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Critiques de Hanoch Levin (15)
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Théâtre choisi I : Comédies

Voici un autre auteur que j'ai découvert grâce aux recommandations de Linda Lê. Dans « Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau », elle consacre le chapitre « Quand vient la fin » (p. 113-119) à « ce dissecteur des misères humaines [qui] chausse tour à tour la socque et la cothurne, abonde, dans ses nouvelles comme dans ses pièces de théâtre, en saillies et en vues pénétrantes qui disent l'absurdité et l'inespoir régissant nos destinées. »



Ce premier volume du théâtre choisi continent trois comédies que je recommande fortement. C'est pour moi une lecture qui date, mais que je compte poursuivre à présent avec les autres volumes publiés par les éditions théâtrales de la Maison Antoine Vitez, et consacrés aux pièces mythologiques, politiques, aux comédies grinçantes et crues.
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Théâtre choisi, tome 4 : Comédies grinçantes

Aujourd'hui je m'éloigne de la littérature jeunesse (quoique !) pour vous écrire quelques remarques sur un de mes auteurs préférés. Suivez-moi et d'abord :



« Écoutez la triste chanson

D'une maman mouche et de son p'tit moucheron

La maman aimait tant son rejeton

Que pour lui rien n'était trop bon

[…]

Pendant trois jours il fit la fête

Zoum–zoum, vol plané et pirouettes

Brûla la vie par les deux bouts

Zoum–zoum et puis vieillard devint

Raide mort il tomba tout d'un coup

De lui ne resta plus rien

Car sa maman qui l'aimait tant

Était morte depuis longtemps



Telle est la triste chanson

De la maman mouche et de son p'tit moucheron

(pp. 29-30, extraits de la pièce « Le Soldat ventre-creux »).



« Le Soldat ventre-creux » est une pièce que l'auteur (emporté par un cancer en 1999, à l'âge de 56 ans) n'a pas eu le temps de créer sur scène. Des trois pièces de ce tome IV des « Œuvres complètes », c'est celle qui m'a le plus touchée, par sa simplicité et l'horreur de la guerre évoquée avec grande subtilité. J'adhère entièrement au propos de Linda Lê dans « Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau » (pp. 114-117) :



« Soldat ventre-creux revêt l'aspect d'une parabole ou l'Amphitryon de Molière est revu par un Hašek rompu à cet exercice de salut public qui consiste à réveiller les consciences par l'entremise de paillasses accablées.

[...] Ce sont les mandataires de la terreur qui l'emportent. Devant eux se tiennent, abasourdis, les spoliés. Soldat ventre-creux, dans la pièce éponyme, se souvient à peine de son nom, Sosie. Il rentre du front [après cinq ans de guerre] pour retrouver sa femme et son fils. Il se heurte, sur le seuil de sa maison, à Soldat ventre-plein, maître des lieux : c'est lui qui tient le gouvernail, lui qui s'appelle Sosie, lui qui décide si sa tendre et chère est autorisée à donner une caresse au revenant en train de revendiquer des droits, alors qu'il n'est qu'un imposteur. Arrive Soldat ventre-à-terre, dont les boyaux se « débinent », et qui se nomme également Sosie. Il cherche lui aussi sa femme et son fils, il ne demande qu'un simulacre de réconfort avant de rendre le dernier soupir. Dépossédé de tout, comme l'enfant qui rêve, privé de son père, de sa terre, de ses espérances, les deux conscrits, au corps meurtri, ne maudissent même pas la fatalité. Ils se contente de la portion congrue.[...]

Hanokh Levin manie toujours l'ironie avec l'acuité d'un témoin au fait des ressorts cachés qui commandent nos manigances. »



La guerre « c'était très dur, très très dur » (p. 12) et seuls les arbres (p. 47) et leur charme secret peuvent encore (mais c'est également un échec) momentanément le [l'Homme, le soldat de la vie] sauver du « désespoir ».



Emplis du désir de se réaliser, les personnages de « Sur les valises » (comédie en huit enterrements) font et défont leurs valises pour partir en quête d’un ailleurs, sans aucun doute souhaité « meilleur ». Mais indécis, fainéants, incapables de communiquer, leurs valises restent vides, tandis les cercueils eux s’emplissent…

L'omniprésence de la mort (« Funérailles d'hiver » parle déjà à travers son titre) dans ces comédies réellement mais délicieusement « grinçantes » de Hanokh Levin ne rend son humour que plus corrosif et ne doit pas vous dissuader de le lire. Il a aussi écrit de brillantes nouvelles. Je vous conseille de découvrir son univers, si vous en avez l'occasion.
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Histoires sentimentales sur un banc public

Cette note n'est pas au bon endroit... je la dépose momentanément à cette oeuvre de Levin Hanokh que je vais lire, en premier et ajouter à ma liste "Bancs publics..."...



Auteur israélien que je viens juste de découvrir, avec la lecture d'une plaquette-extrait d'un "poème-" qui m'a fait l'effet d'un coup de poing "!!! Extrait déniché dans une de mes librairies préférées, La librairie Tschann, bd du Montparnasse...sûrement en annonce anticipée d'une publication d'un recueil de poèmes, "La vie des morts" qui devrait paraître chez Grasset, dans la collection des Cahiers rouges (pas encore réussi à trouver la date de sortie, même sur le site de l'éditeur ?)...

En attendant, je transcris un bref extrait de ce poème...bouleversant, en ayant en plus, connaissance de la mort si prématurée de ce brillant homme de théâtre et homme de plume !



(....)

Il lui restait encore un désir, au Mort,

Que son père le prenne dans ses bras

Enfouir son visage en décomposition, pleurer

Dans le cou de son géniteur pétrifié



Et le crâne hilare de son père répondit:

Moi aussi j'ai un père

Moi aussi j'ai envie

(...)



Ci-roulent trois êtres qui ont perdu leur père.

Et ci-gît notre Mort. la forme de son squelette

Se dessine déjà à travers les derniers lambeaux de sa chair,

Mais son visage est tourné vers le haut, il guette

Il attend son père.



J'ai foi en ton amour, papa, et je sais, oui je sais

Que tu viendras dès que j'appellerai.

Moi qui ai foi en ma mort et qui sais qu'elle viendra,

Comment n'aurais-je pas foi en toi, papa, car qui d'autre,

Sinon mon père se dresse derrière la porte

Dans une main, il tient une valise

Avec mes vêtements d'été, mon maillot de bain, ma serviette

Dans l'autre, il a un petit sac

Avec un pain au lait et une bonne pêche

Entre les deux, il est là et sourit:

Quoi, tu ne savais pas que de l'autre côté de la mort

il y avait une colonie de vacances

Et que Dieu était un maître-nageur sauveteur ?



Mais dans une autre ville, dans un autre cimetière,

Bien vieux, ce cimetière-là, est couché,

Habitant de longue date ce monde calamiteux

Le père du Mort, réduit à son squelette,

Avec un crâne nu et un sourire hideux.



Lui aussi, le père , est orphelin, lui aussi a un père,

Lui aussi veut, pourquoi ne le voudrait-il pas,

Enfouir son visage dans le cou de son père

Y trouver l'infini réconfort

Pour sa vie, pour sa mort. (...)



En attendant de pouvoir lire ce recueil de poèmes, je vais faire mes premiers pas dans l'oeuvre foisonnante de cet écrivain en découvrant ce recueil de nouvelles...



Si quelqu'un a des informations plus précises sur ce recueil de poésies annoncé "La vie des morts"... j'en serai ravie. MERCI par avance !



P.S: je réintégrerai à la bonne place cette note... dès que j'aurais les précisions de parution et d'ISBN de ces poésies... mais le temps dévore avec nos boulimies, et je voulais garder une trace de ce "coup de poing " talentueux....et bouleversant.
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Histoires sentimentales sur un banc public

Comment argumenter mon intense plaisir de lecture ? Ne faut-il pas parfois se passer de raisonnements et appeler un chat un chat ? C’est drôle, des chats et des femmes il y en a et c’est que j’aime, tout comme le style direct, mais élégant, le cran de vouloir vivre malgré tout, avec les « aspérités » de notre quotidien.
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Popper

Shvartz et Shvartziska filaient le parfait amour jusqu’à ce jour fatal où Shvartziska se cura le nez avec le petit doigt, et où Shvartz arriva avec le désir d’embrasser son riquiqui.

Hanoch Levin sait bien nous faire sentir que l’être humain a le terrible pouvoir de faire d’un tout petit doigt une montagne - « un drame, un épisode tragique ».

Popper mêle quotidien, tragique et absurde, cruauté et humour, de façon plaisante et révélatrice des tares et bassesses de l’espèce humaine.

C’est triste et drôle, mais sans doute plutôt à voir dans une bonne mise en scène qu’à lire.
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Théâtre choisi VI : Pièces mortelles

Vie et mort de H. pique-assiette et souffre-douleur.

H habite chez Boubel, il y prend ses repas, ses aises et surtout sa dose d'humiliation quotidienne. La présence de H irrite tout le monde dans l' atmosphère électrique d'une famille dont on va marier la fille...Les tensions s'accumulent..



Le théâtre de Hanokh Levin est haut en couleurs, burlesque et cruel. La petite et la moyenne bourgeoisie israéliennes sont ses cibles préférées, dans leur fringale de consommation et leur course au plaisir frénétique. Sans s' attendrir pour autant sur la bande de paumés, de bras cassés, de pieds-nickelés pathétiques qui gravitent autour d'elles, il massacre allègrement les uns et les autres, dans une espèce de délectation cannibale!



Les deux autres pièces du recueil, Requiem et Les pleurnicheurs sont du même acabit: féroces, burlesques et...mortelles!
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Histoires sentimentales sur un banc public

Je dois cette lecture à la recommandation de Linda Lê, qui, dans Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau, consacre un chapitre à Hanokh Levin (Quand vient la mort). Comme dans « Pourquoi la veuve pleure-t-elle ? », « Que voit le fossoyeur ? », comme au troisième temps de la valse funeste, où nous est montré un cas dans lequel le deuil précède la mort, ces 25 nouvelles traitent des absurdités mais surtout des humiliations du quotidien. Dans « Humour », la fille s'avère intraitable et considère « qu'on ne lui tripotait pas les seins juste comme ça, chaque attouchement devait s'appuyer sur une thèse bien réfléchie ». Pour savoir ce qu'en pense Bessergluck, le gars, rendez-vous à la page 105.
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Théâtre choisi I : Comédies

Kroum l'ectoplasme.



Une vision décapante de la société israélienne contemporaine!



Entre ceux qui n'attendent plus rien de leur vie, ceux qui couvent toutes les maladies de la terre vêtus d'un éternel pyjama, ceux se laissent flotter entre deux eaux, et ceux qui s'étourdissent dans la fête perpétuelle, passent leur temps à s'inviter chez les autres pour se nourrir ou se divertir, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre!



Un vrai casse-pipe auquel Hanokh Levin nous convie allègrement.

Un nouveau jeu de massacre, réjouissant à lire et à voir!
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Popper

👃 « Pourquoi avoir détruit ce qui avait été minutieusement programmé au plus profond de moi ? Je l’ignore. Si jusqu’à cette minute notre bonheur n’avait été aussi parfait, peut-être l’effondrement n’aurait-il pas été aussi total. » (p.16)



👃 Shvartz se réveille ce matin avec une envie aussi saugrenue qu’inhabituelle : aujourd’hui, il veut baiser le petit doigt de sa femme, le « riquiqui », celui qu’on met dans l’oreille. Oui mais voilà, l’intéressée, Shvartziska, a choisi ce même matin pour mettre son petit doigts délicat dans son nez. Et elle n’y est pas allée de main morte. Essuyant un refus catégorique de sa femme qui ne se fera pas baiser ce petit doigt coupable, Shvartz ne comprend pas ce desamour soudain et inattendu. Sa femme, gênée au plus haut point, décide de confier ses mésaventures à son très cher ami Popper... laissant so mari imaginer les scénarios les plus fous quant au pourquoi du comment. Tout s’accélère alors, ce geste insignifiant prend des proportions insoupçonnées, jusqu’au drame inéluctable.



👃 Véritable virtuose du théâtre de l’absurde, Levin dépeint, par le biais de ce trio improbable, toutes les failles d’une société à la dérive, et qui inventerait les pires drames pour pallier à son ennui. Que ce soit un couple dont l’ami sert de béquille, ami qu’ils jugent d’ailleurs bien utile à présent puisqu’on se demandait “à quoi il pouvait bien servir” mais qui doit à présent “crever” pour avoir été le malheureux confident de Madame, ou alors les dernières volontés de ce même homme qui croit être condamné à mort et qui n’accepterait de trépasser sans s’être fait passer la bague au doigt. Mais pas le riquiqui, cette fois !



👃 Bref, voilà un petit trésor qui a bien égayé ma matinée et que je vous conseille absolument !!



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Que d'espoir !

J'ai découvert 2 pièces fort pertinentes montées par des troupes amateurs et je me suis dit qu'il était temps de rentrer dans l'oeuvre du dramaturge. Mon dévolu s'est jeté sur ses recueils de textes courts en mode cabaret. Je ne me suis pas trompé. La strtuture des pièces plus longue que j'ai vu sont morcelées en tableaux, en numéros qui s'imposent d'eux même. Le cabaret lui sied à merveille. Les scènes sont courtes, cinglantes, drôles, absurdes. Les thématiques sont tantôt quotidienne, humaines, politiques ou extistentielles. Les chansons qui ponctuent ce recueil rappellent Vian. Les scènes rappellent Karl Valentin. La modernité du propos (l'auteur est décédé en 1999) donne un coup de frais vivifiant à ce qui pourrait sembler du déjà vu. Il y a une parenté avec Edgard Keret. S'il était encore en vie il serait peut-être exilé en France et ferait du cinéma, qui sait ? J'ai beaucoup aimé l'ambiance, le propos, l'impertinence (dans le bon sens du terme) de ses textes. C'est un grand auteur. Je crois que je vais enchaîenr avec le second ouvrage que je me suis procuré. Je risque d'en glaner d'autres parce que c'est du bon !
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Douce vengeance et autres sketches : Cabaret

Je poursuis ma découverte de l'univers "cabaret" d'Hanokh Levin. Contrairement à celui que j'ai lu précédemment les scènes sont plus longues (parfois trop ?) mais offrent des situations théâtrales plus fournies et des regards critiques plus pointus. Chacune pousse à l'extrême l'absurdité du monde dans lequel nous vivons et auquel nous nous soumettons malgré nous. La fierté d'être ou ne pas être un médecin. L'hypercondriaque ne date pas de Dany Boon. Le fantastique homme qui rétrécit. Madame Potroush platiste avant l'heure. Bref c'est très actuel dans le fond. Je me suis un peu moins amusé qu'avec Que d'espoir mais cela reste un très bon moment. J'y retournerais !
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Théâtre choisi I : Comédies

Je n'ai lu que "Kroum l'Ectoplasme" mais cela suffit pour comprendre le style d'Hanokh Levin. L'auteur met en scène des personnages désabusés, empreints à une inertie violente et dure. Et le lecteur (ou le spectateur) rit de cette stagnation, de cet excès de malheur. Hanokh Levin est un grand auteur de comédies, à découvrir par tous les amateurs de théâtre.
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Que d'espoir !

Chansons et courtes scènes de l’auteur dramatique israélien Hanokh Levin réunies pour un cabaret satirique posthume. Ici, le Dieu de la Genèse n’arrive pas à allumer la lumière ; un général victorieux après une guerre de onze minutes prononce son discours devant un terrain vide, aucun de ses soldats n’étant revenu ; un magicien coupe définitivement une spectatrice en deux tandis que son mari, déçu, lui oppose qu’il aurait pu aussi bien le faire ; un touriste à l’hôtel à Londres réclame un bisou au réceptionniste avant d’aller se coucher ; des personnages habitués à passer d’une guerre à l’autre imaginent l’enfer de la paix, la paix pendant laquelle on attend la prochaine « qui nous donnera le repos mérité ». Textes rapides et fables-charges. Hilarant, dérangeant.
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Que d'espoir !

un best of de cet auteur, pas mal pour découvrir son univers
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Douce vengeance et autres sketches : Cabaret

Quelques sketches intéressants qui mettent en avant la bêtise humaine, la luxure, l'impossible dialogue entre individus bornés, le besoin de reconnaissance des vieilles femmes indiennes, etc.

Les textes sont captivants mais parfois assez difficiles à comprendre.
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