![Le Voyage de Shuna par Miyazaki Le Voyage de Shuna](https://m.media-amazon.com/images/I/51rnGCwdflL._SX95_.jpg)
Encore un Miyazaki qui m a permis une jolie escapade.
Il nous conte une légende tibétaine dont il c est inspiré. Nous suivons Shuna qui va essayer de trouver du blé dans des terres fertiles pour pouvoir nourrir son peuple qui souffre de famine. Son périple va l emmené de l autre côté du bout du monde au pays des divins. Mais le voyage ne sera pas de tout repos. Il rencontre au passage Théa et sa petite sœur qui sont esclaves et il va tout faire pour les aider du mieux qu il peut.
Les aquarelles sont magnifiques, le livre est soigné comme chacunes de ses œuvres. Sorti en 1983 on y voit les prémices de ses futures œuvres, les paysages de Nausicaä, la quête initiatique de princesse Mononoké avec le Yakkuru que j adore, j y vois même un petit bout du château dans le ciel. Ces personnages restent identiques à toutes ses histoires un garçon bon et dévoué à la cause et une jeune femme combative.
Il y a tous les ingrédients essentiels à un Miyazaki, si vous aimez cet univers il faut absolument le lire.
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Inspiré d'un conte tibétain, une quête pour retrouver une indépendance de subsistance à la recherche de la source de nourriture. Et un combat contre les puissances esclavagistes.
Je me suis laissée porter par la douceur des aquarelles, des dessins touchants et d'un texte harmonieux et fluide.
Un bon moment de plénitude enchanteur.
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Depuis que j’ai découvert « Le château ambulant » j’ai une véritable passion pour tous les films des studios et plus particulièrement pour ceux de Miyazaki. Quand j’ai vu passer « Le voyage de Shuna » chez @bbtiz j’ai été incapable de résister et j’ai craqué dès que je l’ai croisé en librairie.
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Ce livre se situe entre le manga, la bande dessinée, le roman graphique et le script de film. J’ai été absolument émerveillée par la beauté des illustrations, les détails, les paysages, la palette de couleurs choisie apportant encore plus de waouh. Impossible de ne pas y reconnaître des éléments de ce qui deviendra plus tard « Pincesse Mononoke » et « Nausicaä ».
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Les thèmes chers à Miyazaki sont développés ici en s’inspirant d’un conte tibétain et sous la beauté des illustrations l’histoire est plutôt sombre : famine, guerres, esclavagisme et les conséquences de l’homme sur la Terre qui trinque. Et se venge.
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Cette nouvelle, écrite avant le succès des ses films et qui sera source d’inspiration pour nombreuses de ses œuvres, comporte quelques défauts derrière la magie de l’instant. Il manque énormément d’informations (c’est pour ça que je parlais un peu de script), d’éléments pour expliquer un certain nombre de choses. S’il y a une réelle fin, porteuse d’espoir mais ouverte, de nombreuses questions restent sans réponse. Et je suis finalement un peu restée sur ma faim. Miyazaki a créé un univers très riche mais dont il ne nous laisse finalement que peu de clés.
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Ce n’est donc pas un coup de cœur mais cela reste un des plus beaux albums que j’ai pu lire.
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Un très beau emonogatari (roman dans lequel les dessins occupent la première place) du célèbre réalisateur et scénariste Hayao Miyazaki ! Édité en 1983 au Japon, l'ouvrage n'aura finalement été publié en France qu'en 2023.
"Le Voyage de Shuna" nous embarque dans le sillon d'un adolescent qui veut sauver son peuple de la famine et doit, pour cela, entreprendre un très périlleux voyage en compagnie de son yakkuru (créature inventée par l'auteur, à mi-chemin entre le bouquetin et le caribou). Sur le chemin, il rencontrera de nombreux personnages inquiétants et dangereux mais aussi Thea, jeune fille au cœur pur.
Malgré des couleurs douces et joyeuses, il s'agit d'un récit assez dur, qui néanmoins se termine bien.
Surtout, j'ai été très agréablement surprise par tout ce que cet album a charrié en moi d'émotions enfouies, nées il y a bien longtemps, face à des créations comme le film "L'Histoire sans fin" (1984) ou le mythique dessin animé "Ulysse 31". Un épopée grandiose, donc, qui nous rappelle une fois de plus que l'imagination de Miyazaki n'a décidément pas beaucoup de limites :-)
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Un format un peu hybride, entre le roman et la BD.
Cette histoire de Hayao Miyazaki a été écrite dans les années 80 et était inédite en France.
On y retrouve ses thématiques habituelles, et on se demande comment cette histoire n’est pas arrivée + tôt ici !
La BD se partage en famille : accessible pour les + jeunes et aussi les grands !
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Quand j'ai vu que ce livre sortais enfin en français, il fallait que je le lise. Dans cette histoire, on peut voir la patte de Miyazaki en-dehors du dessin animé qui a fait sa renommée. Des dessins magnifiques, une lecture fluide, prenante et agréable.
Ce livre est tout ce que j'aime dans les BD/manga/romans graphiques, c'est-à-dire une histoire fictive imaginaire avec un personnage principal attachant et des dessins où on peut y voir une identité. Les BD d'aujourd'hui, pour la plupart, qui sont réalisées sur tablette graphique ne me font pas ressentir ce que j'ai ressentie en lisant ce livre et c'était quelque-chose de fort.
Miyazaki est et restera une personne incroyable et un dessinateur et scénariste de légende.
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Alors que je m’attendais à un récit un peu longuet et vieillot, Miyazaki me prouve encore une fois qu’il parvient à faire revivre l’amour que nous avons des belles histoires simples et touchantes. Un conte magnifique, poétique et inattendu, illustré de manière incroyable avec de magnifiques aquarelles. Je conseille vraiment.
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Shuna, le très jeune héritier d’un royaume misérable, part en quête d’une nouvelle céréale susceptible de faire sortir son peuple de la famine. Dans cet album illustré plutôt que manga, Hayao Miyazaki nous dépeint son épopée temporelle et spirituelle avec une poésie et une sobriété immense.
Shuna,qui chevauche un yakkuru identique à celui de l’Ashitaka de Princesse Mononoké, a ce même courage et cette même volonté. Mais il n’écoute aucun conseil. Il se perd corps et mental dans sa quête effrénée.
Elle lui fera croiser et combattre l’esclavage, la confiscation des ressources alimentaires par une entité qui lobotomise ses monstres ouvriers jusqu’à leur mort précoce, consomme les esclaves humains pour produire cette céréale miraculeuse tout en privant l’humanité de son usage.
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J'ai, semble-t-il, rencontré Le voyage de Shuna à la croisée de Nausicaa et de Princesse Mononoké. Il n'atteindra dans mon cœur ni l'un ni l'autre, mais je l'apprécierai tel quel : la narration est plus sobre mais les traits toujours aussi magnifiques, les décors majestueux, les personnages (y compris féminins) forts, l'univers foisonnant.
Et puis, toujours, au sein de la Nature, l'humanité.
Dans ce qu'elle a de plus grand et de plus méprisable.
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Un voyage initiatique qui retrace la volonté de Shuna d'offrir à son peuple l'abondance frumentaire — bien qu'il s'auto suffisse. Miyazaki, par son talent graphique, offre une nouvelle fois tout une réflexion sur la société actuelle.
Les premières pages de l'oeuvre abordent la rencontre entre Shuna et un vieillard qui l'informe qu'une graine permettrait abondance à son peuple. Ainsi, je pensais qu'il aurait été question de la quête de Shuna pour obtenir cette fameuse graine. Cependant, l'orientation de l'oeuvre change lors de son périple. En effet, il découvre, à son plus grand damne, un village dans lequel certains hommes étaient vus et considérés comme une marchandise. Dans ce roman, Shuna va alors mettre en péril sa vie pour libérer deux jeunes filles qu'il avait croisées. Un lien se crée alors entre eux et une gratitude éternelle se noue entre la jeune fille, Théa, et Shuna. Cet aspect est en effet montré lorsque la jeune fille va tout mettre en oeuvre pour aider Shuna qui a subi un sortilège suite à un vol.
Miyazaki met en lumière et permet une réflexion sur la société de consommation dans laquelle nous sommes mais surtout sur l'utilisation d'une main d'oeuvre exploitée et importée pour subvenir à nos besoins (cf. les hommes verts dans le monde des êtres divins).
Comme dans toutes les oeuvres de Miyazaki (cf. Princesse Mononoké et Ponyo sur la falaise), la thématique de l'écologie (bien qu'elle soit en arrière plan) est abordée implicitement. D'une part, le mangaka offre une remarquable connaissance de la faune et de la flore qui peuple notre Terre. Il possède une large culture et ne cesse de ne le démontrer. D'autre part, après avoir traversé des villages abandonnés et une ville surpeuplée, il nous propose un monde où les animaux dominent les lieux. Ce monde, qui n'a pas été impacté par l'homme, est parcouru par une multitude d'espèces animalières et une faune qui semblaient avoir pourtant disparu. Véritable critique de la déforestation, de l'extinction d'espèces animalières et de l'impact néfaste de l'Homme, Miyazaki porte ses convictions écologiques à travers son oeuvre.
Enfin, je termine ma critique sur les aquarelles proposées par Miyazaki. Je regrette un peu qu'il n'y ait pas d'effets de mouvements - l'art dans lequel il est pourtant maître. Cependant, il nous montre encore une fois son art dans lequel il est le maître incontesté. Il nous fait traverser les paysages asiatiques avec une grande majesté et nous propose une belle diversité d'écosystèmes.
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Le Voyage de Shuna, œuvre unique dans la carrière de Hayao Miyazaki, n’avait encore jamais été traduit. La publication de ce récit illustré précède pourtant la création du Studio Ghibli, comme une première esquisse des thèmes et des décors du cinéaste japonais.
Librement inspirée d’un conte tibétain, l’histoire commence dans un petit royaume isolé et aride. “Triste et misérable était leur vie. Belle et impitoyable était la nature.” Pour améliorer le quotidien de son peuple, Shuna, prince héritier du trône, se lance dans un périple vers l’ouest à la recherche de graines d’hiwabié : une céréale miraculeuse aux confins du monde.
Plein d’orgueil et de détermination, Shuna parcourt des paysages désertiques détaillés à l’aquarelle, dans des pleines pages parfois datées ou signées “Miya”. Des villages en ruines, un navire échoué, d’étranges sculptures sépulcrales, une ville fortifiée mais effritée : la nature semble s’être retirée du monde des hommes. À moins que ce ne soit les hommes qui aient choisi de se détourner d’elle ?
En chemin, il croise des trafiquants d’esclaves, des mangeuses d’hommes, mais aussi des personnages qui le guident dans sa quête, finalement pas si solitaire : “Poursuis toujours plus loin vers l’ouest. Tu atteindras un précipice : il t’annoncera que tu es arrivé au bout de la terre. Au-delà se trouve l’endroit où naît et meurt la lune. C’est le territoire des êtres divins.”
Sur cette terre peuplée d’esprits, la nature reprend ses droits. Elle éclate et engloutit tout : les armes et les fusils, la fierté d’un jeune garçon, les mots d’une civilisation déjà à bout de souffle. Seuls subsistent l’amitié et l’espoir, sous la forme de petites graines dorées, bases majestueuses des chefs-d’œuvre cinématographiques à venir.
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Un conte revisité par Hayao Miyazaki dans les années 80 qui sort en France en cette fin d'année 2023.
Cadeau que j'ai reçu à Noël, un mélange entre Nausicaa et Princesse Mononoké avec de magnifiques illustrations.
Une fable basée sur un conte tibétain "Le prince qui fut changé en chien".
Shuna, un jeune prince souhaite aider son peuple à ne pas mourir de faim, durant son périple, il va découvrir que lui aussi a besoin d'aide et des autres pour arriver à son but.
Un conte où les thèmes de la transmission, du partage, de l'entraide, du courage et de la force sont importants.
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Ce roman graphique, réalisé par Miyazaki s'inspire d'un conte tibétain. Il a été publié au Japon en juin 1983 alors que le film d'animation Nausicaa venait de sortir.
Autant dire que le maître de l'animation japonaise a travaillé sur ses deux projets conjointement. D'où les points de similitude entre Le voyage de Shuna et Nausicaa.
Ce récit illustré est un véritable cadeau pour les fans de Miyazaki. On y retrouve toute la poésie, toutes les divagations de l'artiste mais également son attachement à la nature et indéniablement sa vision pessimiste de l'avenir de notre Terre.
Les couleurs à l'aquarelle sont à la fois douces et somptueuses. Certains dessins en pleine page sont de véritables petites merveilles du genre.
Une BD qu'il convient de posséder pour tout fan de Miyazaki qui se respecte !
Très belle année 2024 et bonnes lectures à tous !
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Incontournable BD Décembre 2023
Il aura fallut attendre plus de quarante ans pour que cet hybride entre la BD et l'album nous parvienne dans la langue de Molière. Hayao Miyazaki, qu'on ne présente plus, nous offre un livre inspiré d'un conte tibétain, comme il est d'ailleurs expliqué à la fin du livre, nommé "Le prince qui fut changé en chien", où le texte est formaté comme celui d'un album illustré et où les illustrations alterne entre la BD et l'album. Je vous invite, si vous plongez dans ce livre, à lire les quelques pages qui relatent l'histoire dudit livre, ainsi que les nombreux parallèles que l'ont peu faire avec les autres personnages de l'auteur. Je n'ai pas le temps de tout réécrire ici, hélas.
"Le voyage de Shuna" nous entraine dans un monde Fantasy, qui pourrait être "passé" ou "futur" à notre monde. Dans un décor davantage asiatique et montagnard que les autres œuvres de Miyazaki, nous rencontrons Shuna, un jeune prince d'une nation isolée entre les hautes montagnes. Avec son climat aride, ses terres peu fertiles et le peu de naissances aussi bien humaines qu'animale, la vie y est précaire et la faim omniprésente. Cela n'empêche pas les habitants d'être travaillant et reconnaissants pour le peu qu'ils ont. C'est dans ce contexte que Shuna fait la rencontre d'un viel homme agonisant sur une route. Malgré leurs soins, les habitants ne peuvent le sauver et se contentent d'attendre son trépas. Néanmoins, le vieil homme confie à Shuna une information qui bousculera la vie du jeune prince: Quelque part dans le monde, une céréale dorée pousse avec aisance et donne d'abondantes récoltes. Il n,en faut pas moins pour que Shuna se dise que cela aiderait le quotidien des habitants de son futur royaume et décide de mener une quête pour trouver cette mystérieuse céréale dorée. Armé de son vieux fusil et de son fidèle compagnon, un yakkuru, sorte de monture aux bois élégants ressemblant à un cerf, Shuna s'engage pour un long périple, mais il ne se doute pas que le monde qu'il va traverser est impitoyable et que le mystère derrière les céréales dorées n'a rien d'utopique. Au contraire.
C'est un univers sombre, même si les couleurs sont chaleureuses et les traits des personnages doux. Il me rappelle divers univers déjà croisé, notamment le monde impitoyable lui aussi de Thorgal, avec l’esclavagisme, et les paysages me rappelle "Le grand arbre au centre du monde", de Makiko Futaki. Le côté "post-apocalypse" de cet univers me rappelle aussi "On nous appelait les mouches"et les films "Madmax", surtout ce étrange navire de guerre en pleins désert peuplé de cannibales. Je pensais que j'allais me perdre dans de beaux paysages - Et c'est le cas - mais les implications et thèmes de cette BD hybride sont sinistres et perturbants. Et ce n'est pas la traditionnelle quête du Héro sauvant son peuple, qui plus est. En fait, Shuna quitte un pays pauvre, certes, mais qui n'est pas en proie à un réel problème. D'autre part, je n'avais pas l'impression que Shuna devenait "un héro", mais plutôt un adulte. Son regard sur le monde va définitivement changer, il connaitra la violence, s'indignera de certaines pratiques, devra confronter certaines de ses valeurs et sera même un certain temps devenu mentalement et psychologiquement indisponible, comme s'il était arrivé au bout ses limites de ce que son esprit peu encaisser. Un état de choc, peut-être? Bref, même Shuna ne cadre pas dans le rôle type du héro, mais il reste un personnage courageux, intègre, moral et juste.
À partir d'ici, il y aura des divulgâches.
Y a pas à dire, Miyazaki est quelqu'un de créatif et lucide: Il a réussi à faire une allégorie de L'agroalimentaire paralysé par les OGM en même temps qu'une critique de la surconsommation des pays riches. Non seulement a-t-il traiter du trafic humain, avec toute la laideur que cela implique, mais il a imaginé un monde où l'entité vorace qui a le contrôle sur les semences d'orge ou de blé ( les grains dorés) est aussi le système qui permet l'esclavagisme. Pire, il contrôle une consommation d'humains effrénés, qui s'occupent des champs, puis une fois "usés" sont envoyé mourir dans la forêt, servant de nourriture au reste de L'écosystème. Les graines sont ensuite vendues au humains contre d'autres humains et le cycle continue. Déjà, le fait de ne donner que des semences mortes aux humains me rappelle les dérives de Monsanto, cette organisation qui vend des semences stériles qui ne germent qu'une fois, pour mieux obliger les agriculteurs à dépendre de leurs semences ensuite. Les créatures vertes qui semblent avoir été humaines, avant de passer dans cette immense créature organique, travaillent sans relâche et ne gagnent que la mort. Une façon, je pense, de traiter avec quel mépris pour les gens certaines organisations enchainent les employés à un travail misérable, en plus d'être aisément remplaçables. C'est un constat renforcé par le fait que les champs de blé sont soumis à un "temps" accéléré, où le blé germe à toute vitesse et la mort arrive bien vite pour les créatures vertes. Enfin, cette espèce de lune filante doté de visage qui passe au-dessus du monde, semble incarner l'esprit de cette sordide machination commerciale, intouchable, indestructible et toute-puissante. Je me dis que c’est bien là des qualificatifs que doivent employer les gens quand ils pensent aux compagnies et aux pays riches qui gèrent la quasi totalité des ressources du monde. D'ailleurs, vous remarquerez: L'endroit où poussent les graines dorées est à l'Ouest. Comme l'Europe ( d'un point de vue asiatique).
Par ailleurs, Shuna ne tient pas seule la tribune dans cette histoire. La jeune femme nommée Thea, que Shuna a délivrée de sa condition d'esclave, ainsi que sa petite sœur, prendra le relais. Séparé après une cavalcade effrénée pour fuir les chasseurs d'humains, Shuna part pour la terre des "êtres divins" ( l'endroit qui produit les céréales) et Théa fuit vers le Nord avec sa petite sœur et le yakkuru de Shuna. Durant une année, elle trime dans un village pour gagner son pain et le logis, jusqu'à ce Shuna revienne, hagard, muet et apathique. Elle en prendra soin en usant de ruse pour cacher sa présence aux autres habitants et parviendra même à faire germer les céréales que Shuna portait dans une bourse à son coup. La lente évolution des céréales se fera en parallèle de la guérison de Shuna, un joli clin d’œil à la guérison mentale. En effet, les blessures mentales, les traumas comme les états de stress post-traumatiques, prennent du temps pour guérir, beaucoup de soins donné à la personne et une bonne dose d'espoir. Pour moi, Shuna a subit un réel trauma au regard de ce qu'il a vu dans cet endroit aussi beau qu'impitoyable, et je suis contente que ce soit le cas. Si les Héros se retrouvent souvent dans les pires conditions sans être amochés psychologiquement et mentalement, les humains, eux, sont tous vulnérables et ont des limites. Ce n'est pas une tare et ce n'est pas une faiblesse.
Bref, je trouve touchant de voir Théa prendre soin de Shuna et sa petite sœur par le fait même. C'est un personnage féminin fort, qui a le cœur à la bonne place et une réelle force de résilience. Et sans elle, l'Histoire de Shuna ne serait pas allée plus loin.
Côté texte, c'est un peu atypique. Les dialogues sont inscrits comme des descriptions, sans marqueurs. Il faut donc un peu deviner quand un personnage parle. Il n'y a pas de bulles de textes. Les textes sont relativement concis.
Je pense que je pourrais extrapoler encore longtemps sur bien des aspects du livre, mais l'espace et le temps me manquent en ce début d'année. Je vais donc conclure en disant que ce genre de livre est en quelque sorte intemporel, que ses thèmes sont incontournables, où nous voyons lutter des personnages réellement "humains" et le tout dans un décor magnifique, adoucit par un trait de plomb maitrisé et des couleurs en aquarelles judicieuses. Un voyage formateur, dont on se sort pas indemne. C'est dommage d'avoir attendu tout ce temps pour avoir pu le lire, mais bon, comme on dit, "vaut mieux tard que jamais".
Pour un lectorat adolescent, 15 ans+
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Superbe manga aux couleurs de Miyazaki.
On retrouve son magnifique dessin, ses couleurs douces et chatoyantes, mais également cette conscience et cet engagement écologique face aux dérives des hommes qui détruisent les ressources de la terre.
Tout ceci expliqué avec l'imaginaire habituel de l'artiste.
J'ai adoré et j'ai dévoré.
Excellente lecture
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J'apprécie beaucoup les films de Miyazaki pour leur côté onirique, leur profondeur et l'émotion qui s'en dégage. Je n'ai jamais lu "nausicaa de la vallée du vent" manga datant de1984 réalisé en même temps que "le voyage de shuna". C'est un récit illustré avec une narration linéaire, sans dialogue mais avec une illustration aquarellée raffinée, qui préfigure certaines créations des futurs films. Les décors sont évocateurs de différentes contrées de l'Asie. Les thèmes sont l'esclavage, l'asservissement aux pourvoyeurs de graines stériles ( on peut penser à certaines multinationales), la faim... Mais aussi l'accueil et la solidarité. Une belle lecture. Et j'adore l'allure du yakuru.!
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