C'est dans la terre que vit le monde réel
- On est les enfants de nos parents jusqu'à ce qu'ils deviennent les nôtres.
une chanson entraînante émanait du petit transistor posé en équilibre sur le frigo. C'était M White is White en personne et pour un flirt avec Pédro, Gabriel n'aurait pas fait n'importe quoi.
- Ah oui... Où t'as entendu ça ?
- J'ai lu un article là-dessus… écrit par un médecin, il disait que les Grecs avaient jamais d'infarctus…Tout ça à cause des tonnes d'olives qu'ils se bouffent chaque année, tu te rends compte ?
- C'est des conneries.
- Nan, c'est pas des conneries. Pourquoi est-ce qu'un médecin s'emmerderait à raconter des conneries sur les bienfaits des olives ?
- Pour ce faire du pognon.
Brynner ne répondit pas immédiatement. La réponse de Taylor l'avait dérouté. Il but puis reposa calmement son verre.
- Et bah ça…ce serait dégueulasse.
Janette avait ouvert la fenêtre. Elle était allongée sur le lit. Son corps était glacé. Elle écoutait la nuit et les battements de son propre cœur. Le sommeil lui manquait, comme beaucoup d'autres choses.
L'homme sans nom avait une quarantaine d'années, une Rolex éclatante au poignet et un bracelet Cartier. Le top du top, une bagouse à chaque majeur. De plus, il s'épilait au milieu des sourcils, juste au-dessus du nez. on avait donc bien affaire à un être vil et malfaisant.
- Comment va Rebecca ?
Edward haussa les épaules et se mit à essuyer des verres déjà secs. On en revenait toujours aux mêmes questions.
- Comme d'habitude.
- Quand est-ce que vous nous le faites, ce petit ?
Ed et Rebecca n'avaient parlé à personnes de leur problème. Pour couper court à toute discussion, ils disaient constamment qu'il fallait laisser faire la nature.
- Faut laisser faire la nature.
Gabriel posa ses fesses et lui rendit son sourire. Il aurait bien aimer le dérouiller tout de suite, sans préliminaires, histoire de lui faire bouffer la photographie. Mais rien pour l'instant ne laissait supposer que l'homme était seul.
- Alors de quoi s'agit-il ?
- Je vous l'ai dit... De votre dernier envoi.
Un large escalier en bois menait à l'étage. Une pendulette carillonna?
- Vous n'en êtes pas satisfait ?
- Le problème est ailleurs...
Tout en caressant sa barbiche, l'homme s'assit en face de Gabriel.
- "Problèmes" est peut-être un grand mot...
- Cela dépend de vous.
- Je vous écoute, monsieur Barbot.
Gabriel croisa les jambes. L'ironie tranquille du monsieur l'agaçait.
- Une personne que je ne nommerai pas s'est adressé à nous pour obtenir quelques renseignements... Concernant une femme figurant sur une des photographies que vous nous avez envoyées...
- En quoi cela me concerne ?
- Je vais y venir.... Cette personne insiste beaucoup.... Et nous ne pouvons malheureusement pas la décevoir... Disons qu'il est dans notre interêt à tous de coopérer afin que cet incident ne dépasse pas le stade de ma visite impromptue.
- Vous avez prononcé le mot "police" tout à l'heure ?
- C'est la raison de ma présence ici. Le renseignement que je suis vbenu cherché est destiné à un inspecteur des Renseignements généraux.
- Donne-moi le nom de ce flic... Je pourrai sûrement arranger les choses...
- A Paris, ce n'est pas de cette façon que les choses fonctionnent.
- Ah ? Et comment les choses fonctionnent à Paris ?