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Critiques de Hélène Blanc (14)
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Le dossier noir des mafias russes

« Le dossier noir des mafias russes » est un ouvrage rigoureux bien qu'aujourd'hui daté et forcément dépassé.



Même s'il lui manque l'analyse de l'ère Poutine, son principal mérite est d'apporter un éclairage sur la période charnière ayant succédé à l'effondrement de l'URSS, présentée comme un accélérateur exceptionnel de l'ascension de la criminalité organisée en Russie.



A ce titre, si Elstine est présenté comme bien conscient du problème mais impuissant à agir concrètement et efficacement, le constat pour Gorbatchev qui jouit à l'Ouest d'une aura de grand démocrate est beaucoup moins favorable, l'ex dirigeant étant accusé de complaisance à l'égard des puissantes mafias se développant à vitesses grand V lors de la privatisation de l'économie post soviétique.



Mais en réalité, la tache des dirigeants était quasi insurmontable : un pays-continent immense, très divers ethniquement, regorgeant de ressources naturelles et un système de corruption déjà généralisé à l'ère soviétique, qui profitait principalement aux fonctionnaires communistes, membres de la Nomenklatura.



Compte tenu des ramifications de la corruption aux plus hautes strates de la politique russe, on comprend mieux l'embarras des présidents à l'idée de réaliser de violentes purges visant à se séparer de leurs fidèles collaborateurs.



En pareilles conditions, certains ont donc préféré négocié et laisser la mafia russe devenir la plus plus puissante internationalement en tirant profit de tous les plus lucratifs secteurs de l'économie (énergie, transport, luxe, armement, drogue, êtres humains).



Restent les efforts de quelques courageux fonctionnaires et journalistes mettant souvent leur vie en jeux et surtout un immense préjudice pour le peuple russe, maintenu dans un état de pauvreté et de violence par ce système paralysant le développement économique, la grande question étant, la situation ne s'est-elle pas dégradée plus de 25 ans après l'écriture de ce livre ?
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Goodbye Poutine : Union européenne, Russie, U..

Un livre très intéressant et très accessible.







Bon, il faut bien avouer que quand les Éditions Ginkgo m’ont envoyé ce livre, je me suis dit qu’ils étaient fous. Un livre sur un tel sujet risquait d’être imbuvable, encore plus pour quelqu’un comme moi qui, il faut bien l’avoué, n’y connait rien en politique et encore moins en politique étrangère ; qui ne saisit pas tous les tenants et les aboutissants des conflits politico-économiques. Bref, j’ai eu très peur.



Et à ma grande surprise (et pour mon plus grand plaisir), j’ai découvert un ouvrage accessible pour tous.



Et cette accessibilité ne se fait pas au détriment du contenu. En effet, le livre se compose de différents articles de divers personnages qui possèdent les compétences nécessaires pour évoquer le conflit qui se joue entre l’Ukraine, la Russie et l’UE actuellement : historiens, ambassadeurs, politologue, personnages politiques (anciens présidents), journalistes.







Une autre chose que j’ai beaucoup appréciée, c’est que cet ouvrage est anti-poutine, mais pas forcément « anti-russe ». C’est une nuance subtile, car c’est surtout l’homme et sa politique qui pose problème et pas tellement le « peuple russe ». Et j’ai trouvé cela très bien.







Pour le contenu, n’était pas une experte sur ce qui se joue en ce moment à l’Est de l’Europe, j’aurai du mal à donner un avis « objectif » sur ce qui se dit dans le livre. Il faut garder un certain esprit critique sur ce qui est dit, car c’est un livre engagé. Ceci dit, les nombreux articles permettent d’obtenir des clés de compréhension sur les événements ukrainiens et les enjeux en cours. C’est très intéressant, car, nous le savons, les JT nous disent bien ce qu’ils veulent.







La première partie évoque les relations entre la Russie, l’Occident et l’UE. J’avoue que c’était peut-être la partie la plus complexe et celle qui m’a le moins plus. Ceci dit, elle a l’avantage d’évoquer les problèmes (énergétiques par exemple) entre les différentes parties.







La seconde concerne Poutine. Et j’avoue qu’elle fait froid dans le dos. L’homme vit dans un passé qu’il tente de faire revivre, une sorte de syncrétisme entre régime stalinien et tsariste. Là encore, j’ai appris des choses très intéressantes, mais qui sont très loin de ce que je peux connaitre et comprendre. C’est surtout dans cette partie que j’aurai aimé faire jouer mon esprit critique, mais je n’ai aucun élément pour le faire.







Enfin, la dernière partie concerne l’Ukraine. J’ai beaucoup aimé cette partie, car elle m’a permis de découvrir ce pays, son histoire et une partie de sa culture. On comprend très vite les soucis donc est « victime » ce pays, qui, d’une certaine manière, est récent. Son histoire, très complexe, permet en partie de saisir ce qui se passe actuellement.







Bien que cet ouvrage soit très loin de mes lectures habituelles, j’avoue que j’en ai apprécié la lecture. J’ai appris beaucoup de chose. De plus, il m’a permis d’obtenir une autre vision de ce qui se passe en Ukraine actuellement.



Ceci dit, comme le laisse penser le titre, c’est un livre engagé et j’avoue que j’ai eu du mal à faire jouer mon esprit critique. Il me parait donc important de le lire avec un certain recul.







À découvrir pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le conflit ukrainien et les relations entre ce pays, l’UE et la Russie poutinienne.







Merci à Ginkgo Éditeur pour ce SP.
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Bons baisers de Moscou

Aïe! J'ai terminé ce roman mercredi soir 23 février, juste avant que certains événements ne se précisent, et après une hésitation à en parler, je me décide car le livre est dédié, entre autres, "à l'Ukraine chevillée au coeur", "aux courageux résistants de Mémorial". L'auteure n'en est pas à son premier livre sur la Russie, et ces Bons baisers de Moscou permettent de découvrir Saint-Pétersbourg et Tachkent, sur les pas de quelqu'un dont on sent qu’elle connaît le coin. J'ai aimé aussi découvrir le théâtre Ilkom, qui existe réellement, mais j'avoue ne pas être allée vérifier tout ce dont on parle dans ce roman. Disons que ça paraît bien vraisemblable.



Quoiqu'il en soit, en avril 2022, ça chauffe à l'Elysée, des articles de journaux prétendent que les campagnes d'Emmanuel M. en 2017 et 2022 auraient été financées par le Kremlin. L'homme censé apporter les preuves qu'il s'agit d'une machination montée par une Agence russe est assassiné dans les couloirs de l'Elysée. La taupe de l'Agence, on l'apprend vite, est une certaine Natalia, qui va rapidement se retrouver recherchée par le FSB, mais la DGSI et l'ambassade de France pourront-elles la tirer de ce guêpier?



Les méchants ici, c'est le FSB, il semble que Vladimir Vladimirovitch ne soit pas dans le coup, en tout cas le roman ne le dit pas. Natalia et ses amis russes et français sont sympathiques, et globalement c'est plaisant à lire, même si certaines méthodes évoquées, certainement pas de fiction, font froid dans le dos.



Le roman se termine le 22 novembre 2023 à 12 h 30, non, pas à Dallas, mais j'ai beaucoup apprécié ce clin d'oeil final. Un peu amer compte tenu de l'actualité.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Russia blues...

Avis et commentaires :



Jamais je n'ai eu l'occasion de lire un tel témoignage à charge, depuis le chantage de Poutine à Eltsine, permettant à Poutine de s'installer au pouvoir et à mettre sur pied son duo gagnant avec Medvédev. Un pays à ce point corrompu, où les rouages entre les banques, les gros groupes industriels ont pu mettre en coupe réglée tout un Etat au profit d'un pouvoir qui s'est contruit et repose sur les services centraux de l'espionnage et du contre espionnage.

Des matières première à leur revente en passant par le produit de la vente, tout est fait pour que quelques-uns (les plus fortunés) en bénéficient exclusivement, non sans avoir versés d'énormes pots de vin au pouvoir en place.



Il y avait les livres d'Héléne d'Encausse sur ce grand pays, mais là,on est plongé dans un livre extrêmement documenté où tout est étudié au scalpel ; des connivences entre les banques et le pouvoir, les services de renseignement, les relations tendues alternant souplesse et intolérance avec l'Europe comme les USA, la mise en scène d'actes terroristes ou présumés comme leur éradication violente (notamment sur les anciens états russes), le traitement dramatique et définitif des opposantes et opposants sont les caractéristiques prédominantes. C'est le portrait d' un pays dont une marge non négligeable de la population est aux abois, où les hopitaux sont dépourvus de tout ressource, où se multiplie le nombre d'enfants malades comme l'extrême misère qui cotoie de moins en moins pacifiquement l'extrême richesse.



Un livre indispensable pour comprendre le systéme actuel, ses dérives et les bouleversements qui couvent avec une montée des manifestations hostile au régime présidentiel de plus en plus dictatorial. A lire.


Lien : http://passiondelecteur.over..
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Les prédateurs du Kremlin 1917-2009

Tel aurait dû, pour ainsi dire, être le titre de "Les Prédateurs du Kremlin", l'ouvrage écrit conjointement par Hélène Blanc et Renata Lesnik. Au terme de cette étude, en effet, le lecteur conserve l'impression que le KGB, sous ses différentes formes et appellations (il s'appelle aujourd'hui FSB), se cache un peu partout où se trouvent des Russes, et un peu partout où s'est exercée l'influence de l'ex-URSS.



Les auteurs, spécialistes du monde russe (d'origine soviétique, Renata Lesnik est diplômée à l'université Lomonossov de Moscou), abordent de nombreux domaines d'activité humaine dans leur ouvrage. Elles mettent à nu certains mécanismes d'infiltration d'institutions par les services secrets: la religion, héritière des prêtres qui ont fait acte d'allégeance sous Staline, a, parmi ses dignitaires, quelques personnes proches du FSB, et le rapprochement entre le Patriarcat de Moscou et les Eglises d'Europe occidentale sert bien des intérêts: rapatriement de trésors architecturaux, sources d'information... Le Parlement de Bruxelles n'est pas épargné non plus, selon les auteurs, qui font de la Bulgarie une tête de pont du FSB au sein de l'Union européenne. La question de l'enclave de Kaliningrad est abordée, celle des guerres de Tchétchénie aussi, sans oublier les relations avec les républiques Baltes... Enfin, le FSB aurait même joué, selon les auteurs, un rôle dans la déclaration de guerre des Etats-Unis à l'Irak, il y a quelques années: ce qui affaiblit les Etats-Unis sert les intérêts du pouvoir russe, soudain renforcé dans ce coin du monde alors que l'Oncle Sam s'enlise...



Théorie du complot, alors? Les auteurs se gardent bien d'assener des vérités difficilement vérifiables. Leurs arguments reposent sur une solide documentation, largement accessible en France et en Europe occidentale (la bibliographie sélective en fin de volume en fait foi; elle pourrait sans doute être étendue par des sources provenant de l'ex-bloc soviétique), ainsi que sur des témoignages et des coupures de presse. Certes, le ton de l'ouvrage, clairement journalistique, affecte parfois une certaine dramatisation (questions rhétoriques, auxquelles on aimerait pourtant parfois avoir une réponse...); mais l'argumentation goûte également la nuance, visitant et confrontant plusieurs versions.



On découvre ainsi la diversité de personnages comme Youri Andropov, issu de familles juives et orphelin de père très tôt, héritier spirituel d'un Lavrenti Beria présenté (sur la base du témoignage de son fils Sergo) comme détenteur d'idées fort libérales, loin d'une certaine imagerie - une perestroïka avant la lettre! Mikhaïl Gorbatchev devient ainsi l'ultime héritier, vite dépassé, de ces deux hommes. Cela, sans oublier Poutine, présenté comme un garnement (souvent livré à lui-même dans son enfance, il fréquente les gangs de rue, et les auteurs considèrent que son attitude actuelle est le fruit de cette évolution) monté en graine. Tout cela dresse, petit à petit, le portrait d'un pays coupé en deux entre des élites présentées comme corrompues et un peuple qui aspire à vivre décemment, librement - cet aspect ressort également de ces pages.



Un autre biais d'étude consiste, je l'ai laissé entendre, à approcher l'histoire de l'URSS, depuis les agissements de Lénine (chapitre 2) et Beria (chapitre 3). Très vite, cela ressemble à une histoire des services secrets soviétiques et de leurs héritiers, qui illustrent à merveille le fait que n'importe quelle organisation cherche à survivre en se recherchant de nouvelles missions. De ce point de vue, les auteurs vont jusqu'à montrer le point d'articulation avec le crime organisé. Et cette traversée du vingtième siècle ressemble ainsi furieusement à une visite des placards de l'Histoire, avec ouverture des portes...



Que retenir de cette lecture? Le KGB est-il vraiment partout, et observe-t-il nos faits et gestes jusque dans nos cuisines avec le regard d'aigle de Poutine et Medvedev, photographiés en couverture lors d'un défilé militaire du Jour de la Victoire? Tel est peut-être le risque encouru par l'intéressé qui s'arrêterait à ce vaste panorama. Or, les facteurs ayant conduit à la situation actuelle en Russie, avec toutes ses beautés et ses faiblesses, sont sans doute plus nombreux. S'il fallait le recommander, donc, ce serait parmi d'autres livres, afin de se faire une idée détaillée de ce qui se passe là-bas, tout à l'est de l'Europe, et au-delà.


Lien : http://fattorius.over-blog.c..
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KGB Connexion : Le système Poutine

Un très bon livre analyse sur le système politique russe ou exURSS et le kgb (aujourd'hui fsb) , police secrète ou services spéciaux russes .

Une organisation chargée de la sûreté de l'état qui contrôle toutes les strates de la société ,qu'elles soient économiques , sociales , politiques ou industrielles au travers d'infiltrations ou d'espionnage.

Le kgb , bras armé de l'état russe ou ex soviétique, qui s'est transformé , adapté , accomodé de la corruption , de la mafia très imposante et du crime organisé en général .

Poutine , président "démocrtaique" de la russie a été lieutenant colonel et patron du kgb , est issu et s'est imprégné depuis ses jeunes années de ces méthodes et de ces rouages .

Aujourd'hui , les services spéciaux secrets en connivence avec les oligarques russes infiltrent sournoisement l'europe et la France ,en particulier !

Félicitations à hélène Blanc pour ce livre qui nous permet de mieux comprendre le contexte politique moderne dans lequel nous vivons !

Il est dommage toutefois que les médias refusent le contradictoire sur ce sujet ..si réaliste et important !
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Bons baisers de Moscou

Quelle idée intéressante que de mêler l'actualité politique et la fiction. Un meurtre a été commis à l'Elysée alors que des accusations mensongères sur le Président Macron étaient relayées par la presse. La victime avait des informations importantes à lui donner lui permettant de se disculper. Les services secrets russes seraient impliqués.

Si l'intrigue est inventée, les méthodes employées, les buts visés, sont eux bien réels. Voilà donc une manière divertissante d'ouvrir les yeux sur des réalités politiques peu reluisantes. Les services secrets russes et français sont bien sûr très discrets. Ici, on peut découvrir des méthodes de chacun en lien avec la culture de son pays d'origine.

J'ai beaucoup aimé ce roman même si parfois les auteurs passent d'un endroit à l'autre sans crier gare. Et si j'ai du mal à croire que la réalité s'apparente à ce point à la fiction, il suffit que je m'intéresse à l'actualité pour me dire que oui, c'est tout à fait possible.

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Goodbye Poutine : Union européenne, Russie, U..

Sous la direction d’Hélène Blanc, nous sommes 27 à avoir contribué à cet ouvrage collectif Goodbye Poutine qui traite de Vladimir Poutine et de la guerre qu’il a déclenchée contre l’Ukraine. Pour comprendre ce conflit, ses enjeux et ses conséquences, nous nous sommes « mobilisés » pour donner des éclairages différents et complémentaires, pour réfléchir à ce conflit majeur du 21éme siècle, dont l’issue sera déterminante pour notre avenir et notre conception de la démocratie.
Lien : https://nepassubir.fr/2023/0..
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Goodbye Poutine : Union européenne, Russie, U..

Les auteurs ne ­prétendent pas détenir une boule de cristal, mais l’acuité de leurs analyses et l’ampleur de leurs vues permettent d’envisager quelques réponses utiles aux questions posées.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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Goodbye Poutine : Union européenne, Russie, U..

Le titre est alléchant et fait penser au très bon film allemand « Goodbye Lénine », malheureusement, il faut bien convenir que ce n’est pas un très bon livre.

- soit vous détestez déjà Poutine auquel cas ce livre vous confortera dans votre opinion sans rien apporter de neuf,

- soit vous n'avez pas une opinion aussi tranchée sur la crise Ukrainienne, auquel cas vous ne valez pas mieux que Anders Behring Breivik (le massacreur norvégien) et vous êtes sans doute incurable (pardon d’être taquin mais c’est à peu près la thèse de livre).



Rassurez-vous, j'appartiens à la première catégorie, celle qui déteste Poutine, ce qui ne m'empêche pas de chercher à comprendre comment deux peuples qui parlent des langues très proches, dont de nombreuses personnes ont des liens familiaux de l'autre côté de la frontière, souhaitent leur destruction mutuelle.



Le livre n’aide en rien à comprendre car il ignore systématiquement tous les points qui pourrait nuire à la pureté du raisonnement : tout vient de Poutine, à la fois nouvel Hitler et nouveau Staline! Parmi les points ignorés ou bizarrement traité ou qui dérangent, on peut citer :

- De nombreux ukrainiens ont cru au communisme et à l’URSS : Trotski, Khrouchtchev et Brejnev pour ne citer que les plus connus...

- Une littérature ukrainienne de langue russe et de grande qualité existe Gogol, Boulgakov, Grossman par exemple ou même Akhmatova ukrainienne par sa mère,

- Les régions sud et est de l'Ukraine, n'ont jamais parlé ukrainien, dès lors pourquoi vouloir éradiquer la culture et la langue russe? N'est-ce pas l'une des causes profondes des évènements ? (Dans le livre on prend soin de distinguer parmi les russophones : les russes ethniques (20% de la population du pays), des ukrainiens ethniques (à peu près 20% également). Outre que tous ces raisonnements ethniques sont discutables, ni la genèse de ces chiffres, ni leur date ne sont précisés.

- Holodomor est sans contestation possible un crime contre l’humanité. Il a aussi touché d’autres populations et d’autres régions que l’Ukraine. Si la définition de génocide s’applique, elle ne s’applique pas qu’aux seuls ukrainiens.

- La dynastie des Riourikides qui a dominé la Rus’ de Kiev est progressivement descendu vers le sud en suivant la route fluviale des Varègues aux grecs, en fondant d’abord Novgorod avant de s’établir à Kiev. Le souverain régnait à Kiev, son fils ainé à Novgorod, ses autres fils et frères, neveux… dans les autres principautés. A partir de Kiev, la religion orthodoxe a progressivement dominé tout cet ensemble. Le système de succession de Kiev qui fragmentait les principautés à chaque nouvelle génération a considérablement affaibli la puissance de la Rus’. L’arrivée des mongols a détruit le cœur de cet ensemble dont ont réchappé les principautés du nord Novgorod mais surtout Souzdal dont les princes sont devenus princes de Vladimir et Moscou. Les principautés les plus à l’est ont aussi échappé au désastre avant d’être absorbée par la république des deux nations (Pologne et Lituanie).

- Le livre invente une histoire différente qui ne semble que très partiellement soutenue par le département « Langue et Civilisation Ukrainienne de l’Inalco (anciennes Langues ‘O) », pourtant farouchement nationaliste. Le fait qu’un puissant royaume, la Rus’ ait choisi de se nommer Ukraine (ce qui signifie la périphérie en russe comme en ukrainien) semble particulièrement bizarre. Au reste ces tentatives récentes de faire parler l’histoire dans un sens ou dans l’autres n’ont que très peu d’intérêt et n’expliquent pas grand-chose de la crise actuelle.

- Les cosaques, qui sont tant idéalisés dans le livre, sont majoritairement restés fidèles au Tsar lors de la bataille de Poltava. Les cosaques formeront notamment la force de police du tsar (une force assez brutale d’ailleurs lors du Dimanche rouge de Saint Pétersbourg en 1905). Ils seront nombreux dans l’armée blanche lors de la guerre civile.

- Le refus des dirigeants russes d’accepter des bases de l’Otan et des armes américaines à proximité de leurs frontières, en Ukraine, évoque inévitablement la crise des missiles de Cuba en 1962. Kennedy avait alors affiché sa détermination à conduire une 3ème guerre mondiale. L’URSS a reculé : tant mieux pour l’humanité ! De nombreux dirigeants dont Merkel mais aussi Kissinger ont clairement exprimé leur désaccord à cette extension de l’Otan, pourquoi ?

- Les accords de Minsk prévoyaient une organisation politique fédérale dans le respect des différentes langues et cultures qui composent l’Ukraine. Pourquoi ces accords n’ont-ils pas été mis en œuvre ? Quelle est la responsabilité du gouvernement ukrainien actuel ?

- Quels ont été le rôle des USA et des oligarques russes dans la réélection d’Eltsine en 1996, réélection qui a amené Poutine au pouvoir ? En échange de leur assistance financière, les oligarques ont mis la main sur le secteur de matières premières, c’est-à-dire l’essentiel de l’économie russe. Ils sont devenus monstrueusement riches au prix d’une corruption politique sans équivalent. Aujourd’hui certains, comme Khodorkovski, sont devenus des champions de la démocratie. Comment leurs faire confiance ?

J

’oublie certainement de nombreuses questions non traitées ou traitées de façon discutable dans ce livre.



L’invasion de l’Ukraine constitue certainement un crime et une faute majeure de Poutine (selon l'expression de Fouché) . Ce dirigeant, à qui beaucoup, en Russie et ailleurs, reconnaissent le mérite d’avoir remis en marche un pays laissé dans un état catastrophique par Eltsine a lamentablement échoué par la suite. (Parmi d’autres indicateurs, l’espérance de vie des hommes avait tout de même chuté de 7 ans pendant les années ’90 idéalisées par certains, dont Hélène Blanc.)



La situation en Europe est aujourd’hui catastrophique et inextricable. Sauf à souhaiter vivre les cinquante prochaines années à côté d’une nouvelle Corée du Nord gigantesque à nos portes, il va falloir commencer à penser à des solutions créatives qui reposent sur autre chose que l’escalade militaire.

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Goodbye Poutine : Union européenne, Russie, U..

Ce livre est un recueil d'articles publiés sous la direction d'Hélène Blanc.

De nombreux spécialistes de l'Europe de l'Est, de Vladimir Poutine et de ses comportements, tentent de présenter un tableau de la situation politique et économique à ce-jour. Pour comprendre les événements que nous subissons en ce moment.



398 pages.




Lien : https://www.ginkgo-editeur.f..
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Saveurs de Russie

J'achète presque tous les livres de cuisine russe que je trouve, et je suis toujours un peu déçue. Celui-là ne fait pas exception, il manque d'illustrations (mais a le mérite d'être en Livre de poche, ce qui est rare pour un livre de cuisine), manque de précisions dans les explications, en fait il n'est pas vraiment écrit comme un livre de cuisine. Par contre j'ai adoré le ton, tous les trucs de grand-mère, on se sent en Russie rien qu'à le lire, et pour ça il est à moitié pardonné.
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KGB Connexion : Le système Poutine

Enquête journalistique. Pas très bien écrit avec beaucoup de redites et peu de preuves sur les allégations avancées, mais enquête cependant intéressante sur le KGB/FSB et les mafias russes.
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Le Cochon, un Seigneur Dans Nos Campagnes

Une véritable mine d'or pour tout ceux qui aime le cochon, les histoire et les traditions qui lui tournent autour. Des recettes faciles à mettre en œuvre, des histoires originales et pleines d'humour. Un livre qui vous permettra de faire de bonnes cochonnailles, d'apprendre quelques mots en occitan et vous inspira de belles histoires à raconter les longs soir d'hiver au bord du feu.
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