Hendrik Lodewijk Wesseling

Après avoir lu le livre L'Afrique des Grands Lacs de Jean-Pierre Chrétien, j'ai eu envie de lire ce livre pour en apprendre davantage sur le partage de l'Afrique. Il faut dire que ce n'est pas un sujet abordé à l'école et je me posais beaucoup de questions.



Ce livre a été publié en 1991 et a été qualifié d'«oeuvre monumentale » par la critique. En regardant sur Wikipédia, j'ai aussi vu que l'auteur était mort il y a dix jours. RIP Monsieur Wesseling !



L'auteur nous propose ici de se pencher sur cette partie peu glorieuse de l'histoire européenne et – pour moi qui suis Belge – sur quel homme était le roi Léopold II.



Sont évoqués :



- l'occupation de la Tunisie et de l'Egypte ;

- la création de l'État indépendant du Congo et les atrocités commises lors de la « chasse acharnée au caoutchouc » ;

- l'Afrique orientale ;

- l'Afrique occidentale ;

- Fachoda (Egypte) ;

- l'Afrique du Sud et les Boers ;

- et enfin le partage du Maroc.



Portugal, Belgique, France, Angleterre, Allemagne et l'Italie (pour ce dernier pays j'étais étonnée, j'ignorais totalement que les Italiens avaient annexé la Lybie et l'Ethiopie) étaient dans la course.



Difficile de résumer ce livre en quelques lignes. Perso, je me demandais : pourquoi ? Mais il semblerait qu'il existe différentes théories. Les plus évidentes sont la recherche du profit (exploitation des richesses naturelles) et la politique expansionniste. D'après ce que j'ai lu, il n'était pas vraiment question d'autre chose.



La citation de Joseph Conrad (citée dans le livre) résume très bien le sujet :



« La conquête de la terre, qui signifie principalement la prendre à des hommes d'une autre couleur que nous, ou dont le nez est un peu plus plat, n'est pas une jolie chose quand on la regarde de trop près. »



Un ouvrage fort bien structuré avec des introductions/conclusions pour chaque chapitre, une conclusion générale, des cartes, notes, une riche bibliographie comme je les aime, des tableaux, un index et une table des matières. Bref, tout ce qu'il faut là où il faut.



Je n'ai cependant pas encore terminé mon exploration de l'histoire africaine. J'ai d'autres livres sous le coude.









Challenge pavés 2018

Depuis mon inscription sur Babelio et la possibilité pour moi de connaître ou de confirmer mes goûts littéraires ou mes thématiques préférées, je découvre que, me concernant, l'Histoire des colonies est un sujet récurent dans mes lectures dans le domaine « Histoire ». Ce livre d'Henri Wisseling en est la confirmation.



L'étude que présente l'historien est centrée, comme le titre le précise, sur la période 1815-1919. Pourquoi ? La raison est que ce siècle est celui de l'expansion coloniale des pays européens, des Etats-Unis et du Japon, et la constitution d'empires, dont on peut considérer qu'ils sont les prémices de la mondialisation.



1815, c'est l'année du Congrès de Vienne qui entérine la paix en Europe, après trente ans de guerres, conséquences de la Révolution française. C'est la stabilisation des frontières et la mise en place d'une forme de dialogue diplomatique dont l'objectif est d'éviter la reprise des hostilités. Chaque pays européen possède, peu ou prou, les colonies qui étaient les siennes avant 1789, Caraïbes, Amérique centrale et du sud, comptoirs africains et asiatiques. Les antagonismes et les désirs de grandeur des pays du Vieux continent restent vivaces. le développement d'empires coloniaux offrira des dérivatifs qui répondront à ces besoins, décalant de cent ans, un nouveau conflit inéluctable, quand tout l'espace « disponible » aura été partagé.



Chaque pays européen est mu par des objectifs différents des autres, espoir d'enrichissement, récupération d'une grandeur internationale ou conséquence d'une mégalomanie d'un chef d'état. Cela va donc donner un colonialisme multiforme.



Henri Wesseling n'a pas pour objectif de nous expliquer l'idée du colonialisme, les pertes et profits, mais de décrire chronologiquement et par zone géographique, la constitution des empires coloniaux. Néerlandais, l'auteur apporte, entre autres, au français que je suis un intéressant éclairage sur les Indes néerlandaises qui deviendront l'Indonésie actuelle.



La description historique est complète. On découvre des anecdotes peu ou pas connues. Certains pourraient regretter l'aspect superficiel de ce livre. Il n'en est rien. Au contraire, il vous donnera envie d'approfondir certains évènements.



Pour conclure ce billet, je reprends les mots de Wesseling dans sa propre conclusion : « Beaucoup d'Asiatiques et d'Africains considèrent le colonialisme européen comme un crime pour lequel des excuses et des indemnisations sont dues. D'autres ont souligné que le colonialisme avait eu également certains effets positifs, apporté les changements nécessaires et jeté les fondements d'une économie moderne. Chaque époque et chacun apprécie ces choses différemment. » [p.502]

Ouvrage passionnant et de lecture facile malgré sa longueur où l'on apprend ce qui a été omis par l'éducation délivrée à l'école et au lycée notamment quant à la faible durée de la colonisation effective, sa genèse et une brève histoire de l'esclavage où l'homme blanc, avant de l'abolir, n'a nullement été le premier à le pratiquer.

Sans parler de l'animisme des africains qui ont été obligés de se convertir de force...

C'est un peu comme l'histoire d'Héliogabale.

Certains faits historiques passent complétement à la trappe...

Très complet pour avoir un aperçu global de la colonisation européenne tant dans sa géographie que dans son administration, cet essai monumental a le défaut de sa complétude: il traite de tout, mais l'on reste sur sa faim pour de nombreux pays ou situations rapidement présentées; ce qui est entre autres dû aux études même de l'auteur, plus fin connaisseur de la colonisation en Afrique que dans les Antilles par exemple.

À noter que la traduction (à moins que ce ne soit l'expression de l'auteur dans sa langue maternelle?) demeure plutôt épouvantable et très lourde à lire. L'ouvrage n'en reste pas moins un bon condensé d'une histoire que l'on a trop souvent tendance à simplifier ou à limiter à quelques exemples redondants.

L'Histoire méconnue de la colonisation de l'Afrique par les Européens. Ou comment se partager un immense gateau du haut de sa superbe en se foutant complétement des indigènes. Certes le Congo Belge a servi longtemps aux autres colonisateurs de croque-mitaine. Mais les choses sont, hélas, un peu plus compliquées. Et aucun peuple européen ne brilla par son humanisme.