Hans-Jurgen Greif

Aucune des 44 histoires ne mène là où on s'y attendait. Chacune joue à sa manière sur l'effet de surprise. Elles sont drôles, ironiques ou carrément noires. Si elles ont un point commun, c'est qu'à la fin on trouve toujours une sorte de «pensez-y bien», de réflexion sur le sens de l'existence.
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Forcément inégales, les chutes ne sont pas toutes convaincantes, mais la majorité d'entre elles forcent le sourire ou, mieux encore, suscitent un malaise devant ces traces de vie.
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Un livre qui se lit de façon distraite, comme un magasine dans une salle d'attente. Un peu décevant. Le set-up est pourtant on ne peut plus sympa : ambiance chaleureuse et conviviale d'une maison confortable, aux fauteuils de salon accueillants, où Colette reçoit ses amis de gars ( comme on dit au Québec) et se fait récompenser de sa bonne tambouille par les histoires que lui racontent ses invités, ce qui donne une forme gentille à ce qui aurait sinon été un recueil de nouvelles. Oui, chaque histoire racontée a un lien plus ou moins direct avec la mort, mais plus dans le sens fait divers que profond, et la profondeur que l'auteur réussit quand même à atteindre par moments, ne fait que rehausser l'inégalité de l'ensemble, certains passages sont carrément grotesques, tel ces visions d'Épinal de la Bavière, où le conteur se plairait à nous faire avaler que les citoyens du village vivent tous en costumes folkloriques à l'année longue ...

L'histoire d'amour entre un poulain malade et un enfant mal dans sa peau est peut-être l'histoire la plus sincèrement et bien racontée : y est décrite de façon particulièrement touchante le lien si fascinant qui peut exister entre animaux et enfants

Roman en portraits de Guy Boivin et Hans-Jürgen Greif.



Marien Boiteau l'a prédit: dans six générations, le nom disparaîtra. Dès lors, les hommes de chaque génération n'ont qu'une obsession: "passer le flambeau", engendrer des fils. Du milieu du 19ème siècle jusqu'en 2006, les choses changent. Les jeunes n'ont plus à coeur de fonder de grandes familles. Les descendants de Marien le Prophète et de Louisa la Sauvagesse connaissent des destins souvent cocasses, parfois malheureux, mais toujours originaux. Le nom des Boiteau se perd peu à peu, entre mères célibataires et bâtards non reconnus. De Montréal à Saint-Hyacinthe, Marien a beaucoup de descendants, mais bien peu portent son nom...



C'est assez sympathique. Les archives de Guy Boivin ont servi de support au texte de Hans-Jürgen Greif. L'histoire de cette famille est véridique, seuls changent le nom et les prénoms. Je me suis parfois un peu perdue dans l'arbre généalogique, notamment en raison des fréquentes analepses et prolepses, mais dans l'ensemble, c'est cohérent et facile et à lire. Et par-dessus tout, c'est très drôle. Il ya des anecdotes vraiment désopilantes: Polycarpe amoureux de sa chèvre, Alicia qui se fait voler le cadavre de sa mère en revenant de vacances, ...

La colère du faucon est le huitième roman de Hans-Jürgen Greif. Frappant comme son titre, rempli de passion, de violence, de désirs de vengeance et de folie.
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L'homme s'est approché, son haleine chargée de l'odeur du cigare les effleure, il tire sur la forte tresse blonde de la mère et lui renverse la tête. L'enfant voit ses yeux tout près. Ils sont gris clair et brillent d'un éclat métallique. Quelques phrases chuchotées encore, des « s » tranchants, des « ou » répétés, des mots et des sons que l'enfant saisit et n'oubliera jamais : « Anne... mensonges... je saurai.



Gabriel Bachmann, officier de la Wehrmacht et ancien haut fonctionnaire chargé de réécrire l'histoire du peuple allemand, est fait prisonnier alors qu'il fuit Paris devant les troupes alliées. De retour chez lui en Sarre, un land allemand devenu protectorat français, il espère se construire une seconde carrière, aussi ambitieuse que la précédente. Toutefois, non seulement il se heurte aux nouveaux lieutenants du pouvoir, mais sa famille échappe à son autorité. Si son fils aîné lui fait fête un temps, sa femme s'est détournée de lui, et aux yeux du cadet, il est l'intrus dont il faut contrer l'écrasant despotisme. L'enfant n'a pas oublié les menaces adressées à sa mère par le singulier visiteur d'une nuit de novembre 1944 ni son regard incendiaire. La confrontation de plus en plus violente entre Falk et son père se transformera en une lutte sans merci.

Né en Sarre pendant la Seconde Guerre mondiale, Hans-Jürgen Greif a vécu l'époque troublée qui a suivi la défaite allemande. La colère du faucon, son huitième roman, met en lumière les profondes blessures infligées à l'esprit et à l'âme des survivants du conflit. Avec la finesse qu'on lui connaît, l'auteur démonte les mécanismes de la haine et de la colère, exacerbés par une accablante incertitude politique, qui menacent de broyer tant le père que le fils.
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Survol de la littérature québécoise. Ordonnancement par périodes : années 1960, 1970, 1980, 1990 ; et par genres : romans, poésie, essais, théâtre. Le tout en 100 pages ! Forcément, on ne cherchera pas ici la profondeur. Mais les thèmes importants sont relevés et présentés clairement. Un bon point de départ pour des lecteurs qui voudraient s'initier à la littérature québécoise

Ce récit est dur, ce récit est parfois pénible, mais il est empreint de tendresse. Et il est émouvant.
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Un livre beau et émouvant qui donne à réfléchir sur la manière dont le Québec traite les personnes âgées.
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Roman de Hans-Jurgen Greif.



Weber est un ancien élève de la Signora, professeure de paino et d'art lyrique. Peu avant sa mort, elle lui confie son dernier élève, un jeune chanteur à la voix unique, venue de l'Italie baroque. Weber rencontre Orfeo. Ce dernier, après un terrible accident de jeunesse, a perdu tout ce qui faisait de lui un homme. La Signora a découvert son amour et son don pour le chant, et l'a formé comme on formait les primo uomo en Italie, ces hommes aux voix d'anges. Mais Orfeo est un être inadapté. Il n'a connu que la Signora, ne sait rien de la vie et des relations humaines. Alors que tous s'émeuvent à l'entendre chanter, il reste froid.



C'est un livre excellent, qui pêche néanmoins par sa longueur. Et pourtant, il n'est pas épais, mais il me semble que certains passages auraient pu être évités. Le texte est mélodieux, très musical. Mais pour les néophytes, comme moi, en musique et chant lyrique, il y a bien des subtilités qui se perdent.