ Trouve-toi un chien perdu ou en enfant abandonné, dis-je en empoignant la bride de mon sac...
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Dans les immeubles voisins, il y avait aussi des Ghanéens, des Indiens, des Cambodgiens, des Portugais et bien entendu des Arabes. Une demi-douzaine d'interprètes n'auraient pas été de trop pour mener cette enquête dans de bonnes conditions, mais il aurait fallu huit jours pour les obtenir, et de toute façon, personne n'avait rien vu ni entendu.
– Il y a en tout vingt-huit ethnies à Garges-lès-Gonesse, nous expliqua doctement un instituteur barbu. Dans ma classe, j'ai des mômes qui ne comprennent pas un traître mot...
– Beaucoup de bagarres ?
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Le bonhomme fit rentrer son monstre dans l'appartement, l'enferma dans une pièce, et revint nous inviter à le suivre à l'intérieur. Ça sentait le renfermé. Il nous désigna des fauteuils mais nous préférâmes rester debout : il y avait des poils de chien partout.
– Toute cette merde, c'est de votre faute : on ne vous voit jamais, attaqua le locataire des lieux. Et de la faute du proprio, ça fait un an qu'on réclame des interphones. S'il y avait des interphones, les mômes ne rentreraient pas comme ça.
Il se lança dans un discours, que nous interrompîmes pour essayer de le ramener dans le vif du sujet, mais il ne savait rien et n'avait rien vu. Il parut déçu par la brieveté de l'entretien et essaya de nous retenir.
– Nous avons une foule de gens à voir, fit Roland, en grattant la tête du chien qui avait réussi à s'échapper.
– Ce salopard arrive à ouvrir la clencheavec sa patte, expliqua le bonhomme, une lueur attendrie dans l'œil.
Il nous raccompagna sur le palier.
– Au-dessus, vous avez des Turcs, et encore au-dessus des Chinois et des Malgaches, annonça-t-il, mais eux ils parlent français.
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A notre arrivée sur le palier, une porte s'entrebâilla et une tête apparut. Je m'approchai, en souriant, la porte se referma aussitôt et des verrous cliquetèrent. Cette porte était peinte en vert, percée d'un œilleton et encadrée d'une cornière métallique. Je frappai, en vain. De l'autre côté, on devait nous observer au travers de l'œilleton.
– Vous n'avez rien à craindre, c'est la police, criai-je.
Un chien aboya et une autre porte s'ouvrit, dans notre dos. Je me retournai à temps pour repousser l'animal qui était gros et envahissant mais n'avait apparemment pas d'intentions agressives.
– Vous n'en tirerez rien, ce sont des Sri-Lankais, ils ne causent pas un mot de français, déclara le propriétaire du chien.
– C'est à nous d'en juger, dis-je, et soyez assez aimable pour rappeler votre chien.
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J'échangeai un regard avec Roland. Le taf, dans l'immédiat, ça consistait pour nous à interroger les voisins. Tous les voisins, et les voisins des voisins. Autrementdit, le porte-à-porte dans les tours du secteur. Ce boulot peut prendre plusieurs jours. C'est ce qu'on appelle, dans notre jargon, l'enquête de proximité. Ce sont les derniers arrivés dans l'équipe qui se la coltinent. Donc Roland et moi.
– Sans déconner, reprit Roland en s'engageant dans l'escalier derrière moi, ce sont des vraies Tony Lama. Et, si ça se trouve, on a saigné ce môme pour une dose de dope qui vaut quatre fois moins. Des Tony Lama, ça se revend très bien...
Quand Roland a une idée, il la suit jusqu'au bout. A la limite de l'obsession. Si personne ne l'arrête, il peut parler pendant des heures sur le même sujet. Une nuit, pendant une planque, il m'a fait un cours magistral sur la fabrication du fromage grec. Travailler avec lui présente tout de même certains avantages pour moi qui ne suis ni très grand ni très épais : il mesure près d'un mètre quatre-vingt-cinq et doit peser dans les quatre-vingt-dix kilos. Il n'a pas besoin d'élever la voix, les clients secalment très vite quand il se pointe quelque part.
– Il n'en a pas profité longtemps, de ses tatanes, observai-je pour donner la réplique à Roland.
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Il continuait à examiner le cadavre et à prendre des notes tout en dissertant sur le prix des godasses. Ce type est un surdoué qui a raté sa vocation et devrait écrire des romans. Un des hommes de l'I.J. lui toucha l'épaule.
– Ça t'ennuierait de te pousser, coco, nous aussi, faut qu'on bosse.
Il fit crépiter son flash puis entreprit de démonter son zoom.
– Ce type aurait pu se faire buter dans un endroit plus large. Ça manque de recul. Je vais prendre mon vingt-quatre.
– Ils ont des chouettes autofocus, ces salauds, remarqua Roland, toujours adossé au mur.

– Bon, vous n'allez pas causer de pompes et d'appareils photo toute la journée, coupa Josiane. Si vous vous mettiez au taf, les copains ?
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