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4.15/5 (sur 84 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Oxford , le 26/04/1946
Mort(e) à : Oxford , le 04/01/2005
Biographie :

Humphrey William Bouverie Carpenter était un biographe et un auteur de livres pour enfants.

Après des études à Oxford, il donne des cours sur la littérature et la langue anglaises au Keble College. C'est là qu'il rencontre à plusieurs reprises J. R. R. Tolkien.

Pendant un certain temps, Carpenter travaille pour une émission de radio de la BBC jusqu'à ce qu'il se mette à travailler à une biographie autorisée de Tolkien. Celle-ci paraît en 1977 sous le titre J.R.R. Tolkien – A Biography. Il publie par ailleurs une sélection de lettres de Tolkien.

Par la suite, Carpenter rédige d'autres biographies parmi lesquelles celle de W. H. Auden (1981), d'Ezra Pound (1988), de Benjamin Britten (1992), de Robert Runcie (1997), de Spike Milligan (2004) et des Inklings.

Pour cette dernière, une biographie groupée des membres des Inklings (J. R. R. Tolkien, C. S. Lewis et ses amis), Carpenter reçoit le prix Somerset-Maugham.

Carpenter publie également plusieurs livres pour enfants parmi lesquels la série des Mr. Majeica et en 1984 le Oxford Companion to Children’s Literature, mais également des pièces de théâtre, des pièces radiophoniques.

Il a été un talentueux musicien de jazz jouant dans son propre groupe, le Vile Bodies.

Carpenter, qui souffre de la maladie de Parkinson, meurt le 4 janvier 2005 dans sa maison à Oxford d'une attaque cardiaque.

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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
(1946, audiences préliminaires au procès pour haute trahison d'Ezra Pound, qui avait parlé à Radio-Rome en 1943 en faveur de Mussolini).
Il semblerait que le Département de la Justice sentit bien que l'affaire serait bien mieux conclue par une déclaration d'aliénation mentale concernant Ezra Pound. Matlack [le procureur] se rendit sûrement compte que l'accusation aurait beaucoup de mal à établir que ce qui avait été dit à la radio depuis Rome était réellement de la trahison, sans oublier les difficultés légales pour produire deux témoins de chaque "acte notoire". De son point de vue, un procès [d'Ezra Pound] conclu par un acquittement soulèverait l'indignation du public américain, ce qui serait politiquement dommageable pour le gouvernement. Dans ces circonstances, il valait mieux cacher l'affaire sous le tapis de la folie, et emprisonner Ezra Pound sans procès.

p. 747
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C'est un curieux paradoxe que Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux soient l'œuvre d'un obscur professeur spécialisé dans le dialecte moyen anglais des West Midlands, et qui vécut une vie de banlieusard ordinaire entre ses enfants et son jardin ?
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Il n’y avait pas deux Tolkien, un universitaire et un écrivain. Il n’y avait qu’un homme dont les deux aspects se recouvraient sans qu’on puisse les distinguer – non pas deux aspects, même, deux manières de s’exprimer d’un même esprit, d’une même imagination.
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(Ezra et la lecture).
Bien qu'il ait aimé donner l'impression d'être très érudit, il reconnut une fois, à la fin de sa vie : "J'ai trop peu lu, et je lis très lentement". En compensation, il en vint à considérer que le savoir consistait en des détails, en des pépites que l'on pouvait ramasser au hasard quand elles attiraient le regard. "Il n'est pas nécessaire, dit-il un jour à William C. Williams, de lire un livre en entier pour en parler intelligemment." Il ajouta : "Ne dis à personne que j'ai dit ça."

p. 42
"Je ne m'intéresse pas à 'l'enfant' en tant que tel, moderne ou autre, et je n'ai sûrement pas l'intention de faire la moitié du chemin jusqu'à lui, ni même un quart. C'est une erreur de vouloir se mettre à sa 'hauteur', c'est inutile (quand ils sont stupides) ou pernicieux (quand ils sont doués)."

Paroles de Tolkien lui-même, citées p. 196
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Il semble très curieux à première vue que Ezra, entre tous, ait pu être attiré par le Confucianisme, qui enseigne qu'un homme ne peut maîtriser les autres que s'il se maîtrise lui-même, et qu'il doit rechercher la modération en toutes choses, étudiant les motifs avant d'agir. Ezra lui-même ne paraît pas avoir compris lui-même pourquoi Confucius lui plaisait. Il dit un jour qu'il voyait dans son enseignement "une réaction contre le christianisme" ; mais ceci n'a aucun sens historiquement parlant, puisque le confucianisme précède le christianisme de cinq siècles et ne contient rien de contraire à son éthique. Il se peut qu'il ait seulement voulu scandaliser les gens en préférant Confucius au Christ.
De manière plus révélatrice, il remarqua en 1942 : "Vous lisez une phrase de Confucius et elle n'a l'air de rien. Vingt ans après vous y revenez pour méditer sur son sens." Il semble avoir senti que la neutralité même de la surface dans la plupart des écrits confucéens - qui, aux yeux d'un Occidental ne disent pas grand chose d'intéressant - acquièrent une certaine profondeur de sens si on y passe assez de temps ; ils seraient donc l'équivalent philosophique des idéogrammes chinois.
Le Confucianisme l'attira aussi parce qu'il évite toute mention de la personnalité, des caractères privés, de la psychologie, des traits subjectifs, des faiblesses, et favorise constamment le masque de la correction. Comme le dit la traduction par Ezra du Ta Hio, le disciple confucéen est "corrigé et amélioré" par sa contemplation de ses motivations, ses "manières" sont gouvernées par "la probité et la droiture", lui et sa famille sont "bien régis" par ce qu'il a appris. Il n'est nulle part question de démêler des confusions privées, mais plutôt de les dissimuler sous la surface.

p. 461
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Interview accordée à Rome à Donald Hall, 1960.
- Qu'allez-vous faire dans les prochains Cantos ? (...)
- Il est difficile d'écrire un Paradis quand toutes les impressions superficielles vous incitent à écrire une Apocalypse. Evidemment, il serait bien plus facile d'écrire un Enfer ou même un Purgatoire. J'essaie de rassembler le souvenir des envols supérieurs de l'esprit [to collect the record of the top flights of the mind]. J'aurais mieux fait de placer Aggasiz* au sommet plutôt que Confucius. (...)
- Seriez-vous donc en panne [d'inspiration, "stuck" ]?
- Admettons, je suis coincé. La question est de savoir si je suis mort, comme MM. A.B.C. le voudraient bien. Au cas où je serais en panne, il me reste au moins ceci à faire : clarifier des points obscurs, poser des idées plus claires ou bien des distinctions. Je dois trouver une formule verbale pour combattre la montée de la brutalité - le principe d'ordre contre la fission de l'atome.

* Aggasiz : géologue et botaniste américano-suisse du XIX°s.

p. 864
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Au moins, dans les Cantos sur l'histoire chinoise, le lecteur avait une vague idée de ce qui se passait. Par comparaison, les Cantos sur John Adams, qui suivent (n° 62 à 71) sont aux trois-quarts opaques.

John Adams fut le second président des Etats-Unis. Ezra l'a distingué pour le traitement le plus développé de tous les personnages odysséens de l'oeuvre - dix cantos lui sont consacrés, quatre à Sigismundo Malatesta, trois à la correspondance entre Jefferson et Adams, et un seul au journal de John Quincy Adams.
(...)
Il est frappant de voir que les plus grandes figures historiques des Cantos se signalent par leur obscurité relative ; il semble que ce fut une raison déterminante pour qu'Ezra les choisisse ; il préférait largement cultiver ses propres "découvertes" plutôt que de célébrer les actes d'un Côme de Médicis ou d'un George Washington, par exemple. John Adams incarnait selon lui, comme Sigismundo, "la constructivité intelligente" combinée avec une "vie privée" adéquatement intéressante. L'oubli relatif dans lequel il croyait qu'Adams végétait lui était une raison suffisante pour qu'il lui donne une importance lumineuse....

Cependant, les Oeuvres de John Adams étaient organisées selon leurs sources, [et non chronologiquement]. C'est difficile à croire, mais Ezra négligea simplement ce fait et plaça dans ses Cantos ses citations choisies dans l'ordre où elles apparaissent dans les Oeuvres. Par conséquent, il fit de la vie d'Adams un non-sens absolu.

La plupart du temps il feuilletait au hasard dans les Oeuvres, prenant à chaque page telle ou telle citation ou anecdote qui lui plaisait, plutôt que de rechercher quelque chose de particulier. Cela implique qu'aucun lecteur ne peut comprendre le moins du monde John Adams et ses activités sans avoir les Oeuvres à portée de main (ou au moins, sans une exégèse fondée sur elles), et même dans ce cas, cela ne facilite pas l'interprétation, puisque Ezra est tout à fait capable de prendre une ligne ou une phrase d'un passage des Oeuvres et de les coudre à autre chose venu d'ailleurs. De plus, il y a de nombreuses inexactitudes de transcription.

Les Cantos d'histoire chinoise sont ordinairement boursouflés, mais il est possible de se figurer ce qui se passe dans chaque incident relaté. Dans les Cantos sur John Adams nous rencontrons un esprit en plein chaos. Ezra se propose de nous donner en Adams un exemple de sagesse pragmatique, une incarnation de l'éthique confucéenne. Mais en réalité, il donne une image effroyablement réaliste de son propre esprit - un esprit à peine capable d'associer les choses entre elles, de distinguer entre le signifiant et l'insignifiant, ou d'extérioriser quoi que ce soit de son ordre intérieur ; pour de bon, "un tas de miroirs brisés".

p. 572-573
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(1936-37). Il serait faux d'associer ses opinions de plus en plus antisémites à son enthousiasme pour Mussolini. Il y avait très peu d'antisémitisme populaire en Italie fasciste, et à cette époque le gouvernement n'avait pris aucune mesure anti-juive. En Angleterre, cependant, C.H. Douglas* devenait de plus en plus ouvertement antisémite. Dans son "Social Credit" (1935), il parlait des "Protocoles des Sages de Sion", compte-rendu d'un complot juif imaginaire pour la domination du monde, et écrivait que son authenticité était "une question peu importante ..."

*C.H. Douglas, théoricien économiste qu'Ezra Pound admirait.

p. 545
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"Moi et Muss/".
... Le chef des Futuristes Marinetti joua un certain rôle pour vaincre ses hésitations à soutenir Mussolini. Au printemps 1932 Ezra était à Rome, où il eut "un contact amical avec Marinetti" et rentra chargé de littérature futuriste et fasciste. Les écrits futuristes étaient de la vieille histoire pour lui (ils remontaient à 1924) mais les brochures fascistes suscitèrent en lui un certain intérêt pour les entreprises du régime. Il était en quête d'un nouveau Sigismundo Malatesta* parmi les dirigeants contemporains, et il commença à penser qu'il en avait trouvé un en Mussolini.
Ce qui comptait le plus pour lui, c'était ce que cet homme semblait être, plus que ce qu'il faisait. Ezra écrivait de Sigismundo qu'il "passait aux actes /parce que personne ne savait leurs suites /... sans attendre". C'était son principe personnel, l'action avant la réflexion. Que les fascistes aient agi en Italie, réformant le système de transports, asséchant les marécages et menant à bien d'autres travaux publics spectaculaires, lui paraissait un signe sûr qu'un dirigeant du style de Malatesta était actuellement au pouvoir. Et si c'était le cas, alors un tel dirigeant trouverait bien sûr dans son ordre nouveau une place pour les grands écrivains et artistes. (...) Malgré de bonnes relations superficielles du régime avec les artistes contemporains, les fascistes qualifiaient de "dégénéré" tout ce qui semblait d'avant-garde.

*Sigismundo Malatesta, prince de Rimini au XV°s, est un des héros des premiers Cantos de Pound. Il semble qu'il ait vu en Mussolini son propre Malatesta.

p. 498
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