Cette note n'est pas au bon endroit... je la dépose momentanément à cette oeuvre de Levin Hanokh que je vais lire, en premier et ajouter à ma liste "Bancs publics..."...
Auteur israélien que je viens juste de découvrir, avec la lecture d'une plaquette-extrait d'un "poème-" qui m'a fait l'effet d'un coup de poing "!!! Extrait déniché dans une de mes librairies préférées, La librairie Tschann, bd du Montparnasse...sûrement en annonce anticipée d'une publication d'un recueil de poèmes, "La vie des morts" qui devrait paraître chez Grasset, dans la collection des Cahiers rouges (pas encore réussi à trouver la date de sortie, même sur le site de l'éditeur ?)...
En attendant, je transcris un bref extrait de ce poème...bouleversant, en ayant en plus, connaissance de la mort si prématurée de ce brillant homme de théâtre et homme de plume !
(....)
Il lui restait encore un désir, au Mort,
Que son père le prenne dans ses bras
Enfouir son visage en décomposition, pleurer
Dans le cou de son géniteur pétrifié
Et le crâne hilare de son père répondit:
Moi aussi j'ai un père
Moi aussi j'ai envie
(...)
Ci-roulent trois êtres qui ont perdu leur père.
Et ci-gît notre Mort. la forme de son squelette
Se dessine déjà à travers les derniers lambeaux de sa chair,
Mais son visage est tourné vers le haut, il guette
Il attend son père.
J'ai foi en ton amour, papa, et je sais, oui je sais
Que tu viendras dès que j'appellerai.
Moi qui ai foi en ma mort et qui sais qu'elle viendra,
Comment n'aurais-je pas foi en toi, papa, car qui d'autre,
Sinon mon père se dresse derrière la porte
Dans une main, il tient une valise
Avec mes vêtements d'été, mon maillot de bain, ma serviette
Dans l'autre, il a un petit sac
Avec un pain au lait et une bonne pêche
Entre les deux, il est là et sourit:
Quoi, tu ne savais pas que de l'autre côté de la mort
il y avait une colonie de vacances
Et que Dieu était un maître-nageur sauveteur ?
Mais dans une autre ville, dans un autre cimetière,
Bien vieux, ce cimetière-là, est couché,
Habitant de longue date ce monde calamiteux
Le père du Mort, réduit à son squelette,
Avec un crâne nu et un sourire hideux.
Lui aussi, le père , est orphelin, lui aussi a un père,
Lui aussi veut, pourquoi ne le voudrait-il pas,
Enfouir son visage dans le cou de son père
Y trouver l'infini réconfort
Pour sa vie, pour sa mort. (...)
En attendant de pouvoir lire ce recueil de poèmes, je vais faire mes premiers pas dans l'oeuvre foisonnante de cet écrivain en découvrant ce recueil de nouvelles...
Si quelqu'un a des informations plus précises sur ce recueil de poésies annoncé "La vie des morts"... j'en serai ravie. MERCI par avance !
P.S: je réintégrerai à la bonne place cette note... dès que j'aurais les précisions de parution et d'ISBN de ces poésies... mais le temps dévore avec nos boulimies, et je voulais garder une trace de ce "coup de poing " talentueux....et bouleversant.
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Comment argumenter mon intense plaisir de lecture ? Ne faut-il pas parfois se passer de raisonnements et appeler un chat un chat ? C'est drôle, des chats et des femmes il y en a et c'est que j'aime, tout comme le style direct, mais élégant, le cran de vouloir vivre malgré tout, avec les « aspérités » de notre quotidien.
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De plus le canapé offre un autre avantage : il englobe une plus grande surface du corps de la femme, jamais un chat ne pourra en lécher autant ; dernière chose enfin, à la différence du chat, le canapé n'est ni traître ni retors, jamais il ne s'échappe, et, chaque fois que sa maîtresse entre dans le salon, elle ne trouve au même endroit, tendre et disponible, d'une totale innocence et d'une fidélité sans bornes, bref, un vrai minou moussu.
Parce que, de la sensation libératrice, de la voluptueuse supériorité qu'éprouve tout vivant face à tout mort, du plaisir qui la submerge entièrement, de la saine énergie qui monte en elle, jaillit un torrent rayonnant de sentiments multiples, un torrent énorme qui emporte tout sur son passage, même le flot de chagrin inspiré par la mort du mari. Et ce torrent, agrémenté encore de milliers de gouttelettes scintillantes, se sert de tout cela pour refléter l'image radieuse de la vie.
Certes le collapsus n'était pas un amant ordinaire ; il ne pouvait pas, par exemple, la tringler ; mais qui dit qu'elle avait présentement envie de tringles et de tringleurs ?
Étrangement, en découvrant combien il avait été trompé et avec quel raffinement elle l'avait ridiculisé, il ressentit de nouveau au creux de son épigastre une coulée de loyauté et de dévouement.
Un des fondements de notre existence : l'objurgation face à la femme intraitable.
Hanoch Levin. Que d'espoir! Théâtre (Partie 1).