Il est important de savoir qu'aucun individu ne choisit de devenir chamane ou guérisseur ou autre. L'invitation vient toujours du monde des esprits d'abord et ensuite du monde ordinaire. Il n'est donc ni cohérent ni vraisemblable de se proclamer chamane après quelques stages, et encore moins de venir faire un stage pour devenir chamane. C'est contraire à la pratique.Car qui dit pratique, dit assiduité, longue durée, connaissance de soi, connaissance approfondie de ses esprits. Le tout dans la simplicité et l'humilité.
Et un jour, un esprit m'a expliqué que " Vouloir c'est le pouvoir, et le pouvoir c'est se faire avoir “. Nous nous piégeons nous-même lorsque nous voulons absolument un résultat.
Lors des rites funéraires, lorsque les officiants et les participants apercevaient ou entendaient des corbeaux, c'était un excellent présage : l'essence de la source qui venait de quitter le défunt était prise en charge par les corbeaux qui a conduisait à la source.
Nous patientons au bord de la rivière et, cette fois-ci, c'est un petit groupe de chevaux qui fait son apparition. Il est composé d'un bel étalon, et quatre juments et de deux poulains, dont l'un est plus grand et plus âgé que l'autre. Ils passent à une trentaine de mètres de nous, pour venir boire. Puis les quatre juments et le plus grand des poulains s'engagent dans l'eau pour traverser, mais à cet endroit, le lit de la rivière est très profond. Le plus petit poulain et l'étalon suivent, nous offrant le bonheur d'assister à une émouvante scène. Le poulain n'a pas pied à cet endroit et l'étalon le sait. Il s'est donc placé du bon côté du poulain, de façon à ce que celui-ci soit plaqué contre lui pour ne pas être emporté par le courant.
Lors de rites funéraires, lorsque les officiants et les participants apercevaient ou entendaient des corbeaux, c'était un excellent présages : l'essence de la source - l'âme et l'esprit - qui venait de quitter le défunt était prise en charge par les corbeaux qui la conduisaient à la source.
Les distances sont très trompeuses et nous nous apercevons très vite qu'il nous faudra encore un bon moment avant de les (Ndr : les Tsaatan) rejoindre. Encore une fois, nous sommes impressionnés par nos chevaux ; dans un pierrier, ils cherchent leurs appuis pour s'assurer de passer sans encombre. Erdene nous a dit de les laisser faire et de ne surtout pas les guider. Et effectivement, deux ou trois pierres à peine glissent sous leurs sabots. Il vaut mieux éviter les pierriers, car si les pierres glissent, elles créent une avalanche, souvent fatale à celui qui traverse. Au mieux, on s'en sort avec des fractures multiples. Quant à nous, nous n'avions pas le choix, il nous était impossible de contourner ce pierrier. Inutile de préciser que chacun de nous a retenu son souffle et que le silence était de plomb.
Malheureusement, la symbolique première si évidente et bénéfique de la chouette effraie à été détourné par le christianisme qui a associé sa présence dans les greniers ou les granges à celle de fantômes, de spectres venus tourmenter les habitants, ces superstitions étaient alimentées par son vol feutré.
On sait aussi aujourd'hui que certaines fêtes païennes ont été incorporées au calendrier chrétien et que les rites et symboles cultuels de nos ancêtres ont souvent été diabolisés par la nouvelle religion officiel qui en a détournés les significations profondes.
Pour compléter ajoutons que dans la plupart des traditions chamaniques, ainsi que dans la nôtre, personne ne se targue d'être chaman ou guérisseur, car dans ce cas, on ne serait plus dans la simplicité ni l'humilité. j'ai rencontré à ce jour plusieurs chamans de traditions diverses dans le monde, aucun d'eux ne se dit d’emblée chaman ou guérisseur. Ils s'estiment simplement au service de leur village, des membres de leur communauté et ce sont ceux-ci qui leur attribuent ce qualificatif distinctif.