Guy Penaud a écrit l'ouvrage qui manquait sur ce sujet : un descriptif des voyages entrepris par Thomas Edward Lawrence (celui qui se fera connaître dans l'Histoire sous le nom de Lawrence d'Arabie) pour visiter nos châteaux-forts, nos cathédrales et nos églises et alimenter ce qui sera l'un des angles d'attaque de son mémoire de Bachelor of Arts à Oxford : la comparaison entre l'architecture militaire médiévale européenne (principalement française, anglaise et galloise) et les forteresses bâties par les Croisés entre 1099 et 1291.
C'est surtout le grand voyage vélocipédique de 1908 qui retient l'attention du lecteur, le grand Tour de France qui conduira Lawrence à faire une large boucle dans notre Hexagone pour voir le maximum de nos grands monuments médiévaux, avec, pour guide enfermé dans les sacoches de sa bicyclette, le Dictionnaire raisonné d'Eugène Viollet-le-Duc.
Il y avait eu des précédents à ce voyage : en 1906, en Bretagne, puis un début d'élargissement du périmètre exploré en 1907. Le voyage de 1908 lui permit de traverser la Normandie, la Picardie, la Bourgogne, la vallée du Rhône, la Provence, le Midi-Pyrénées, le Limousin, le Poitou, la vallée de la Loire, le pays chartrain, etc. Mais Lawrence n'aura jamais la chance de voir deux types de châteaux "frontaliers" : les châteaux alsaciens ou vosgiens et ceux des Corbières, cette première ligne Maginot d'avant la ligne Maginot, comme aimait à l'appeler Henri-Paul Eydoux.
En 1909, et cela n'entre évidemment pas dans le contenu du livre de Guy Penaud, Lawrence poussera bien plus loin, et il ira visiter les forteresses des Croisés, au Liban et en Syrie, et il aura alors assez de matériaux pour écrire son travail sur les rapprochements à faire entre les constructions castrales franques au Levant et les châteaux-forts de France, d'Angleterre et du Pays de Galles.
Il reviendra une dernière fois visiter des édifices médiévaux français en 1910.
Il aurait pu se spécialiser et devenir un plus grand connaisseur encore de l'archéologie militaire médiévale s'il n'avait été appelé par David George Hogarth à s'intéresser aux fouilles entreprises, bien loin de là, sur le site néo-hittite du Tell de Karkemish, puis détourné de ces activités archéologiques par le déclenchement du Premier Conflit mondial et de la Révolte arabe contre les Turcs.
L'essentiel du livre de Guy Penaud est une reprise des lettres écrites par Lawrence et envoyées à sa famille (principalement à sa mère) ou à ses amis et connaissances, et les illustrations sont soit la reproduction des cartes postales expédiées soit celle des photographies prises par Lawrence lui-même.
Un très bel hommage rendu à l'amoureux de notre patrimoine architectural médiéval que fut T.E. Lawrence.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Gérard a rejoint André en Dordogne pour participer avec lui aux actes de Résistance du Sud Ouest. Lors de ses missions, il fait la connaissance de Rosa, une jeune femme qui sert de coursier à vélo entre les différents groupes qui occupent le maquis.
Quand on attend beaucoup d'un livre, la déception est d'autant plus grande quand on n'y a pas trouvé ce qu'on espérait. Et ce fut malheureusement mon cas avec ce court roman.
Pourtant, tout était fait pour me plaire: la Dordogne est une région que j'affectionne particulièrement et les activités de la Résistance durant la 2e guerre mondiale m'intéressent au plus haut point. Je pensais trouver ici, même si c'était à travers un roman, tous les élements qui allaient me faire passer un super moment de lecture. Malheureusement, ça ne l'a pas fait.
Très vite, on sent que la plume est tenue par quelqu'un qui est habitué aux essais et qui ne semble pas à l'aise avec le genre roman. L'écriture est très mécanique, très factuelle et les personnages ne sont jamais construits. Les dialogues sont peu crédibles, pas mal de moments clés auraient mérité un réel développement et l'ensemble manquait singulièrement de souffle. En résumé il n'y a pas de romanesque, aucune opportunité n'a été saisie par l'auteur. L'ensemble paraît dès lors trop léger et aucune émotion ne traverse les chapitres alors que les sujets sont forts et se prêtaient parfaitement à l'exercice.
Bref, ce livre m'a fait l'effet d'être le plan d'un roman restant à écrire.
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Dans ce roman qui se lit d'une traite, on suit la vie de Mary Cliquet, français ayant vécu de 1844 à 1892. Personnage réel, truculent, électron libre passionné par le théâtre (acteur, écrivain, …), enclavé dans les rôles qu'il endosse les uns après les autres, afin d'adapter la réalité dont il refuse obstinément les limites pour assouvir ses passions (théâtre, renommée sociale, femmes, …) vivant obstinément sur une scéne de théatre permanente, ce compris au bagne. Il interprète ses rôles réels et théâtraux avec brio et intelligence, mais ceci ajouté à ses mensonges multiples, aux faux documents qu'il émet avec grand talent, finira par lui faire subir l'opprobre qui suivra son succès auprès de ses contemporains, surtout des personnes qui voyaient en ses promesses l'adaptation de la réalité à leurs propres rêves. Puni exemplairement, il finira au bagne de la Nouvelle-Calédonie où il continuera ses frasques. Pour moi c'est un choix de sujet très judicieux. Surtout la singularité du personnage de Mary Cliquet, alias Monsieur le Maire, alias Tony Mario et alias Ali-Ben Cliquet ... . J'ai apprécié la période hallucinante où il était maire et notaire d'une bourgade et son passage en prison ainsi qu'au bagne, surtout ses diatribes délirantes. J'ai également beaucoup aimé l'extrait d'une publication d'Octave Mirbeau à son sujet, désopilante et très fine. Une bonne leçon de société. Merci aux éditions et à l'opération Masse critique pour cette découverte.
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L'ouvrage concerne Yves Guéna, un homme politique essentiellement de la Vème République. Son histoire est celle d'un Gaulliste convaincu et convaincant. Il fait partager au lecteur une partie de sa jeunesse mais surtout sa longue carrière politique.
On peut cependant regretter que l'ouvrage ne soit pas autobiographique : qui mieux que Yves Guéna connait Yves Guéna. De plus, avec son engagement de la première heure dans les FFL, on peut regretter les trop courts chapitres sur sa vie de soldat. On n'insiste pas assez sur son parcours militaire (de l'Afrique du Nord à l'Allemagne), son vécu du conflit, ses pensées, ses craintes de soldat...
La partie vie politique est très intéressante, sa carrière de Haut fonctionnaire, ses portefeuilles de Ministres et son combat en tant que Maire, Député et Sénateur auprès de ses électeurs de la Dordogne. Puis, il fut, entre 1997 et 2004, Président du Conseil Constitutionnel. Une vie politique bien remplie.
Mais encore une fois, on n'insiste pas sur ses pensées, ses avis sur les évènements personnels. Peut être que Yves Guéna a des cahiers intimes sur sa vie. Peut être aurait il fallut les exploiter partiellement.
Cette biographie reste de manière générale passionnante car elle évoque la vie d'un homme qui a vécu et participé à la construction de la France d'après guerre ; à sa façon et avec beaucoup de conviction. Il est resté fidèle à un Homme (C. De Gaulle) et il l'honore toujours.
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yves guena est un grand homme! dont je l avoue je ne connaissais pas son histoire, grace a babelio que je remercie et l operation masse critique , j ai pu decouvrir la vie d un monsieur qui a ete l un des premiers francais a repondre au fameux appel du 18 juin 1940 du general de gaulle qui est le point depart de cette histoire magnifique que nous livre guy penaud a travers ce grand homme.
tous les grands moments de l histoire de france de la moitie du 20 eme siecle sont evoques dans cet ouvrage
la liberation de la france apres la seconde guerre monde dont yves guenat y participera grandement, ainsi que la reconstruction de notre pays martyrise par cette guerre (constitution de la v eme republique, reconstructions des villes)il va aussi vivre des moments delicats (decolonisation,mai 68,guerre d algerieq ui n empechera pas de vivre une carriere politque national et locale reussi (5 fois ministre et president du conseil constitutionne)l.
mais le plus beau jour de sa vie je pense et cette rencontre du 06 juillet 1940 a l olympia hall ou yves guenat rencontra le general de gaulles et depuis ce jour la il n aura de cesse d etre a ses cote meme dans le heures les plus sombres et meme apres sa mort mr guenat restera fidele.
et c est en cela que j ai adore cet autobiographie et qui m a permis de decouvrir l un des heros de notre pays mr guenat
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Eugène Le Roy, ancien élèves des frères, est devenu libre-penseur, athée, radical, franc-maçon et anticlérical. Il a écrit cet ouvrage, moins connu que ses romans régionaux, entre 1891 et 1901, époque de gestation de la loi de séparation des églises et de l'état. Il s'attache à mettre en lumière les contradictions des textes saints, des cultes. Même si ce texte est partial, engagé et iconoclaste il témoigne d'une recherche approfondie écrite d'une plume alerte. Il est révélateur du courant de la libre-pensée (voir les recherches magistrales du regretté Louis Pérouas, Limoges capitale de la libre-pensée à l'orée du XXe, qui met en évidence l'existence d'une douzaine de sections en Dordogne).
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Dans ce livre, Guy Penaud, fasciné par la figure du père dans l’œuvre de Patrick Modiano, retrace la vaste enquête qu’il a menée pour mieux connaître la vie d’Albert Rodolphe Modiano. Né en 1912 dans le 9ème arrondissement de Paris, le père de Patrick a eu une vie mystérieuse qui, pour certains pans, résiste à la recherche. Juif, il ne s’est pas déclaré en tant que tel pendant l’occupation. Il a vécu caché, vivant d’expédients, de marché noir, de combines avec des contacts de la collaboration. Séduisant, il a fréquenté de nombreuses femmes du monde du spectacle et a connu sa première épouse, la mère de Patrick, l’actrice Louisa Colpeyn en 1942 chez des amis communs, la bande de Toddie Werner, 28 rue Scheffer dans le 16ème. Ils passèrent le réveillon de 1942, en compagnie de l’acteur Sessue Hayakawa et de sa « femme », Flory Nardus, au Beaulieu, luxueux cabaret du 168, rue du Faubourg-Saint-Honoré.
L’appartement du 15 quai Conti a un rôle majeur dans la vie de la « famille » Modiano. Il accueillit Louisa, à son arrivée à Paris en 1942. Elle se lia d’amitié avec Arletty, sa voisine du n° 13. Le couple Modiano et leurs enfants y vécurent ensuite. Après la séparation (1960) et le divorce, Albert Modiano, garda un appartement au 5ème étage qu’il occupa avec sa nouvelle femme (Luisa Pucci-Sisti ; « la fausse Mylène Demongeot ») alors que son ex-femme et Patrick vivaient dans le même immeuble au 4ème étage.
Le livre foisonne de ce type de précisions qui feront le bonheur des amateurs de la vie et de l’œuvre de Patrick Modiano. Un travail sérieux.
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Une biographie agréable à lire qui m'a permis de découvrir un personnage politique contemporain.
Qu'en ai-je retenu ? Y. Guéna me donne le sentiment d'être le dernier "vrai" Gaulliste. Il s'est fixé une ligne politique et familiale à laquelle il n'a jamais dérogé. Que l'on soit ou non en phase avec ses idées politiques, il n'en aspire pas moins un profond respect.
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Guy Penaud, un des plus pertinent historien du Périgord, raconte ici l'audacieux coup de main de la résistance sur un train blindé chargé de billets de banque qui va être entièrement délesté. Le 26 juillet 1944, à la gare de Neuvic-sur-l'Isle, plusieurs groupes de la Résistance périgordine s'emparent d'un véritable trésor de guerre : 2,280 milliards de francs à peu près l'équivalent en francs 2001 appartenant à la Banque de France. Cet argent servira dit- on à la Résistance mais aussi aux partis politiques à la veille de leur reconstitution.
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Roman biographique de 185 pages rondement bien écrit à la première personne comme si l'intéressé était là, à côté du lecteur, pour nous conter ses péripéties de vie de faussaire.
Le personnage ne manque pas d'imagination pour arriver à ses fins et la pyramide de Ponzi n'avait déjà plus de secrets pour lui apparamment!
Merci à Babelio et sa masse critique de m'avoir offert ce livre que j'offre à mon tour à ma bibliothèque d'enfance pour en faire bénéficier d'autres lecteurs.
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Georges Arnaud, de son vrai nom, Henri Girard, est mêlé à l'une des affaires criminelles et judiciaires les plus célèbres et les plus mystérieuses du XXe siècle. Au cours de la nuit du 24 au 25 Octobre 1941, son père, sa tante et leur bonne furent tués à coups de serpe dans leur propriété, le château d'Escoire, en Périgord. Pas d'effraction visible. Pas de témoin du drame. Pas de mobile apparent. Immédiatement, un suspect fut désigné par tous : Henri Girard, présent cette nuit-là, à Escoire. Encore vivant le matin venu, il avait donné l'alerte... Le procès qui s'en suivit fut marqué par les interventions magistrales d'un éminent avocat, celui d'Henri Girard, Maître Maurice Garçon. Henri Girard fut acquitté. Mais alors, qui a commis ces crimes épouvantables ?
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J'ai lu ce livre en vue de me documenter dans le cadre de l'écriture d'un roman. Il est très intéressant, mais pour un public motivé.
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Une mine de renseignements sur tous les périgourdins célèbres à quelque titre que ce soit.
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Guy Penaud l'historien du Périgord suit pas à pas la division Brehmer dans ses exactions en Périgord au printemps 1944. Assassinats, pillages, incendie, déportation, la terreur était volontaire de la part des occupants nazis pour réduire l'esprit de résistance général en Dordogne.
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Très belle édition érudite comme toujours quand l'auteur est l'historien périgourdin Guy Penaud. A lire!
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Guy Penaud, infatigable chercheur, nous révèle tout sur Périgueux et sur son histoire.
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Guy Penaud nous raconte avec méthode et précision comme d'habitude la sanglante traversée du Limousin et du Périgord de la division das Reich, en juin 1944.
Souvenons nous, au moment où renaissent ici où là des idéologies proches du fascisme ou du nazisme, des horreurs de Tulle et d'Oradour, et de bien d'autres encore.
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Entre deux lectures et étant dans une période où j'ai du mal à accrocher à un livre, j'ai reçu avec plaisir, "Moi, le prince des faussaires en Périgord" grâce à l'opération Masse critique de Babelio. J'en ai commencé la lecture le soir même et ... je ne me suis pas arrêté et je l'ai fini dans la nuit !
Dans cet ouvrage, l'auteur, Guy Penaud, imagine la biographie de Mary Cliquet (1844-1892), un "faussaire de génie". Adulé à Paris où il écrivit plusieurs pièces de théâtre avec plus ou moins de succès, respecté dans le Périgord où il avait une charge de notaire, une vie extravagante d'escroc qui le mena à être condamné au bagne en Nouvelle-Calédonie où il mit fin à ses jours à 48 ans.
L'auteur nous amène dans la vie passionnante de cet homme et on se laisse vite prendre dans le tourbillon de sa vie. Une belle découverte.
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