Citations de Hélène Zimmer (26)
Le ciel est lesté de brouillard. Sans étoiles.
Les constellations ont piqueté son cerveau; les étoiles restent dans sa tête.
Je suis Denise. Sage-femme. Retirée de la profession pour divergences de vues avec mes employeurs. Médecins. Chirurgiens. Masculins sans exception. Qui manipulent le corps des femmes sans respecter leur anatomie. Ces réunions ont pour but de transmettre les connaissances fondamentales que nous avons acquises sur la physiologie féminine. De prévenir les drames communs de l’existence. Et de parler de sexe infertile. Nous ne sommes pas sur terre que pour pleurer. »
L’ayahuasca c’est comme une liane entre lui et toi. C’est ton lien avec l’humanité. Avec ta propre humanité en fait. Et lui, le chaman, c’est ton guide. Parce que la vérité c’est violent, ça fait gerber, la vérité. Et puis ça gratte, laisse tomber.
Les gens ils ont peur de leurs voisins. C’est à cause des médias. Les gens ils savent plus réfléchir par eux-mêmes. Mais faut pas croire les journalistes. Je dis ça, c’est pas de la prétention. Vous trompez pas, M’dame. Juste faut pas croire les journalistes. C’est tout.
C’est vrai que quand on regarde ces émissions on pense toujours que ça arrive qu’aux autres. On s’imagine pas qu’en fait nous aussi on peut passer à la télé. C’est vrai, ces gens-là c’est nous quoi…
Tant que la science sera validée par les hommes la vérité restera sous terre !
Depuis quinze ans que ma sœur y règne. Elle y est entrée comme bonne, à douze ans. Le maître était littéralement fou d’elle. Un amour qui lui donnait des fièvres et des convulsions. Il est mort trois ans plus tard. Léguant la maison à Clotilde. À cette époque elle était déjà excitée par les anarchistes. C’était le temps des bombes. Je ne sais pas ce qui tombait par chez toi mais ici ça pleuvait.
Apprenez à rêver, Edgard. Il n’y a pas de saison pour l’ensemencement. Avec ce genre de choses, ce qui compte, c’est l’émulsion. S’ils ne poussent pas cet hiver eh bien tant pis. Ils n’en seront que plus nombreux au printemps. »
Quand allez-vous comprendre qu’il n’y a rien de magique dans ces préparations ! C’est chimique ! On a exterminé les acariens qui vous rongeaient la peau, rien de plus !
« Pensez au bois… Pensez aux usages qui vont être faits de ce bois… Qui sera débité dans la scierie, énonce-t-il laborieusement. Pensez à cette scierie, qui sera revendue à un prix mirifique… À un patron qui ne vous embauchera jamais ! Pensez aux portes que vous ne pousserez jamais ! Aux voitures dans lesquelles vous ne monterez jamais ! Aux rails qui ne vous mèneront nulle part ! Parce que l’État vous condamne à la pauvreté ! »
« Le chemin vers la rédemption est court quand on sait où aller. »
La pensée vous engloutit mes frères. Soyez bons. Vous êtes un chemin. Soyez justes. Au commencement était le verbe. L’ordonnancement du monde ne vous a pas attendus. Sa fin vous dépasse. Soyez humbles. Dieu pense pour vous.
La géographie n’est pas mon fort. Aux reliefs des cartes je préfère ceux des hommes.
Depuis que les attentats sont passés de mode, on ne sait plus quoi faire. Ça fait quinze ans tout de même… Il n’est pas simple d’évider l’action de son sang. De l’engraisser d’art ou de politique. Moi je trouve la politique assommante. Elle étourdit les hommes de grandes idées irréalisables. Elle les broie, en voulant les encarter. L’art est dans le vrai. Dans le désir. Le plaisir. »
Le plus dur n’est pas de trouver le mot juste. Mais le geste vrai. Nous ne signons jamais individuellement. Entre nous ça les arrange. C’est moi qui écris le plus. Et ces messieurs refusent de faire apparaître le féminin dans nos textes. C’est grotesque tout de même. Supprimer les e ne change rien à la chose… J’écris avec mon sexe. »
« Vos cheveux sont trop plats, vos lèvres trop fines, vos joues trop maigres, mais sans ça vous êtes une beauté… »
On m’avait dit que cette vie était facile et largement ouverte aux intelligents et aux énergiques, et l’expérience me montra que seuls les cyniques et les rampants peuvent se faire bonne place au banquet. On m’avait dit que les institutions sociales étaient basées sur la justice et l’égalité, et je ne constatai autour de moi que mensonges et fourberie. Chaque jour m’enlevait une illusion.
Les religions ont le mérite de nous figer dans notre condition [...] Elles nous enchaînent à nos aïeux. Elles apprennent l’impuissance, ou la convoquent, c’est selon. Le progrès, lui, brise ce pacte tacite que la vie noue avec chaque nourrisson. Le progrès est une croyance tragique.
Comme par hasard… Sauf que dans la vie y a pas de hasard. Tout est calculé, que tu le veuilles ou non.