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Critiques de Hans Jacob Christoph von Grimmelshausen (7)
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Les aventures de Simplicius Simplicissimus

Au temps où Louis XIV imposait sa pompe en France, Grimmelshausen publiait en 1668, de l'autre côté du Rhin, un chef-d'oeuvre du roman picaresque, satirique, à la fois sombre et hautement comique, extravagant, par moment même bouffon ou fantastique, bien plus proche de l'univers de Rabelais et du Don Quichotte que de celui du sérieux parfois ampoulé des pièces de Corneille ou Racine.



Ici pas de beaux discours en alexandrins : les premiers nobles que rencontre le narrateur ne sont que des tyranneaux vulgaires qui jurent, bâfrent, boivent puis vomissent avant de remettre ça, tranquillement, le lendemain. Les rois se font une guerre absurde et interminable. La société entière est plongée dans le chaos généralisé, les malins en profitent, les paysans subissent, courbent l'échine et fuient dans la forêt des mousquetaires qui ne sont pas glorieux mais pouilleux, dans tous les sens du terme. C'est moins beau ? C'est plus vrai.



Simplicissimus, le héros, nous raconte sa vie. Recueilli par un ermite après le massacre de sa famille, il découvre après la mort de ce dernier le spectacle du monde, un monde qu'il n'a encore jamais vu. Sa candeur, source de situations drôlatiques, pour qui ne craint pas une certaine crudité, ne fera pas long feu. L'Allemagne est alors en pleine guerre de 30 ans — guerre qui vit passer la population allemande de 23 à 11 millions d'habitants — , le tableau est édifiant : violence, oppression, malheur et misère, de partout ça triche et trompe, vole et viole, pille et tue. Rares sont ceux qui échappent à cet effondrement moral. Dans ce joyeux bordel, Simplex, vite affranchi, est bringuebalé au gré d'un destin qui lui échappe, toujours changeant, servant tantôt un camp, tantôt l'autre, un temps riche puis pauvre à nouveau, bouffon, soldat, brigand, joueur de luth et chanteur, etc., pour finir à la fin, ayant abjuré ses erreurs et retiré d'un monde qu'il réprouve, ermite.



Je n'ai pas de comparaison mais la traduction me paraît excellente. le traducteur a rendu ce texte du XVIIe siècle dans un français de la même époque en utilisant quasi exclusivement, pour trouver le ton, L'histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin. C'est une réussite et pourtant, en commençant, j'ai eu une petite appréhension en lisant la première phrase, tortueuse, qui approche la demi page. Mais dès la deuxième ou troisième page, j'étais rentré dedans. Et cette prose imagée et gaie, malicieuse, pleine de santé, apporte énormément au plaisir de lecture. En français moderne, les aventures de Simplex eussent été nettement moins savoureuses.



Quelques longueurs, des facilités et des invraisemblances ne font pas moins de ce classique un régal et je ne comprends pas pourquoi, si connu en Allemagne, il l'est si peu en France.
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Contes de la chevalerie

Encore un livre "jeunesse" qu'on peut lire à tout âge.

Il rassemble des extraits assez longs de plusieurs romans de chevalerie du XIXè siècle: on y croise les héros de Dumas, de Paul Féval, de Walter Scott, de Stevenson, tous jeunes et intrépides, prêts à en découdre et à entrer en lice pour affronter les champions en titre. Ambiance médiévale assurée, armures et palefrois, nobles dames et princes félons pour ajouter un peu d'intrigue.



Parmi eux se glisse le Chevalier à la Triste-figure, lui aussi avide de gloire et de combats homériques. Ses lamentables exploits et son obstination bornée ridiculisent toute la gent chevaleresque. Certes, il est fou, complètement dingo, définitivement paranoïaque. Hallucinations, propos délirants, passages à l'acte agressifs, obsessions désastreuses, il est bon pour la camisole. Mais on ne peut qu'en rire, car avec Sancho, son compagnon d'infortune, il devient un archétype du duo à la Laurel et Hardy, Astérix et Obélix, toujours prêts à foncer dans la mêlée et à se prendre des baffes.

L'humour pathétique de Don Quichotte sert de contrepoint à une brochette de blancs-becs sans peur et sans reproche, ce qui donne du relief au tableau.

Tout ça donne envie de s'en aller retrouver Ivanohé et ses compères dans le fracas des épées, le choc des armures et le poudroiement des champs de bataille.

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Simplicissimus l'aventurier

L’exemple-type du roman baroque allemand. Une œuvre très originale qui allie le comique et le sérieux, le roman picaresque espagnol et le roman comique français. L’auteur, Grimmelshausen,est né en 1621 et relate ici la tragédie de la Guerre de Trente ans, à travers les aventures d’un jeune garçon vivant dans une famille pauvre de paysans qui voit sa vie paisible brutalement détruite par l’irruption de soldats . Réfugié dans la forêt, un ermite va lui donner les bases de la connaissance de soi.. Après la mort de l’ermite, le jeune homme va connaître différentes péripéties : page, bouffon, il gardera le statut de « simplet »..

Une épopée à rebondissements dans un cadre historique très bien reconstitué.

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Les aventures de Simplicius Simplicissimus

Si l'on veut avoir une idée de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) et ses effets sur les gens simples il vaut la peine de lire ce livre. Un grand roman.



Bonne information dans fr.wikipedia.
Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki..
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La vagabonde courage

"La vagabonde Courage" est un roman picaresque allemande avec une joie de vivre rabelaisienne qui plait beaucoup. Les romans picaresque qui étaient au programme quand j'étais au premier cycle étaient par contre tous des calvaires à lire. Mes professeurs étaient de l'avis que le roman picaresque était un des genres incontournables de la littérature de l'Europe même si a disparition au dix-huitième siècle a été un grand pas dans la bonne direction.



Courage, la protagoniste est une vivandière de la Guerre des Trente Ans et une ribaude insatiable. "Je ne sortais pas seulement pour trafiquer comme un descendant des citoyens de Jérusalem , mais aussi pour remplir mes fonctions de prêtresse de Vénus et d'en tirer profit." (pp. 134-135)

Durant les trois décennies de la guerre, Courage va visiter tous les théâtres de la guerre se livrant à toutes les débauches et escroqueries imaginables. Elle va avoir pendant cette période plus qu'une vingtaines de maris (à savoir des entreteneurs) qui vont tous mourir sur les champs de bataille. Le premier lui donne le nom de "Courage" parce qu'elle était suffisamment courageuse de vivre avec lui comme marié sans la "bénédiction" d'une église: "Les gens croyaient à tort qu'il me nommait ainsi parce que j'avais coutume d'affronter les pires dangers avec un étonnant esprit de décision et un courage incomparable." (p. 52)

La mère courage de Brecht qui court d'un désastre à un autre est une déformation du personnage de Grimmelshausen qui maitrise toute situation. La pièce de théâtre de Brecht est une polémique communiste. Le roman de Grimmelshausen est une célébration de la vie que j'ai fini par plus aimer.

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Les aventures de Simplicius Simplicissimus

Eclairant et drôlatique. On s'amuse beaucoup en compagnie de ce Simplicius, innocent qui ne le reste pas longtemps, fin observateur du monde qui l'entoure et amusant chroniqueur des incroyables rebondissements et péripéties de son destin à travers les soubresauts de la guerre de Trente ans. C'est drôle, sombre et délectable et on apprend beaucoup de choses sur le monde et la guerre au 17eme siècle.

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Contes de la chevalerie

Je n'ai pas apprécié les illustrations au crayonné donc en noir et blanc (le trait et vif, assez agressif), seules quelques illustrations sont en couleurs. Les illustrations sont peu nombreuses par rapport à d'autres livres de contes pour enfants et adolescents.
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