« Son regard se porta alors sur elle, surveillant son fils comme la mère ultra-protectrice qu’elle était. Malgré toutes ses accusations contre elle, il devait lui reconnaître son amour inconditionnel pour son fils. Cependant, il ne voulait pas perdre de vue qu’elle avait tué son ami sans être inquiétée « jusqu’à maintenant ».
– Tu as peur de t'être attaché à elle et qu'elle te trahisse et te blesse en profondeur
En son contact, en sa présence, j’étais touché, à terre. Elle faisait remonter l’homme derrière le masque et les émotions enfouies sous les ruines de mon cœur.
– Tout mon temps libre est concentré à mon fils. Je m'efforce de créer une bulle autour de lui pour qu'il se sente bien et je vois d'un très mauvais œil les incursions imprévues dans ma vie privée. Je ne vous connais pas, monsieur Reed ; vous avez beau être milliardaire, vous pourriez aussi être un psychopathe et représenter un danger pour Joshua.
- [...] Tu es plutôt mystérieuse comme fille et tu ne dévoiles pas beaucoup de choses sur toi.
- Ça te fait peur?
- Non, ça m'intrigue. Tu attises ma curiosité.
- Pourtant je ne suis personne, juste une fille banale avec une vie simple.
- Quelque chose me dit que tu es tout sauf ça.
La partie était très loin d'être gagnée, mais il était prêt à rejouer. Maintenant qu'il la connaissait un peu mieux, Beth représentait un défi exacerbant son intérêt, et il était bien décidé à redoubler d'efforts pour parvenir à ses fins.
– Nathan, vous perdez votre temps avec moi. Je n'ai pas de temps ni de sentiments à accorder à un homme. Je suis... comme un vase Ming avec des motifs compliqués et brisé en mille morceaux. Je ne peux pas être réparée.
-Tu n'es pas prête pour ça, tu n'as pas besoin de ça.
-Et selon toi, de quoi ai-je besoin en ce moment? demandais-je, piquée au vif.
-D'amour, de douceur, de tendresse, de romantisme, révéla-t-il comme s'il lisait en moi. Tu as besoin qu'on te cajole, qu'on te touche, qu'on te garde dans les bras, qu'on te regarde jusqu'à en devenir aveugle.
Sa perspicacité me laissa bouche bée et son comportement me laissa perplexe.
-Tout ça, ce n'est pas ton truc, on le sait tous les deux...
-Mais, je suis encore là
– Parce que tu es le seul homme qu'elle ait laissé l'approcher intimement depuis des années et que tu l'as brisée. Elle n'est pas près de redonner sa chance à un autre homme.
« Je dois me faire une raison. C'est un manipulateur froid et sans cœur. Il m'a toujours menti. Je dois arrêter de l'aimer et me reprendre », se répéta-t-elle des dizaines de fois. Mais les images de son sourire, de son regard, de sa tendresse et de sa douceur revenaient la hanter et la poignarder encore et encore. Ses larmes, la douleur et la peine effaçaient alors le moindre de ses progrès et la plongeaient à nouveau dans un désespoir infini.