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Citations de Henri-Frédéric Amiel (345)


1er mars 1857 – Le moment où une pensée arrive à notre conscience est une phase avancée de son développement ; c'est son éclosion ; toute sa période fœtale et embryonnaire l'a précédée. Et dans ces phases antérieures, ou bien nous l'ignorons, ou bien elle ne se révèle à nous que sous une forme anormale, comme rêve, pressentiment, distraction, aperception somnambulique, etc. Toutes ces formes sont des pensées avant terme, non viables, mal nées quoique bien conçues, et dont l’avortement même peut nous instruire. Notre esprit est tout plein de germes à tous les degrés de formation, et l'observateur-psychologue est placé dans une sorte d'Hospice de la Maternité.

2705 – [10/18 n° 281/282, p. 45]
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8 janvier 1857 – Un fait remarquable, c'est que chacun est d'ordinaire le contraire de ce qu'il désire être. Ainsi Charles Heim dont le plus vif besoin est la sociabilité sociale, vit seul, n'ose ouvrir son cœur ni donner un conseil ; moi qui ai besoin de sympathie, d'échange, de succès, de production artistique, je me conduis exactement comme si je cherchais le contraire et n'avais besoin de personne.

2702 – [10/18 n° 281/282, p. 5]
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Dans le silence du cabinet, dans la chambre qui est son rempart, au milieu d'une maison de la rue des Chanoines pleine de sœurs, de beaux-frères, d'oncles et de nièces, jour après jour, heure après heure, ce célibataire mal isolé au sein d'une vaste famille, remplit sans fin les pages d'un Journal. Au moment où l'année 1857 commence, il en a rempli 2 690. Un quart de siècle plus tard, en 1881, quand il mourra, il en aura rempli 16 840. C'est son vice, c'est aussi son destin et son œuvre. En 1857 Amiel commence à se rendre compte qu'il est captif à tout jamais d'une action qu'il ne peut que répéter, l'action de se connaître ; ...

2701 - [10/18 n° 281/282, Introduction, p. II et III] Georges Poulet
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La femme tout à fait heureuse se résume en une caresse, en un baiser, en un soupir
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Soyons vrais, c’est la plus haute maxime de l’art et de la vie.
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Henri-Frédéric Amiel
« La pharmacie de l'âme. »

Il est incroyable combien ce simple retour sur moi-même fait hier, m'a fait de bien. Il se fit clair en moi ; réconciliation. Le calme revint, et le courage aussi. Un journal est la pharmacie de l'âme, il contient à la fois les calmants, les toniques et les excitants.
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Ce journal est un exutoire ; ma virilité s'évapore en sueur d'encre. Il m'a souvent dispensé d'ami et de femme, en un mot du prochain ; il me délivre encore de mon Moi actif. Tout mon être se résout en contemplation, en réflexion. Ce qui pour d'autres se condense et se concrète en oeuvres et en actes, ce qui devient ailleurs livre, famille, capital, gloire, vertu, se distille ici en phrases vaines, en sentences creuses, en formules stériles. J'ai quelquefois pensé que la rédaction de ces pages, était un remplaçant de la vie, était une variété de l'onanisme, une ruse de l'égoïsme couard, une manière d'échapper au devoir, de tromper la société et la Providence. Cette pensée m'a fait prendre ces pages en dégoût ; puis l'habitude a été plus forte
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Henri-Frédéric Amiel
Chaque vie se fait son destin.
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Du malheur des uns nait l'avantage des autres .Les vautours nous surveillent dès que nous avons l'air de chanceler .Et les vautours de notre espèce et de note entourage ne sont pas les moins attentifs .
(9 mai 1878 )
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5 avril 1857 – Mieux vaudrait être en avance sur la vie que d'en être poussé et entraîné comme une chose inerte et flottante. Etre en avance, c'est être libre, alerte et disponible. « Prendre l'avance, c'est prendre l'avantage ». Et comment gagne-t-on l'avance ? par l'ordre qui désencombre, par la prévoyance qui combine et par la résolution qui agit. Et comment conquérir l'ordre, la prévoyance, la résolution ? par l'exercice et l'habitude. Et comment prendre cette habitude ? par l'effort sur soi-même au nom du devoir. Il faut donner un bon exemple, faire ce qu'on croit bien et ce qu'on conseillerait aux autres. Ce qu'on perd en sert à personne et « toute négligence amène une déperdition ».

2708 – [10/18 n° 281/282, p. 71-72]
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Henri-Frédéric Amiel
Chez soi, on est content d'être au coin de son feu, on sourit à ses livres et à ses habitudes.
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Henri-Frédéric Amiel
L'an vieux est mort, vive l'an neuf ! Puisse cette nouvelle année amener plus de bien que de mal pour le monde.
(Journal intime, le 1er janvier 1870)
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Où commence la liberté? elle n'est pas primitive, ni donnée. Elle est un devenir. La liberté est enclose dans la nécessité, comme le globe dans le ciel, comme le poisson dans l'océan. Nous ne pouvons pas arrêter la vie qui passe en nous, le sang qui bat, l'organisme qui vieillit, le jeu des pensée et des facultés, l'histoire qui nous entraîne. Nous sommes plongés dans le courant divin. Notre liberté intellectuelle consiste à dominer le changement et le temps, en nous posant dans l'éternité; notre liberté morale à restreindre toujours plus les oscillations du possible et de l'arbitraire, à reconnaître le bien et à identifier notre volonté avec lui, c'est à dire à vivre de la vie éternelle. Plongé en Dieu, notre grandeur est de comprendre l'homme et de vouloir l'homme.
Journal intime, tome I, juin, 1848, p. 292
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Pour qu’une société ne croule pas, il faut un principe de cohésion, par conséquent une croyance commune, des principes admis et indiscutés que ne bouleverse pas chaque caprice de l’opinion du jour.
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C’est en enseignant qu’on s’instruit, en racontant qu’on observe, en affirmant qu’on examine, en montrant qu’on regarde, en écrivant qu’on pense, en pompant qu’on fait venir l’eau dans son puit.
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Un grain de sagesse


Tout paraît simple à la jeunesse,
Tout est facile pour l'espoir ;
Que nous avons de peine à voir
Nos bornes et notre faiblesse !
Rien n'est impossible à vingt ans...
Hélas ! pour un grain de sagesse
Combien faut-il de cheveux blancs ?
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22 avril 1857 – Les esprits se cherchent comme les parfums errant des fleurs et, au passage, échangent des baisers clandestins. Ces fiançailles invisibles et ces caresses furtives font à notre insu l'attrait de la conversation. Les cœurs appellent les cœurs et les âmes font signe aux âmes dans ce monde ailé de la parole qui reproduit d'une façon plus éthérée les amours des plantes et ceux des sylphes habitants de l'air.

2712 – [10/18 n° 281/282, p. 93]
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22 février 1857 – Jusqu'ici mon but a été d'éviter la souffrance du cœur par la vie impersonnelle et objective, d'essayer de comprendre la nature, l’histoire de l'homme, en un mot de travailler à mon développement continuel ; c'était le but de Goethe, de Herder, de G. de Humboldt ; celui qui ne dépend ni des autres, ni de l'opinion, ni du succès.

2704 – [10/18 n° 281/282, p. 38]
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LA GOUTTE DE ROSEE


— « Petite perle cristalline,
Tremblante fille du matin,
Au bout de la feuille de thym
Que fais-tu là sur la colline ?

« Avant la fleur, avant l’oiseau,
Avant le réveil de l’aurore,
Quand le vallon sommeille encore,
Que fais-tu là sur le coteau ?

— « Ce que je fais sur la colline ?
Je m’y prépare, avec amour,
À m’offrir, quand viendra le jour,
Pure, à sa pureté divine.

« Tu le sais, son rayon n’est beau
Que pour la goutte transparente
Voilà pourquoi, persévérante,
Je l’attends là sur le coteau. »

Du coteau la cime se dore,
L’oiseau se réveille en son nid,
Et la fleur s’empresse d’éclore...
Mais voyez la goutte qui luit !

Du prisme toute la richesse,
Du soleil toute la splendeur,
Captives dans sa petitesse,
Y font éclater leur grandeur.

— « Pour que tant de magnificence
En ton sein vierge ait éclaté,
Dis-moi, d’où te vient ta puissance ? »
— « Ami, c’est de ma pureté. »

1er Janvier 1843.

p.14-15
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Henri-Frédéric Amiel
Il y a deux degrés d'orgueil : l'un où l'on s'approuve soi-même ; l'autre où l'on ne peut s'accepter. Celui-ci est probablement le plus raffiné.

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