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Citations de Hallgrimur Helgason (135)


On débute sa vie par des rêves d'or et de forêts infinies, on la termine en se réjouissant d'un seul arbre. C'est là le but de toute existence : abattre les rêves. Se détacher de tout ce que l'on voulait, de tout ce que l'on a eu.
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Or, on dit qu'il est presque pire d'être trahi par ceux que l'on aime pas que par ceux que l'on estime, car l'un provoque la haine de soi tandis que l'autre n'occasionne que tristesse. p. 407
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Un "meurtre par désintérêt", ça n'existe pas. Mais à vrai dire, la question est plus philosophique que légale. Quel est le pire : voir une personne passionnante mourir d'ennui, ou voir une personne ennuyeuse se tuer ?
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Se dire que les hommes sont plus intelligents que les femmes parce qu'ils connaissent davantage de poèmes et siègent plus nombreux en position de pouvoir est un des mensonge les plus fondamentaux de notre temps.
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Dans un pays où rien ne poussait en dehors des herbes et des pommes de terre (que seuls les privilégiés avaient appris à cultiver), le petit peuple affamé imitait ses moutons et explorait les montagnes en quête de nourriture. Chaque été, après le sevrage des agneaux, on partait une semaine sur les landes cueillir des lichens d’Islande, ces végétaux grisâtres (que des bouches futures nommeraient algues de montagne ou plantes marines des hautes-terres) avaient assuré la subsistance des petits fermiers pauvres pendant des siècles. On considérait que les meilleurs lichens étaient ceux dotés de larges feuilles, puis venaient ceux à feuilles étroites traversées par une gouttière centrale. Les feuilles noires et effilées étaient considérées comme de piètre qualité et celles qu’on avait baptisées « duvet à chien » n’avaient aucune utilité. On préparait la soupe de lichens d’Islande en la faisant longuement bouillir jusqu’à ce que les feuilles se désagrègent, formant un liquide visqueux et sombre auquel on ajoutait ensuite de l’eau ou (dans les fermes les moins pauvres) du lait.
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Hallgrimur Helgason
Ici, il n'y a pas grand-chose à voir par la fenêtre. C'est sur l'écran d'ordinateur que le monde m'apparaît. Les messages vont et viennent, et ma page Facebook s'allonge, comme la vie. Les glaciers fondent, les présidents noircissent, et les gens pleurent leur voiture ou leur maison. L'avenir, lui attend patiemment près du tapis à bagages, regard en biais et sourire narquois. Oui, j'observe d'un oeil attentif sous mes draps blancs. Je gis là, cadavre sans besoins, à espérer la mort, ou que l'autre m'apporte ma dose à prolonger l'existence. Elles s'occupent de moi deux fois par jour, les filles de l'hospitalisation à domicile de la ville de Reykjavik. La jeune vierge qui vient le matin est une vraie princesse, mais la vieille peau de l'après-midi, aux mains froides et à l'haleine lourde, vide toujours mes cendriers d'un geste brusque.
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Je vis ici, seule dans un garage, avec pour unique compagnon un ordinateur portable et une vieille grenade. Un vrai petit nid douillet. Mon lit est un lit d'hôpital ; je n'ai guère besoin d'autre mobilier, en dehors de toilettes, qu'il m'est toujours pénible de devoir utiliser. J'en ai pour des heures à les atteindre : d'abord, toute la longueur du lit, et encore tout autant pour arriver au petit coin. Via Dolorosa, c'est le nom que je donne à ce parcours qui me voit chanceler trois fois par jour comme un spectre perclus de rhumatismes. Bassin & cathéter sont mes rêves du moment, mais ma demande est bloquée dans les méandres administratifs. Chienne de vie.
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Quel est le pire: voir une personne passionnante mourir d'ennui, ou voir, une personne ennuyeuse se tuer?
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J'essaie de préférence de me lever avant que la nuit tombe. Histoire de profiter un peu de la lumière du jour et de pointer, d'obtenir mon tampon. Le soleil est une pointeuse. Même si je ne bosse ni pour lui, ni pour qui que ce soit d'autre. Salut. Système solaire, système social.
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Aucune femme ne saurait résister à un homme qui fait l'idiot pour elle. C'est une déclaration d'amour irrécusable.
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C'est son homosexualité qui a sauvegardé notre amitié, car celle-ci semble généralement impossible entre les sexes. Soit elle finit sous la ceinture, et s'achève ainsi ; soit elle n'arrive pas sous la ceinture, et s'achève ainsi.
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Il n'est rien de plus effrayant que la paix pour l'homme.
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Il faut toute une vie pour comprendre la vie. Nous sommes perdus au présent, à peine plus sages quand l'existence a passé. p. 136
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C’est là le but de toute existence : abattre les rêves. Se détacher de tout ce qu’on voulait, de tout ce que l’on a eu.
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Ne laisse jamais ton coeur te diriger ni ton cerveau. Il te faut l'approbation des deux à la fois.
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[...] j'entendais les salutations en bas dans la rue, accompagnées d'un bras érigé lui aussi : « Heil Hitler ! - Heil Hitler ! » répondit l'interlocuteur. Là où la stupidité trouve écho, la sagesse va droit dans le mur.
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Je n'ai jamais aimé à cent pour cent. C'eût été imprundent. Personne ne devrait laisser son coeur bouillir tout entier. Il est plus sage de le couper en quarts, d'en faire griller un ou deux morceaux à la poêle et de mettre le reste au congélateur.
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Née à Djúpivogur, sur la côte est, elle avait passé son enfance à Mýrar, puis avait été domestique dans le Dýrafjörður et travaillait maintenant comme gouvernante dans le Segulfjörður. On l’avait débarquée ici un jour où le médecin devait se rendre à Fagureyri, elle avait été contrainte de lui céder sa place sur le vapeur, alors qu’elle était en route vers les fjords de l’Est où l’attendait un emploi. Depuis, trois ans avaient passé.
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Désormais père et fils, Gestur et Lási rentrèrent chez eux le lendemain. Ils n’avaient plus qu’une tête d’écart, le jeune homme ne tarderait pas à rattraper en taille le vieil homme voûté. Bientôt, il devrait lui aussi se courber pour entrer dans le passage couvert menant à la pièce commune, cela équivalait à la communion dans l’Islande d’alors : quand les gamins devenaient adultes, ils devaient apprendre à courber l’échine, franchissant ainsi le premier pas qui finirait par les transformer en vieillards voûtés. La vieille Grandvör n’était pas plus haute debout qu’assise. Presque tous les habitants du fjord ressemblaient à des clous tordus. Sauf le pasteur, le marchand et le médecin qui marchaient le dos droit comme l’homme monté à bord de la goélette en France.
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Septembre. Sa pluie glaciale et désagréable. Le fermier Lási est accroupi, les genoux gelés, sur son toit en herbe où il s’efforce de remettre en place la lucarne constituée du placenta séché d’une brebis (qui fuit et projette de l’eau sur les lits, les femmes et les enfants).
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