Un roman qui apporte un vrai souffle d'aventure, d'audace et de liberté.
C'est le sentiment que j'ai gardé de cette lecture bien des années après.
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Elle n’aimait pas porter de jugement péremptoire sur les gens, estimant que chacun devait vivre selon sa nature. Heureuse plus que malheureuse, Jane savait que ce mélange d’intelligence et d’instinct qui caractérisait chaque être viendrait en temps voulu guider et inspirer son choix, même si, depuis son mariage, elle se sentait rouillée. Cette liberté qui, tout au long de son adolescence, lui donnait la certitude qu’elle irait toujours où elle voudrait, lui paraissait enfuie. Cela dépendait à vrai dire des heures, de ses rencontres, de son humeur.
Contrairement au héros du poème, il acceptait de vivre sans exiger le bonheur; conquérir la dernière jolie fille qu’il avait rencontrée était sa façon d’être heureux. Et depuis quelque temps c’était elle qu’il observait, s’arrangeant pour la rencontrer comme par hasard à chacune de ses sorties et déployant une à une ses ruses pour attirer son attention, la guettant comme on guette une proie.
Les adultes, à vrai dire les hommes, avaient droit, après le dîner, à se remonter le moral à l’aide de quelques verres de « negus ». Jane avait longtemps attendu avant d’en connaître la recette exacte : jus de citron allongé d’eau chaude, auquel on mélangeait, en proportions savantes, sucre, épices, et porto...
Le temps n’est pas un mouvement qui va de l’avant ou qui repart en arrière, il est une grande sphère qui contient nos vies. Je suis attachée à ces lieux, j’y reviens, je rentre dans la sphère. Je m’agite avec ceux qui l’habitent, c’est comme si je n’avais jamais connu d’autre existence.
Il fallait encore que les femmes fussent jolies, élégantes, les jeunes gens empressés autour d’elles, pendant que leurs maris, si elles en avaient, parleraient entre eux de leurs affaires. Le buffet devait être abondant et il ne fallait surtout pas lésiner sur les alcools.