Le monde ne peut être gouverné que par l'exploitation de la peur.
Ce n'est pas l'Allemagne qui sera bolchevisée, c'est le bolchevisme qui deviendra une sorte de national-socialisme.
Les banalités, lorsqu'elles sont dites avec une forte conviction, agissent comme des évidences, et on ne fait pas toujours la différence entre les grandes idées simples et les petites idées simplistes.
Les travaux agricoles seraient effectués par des journaliers à qui l'on donnerait des salaires très bas. Sans l'institution d'une certaine forme moderne de la servitude, et même de l'esclavage, le développement de la culture humaine n'était pas possible.
Ce jour-là, j'entendis, pour la première fois, exposer le programme démesuré d'un Reich allemand d'outre-mer. Je fus étonné de voir qu'Hitler avait des vues d'expansion jusqu'au Pacifique. Le noyau de cette colonisation serait fourni par les îles que l'Allemagne possédait naguère dans les mers du Sud ; on y joindrait les colonies hollandaises et toute la Nouvelle-Guinée ; Hitler déclara encore qu'il fallait empêcher le Japon de trop s'étendre et, pour cela, le détourner vers la Chine et vers la Russie. Hitler rêvait encore d'un Dominion allemand dans l'Afrique centrale et prévoyait enfin une immense entreprise révolutionnaire aux Etats-Unis.
« On n’entre en contact avec l’essence de l’Univers que dans l’exaltation des sentiments et dans l’action. Je n’aime pas Goethe. Mais je suis prêt à lui pardonner bien des choses à cause d’une de ses phrases : ‘’Au commencement était l’action.’’ Seul l’homme plongé dans l’action prend conscience de ce qu’est l’essence de l’Univers.
« L’homme se méprend sur le rôle de sa raison. Elle n’est pas le siège d’une dignité particulière, mais tout simplement un moyen parmi d’autres dans la lutte pour la vie. L’homme est sur terre pour agir. C’est seulement quand il agit qu’il remplit sa destination naturelle. Les contemplatifs, tournés vers le passé comme le sont tous ceux qui se consacrent aux choses de l’esprit, sont des morts : ils passent à côté du sens de la vie.
« Nous autres, Allemands en particulier, nous nous sommes complus longtemps dans la pensée et le rêve ; c’est pourquoi il nous faut redécouvrir maintenant cette grande vérité : seules l’action et l’activité incessantes donnent un sens à la vie humaine.
« Toute action est chargée de sens, même le crime. En revanche toute forme de passivité et de repos est dénuée de sens et contraire à la vie. Il en découle le droit divin de détruire tout ce qui voudrait demeurer inchangé.
« Le mot ‘’crime’’ est un reliquat d’un monde dépassé. Il existe des actes positifs et des actes négatifs. Un ‘’crime’’, comme on disait jadis est mille fois supérieur à l’immobilisme bourgeois. Un acte peut être négatif eu égard au bien commun et pour cette raison il faut éviter qu’il ait lieu. Mais il n’en demeure pas moins un acte.
« Il faut se méfier de l’esprit et de la conscience ; il faut se fier à ses instincts. Il nous faut inventer une nouvelle naïveté.
« On nous accuse d’être des ennemis de l’esprit. Certes, nous le sommes. Mais dans un sens si profond que ces bourgeois imbéciles et imbus de leur science sont incapables de l’imaginer, fût-ce en rêve. » (pp. 300-301)
« Mon socialisme est autre chose que le marxisme. Mon socialisme n’est pas la lutte des classes, mais l’ordre. Qui se représente le socialisme comme la révolte et la démagogie des foules n’est pas un national-socialiste. La révolution n’est pas un spectacle pour le divertissement des masses. La révolution, c’est un dur labeur. La masse ne voit que les étapes parcourues. Mais elle ne connaît pas, et elle n’a pas non plus à connaître quelle somme de travail secret il faut fournir, avant de pouvoir faire un nouveau bond en avant. La révolution n’est pas achevée, elle ne peut jamais être achevée. Nous sommes le mouvement, nous sommes la révolution perpétuelle. Nous ne nous laisserons jamais fixer et figer. Ce que j’ai fait récemment reste incompréhensible à beaucoup de personnes. Mais le succès m’a donné raison. En l’espace de six semaines, mes adversaires du parti, ceux qui voulaient faire mieux que moi, ont reçu l’éclatante démonstration que les événements du 30 juin étaient nécessaires et justifiés. Aux yeux du public, j’ai mis fin à la révolution. Mais nous la transportons à l’intérieur de nous-mêmes. Nous gardons notre haine bien au frais dans la glacière et nous pensons au jour où nous jetterons bas le masque pour apparaître enfin tels que nous sommes et que nous resterons toujours. Je ne puis encore vous dévoiler tous mes plans. Mais je vous demande d’emporter avec vous la conviction que le socialisme, tel que nous le comprenons, vise non pas au bonheur des individus, mais à la grandeur et à l’avenir de la nation toute entière. C’est un socialisme héroïque. C’est le lien d’une fraternité d’armes qui n’enrichit personne et met tout en commun. » (pp. 241-242)
Tous ceux qui connaissent Hitler pour l'avoir vu à l'époque héroïque du national-socialisme, savent qu'il avait un tempérament larmoyant et exagérément sentimental, avec une tendance à l'attendrissement et au romantisme. Ses crises de sanglots devant chaque difficulté intérieure n'étaient pas dues à une simple nervosité. Derrière la cruauté et l'inflexibilité d'Hitler, on trouverait le désespoir d'une inhumanité forcée et artificielle plutôt que l'amoralité du fauve obéissant à ses instincts naturels. Cependant, dans la dureté et dans le cynisme inouïs d'Hitler, il intervient encore autre chose que la passion refoulée d'un hypersensible. C'est un besoin irrésistible de venger et punir. C'est un sentiment spécifiquement révolutionnaire qui, à l'instar des nihilistes russes, le pousse à vouloir se faire à toute force, sans discernement ni méthode, le champion des humiliés et des offensés. Nous savons aujourd'hui qu'il n'y a eu pour ainsi dire aucun homme de quelque rang qui ait agi avec une telle méchanceté, avec si peu de pitié, avec une telle soif de vengeance et qui se soit montré aussi mesquin dans la répression d'injustices subies - ou soi-disant subies - qu'Hitler, dont on ne saurait, par ailleurs, citer un seul trait de générosité.
Toujours et partout, on trouve des particularistes qui aspirent à l'indépendance nationale, ou au pouvoir économique, ou à la domination politique. L'appétit non satisfait et l'orgueil humilié ont toujours été les auxiliaires infaillibles de l'action révolutionnaire, permettant de poignarder l'ennemi dans le dos.
« Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme. Si l’on dépouille cette doctrine de son dogmatisme judéo-talmudique, pour n’en garder que le but final, ce qu’elle contient de vues correctes et justes, on peut dire aussi que j’en suis le réalisateur.
(…)
« J’ai beaucoup appris du marxisme, et je ne songe pas à m’en cacher. Non pas des fastidieux chapitres sur la théorie des classes sociales ou le matérialisme historique, ni de cette chose absurde qu’il nomme « la limite au profit » ou d’autres sornettes du même genre. Ce qui m’a intéressé chez les marxistes, ce sont leurs méthodes. J’ai tout bonnement pris au sérieux ce qu’avaient envisagé timidement ces âmes de petits boutiquiers et de dactylos. Tout le national-socialisme est contenu là-dedans. Regardez-y de près : les sociétés ouvrières de gymnastique, les cellules d’entreprises, les cortèges massifs, les brochures de propagande rédigées spécialement pour la compréhension des masses. Tous ces nouveaux moyens de la lutte politique ont été presque entièrement inventés par les marxistes. Je n’ai eu qu’à m’en emparer et à les développer et je me suis ainsi procuré l’instrument dont nous avions besoin. Je n’ai eu qu’à poursuivre logiquement les entreprises où les socialistes allemands avaient dix fois échoué, parce qu’ils voulaient réaliser leur révolution dans les cadres de la démocratie. Le national-socialisme est ce que le marxisme aurait pu être s’il s’était libéré des entraves stupides et artificielles d’un soi-disant ordre démocratique.
(…)
« Nous sommes un mouvement. Voilà le mot qui dit tout. Le marxisme enseigne qu’un bouleversement gigantesque transformera le monde subitement. Le millénium va nous tomber du ciel comme la Jérusalem nouvelle. Après quoi, l’histoire du monde est close. Il n’y a plus de développement. Tout est désormais réglé. Le berger paît ses agneaux. Le monde est à sa fin. Mais nous savons, nous, qu’il n’y a pas d’état définitif, qu’il n’y a rien de durable, qu’il y a une évolution perpétuelle. Ce qui ne se transforme pas, c’est ce qui est mort. Le présent est déjà passé. Mais l’avenir est le fleuve inépuisable des possibilités infinies d’une création toujours nouvelle. » (pp. 254-256)