Citations de Hervé Lossec (18)
Emporter de chez soi les parlers familiers,
C'est emporter un peu de terre à ses souliers.
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne!
Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s'enfuit,
Votre parler, c'est un peu le pays qui vous suit,
Votre accent, c'est un peu, invisible bagage,
L'âme des siens que l'on emporte en voyage.
Avoir un accent enfin, c'est quand on cause,
Parler de son pays en parlant d'autre chose.
Extrait de l'Accent, Miguel Zamacois, écrivain et poète provençal (1886/1955).
Intempéries toutes relatives quand même, mais il faut savoir qu'en Finistère, lorsque la neige commence à coller à la route et atteint un centimètre d'épaisseur, la vie s'arrête !
"Va revr gant al laboused ! " Mon cul avec les oiseaux !" Cette expression est encore employée dans sa version originale quand on est à bout d'arguments, qu'on en a vraiment marre, qu'on ne comprend pas une démonstration.Un écolier bretonnanant apprenant à compter en français aurait un jour lancé cette fameuse réplique. Vous riez? Comptons les oiseaux avec lui pour voir:
"Un n'oiseau :
- Très bien !
- Deux n'oiseaux
- Mais non! deux z'oiseaux !
- Trois z'oiseaux
- très bien ! allez on continue :
- Quatre z'oiseaux
- Non, quatre t'oiseaux !
- Cinq t'oiseaux alors ?
- mais non enfin, cinq q'oiseaux."
Arrivé à sept, découragé devant tant d'illogisme, le garçon lança à l'instit un sonore et définitif " va revr gant al laboused bihan, me zo 'vont d'ar gêr."
( mon cul avec les petits oiseaux, moi je rentre à la maison !).
Cette histoire et cette expression font partie de notre patrimoine.
Entre un Breton et un fonctionnaire nouvellement nommé chez nous.
"Bonjour, vous avez lu la lettre que je vous ai emmenée?
- Non, répond le fonctionnaire, tout en pensant : Mais comment peut-il penser que je l'ai lue, s'il me l'apporte aujourd'hui?"
il se hasarde à demander diplomatiquement :
" Vous l'avez sur vous, cette lettre, alors?"
Étonnement de notre compatriote :
" Eh, bien, non, je ne l'ai pas envoyée avec moi puisque je vous l'ai emmenée par la poste".
Dialogue à la Raymond Devos.
" Mai'nant que l'argent est parti tout, nous voila prop'". L’expression est employée couramment en Bretagne, venant sans doute, de la traduction de Ni a zo prop, breman,'vat. Ailleurs on dit plutôt : nous voilà dans de beaux draps.
Tu mets de l'eau à celui-là, alors que tout le monde sait qu'il est parti avec le vin!
Réflexion d'une commère à une brave veuve arrosant les fleurs sur la tombe de son défunt mari.
Celui-là est bon pour aller aux enterrements. Traduction mot à motde hennezh' zo mat evit mont d'an interamantoù.
Il assiste volontiers aux enterrements, donc. Et y en a même des qui disent que " le jour où on le verra plus derrière un cercueil, c'est qu'il sera dedans !"
(p 37)
"Pour publier un avis de décès,les 6 premiers mots sont gratuis.
_Alors mettez: "Joseph Lagadec mort, 205 à vendre.
Si le ciel tombe sur la terre,ce sont les grands qui seront touchés les premiers !!
Se nourrir de pieds d'anguilles frits.
(vivre de l'air du temps)
p.46
Mieux vaut rester sans naître
Que rester sans instruction.
p.38
On ne construit pas un talus
d'un seul côté
p.45
Nous serons plus longtemps morts que pauvres.
(Sorte de Carpe Diem, version bretonne)
p.44
Faire un trou dans le vent.
(Parler de tout et de rien. Surtout de rien)
p.21
Construire des châteaux sur la lune.
p.17
Faites attention ! Le papier et les pierres,
On leur met n'importe quoi sur le dos.
p.19
Une vache noire donne (bien) du lait blanc !
p.17
Il n'y a qu'une chose importante :
Rester vivant tout au long de son existence !
p.15
(Il s'agit d'un vieux proverbe breton et non d'une citation de Pierre Dac)