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Critiques de Henri Béraud (21)
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Le bois du templier pendu

« C’est dur d’avoir vingt ans en 2020 » affirmait le président de la république le 15 octobre en annonçant l’instauration du couvre feu.



Cette affirmation prête à sourire pour qui connait l’histoire et m’a incité à relire « Le Bois du Templier Pendu », roman paru entre les deux guerres, qui décrit l'histoire du village de Sabolas, du moyen-âge à la Révolution : guerre de 100 ans, peste noire, jacquerie, famine, lèpre, massacres et pillages, enrôlement pour les guerres royale voici les plaies endurées dans le Dauphiné par ceux qui vécurent là où notre époque a construit l’aéroport de Lyon Saint Exupéry.



La légende prétend que Philippe le Bel fut à l’origine de cette série de calamités. En persécutant l’ordre du Temple, le Roi désigna les templiers à la vindicte populaire et les habitants de Sabolas pendirent un chevalier dans un bois … début de la tragédie … au cours des siècles le fantôme du pendu réapparait régulièrement pour annoncer un nouveau fléau.



Au fil des pages, Henri Béraud rappelle l’effort des générations de serfs et de paysans pour gagner le pain quotidien et se libérer des jougs successifs. Les jacqueries se succèdent pour aboutir aux espoirs de la Révolution. Cinq siècles d’histoire défilent devant le lecteur qui a l’impression de lire le reportage d’un journaliste décrivant des faits vécus.



Le romancier, natif de Lyon, a ainsi immortalisé le souvenir de sa propre famille dont les branches se sont succédées sur ce plateau en alternant périodes de souffrance et saisons d’embellies.



« Le Bois du Templier Pendu » ouvre la trilogie de  «La Conquête du Pain », qui comprend  « Les Lurons de Sabolas » puis le « Ciel de Suie », constitue un superbe mémorial à celles et ceux qui nous ont précédés et rappelle qu’à presque toutes les époques « c’est dur d’avoir vingt ans » !
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L'affaire Landru

Que Dieu me savonne, et que Claude Chabrol me pardonne !

L'ombre de Charles Denner plane au dessus de ce livre ...

"L'affaire Landru" est un témoignage de premières mains, mais écrit, en 1924, à six de ses mêmes premières mains !

Emmanuel Bourcier, Henri Béraud et André Salmon, tous trois romanciers et journalistes, tous trois témoins et reporters ayant, à un moment ou à un autre, couvert l'affaire.

Le 12 avril 1919, un petit escroc est arrêté à Montmartre.

Le lendemain, un entrefilet annonçant la nouvelle dans quelques journaux passa complètement inaperçu.

Mais le jour suivant, sur trois colonnes avec photographies, un long article s'étalait sous un titre sensationnel :

"le mystère de la villa de Gambais, un nouveau Barbe-Bleue".

"Le Petit Journal", en découvrant l'importance de l'affaire, avait grillé tous ses confrères.

Henri Landru, l'homme aux cent noms, l' escroc relégable, était accusé d'avoir assassiné plusieurs femmes ...

La première partie de ce livre, " le sire de Gambais", qui est aussi la plus longue, a été écrite par Emmanuel Bourcier qui a couvert l'affaire comme reporter de "Paris-Soir".

Et c'est avec une certaine truculence et un légèreté certaine que Bourcier raconte ...

Il a choisi le prisme du journalisme, il se met en scène, cite et rencontre dans ses pérégrinations son collègue Henri Béraud qui, dans la deuxième partie de ce livre, s'attardera sur le procès de Landru.

La troisième et dernière partie, très courte et signée André Salmon, faisant le récit de l'exécution du Barbe-Bleue de Gambais.

Ils ont tout vu, tout connu, tout approché, ces journalistes !

Et surtout, ils ont des lettres, du style et de la ressource.

Cet ouvrage est contemporain de l'affaire, il a été rédigé à chaud.

Il n'est pas une de ces reconstitutions blafardes dont notre époque est si coutumière.

Henri Béraud, par exemple, faisait partie des reporters présents lorsque la police sonda l'étang des Bruyère ...

Mais surtout, les trois écrivains-reporters ont su enchâsser leur récit dans le contexte de son époque, en dérouler la progression de manière à le rendre captivant et pittoresque.

Cependant, aucune de ces trois plumes n'en a pour autant délaissé ni l'analyse, ni la description.

Si le ton est parfois léger, le propos sait aussi se faire grave, évocateur et précis.

Le livre est à l'image d'un procès où, malgré la juste colère du président du tribunal provoquée par les rires de l'assistance, chacun scrutait le visage de l'accusé, chacun cherchait dans ses yeux froids le secret de Landru ...

Ce livre, "l'affaire Landru", est extrait d'une collection parue chez Albin-Michel.

Dans cette collection,intitulée "les grands reportages", on retrouve quelques titres d'Albert Londres dont "Dante n'avait rien vu" et "au bagne", ainsi qu'un titre d'Edouard Helsey, "au pays de la monnaie de singe", un compte-rendu de voyages effectués en Allemagne entre 1913 et 1923.

Le reportage, nous dit la quatrième de couverture, est plus attachant dans sa saisissante réalité que mille romans d'imagination.

Que Dieu me savonne, et que Claude Chabrol, une fois de plus me pardonne, cette histoire est plus macabre que dix saisons du Grand-Guignol ...

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Le Vitriol de lune



En 1757 a eu lieu en France le dernier écartèlement, celui de Robert-François Damiens, originaire d'Arras et âgé de 42 ans. Son nom est moins légendaire que celui de son prédécesseur, François Ravaillac en 1610 (âgé de 33 ans), mais 34 ans après son supplice atroce, cette peine médiévale fut abolie, en 1791. Cette punition était sous l'Ancien Régime réservée aux régicides. Ainsi, Damiens avait planté dans le dos du roi Louis XV..... son canif !



Comme le héros du roman "Le vitriol de lune", Blaise Cornillon, un jeunot de 20 ans, a le douteux privilège d'assister à ce lamentable spectacle à Paris, j'ai le regret de vous informer, chères lectrices et chers lecteurs, que vous n'y échapperez, hélas, pas non plus. Question donc de tourner en vitesse quelques pages (de la 140e à la 149e pour être précis).



Bien que Louis XV le Bien- ou le Mal-Aimé crût que son heure finale avait frappé, la blessure causée par un petit canif n'était évidemment pas de nature à craindre pour la survie de la dynastie des Bourbons.





Le récit démarre à Lyon en 1749, à Pâques, par la mort d'un bête froid d'Anita, originaire de Gênes, mère du galopin Blaise, qui a 12 ans, et l'épouse du boulanger exemplaire François Cornillon, qui ne supporte pas la mort de son grand amour et commence à mener une vie de débauche qui le fait mourir la même triste année.



Le petit Blaise n'a plus que son oncle Giambattista Badalaccio, qu'il adore parce qu'il lui raconte toujours des histoires absolument faramineuses et fantastiques. Or, le tonton chéri disparaît aussitôt à Montbrison et le gamin se trouve sous la garde de monsieur Farge, marchand de soie et capitaine de la milice, un bienfaiteur, qui le passe au père Marion, jésuite, de qui il devient le laqueton. Plus tard, le bon Farge amène le jeune Blaise à Paris dans une jesuitière, où il devient l'aide du père Walzer, bibliothécaire. Malgré la présence de personnages hauts en couleurs, tels le père Blas de Hoyios, un Portugais original et le père Etapier, un japonologue méritoire, notre jeune ami se sent solitaire et abandonné.



En fait, il rêve de retrouver son tonton fantaisiste. Et "miracoli"... ce cher Giambattista refait surface, mais pour impliquer son neveu dans des drôles d'histoires, où il est entre autre question de Louis XV, la marquise de Pompadour et Damiens. Après l'attaque royale, la vie devient difficile pour nos héros, qui sont obligés de se contenter de jobs subalternes, et se voient même contraints de choisir le large et la haute mer.



Ils naviguèrent de sorte pendant 3 longues années et passèrent 5 fois les tropiques. En 1772, las de battre les mers, "ils prirent terre à Bordeaux" et se rendirent au pays de Ravaillac, où Blaise tombe éperdument amoureux de Manlibe, une superbe huguenote.



Le goût prononcé pour les intrigues n'a pas abandonné le signore Badalaccio, qui engage lui et son neveu dans le camp du duc de Choiseul pour, après la mort de la Pompadour en 1764, soutenir la candidature de la duchesse de Grammont contre Madame Du Barry, comme favorite royale. Mission délicate qui implique pour notre duo leur installation au Palais de Versailles.



Henri Béraud connaît très bien l'histoire de la France de peu avant la Révolution et a dû disposer d'un plan détaillé de la ville de Paris de cette époque. Il nous trimballe dans plein de ruelles qui n'existent plus depuis belle lurette.



La grande qualité de cet auteur constitue probablement son énorme vocabulaire. Son emploi de mots disparus et d'expressions abandonnées ont eu comme effet que j'ai dû plonger à plusieurs reprises dans mes grands dictionnaires pour en saisir toute la portée et la finesse. Si son lexique est légèrement périmé, son style, en revanche ne l'est nullement, bien que le livre date de 1921. Il est vrai qu'il s'agissait de son premier ouvrage qui lui a valu, ensemble avec son second roman "Le martyre de l'obèse", le Prix Goncourt 1922.



Quelques petits exemples : en caractérisant un fabricant qui avait mené une vie chaste avant de se ruer au plaisir : "Il chut bientôt dans la crapule." (page 38) et " De tous, le plus surprenant était Marin, un gredin de l'écritoire, bas de figure comme un gabelou." (page 155). Le père Etapier, qui, selon la comtesse Baschi, était trop beau pour rester jésuite." (page 66).



Comme le premier mai dernier, j'ai fait une critique de l'ouvrage biographique par Jean Butin "Henri Béraud ou le journalisme en littérature" et la dramatique implication de cet auteur dans le suicide du ministre de l'Intérieur de Léon Blum, Roger Salengro, en 1936, je ne vais pas répéter sa vie ici, ni par ailleurs cette ténébreuse affaire.



Quoique je tiens à répéter qu'à mon humble avis cet écrivain, trop longtemps boudé, mérite une redécouverte et un regain d'intérêt littéraire !

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Le Martyre de l'obèse

L’histoire d’un homme qui se dit obèse raconte sa vie, lui l’ami d’un couple marié qui se juge lui-même la troisième roues du carrosse mais qui en secret aime cette femme mariée, mais son mari la trompe .Quand celle-ci en a marre de se mari volage elle décide de partir en emmenant avec elle son gentil obèse. Que de chemin ils vont faire en semble sans que rien ne se passe entre eux.
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Le bois du templier pendu

Romancier, journaliste et polémiste né à Lyon en 1885, Henri Béraud est l’auteur d’une œuvre abondante parmi laquelle on notera Le Martyre de l’obèse qui recevra le prix Goncourt en 1922. Grand reporter et observateur politique au Journal puis au Petit Parisien, Henri Béraud devint le directeur politique officieux de Gringoire de 1928 à 1943. Condamné à mort en 1944 pour intelligence avec l’ennemi, sa peine fut commuée et il bénéficia d’une libération conditionnelle en 1950. Malade et partiellement paralysé, il mourut en 1958 dans sa maison de l'île de Ré. Son roman, Le Bois du Templier pendu, date de 1926.

En 1309, un Templier fuyant la persécution de Philippe Le Bel arrive dans le petit village de Sabolas, dans le Lyonnais. Pris à partie par les paysans, il est pendu dans le bois proche du village. Désormais, au fil des siècles, l’apparition du fantôme du chevalier dans ce bois sera annonciatrice des malheurs qui frapperont durement la petite communauté rurale. Et des malheurs, les habitants de Sabolas vont en connaître, peste, guerres de religion, famines, les morts ne se comptent plus et les générations se succèdent, alternant périodes de souffrances et années d’embellie.

Si le bouquin débute comme un roman fantastique avec ce fantôme, très vite il apparaît qu’il ne s’agit que d’un artifice narratif, Henri Béraud a un projet plus sérieux, il écrit un véritable roman historique qui s’étale du Moyen-âge à la Révolution. D’ailleurs il aurait pu sous-titrer son livre « Chroniques de Sabolas 1309-1790 ». Un roman dont le personnage principal est collectif, puisque quelque soit son nom au fil des époques, il est l’archétype du paysan qui sue sang et eau, courbé par l’effort sur sa terre de ce coin du Dauphiné.

L’intérêt principal retiré de cet ouvrage, ce sont tous les passages relatifs à la vie quotidienne, aux métiers ruraux, aux relations entre la petite noblesse locale et sa paysannerie, au rôle des religieux dans ce microcosme. J’ai trouvé très instructives ces longues pages sur la manière dont étaient traités les lépreux à cette époque, ou bien encore celles sur les Romanichels déjà ostracisés.

Le roman date de 1926 et ça se ressent à la lecture. La langue est belle mais les tournures sont datées pour le lecteur d’aujourd’hui et le texte est ponctué de mots rares ou anciens qui rebuteront les feignants n’ayant pas la force d’ouvrir leurs dictionnaires. Un bien beau roman pourtant, sur l’homme et sa condition, qui plie mais ne rompt pas.

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Le Martyre de l'obèse

Avec Le Martyre de l'obèse, on rigole. Beaucoup.



C'est l'histoire d'un mec, pourrait-on commencer par dire, d'un "obèse" comme on n'en fait plus (heu... si, justement), et qui raconte à qui veut bien l'entendre son histoire un peu rocambolesque, dans un style si fleuri, si grandiloquent, mais si parfaitement tenu que c'en est un plaisir...



L'obèse est amoureux d'une belle, qui est mariée avec un homme dont elle croit qu'il la trompe ; elle décide de le fuir, trouve un compagnon de voyage (l'obèse, toujours lui, dans le rôle du meilleur ami secrètement amoureux). S'engage une course-poursuite à travers l'Europe, la belle éplorée fuyant (et ne sachant trop, d'ailleurs, ce qu'elle veut), l'obèse suivant (essayant de tenter quelque chose, mais plus timoré que jamais), le mari terminant ce jeu de pistes haut en couleurs, toujours sur le point de les rattraper, et surtout voulant arracher sa femme des bras de cet obèse dont il croit qu'elle lui a succombé...



Le Martyre de l'obèse est un de ces petits romans oubliés qui font la joie de celui ou celle qui, par la lecture, le ressuscite... Prix Goncourt en 1922, Le Martyr de l'obèse est en effet un texte qu'on ne lit plus - dont on ignore même l'existence : c'est surtout son auteur, Henri Béraud, et ses choix idéologiques, qui ont encouragé cette mise au purgatoire... Mais cette lecture vaut vraiment le détour.
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Qu'as-tu fait de ta jeunesse ?

Un livre que j'avais trouvé en brocante pour quelques centimes d'euros dans son édition originale des Editions de France . Certains babeliens , peut-être , vont trouver que j'aurais pu m'abstenir de l'acheter et surtout de le lire et d'en donner une "critique" sur le site. Il est avéré que Henri Béraud a été un collaborationniste notoire , antisémite, anglophobe, souhaitant la victoire de l'Allemagne. Il a été condamné en deux jours à la peine capitale, gracié, puis relégué en l'Ile de Ré. Bref c'est un maudit. Autant le docteur Destouches trouve grâce aux yeux des Torquemada en pantoufles pour son "génie" , mot javellisé qui lave plus blanc que blanc toutes les infamies proférées à l'encontre des Juifs, autant les petites mains de la littérature collaborationniste ( et il y en eu beaucoup..) doivent à jamais croupir dans le purgatoire des Lettres. Je ferai simplement remarquer que dans ce livre de souvenirs écrit en 1940 le mot "juif" n'est prononcé qu'une seule fois , et sans aucune connotation péjorative. J'ai lu il y a deux mois la Foire aux vanités de Thackeray où les piques contre les juifs abondent. Oui mais "il faut se replacer dans le contexte de l'époque"..... me diront les bonnes âmes. Eh bien c'est exactement ce que j'ai fait à propos de Béraud . Henri Béraud vient de la gauche, a travaillé au Canard, à l'Oeuvre, journaux classés à gauche. Ce n'était pas un "intellectuel" au sens commun, son père était boulanger, il a fait mille petits boulots avant d'intégrer Gringoire et de distiller son poison antisémite. Le contexte, le contexte....

Mais peut-être serait-il temps de se recentrer sur ce beau livre de souvenirs que Béraud écrivit en 40 , au temps de la débâcle et des 40 millions de pétainistes. Que voulez-vous je déteste les amalgames et la non-connaissance de l'Histoire n'a pas comme conséquence de la faire se répéter mais de faire gober aux gogos des vessies pour des lanternes.

"Qu'as-tu fait de sa jeunesse" (beau titre ! ) est un livre mélancolique. En 1940 Béraud avait 55 ans et se sentait vieux. L'écroulement de la France le rendait malade. Il se penche sur "son passé" comme avait dit un autre écrivain de cette époque. Il faut se replacer dans le contexte (encore ! ). Né en 1885 son enfance et son adolescence se déroulent à Lyon dans cette époque fin de siècle ou les anarchistes tiennent le haut du pavé. La République est établie depuis 1875 mais les classes sociales perdurent. Le fils Béraud ne veut pas reprendre la boulangerie du père . Alors s'ensuivent de multiples petits boulots . "Un homme se penche sur son passé". Avec nostalgie et mélancolie : - " Nos actes nous suivent, a-t-on dit. Ne serait-il pas aussi vrai de dire qu'ils nous précèdent ? Un souvenir nous demeurait commun : celui d'une amère et précoce expérience. Aucun de ces hommes, que l'on dit arrivés, ne pouvait oublier le départ de la course. Après quarante ans, mille aventures, les guerres, nos deuils, nos luttes, nos vanités, nos brouilles, nos déceptions- et pour finir, le trou creusé d'avance que déjà l'on aperçoit - après tout cela, repassant ensemble sur nos pas depuis longtemps effacés, nous retrouvions intactes les contraintes, les humiliations, les révoltes, et nous entendions les cris même de notre adolescence " .

"Qu'as-tu-fait de ta jeunesse" se clôt sur la déclaration de guerre en août 14. Béraud a 30 ans et il sera comme beaucoup d'autres, mobilisé pour la grande boucherie. Il ne faut jamais oublier cet épisode pour comprendre le "Plus jamais ça " des pacifistes inconditionnels (Giono ! ) à la veille de l'autre grand carnage.



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Le Martyre de l'obèse

Un obèse raconte les affres de sa condition et fait le récit cocasse d’une période de sa vie où il a accompagné une femme fuyant un mari lancé à sa recherche. Bien entendu il est amoureux de la dame et souffre que celle-ci le considère comme un simple ami, un confident, un « bon gros ». Roman humoristique dans une langue châtiée, aujourd’hui désuète mais pleine de charme.

Prix Goncourt 1922 pour un livre d'humour ! Cela mérite le détour !
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La gerbe d'or

Cf. le recueil de nouvelles "Gens de Lyon"

Souvenirs d'enfance d'un fils de boulanger de la presqu'île lyonnaise qui évoque l'assassinat de Sadi Carnot (ma grand-mère, enfant à plusieurs kilomètres de là avait versé des larmes me racontait-elle) lors de l'exposition universelle de 1885, des polissonneries avec les gônes des rues, des noyades dans le Rhône.

L'auteur, qui a obtenu un prix Goncourt, nous livre de belles descriptions imagées ; il a eu une enfance heureuse mais il a mal tourné pendant la 2ème guerre mondiale...
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Le Vitriol de lune

Un Goncourt de 1922 plein de mots oubliés mais avec un style en phrases courtes plutôt moderne. Une page d'histoire entre Lyon et Paris, sur les pas d'un fils de boulanger et de son oncle, italien de Gênes. Un destin qui ira jusqu'au vieux roi Louis XV et sa favorite.

Quelques descriptions - une atroce mise à mort - assez dures pour les âmes sensibles, quelques références historiques qui m'ont manqué pour apprécier toute la lecture.

Une découverte intéressante.
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Le Martyre de l'obèse

Une lecture étonnante, mais une heureuse découverte. L’histoire d’un homme obèse qui se retrouve, malgré lui, embarqué dans une folle aventure. En effet, en découvrant les infidélités de son mari, Madame décide de le quitter et de le fuir en voyageant à travers le monde en la compagnie de l’ami de la famille, notre narrateur. Ce dernier tombe éperdument amoureux de la belle, et c’est à la fois avec pudeur et légèreté qu’il nous fait part de ses émotions et sentiments sur sa relation avec elle pendant ce périple. J’ai trouvé ce livre touchant car le narrateur partage aussi avec nous son ressenti sur les regards, les remarques et moqueries qu’il subit sur son obésité, des confessions étonnantes venant d’un homme du début du 20ème siècle.

Une petite pépite de drôleries et d’émotions que ce Goncourt de 1922 !

Merci encore pour ta recommandation jeeves_wilt ;-)
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Le flâneur salarié

Journaliste avant guerre, ses positions anti républicaines et anti anglaises lui ont valu quelques soucis...(voir la liste sur la collaboration).

Un style sans fioritures, direct.

Pour pouvoir le lire, faire les bouquinistes.



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Le Martyre de l'obèse

Le ton plaisant et badin du narrateur, qui dirige son ironie principalement contre lui-même, permettent de lire sans ennui ce petit récit… mais l'enjeu est vraiment maigre (sans mauvais jeu de mots) et l'on se demande, en refermant cet ouvrage, ce que l'on en gardera: l'esprit d'une certaine époque, ou du moins d'un certain milieu dans une certaine époque, sans doute, mais guère plus.
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Le Vitriol de lune

Un roman historique et une curiosité car Goncourt 1922 « jumelé » avec un autre roman et du même auteur. « Le Martyre de l’obèse » a-t-il été l’ adjuvant nécessaire pour que le prix soit discerné à Béraud ?Bizarre ! Bizarre ! La qualité du récit et de l’écriture toutefois très sobre, se suffisent largement à eux- même surtout pour un premier roman.



Un livre qui malgré son âge vénérable se lit très bien. Il est très moderne dit-on et c’est le cas car avec ses phrases courtes et un style léger il ne pose pas de problèmes de compréhension de d‘attention. Agréable donc à lire et intéressant par quelques termes et formules de l’époque, notamment celles du parler de guignol à Lyon et par l’intrigue quasi policière rondement menée.

Le vitriol de lune est un poison, nous n’en donnerons pas la formule a cause du ® et pour ne pas engendrer de nouveau Ravaillac ou Damiens faisant partie de la pharmacopée génoise qui administré donne la vérole à la victime. Un bien beau nom pour une mort affreuse



Le génois Giambattista, républicain de cœur, anarchiste avant la lettre initie son neveux, ténébreux introverti, à l’art du meurtre politique. Tous deux sont musiciens mais la musique n’a pas adouci leurs mœurs du moins la politique a pris le dessus. Le roi Louis XV en fin de règne est détesté et les intérêts des uns et des autres notamment, les demi-mondaines et maîtresses, la Pompadour « maman putain », la comtesse du Barry, les courtisans le duc de Choiseul, les congrégations religieuses jésuites et autres justifient l’assassinat du monarque.

Une leçon d’histoire qui nous rappelle une période un peu oubliée et dans laquelle nous plonge Henri Béraud en toute simplicité.
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Le Vitriol de lune

Un roman historique qui a reçu le prix Goncourt en 1922, très bien écrit, qui nous plonge dans ce siècle de Louis XV. Surtout que venant de terminer il y a quelques jours « Paris au XVIIIe siècle », j’étais en terrain connu.

Quelques invraisemblances me laissent néanmoins sur un avis mitigé. J’aime l’Histoire et les libertés prises par l’auteur ne m’ont pas convaincu.

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Le bois du templier pendu

J'ai lu pour vous le "premier chapitre" afin que vous vous fassiez votre opinion.

Retrouvez cet extrait sonore de quelques minutes afin de l'acheter ou l'emprunter en connaissance de cause.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage

Pamphet qui a valu à son auteur (anglophobe dans le sang) de gros ennuis après la libération, même si les anglais avaient un peu passé l'éponge.

Même si cet ouvrage avait été écrit en 1935, l'auteur n'en a jamais renié un seul mot pendant l'occupation Allemande. Confirmant même, devrais je dire, dans des journaux comme Gringoire (qui n'était pas vraiment un journal de la résistance..).

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L'ecole moderne de peinture lyonnaise

Henri Béraud fréquentait les artistes et œuvrait à la promotion des coloristes. En 1912, il publie cet ouvrage sur l’École lyonnaise de peinture qui leur a permis d’acquérir la renommée. C’est un lyonnais qui est monté à Paris en 1918. Plus tard, ses engagements politiques lors de la seconde guerre mondiale sont critiquables et il a été condamné.

Ce livre réédité demeure une référence sur l’évolution des différents mouvements des artistes à Lyon au début du 20ème siècle.

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Henri Béraud

Choisis par Cédric Meletta, les grands reportages de ce journaliste au « Petit Parisien » et à « Paris-Soir » – gracié par de Gaulle après le soutien de François Mauriac – montrent combien ce nom qui sent le soufre a été l’une des plumes les plus enflammées de l’entre-deux-guerres.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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Émeutes en Espagne

J'ai lu pour vous le "premier chapitre" afin que vous vous fassiez votre opinion.

Retrouvez cet extrait sonore de quelques minutes afin de l'acheter ou l'emprunter en connaissance de cause.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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