Citations de Ghislaine Schoeller (17)
Le jardin est une méditation à ciel ouvert, un secret révélé à qui le mérite.
La vie, c’est comme un ouvrage. Tous ces fils enchevêtrés à l’envers n’existent que pour donner une image parfaite à l’endroit.
Le dernier chic, dans l’aristocratie, était de saupoudrer ses phrases, même les plus simples, de mots français : Jane y excellait.
On ne vit pas de caprices...
La vie réserve de bonnes surprises à ceux qui se battent.
Il n’est jamais bon, lorsqu’on est diplomate, d’être mêlé à un scandale, c’est quelque chose qui ne vous lâche plus.
Le temps n’est pas un mouvement qui va de l’avant ou qui repart en arrière, il est une grande sphère qui contient nos vies. Je suis attachée à ces lieux, j’y reviens, je rentre dans la sphère. Je m’agite avec ceux qui l’habitent, c’est comme si je n’avais jamais connu d’autre existence.
Les adultes, à vrai dire les hommes, avaient droit, après le dîner, à se remonter le moral à l’aide de quelques verres de « negus ». Jane avait longtemps attendu avant d’en connaître la recette exacte : jus de citron allongé d’eau chaude, auquel on mélangeait, en proportions savantes, sucre, épices, et porto...
Elle n’aimait pas porter de jugement péremptoire sur les gens, estimant que chacun devait vivre selon sa nature. Heureuse plus que malheureuse, Jane savait que ce mélange d’intelligence et d’instinct qui caractérisait chaque être viendrait en temps voulu guider et inspirer son choix, même si, depuis son mariage, elle se sentait rouillée. Cette liberté qui, tout au long de son adolescence, lui donnait la certitude qu’elle irait toujours où elle voudrait, lui paraissait enfuie. Cela dépendait à vrai dire des heures, de ses rencontres, de son humeur.
Comme tout lui semblait loin, ses rêves, ses espérances, sa joie de vivre. Le monde n’était qu’une comédie où elle n’avait même plus envie de jouer sa partie.
Il s’était jeté sur elle, comme un tigre sur sa viande, sans souci de sa pudeur, sans douceur, sans tendresse, ne songeant qu’à son plaisir...
Contrairement au héros du poème, il acceptait de vivre sans exiger le bonheur; conquérir la dernière jolie fille qu’il avait rencontrée était sa façon d’être heureux. Et depuis quelque temps c’était elle qu’il observait, s’arrangeant pour la rencontrer comme par hasard à chacune de ses sorties et déployant une à une ses ruses pour attirer son attention, la guettant comme on guette une proie.
L’amour des jeunes filles est si incertain, capricieux, irréfléchi que l’on ne peut pas toujours découvrir où elles veulent en venir; on peut presque douter qu’elles le sachent elles-mêmes.
Quand elles n’apportaient pas de dot, la plupart des jeunes filles qui avaient dépassé vingt ans craignaient de ne plus trouver de mari.
Il fallait encore que les femmes fussent jolies, élégantes, les jeunes gens empressés autour d’elles, pendant que leurs maris, si elles en avaient, parleraient entre eux de leurs affaires. Le buffet devait être abondant et il ne fallait surtout pas lésiner sur les alcools.
Pour qu’un bal soit réussi, il faut trois hommes pour une femme. Un pour danser, un pour manger, un pour admirer.
La vie n’aime pas que les choses aillent trop bien...