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Critiques de Hector Oesterheld (38)
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L'Eternaute

"L'éternaute" est une œuvre vraiment singulière. Etonnante, immersive, déroutante, cette B.D ne ressemble à rien de ce que j'avais pu lire auparavant.

Je n'ai lu que la 2nde version, datant de 1969, je ne peux donc pas faire de comparaison avec la série originelle publiée entre 57 et 59.



Le scénario de l'argentin Hector Oesterheld est solide, très bien maîtrisé. Cette histoire d'invasion extraterrestre à l'allure de post-apo et mâtinée de voyages temporels a une tonalité très particulière. L'atmosphère y est triste, presque désespérée, et inquiétante.

Cette ambiance est renforcée par les illustrations d'Alberto Braccia. Le noir et blanc est vraiment surprenant, l'auteur ayant recours à des techniques inattendues. Ces images, à la fois belles et dérangeantes, renforcent l'impression d'immersion dans le récit. Si elles sont parfois à la limite de l'abstraction, les illustrations transcrivent parfaitement l'atmosphère apocalyptique du récit et les sentiments des personnages. Certaines visions sont dignes des meilleurs récits d'épouvante et sont bien Lovecraftiennes.

Les planches de Breccia sont de véritables œuvres d'art pictural qui hissent "l'éternaute" au rang de sommet de la science-fiction dessinée.



Avec "l'éternaute" je découvrais à la fois le scénariste Oesterheld et le dessinateur Breccia. Je ne manquerai pas de m'intéresser plus avant à leurs travaux respectifs.



Challenge B.D 2017

Challenge Atout -prix 2017 - 6 (Prix Max et Moritz 92 pour l'ensemble de l’œuvre de Breccia)

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Ticonderoga - Intégrale

Je suis surprise qu’il n’y ait encore aucune critique sur cette belle intégrale parue il y a quelques mois. Hugo Pratt est pourtant un grand nom de la B.D… Et ce «Ticonderoga» est très bon.



«Ticonderoga» était paru sous forme de feuilleton dans la revue argentine Frontera dans les années 50-60. Scénarisée par Hector Oesterheld, sommité de la B.D argentine notamment auteur du génial «éternaute», et illustrée par Pratt donc, cette série prend pour cadre les guerres indiennes et plus précisément le conflit qui oppose français et anglais au 18ème siècle.

Certains verront peut-être une certaine naïveté dans les histoires de Caleb et ses amis. Il y a sans doute un peu de ça, cette série était destinée à un public familial. Mais naïveté n’est pas synonyme de médiocrité. «Ticonderoga» c’est l’aventure avec un grand A. Des héros braves et audacieux, les grands espaces, des combats intenses… On trouve dans «Ticonderoga» tous les ingrédients qui font rêver les enfants… et les adultes qui n’ont pas sombré dans la vanité du refus de l’émerveillement pour ne prétendre s’intéresser qu’à des choses (soi-disant) sérieuses.

Les aventures de Caleb, Ticonderoga, Numokh et les autres sont un régal. S’il y a bien un côté répétitif dû à la parution sous forme de feuilleton, j’ai trouvé que cet aspect ajoutait encore au charme de l’ensemble. J’ai même pris grand plaisir à lire cette intégrale un peu comme le faisaient sans doute les jeunes lecteurs de Frontera. Je n’ai pas ingurgité l’ouvrage d’une traite, j’ai préféré lire un épisode à la fois, un seul chaque jour. Cette façon d’aborder le livre n’a fait qu’augmenter le plaisir de lecture me permettant de mieux savourer, créant une forme d’impatience à la fin de chaque épisode.

Au scénario très réussi d’Oesterheld vient s’ajouter le dessin de Pratt. Que dire si ce n’est que c’est magnifique ?! Il y a une grande élégance dans le trait à la fois épuré et précis de Pratt. L’illustrateur excelle tout particulièrement dans la représentation des indiens. Les visages, les costumes sont magnifiquement rendus et on sent qu’il y a un véritable travail de recherche en amont. Et puis on retrouve avec bonheur le sens du cadrage de Pratt qui propose encore une fois une mise en scène superbe.



Je voudrais également souligner le joli travail éditorial de Casterman sur cette intégrale. On a là un très bel objet. Le fourreau magnifique contient 2 volumes, l’un en format à l’italienne, le second dans un format classique. Chaque volume contient plusieurs pages d’illustrations qui émerveillent encore l’admirateur du grand Pratt. On peut simplement regretter que cette intégrale soit un peu chère et également qu’elle ne contienne que les épisodes illustrés par Pratt, les derniers épisodes dessinés par Gisela Dester sont absents de cette intégrale, on n’a donc pas la fin des aventures de Caleb.

Mais en l’état, cette intégrale est un superbe ouvrage qui permet de lire une œuvre méconnue de deux immenses auteurs de B.D. J’espère que cet avis éveillera la curiosité de quelques-uns et les incitera à découvrir cette très belle B.D d’aventure.

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Ernie Pike - Intégrale : Reporter de guerre

Œuvre de jeunesse, dessinée entre 1957 et 1961 quand Hugo Pratt était en Argentine, on pourrait craindre que ce soit un peu neuneu. Et bien pas du tout, principalement du fait d'un scénariste exceptionnel, Hector Oesterheld. Lequel a malheureusement mal fini, mort dans les geôles de Videla, notamment à cause d'une biographie du Che qu'il avait écrite bien auparavant.



Chacune des histoires à pour principal objet "Quelle connerie, la guerre". La vie ne tient qu'à un fil, souvent hasardeux. Les protagonistes y sont montrés comme voulant rester en prise avec leur vie (qui une famille, qui une histoire d'amour, qui ses croyances...) alors que les balles et obus qui volent tout autour finissent trop souvent par l'abréger.



Le personnage principal, Ernie Pike, intervient peu ou pas : son statut de correspondant de guerre en fait surtout un raconteur de tous ces destins. Il y a des héros, des lâches, des salauds, des veinards et des malheureux mais les auteurs se gardent de juger. La seule coupable est la folie dans laquelle ils ont été poussés.



Certaines des histoires où certains personnages ont visiblement fortement impressionné Hugo Pratt, qui s'en inspirera plus tard. "Un lieutenant Allemand" rappelle "La ballade de la mer salée". Il y a des épisodes en Afrique du nord et en Somalie, on pense aux "Scorpions du désert" et aux "Ethiopiques". Un peu l'impression qu'une bonne partie de l'œuvre à venir est déjà là en gestation.



Le format Intégrale, enfin, offre tous les épisodes de ces débuts prometteurs pour un prix modique, ce qui en fait un indispensable pour les amateurs du maître Italien, mais pas que.
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Ticonderoga - Intégrale

Dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde : cette intégrale a été tirée à 7000 exemplaires numérotés. Et ce serait dommage de s'en passer. (Apparemment, la revue Frontera dans laquelle sont parus les épisodes tirait à 250 000 exemplaires dans l'Argentine des années 50, les temps ont changé.)



Rions un peu : chapeau bas au traducteur, le héros éponyme est souvent affublé par ses comparses du diminutif "Ticon". J'imagine que c'est fidèle à l'original, mais ce n'est pas très heureux dans la langue de Brassens...



Pleurons maintenant : les planches originales sont presque toutes perdues, et il a fallu reprendre les exemplaires de la revue les moins pourris par le temps pour réaliser cette intégrale. Du coup, malgré le soin apporté à l'édition, les pages ont un rendu un peu flou qui fait qu'on perd un peu de la magie des planches de Hugo Pratt. J'ai par ailleurs trouvé un article fort intéressant sur d'autres manipulations réalisées par les éditeurs ( https://www.aaapoumbapoum.com/blog/menues-trahisons-de-luvre-dhugo-pratt-ticonderoga ), mais celles-ci ne se voient pas lors d'une lecture "normale".



À part ces détails, on tient là une oeuvre de jeunesse dans laquelle Hugo Pratt est déjà en possession de tous ses moyens. le trait est un peu plus fouillé que pour les Corto Maltese, mais il y a déjà de splendides simplifications et économies de traits, associées à de larges bandes noires, qui font davantage ressembler les cases à l'aquarelle qu'au dessin de BD.



L'histoire (écrite par Hector Oesterheld, qui avait lancé la revue et écrivait TOUS les scénarios de toutes les histoires qu'elle contenait) progresse par épisodes, avec d'immanquables cliffhangers en fins d'épisodes, c'est rafraichissant. Et il y a ce refus du manichéisme qui fait qu'il n'y a pas de véritable méchant dans cette guerre de la fin du XVIIIe siècle dans laquelle les Anglais (dans le camp desquels sont nos héros) et les Français se disputent le Nord-Est Américain en embrigadant les différentes tribus indigènes. De même, le narrateur, le jeune Caleb compagnon de Ticonderoga, pointe lui-même ses propres défauts, principalement sa candeur dès que le joli nez retroussé d'une demoiselle entre dans le champ et son côté fanfaron (souvent inspiré par lesdites demoiselles) qui le place ensuite dans des situations délicates. Parce que c'est principalement un récit d'aventures de coureurs de bois peuplés par des indiens agressifs (mais néanmoins nobles et loyaux pour la plupart).



Bref, c'est charmant, c'est inspiré, c'est beau, c'est indispensable.
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L'Eternaute

Le graphisme est dans le style des BD des années 50 en apparence, mais beaucoup plus poussé, avec des traitements à la manière de gravures en eau forte se mêlant avec des trames et des formes parfois géométriques, intégrant des conceptions de l’Art contemporain des années 50-60. Certains points de vues sont très cinématographiques, et parfois allant jusqu’à l’abstraction. Les contrastes sont forts, marqués, l’ambiance est angoissante. C’est la version de 1969 dessinée par Alberto Breccia, car il y a eu une version antérieure dessinée par Solano Lopez. D’après ce que j’ai vu de cette dernière, celle de Breccia est résolument plus audacieuse. C’est une histoire d’invasion extra-terrestre, cela se passe à Buenos Aires, La première attaque se fait sous la forme d’une neige tueuse, entre fascination merveilleuse et horreur absolue. La trame de l’histoire monte progressivement, s’accélère, la ville argentine est très présente, on ressent au travers de l’aventure de SF des préoccupations politiques locales, ce sentiment d’abandon de l’Amérique du Sud par les pays riches, la notion de totalitarisme… La structure de l’aventure avec le personnage qui vient dans le passé proche pour raconter l’effroyable histoire à un scénariste et une idée alléchante qui nous laisse dans une sorte de mystère, est-ce sorti de l’imagination du scénariste qui se met lui-même en scène, ou faut il croire l’éternaute. J’ai aimé ce petit jeu de paradoxe qui donne du piment à l’histoire. Les personnages sont subtilement présentés, autour de cette partie de cartes du début, puis l’action se déploie, au fil de l’histoire, l’aspect intimiste laisse la place au récit de survie, de guerre, d’angoisse et de courage. C’est une très bonne bande dessinée de post apocalyptique qui n’a pas pris une ride malgré son âge (le scénario a été écrit en 1957).

Il existe une suite à cette histoire que je vais tenter de dénicher.
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L'éternaute Intégrale Cycle 01

Bien plus qu'un mince album de bandes dessinées, cet épais volume se développe comme un véritable roman graphique en plusieurs centaines de pages, racontant l'invasion extraterrestre dont les personnages sont les témoins et les victimes. Le dessin est sobre, le noir et blanc accentue l'effet d'angoisse de la situation, et il faut que les personnages signalent que le soleil se lève pour qu'on s'en rende compte. Ceux-ci sont extrêmement stéréotypés, obéissant aux conventions du comic nord-américain des années 40 et 50. Héros à la mâchoire carrée, vieux sage bedonnant aux grosses lunettes, jeunes chiens fous, extraterrestres au large front plein de sagesse (quand ils sont vaincus), femmes rares, blondes et à la cuisine et petite fille à son papa : elles n'ont guère de place dans l'histoire (à l'exception d'une agente double qui ne fait pas long feu), puisqu'il ne s'agit que de les protéger des extraterrestres (qu'elles attendent à la maison). L'intrigue est celle d'une histoire de guerre, combat inégal entre une superpuissance néfaste et de courageux individus, têtes brûlées, dont les initiatives folles viennent toujours à bout d'un ennemi supérieur en nombre mais abruti par le contrôle mental. On signale que l'oeuvre a été faite par des Argentins, dont un disparut sous la dictature, vingt ans après l'album : mais tout, me semble-t-il, est d'esprit et de style nord-américains dans cet ouvrage, à commencer par la valorisation du héros individuel contre une puissance collective, voire collectiviste (fourmilière à esprit unique agissant sur des milliers d'unités humaines ou animales). Rien qui sorte des codes et des stéréotypes attendus. Lecture ennuyeuse.
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Che

Il est toujours bon de retrouver le Che. Cette BD, en noir et blanc, n’est pas d’un graphisme très attirant. La vie et la mort du révolutionnaire, en passant par sa révolte, en tant que médecin, en voyant les pauvres, sa rencontre avec Fidel Castro, la guérilla qui l’emmènera à travers l’Argentine, le Guatemala, Cuba et le Congo. Biographie fidèle.



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L'Eternaute

L'Éternaute, navigateur de l'éternel, est condamné à parcourir le temps et l'espace à la recherche d'une cause perdue. Tout commence à la fin des années 60 lorsque Buenos Aires est victime d'une invasion extra-terrestre. Par simple contact, une neige assassine a soudainement décimé la plupart des habitants de la ville. Rares survivants de la subite attaque, Juan Salvo, sa femme et sa fille (Hélène et Martha) ainsi que deux de ses amis (Favalli et Lucas), mettent au point des combinaisons isolantes contre la neige mortelle pour fuir leur retraite devenue trop dangereuse... Publiée dans le magazine Gente en 1969, cette série imaginée par Hector Oesterheld et initialement illustrée par Francisco Solano Lopez, a été reprise par le scénariste en collaboration avec Alberto Breccia pour cette version. Censurée à l'époque suite aux mécontentements des lecteurs du magazine conservateur, cette seconde mouture de l'Éternaute (rééditée en France en 1993 par Les Humanoïdes Associés pour la présente édition) accentue le désaveu croissant d'Oesterheld pour la politique argentine d'alors...



Alberto Breccia ou l'explorateur graphique de l'épouvante

"La bande-dessinée n'a jamais eu pour vocation - aux yeux des éditeurs - d'être un média dérangeant. Avec Alberto Breccia, dont le clair-obscur produit sur notre œil l'effet d'une ingestion d'acide lysergique diethylamide, l'épouvante prend corps et, soutenue par un texte d'une efficacité non moins redoutable, annule soudain tous les repères d'une lecture convenue. La structure du récit entame, de la façon la plus traîtresse, ce parcours cauchemardesque au cours duquel le plus rétif d'entre nous perd son assurance." (p.11). Voilà un extrait jubilatoire de la préface de Jean Rivière qui devrait donner l'eau à la bouche à quelques amateurs. De la même façon que pour d'autres de ses œuvres comme Le cœur révélateur ou Dracula (dont je recommande également la lecture), le dessinateur argentin, en insatiable explorateur de l'art graphique, s'est approprié l'histoire en jouant avec les textures, en jonglant avec les techniques et en exploitant les contrastes de noir et blanc avec une maîtrise remarquable (notamment ses superbes peintures au couteau qui se prêtent particulièrement à l'ambiance apocalyptique de l'Éternaute). Et son art qui distille insidieusement le venin de la terreur, sert à merveille un scénario-cauchemar de science-fiction des plus vertigineux...



L'Éternaute, le récit d'une dystopie illustrée ?

Et puisque le succès de ce titre ne tient pas uniquement aux dessins de Breccia, soulignons également l'inquiétant scénario d'Oesterheld. Plus qu'une histoire de science-fiction, l'Éternaute augurait comme une sombre prémonition, l'imminence d'un désastre politique (qui devait causer deux décennies plus tard la disparition brutale du scénariste). Peut-on dès lors parler de l'Éternaute comme le récit d'une dystopie illustrée ? Peut-être que oui, peut-être que non. Toujours est-il qu'il marquera durablement son temps par sa modernité et son côté visionnaire... A (re)lire !
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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L'Eternaute

Absorbés par Lovecraft (Et donc Poe) et Casares (Et donc Borges), autant que par le cinéma américain et les combats politiques de leur époque, Alberto Breccia et Hector Oesterheld ont placé l'Argentine sur l'orbite haute de la bande dessinée, au frontispice de laquelle l'Éternaute est gravé parmi d'autres noms illustres.



L'argument de l'invasion extraterrestre prête comme il se doit à d'infinies exégèses, mais essentiellement, il permet à Breccia de produire des images saisissante gouvernées par la suggestion, spécialement lorsqu'il s'agit de dépeindre l'indescriptible. En bon plasticien, il compose des plans où interviennent frottages, grattages, lavis, photo-montages et inclusions dans les encrages. Des cases sont parfois abstraites, et le graphisme s'adapte aux situations et aux personnages, comptant sur la complicité du lecteur.



Un livre maîtrisé et passionnant, un fragment littéraire magnifiquement exprimé par les moyens spécifiques de la bande-dessinnée.
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L'éternaute Intégrale Cycle 01

BD culte en Argentine !!!



Tout commence par l’arrivée d’un étrange voyageur chez un scénariste de BD. Ce navigateur du temps, cet “Eternaute”, lui raconte la terrible catastrophe qui le conduit aujourd’hui à errer à travers les époques. Le cauchemar a commencé un soir, quand une neige toxique et mortelle s’est mise à tomber sur Buenos Aires. Un petit groupe de rescapés s’en sort grâce à son ingéniosité. Après une période de panique, et face à des attaques de scarabées géants, le doute n’est plus permis : il s’agit d’une invasion extra-terrestre.



Tout est maîtrisé dans cette BD, le suspens, la narration, l'écriture, le dessin.

La page de couverture du Tome 1 nous invite déja à nous plonger dans un univers complètement unique alors que dire de l'illustration du tome 2...



Il faut aimer se plonger dans la science fiction des années 1950 ou tout est certes très lent mais tellement pénétrant. Un récit qui m'a rarement aussi marqué par la puissance de sa narration...



Impossible également de ne pas voir le parallèle avec l'histoire de l'Argentine et l'installation de la dictature. Un vrai chef d'oeuvre de science fiction tellement rare aujourd'hui...





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L'éternaute Intégrale Cycle 01

La mise en place de l'histoire est un peu longue, et puis on se prend finalement au jeu, pour retomber à la fin, baclée selon moi. Un de ces livres où on se dit : tout ça pour ça ? Dommage... Cette BD méritait mieux...
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L'Eternaute

Extrait de ma chronique :



"Par ailleurs, pour donner du relief à ses cases, donc les extirper du flux de la lecture (qui s'accommode mieux de cases "plates"), Alberto Breccia les scinde souvent en différents plans, l'action principale étant reléguée à l'arrière-plan pendant qu'un premier plan occupé par un cadavre (d'humain ou d'extraterrestre) nous saute à la figure (voir les planches 3 du 05/06/1969, 1 du 03/07/1969, 2 du 10/07/1969, 1 du 17/07/1969, 2 du 14/08/1969, 1 du 21/08/1969 ou 2 du 28/08/1969) – oui, c'est l'équivalent en bande dessinée du "montage dans le plan" pratiqué notamment par Orson Welles.





Sans surprise, puisque Breccia est de ceux qui ne recourent à une forme que pour servir un fond, cette primauté accordée à la vue était déjà présente dans le scénario d'Oesterheld, d'abord centré (comme Celui qui hantait les ténèbres, décidément) sur une fenêtre, par laquelle on voit tomber une neige mortelle, une fenêtre qu'il ne vaut mieux pas ouvrir donc – mais la suite de L'Eternaute 1969 est à l'avenant, avec ses innombrables scènes de reconnaissance militaire face aux extraterrestres, dont il faut déchiffrer les actions."
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L'Eternaute, tome 3

Cette trilogie est un bijou de la SF. Sublime et qui dépasse ce qui n'était au départ qu'une invasion extra-terrestre. Une merveille.
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L'éternaute, tome 1

Avec ce premier épisode de l’Eternaute, je me suis rendu compte que j’allais voyager en matière de BD. Il est plutôt rare de retrouver dans nos contrées des BD dont les auteurs sont argentins.



Avec cet album, il est un peu difficile de savoir où on va. On est au même niveau que les personnages enfermés dans une maison sans nouvelles du monde extérieur : catastrophe nucléaire entrainant la disparition de l’humanité sous des flocons tueurs ? Première phase d’une invasion extraterrestre ? il faut arriver à une bonne moitié du récit pour savoir ce qu’il en est.



Mais le format un peu long ( à l’origine la bande dessinée était publiée en feuilleton) entraine une certaine lassitude dans la lecture.
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L'Eternaute

Si Breccia est, par la diversité et le sens du trait, l'un des dessinateurs de BD les plus intéressants, L'Eternaute est sans aucun doute son oeuvre la plus aboutie. Plus resserré que dans la version de Lopez, le récit, limpide, brille ici par les fulgurances graphiques du maître argentin (même s'il est né en Uruguay) tout en noir et blanc somptueux. Un des sommet de la SF, tout bonnement inoubliable.
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L'éternaute, tome 1

C’est bavard et beaucoup trop détaillé, et toutes ces explications de stratégies militaire pfff que c’est ennuyeux.

C’est un mec qui apparait comme ça sur la chaise en face et qui raconte son histoire. Personne au monde ne retient une histoire avec autant de précisions, et tous les dialogues avec un parler comme si c’était de l’écrit. Alors pourquoi le présenter comme ça ? Pour maintenir le suspens ?

Donc oui, c’est génial de découvrir une BD des années 60 et que les extra-terrestres envahissent l’Amérique du Sud pour une fois, ça change un peu. Mais ma découverte s’arrête au tome 1, m’étonnerais que j’aille plus loin.

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Evita

Une biographie illustrée de Evita, figure de la gauche en Argentine.



Cet album illustré permet de comprendre l'histoire mouvementée en Argentine.



Écrit dans les années 1970 (Oesterheld est mort assassiné en 1978, ainsi que ses filles et leurs maris), il a été censuré; le scénariste était un fervent défenseur du Colonel Juan Peron, figure de la gauche socialiste, et mari d'Evita.



Bien que cet album se concentre sur l'histoire politique plutôt que sur Evita elle-même, on peut en apprendre plus sur une dizaines d'années d'Histoire.

Les illustrations sont de grandes cases statiques avec de très longs textes et le trait réaliste.
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Ticonderoga - Intégrale

Je suis en colère contre les éditeurs de BD, qui bien souvent nous offrent le service minimum voire se foutent royalement de leurs lecteurs, en recyclant des séries après la mort de leurs créateurs à des fins commerciales et tout sauf artistiques, ou en rééditant et « repackageant » des séries à succès tous les 3 ans, n'hésitant pas à verser dans le n'importe quoi, en proposant des versions noir et blanc de BD pensées en couleur (Alix, Blake et Mortimer, etc.) ou des versions couleur de BD pensées en noir et blanc (Corto Maltese, etc.). Vraiment c'est une honte, le lecteur n'est plus perçu que comme un tiroir caisse sans fond ou comme un fan régressif à satisfaire de toutes les façons possibles, surtout si ça s'éloigne de toute véritable création artistique digne de ce nom...



Et puis de temps en temps, surgit un miracle. C'est ici le cas : Casterman réédite « Ticonderoga » de Hugo Pratt (au dessin) et Héctor Germán Oesterheld (au scénario). Un duo de choix qui a déjà fait des merveilles, au service d'un feuilleton publié fin des années 1950. Une réédition tout à fait bienvenue, tant ce récit est passionnant et brillamment illustré. Seul bémol, les planches originales sont pour la plupart introuvables, et la présente édition est le fruit du scannage de planches déjà imprimées. Le résultat est un peu trouble et baveux, et je ne sais pas si ça vient du fait que les planches étaient originellement en couleur et là reproduites en noir et blanc, ou si ça vient de la technique de reproduction.



Mais le rendu est tout à fait convenable et s'efface au profit de la lecture. Et quel bonheur que de découvrir une histoire originale et de nouveaux personnages ! Le narrateur, Caleb Lee, sert de faire-valoir à son ami, le trappeur téméraire Joe Flint, surnommé Ticonderoga. Pour compléter le tout, la figure tutélaire de Numokh, un indien mystérieux, sage et astucieux, accompagne nos deux jeunes héros et contrebalance par son discernement leur fougue juvénile.



L'histoire se déroule au XVIIIème siècle, à la frontière du Canada et des États-Unis d'aujourd'hui, au milieu de la guerre que se livrent les Anglais et les Français, entraînant dans leur sillage, par le jeu des alliances, les peuples Indiens autochtones. Comme dans « Fort Wheeling » (où Ticonderoga fera d'ailleurs une apparition) ou « Billy James », nos héros se retrouvent pris dans l'engrenage de la guerre et des massacres en tous genres, entre bravoure, courage, espoir, violence, lâcheté et barbarie.



S'il n'a pas l'ampleur d'un « Fort Wheeling », notamment car il a été abandonné par Pratt en cours de création, et n'a donc pas sa cohérence, « Ticonderoga » est un récit fort, humaniste et touchant. Il consiste en une suite d'épisodes, qui racontent les aventures de Ticonderoga et de ses amis, et comment peu à peu ils grandissent en humanité (notamment le narrateur Caleb Lee, moins « parfait » que Ticonderoga) malgré la sauvagerie guerrière qui les entoure.



Récit d'apprentissage par excellence, c'est une pièce de choix dans l’œuvre de Pratt et d'Oesterheld. Un excellent album, qui bien que dessiné dans le style de la première période de Pratt, classique et pas encore tout à fait épanoui, mérite de figurer dans la bibliothèque de tout amateur du maître italien qui se respecte, mais aussi de tout fan de BD historique de qualité.
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L'Eternaute, tome 3

Cette saga d'anticipation de près de 350 pages, réalisée entre 1957 et 1959 par les auteurs argentins Hector German Oesterheld et Francisco Solano Lopez, fut initialement publiée sous forme de feuilleton dans la revue Hora Cero Semanal. Devenu un incontournable récit de science-fiction, la popularité de « El Eternauta » était déjà énorme à l’époque. Notons

d’ailleurs qu’il existe une seconde version de cette œuvre, créée dix ans plus tard par le scénariste en compagnie de son ami Alberto Breccia. Mais, d’après les commentaires, cette réécriture, traduite en français par les Humanoïdes Associés, est bien inférieure à cette version originale, éditée en trois tomes par Vertige Graphic.



Le récit invite à suivre les aventures de personnages ordinaires qui sont confrontés à une situation extraordinaire, plongeant le lecteur dans un suspense qui tient en haleine de la première à la dernière page. Cette saga débutait par un huis-clos prenant, où une famille, calfeutrée dans sa propre maison, tentait de s’organiser pour survivre dans un environnement subitement devenu hostile. Une soudaine chute de neige phosphorescente mortelle avait en effet transformé l’Argentine en paysage post-apocalyptique recouvert d’un épais tapis blanc. La survie du premier volet s’était ensuite progressivement transformée en guérilla face à une invasion extraterrestre qui gagnait en intensité au fil des pages. En décidant de sortir de leur retranchement, le petit groupe de survivant avait progressivement levé le voile sur cet ennemi venu d’ailleurs, permettant de découvrir les Mains, les Hommes-robots et les Gurbes. Les lecteurs qui pensaient enfin découvrir le visage du véritable envahisseur ressortiront déçus de cette conclusion, car celui-ci demeure invisible jusqu’au dernier moment. L’univers de l’envahisseur ne s’enrichit plus trop non plus, ce tome visant surtout à découvrir comment notre héros est devenu un voyageur de l’éternité afin de boucler la boucle.



Le deuxième niveau de lecture de cette saga demeure également très intéressant. Publiée dans un pays secoué par de nombreuses répressions, cette bande dessinée a profondément marqué le public, devenant même une sorte de hymne à la résistance. L’ancrage de cet ouvrage dans des lieux familiers de Buenos Aires renforce encore son réalisme, tout en faisant écho aux angoisses de la population de l’époque. L’engagement de ces hommes dans une lutte inégale face à l’oppresseur, leurs sentiments d’insécurité, leurs peurs et leurs espoirs font alors écho à la lutte du peuple contre la dictature argentine et explique également l’immense popularité de cette saga. La disparition en 1977 du scénariste, enlevé par ses forces armées et présumé mort en 1978, ne fera d’ailleurs qu’augmenter l’importance de cet ouvrage. Lors du tome précédent, l’auteur semblait vouloir démontrer que beaucoup de gens ont rejoint l’ennemi contre leur volonté, par peur ou en étant victimes d’endoctrinement et de manipulation, alors que le véritable adversaire se cache dans l’ombre. Le véritable ennemi n’étant toujours pas visible, nos héros continuent d’affronter des victimes d’endoctrinement, des hommes lobotomisés et des esclaves de la peur et deviennent également des victimes de la manipulation des médias.



Si le contenu est intemporel, la forme date un peu plus. Datant d’une période où l’on prenait plus le temps de s’attarder sur les événements, cet album est donc plutôt lent et assez bavard. D’un autre côté, cette progression des événements en temps réel a tendance à renforcer l’immersion du lecteur. Le dessin noir et blanc de Solano Lopez contribue également à installer une ambiance pesante, avec des planches superbes et des personnages aux visages expressifs et très détaillés. Si la qualité de certaines planches laissent à désirer suite à la disparition des planches originales, je suis content de retrouver la neige en fin d’album car celle-ci baigne les cases dans une atmosphère d’angoisse qui se nourrit de l’isolement et des peurs de personnages profondément humains.



Une saga de SF incontournable !
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L'éternaute, tome 2

Cette saga d'anticipation de près de 350 pages, réalisée entre 1957 et 1959 par les auteurs argentins Hector German Oesterheld et Francisco Solano Lopez, fut initialement publiée sous forme de feuilleton dans la revue Hora Cero Semanal. Devenu un incontournable récit de science-fiction, la popularité de « El Eternauta » était déjà énorme à l’époque. Notons

d’ailleurs qu’il existe une seconde version de cette œuvre, créée dix ans plus tard par le scénariste en compagnie de son ami Alberto Breccia. Mais, d’après les commentaires, cette réécriture, traduite en français par les Humanoïdes Associés, est bien inférieure à cette version originale, éditée en trois tomes par Vertige Graphic.



Le récit invite à suivre les aventures de personnages ordinaires qui sont confrontés à une situation extraordinaire, plongeant le lecteur dans un suspense qui tient en haleine de la première à la dernière page. Le tome précédent débutait par un huis-clos prenant, où une famille, calfeutrée dans sa propre maison, tentait de s’organiser pour survivre dans un environnement subitement devenu hostile. Une soudaine chute de neige phosphorescente mortelle avait en effet transformé l’Argentine en paysage post-apocalyptique recouvert d’un épais tapis blanc. Le lecteur retrouve immédiatement cette atmosphère d’angoisse qui se nourrit de l’isolement et des peurs de personnages profondément humains, qui finissent par devoir prendre les armes contre l’envahisseur. La survie du premier volet s’est donc transformée en guérilla face à une invasion extraterrestre qui gagne encore en intensité. En décidant de sortir de leur retranchement, le petit groupe de survivant lève progressivement le voile sur cet ennemi venu d’ailleurs. Si le véritable envahisseur demeure toujours invisible, son univers s’enrichit énormément, permettant de découvrir les Mains, les Hommes-robots et les Gurbes.



Si Hector German Oesterheld apporte beaucoup de réponses aux questions du premier tome, il semble également chercher des excuses à l’adversaire. Le véritable ennemi n’étant toujours pas visible, nos héros semblent en effet devoir affronter des victimes d’endoctrinement, des hommes lobotomisés et des esclaves de la peur. Publiée dans un pays secoué par de nombreuses répressions, cette bande dessinée a profondément marqué le public, devenant même une sorte de hymne à la résistance. L’ancrage de cet ouvrage dans des lieux familiers de Buenos Aires renforce encore son réalisme, tout en faisant écho aux angoisses de la population de l’époque. L’engagement de ces hommes dans une lutte inégale face à l’oppresseur, leurs sentiments d’insécurité, leurs peurs et leurs espoirs font alors écho à la lutte du peuple contre la dictature argentine et explique également l’immense popularité de cette saga. La disparition en 1977 du scénariste, enlevé par ses forces armées et présumé mort en 1978, ne fera d’ailleurs qu’augmenter l’importance de cet ouvrage. Au fil des pages,

l’auteur semble également vouloir démontrer que beaucoup de gens ont rejoint l’ennemi contre leur volonté, par peur ou en étant victimes d’endoctrinement et de manipulation, alors que le véritable adversaire se cache dans l’ombre. Ce deuxième niveau de lecture est donc particulièrement intéressant.



Si le contenu est intemporel, la forme date un peu plus. Datant d’une période où l’on prenait plus le temps de s’attarder sur les événements, cet album est donc plutôt lent et assez bavard. Comme elle était à l’origine diffusée sous forme de feuilleton, cette intégrale souffre également de quelques répétitions. D’un autre côté, cette progression des événements en temps réel a tendance à renforcer l’immersion du lecteur. Le dessin noir et blanc de Solano Lopez contribue également à installer une ambiance pesante, avec des planches superbes et des personnages aux visages expressifs et très détaillés. Si la qualité de certaines planches laissent à désirer suite à la disparition des planches originales, j’ai surtout regretté la disparition de la neige, car je trouve que cette neige baignait les cases dans une ambiance particulièrement oppressante.



Vivement la conclusion, afin de découvrir comment notre héros est devenu un voyageur de l’éternité.

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