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3.44/5 (sur 36 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1900
Mort(e) : 1982
Biographie :

Ludovic Massé (Ludovic Clément Denis Massé) (1900 à Évol, Pyrénées-Orientales - 1982 à Perpignan) était un romancier catalan d'expression française.

Né en 1900 à Evol, près d’Olette, grandit à Saint-Jean Pla de Corts, passe par le collège de Céret avant d’intégrer l’école normale à Perpignan de laquelle il ressort instituteur. Bon élève, brillant étudiant, il se distingue déjà par un sens de l’observation aigu, un penchant pour la provocation et un goût prononcé pour la littérature. De son esprit anticonformiste naîtra en 1930 un de ses premiers textes : « Fièvre au village ». Remarqué par Henri Poulaille, l’apôtre de la « littérature prolétarienne », Massé publie son premier roman « Le mas des Oubells » chez Grasset en 1933. Un roman donné comme « possible » pour le Goncourt que Malraux remportera finalement avec sa célèbre « Condition humaine ». Massé écrit, collabore à de nombreux journaux et revues sous 32 pseudos différents ! Dans ses textes, toujours, son intérêt pour les petites gens, les sauvages, les réfugiés espagnols et les contrebandiers. En 1934 , Massé animera même la résistance antifasciste à Céret. Suspecté de « communisme », bien qu’il ait toujours, par individualisme, refusé d’adhérer à un credo politique autre que personnel, il renonce à l’enseignement et s’installe à Perpignan.
Massé écrit, en même temps qu’il devient courtier en tableaux pour les grandes familles de la bourgeoisie catalane. En 1944 paraissent « Le livret de famille » et « Le vin pur » puis « La fleur de la jeunesse » en 1948 , « La terre du Liège » en 1953, « Les trabucayres » en 1955, « Le Refus » en 1962, « Le sang du Vallespir » en 1980. Sans cesse, Massé se démarque des mouvements de masse. Homme de la marge, par conviction, il se réfugie dans l’attitude « simple » de conteur d’histoires. Mort le 24 août 1982 à Perpignan, Ludovic Massé laisse une œuvre qui par-delà le terroir et la mémoire incarne un ordre antitotalitaire et c’est en ce sens qu’au-delà du régionalisme, elle atteint l’universel.
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Source : Wikipédia et http://www.capcatalogne.com/
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Bibliographie de Ludovic Massé   (21)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Itinéraire catalan
André VOISIN a choisi pour suivre cet itinéraire catalan, Ludovic MASSE, un ancien instituteur. Celui-ci définit ce qu'est un catalan. Il évoque les souvenirs de son grand-père, de son père, lui aussi instituteur, raconte son enfance et sa vie d'instituteur. Il aimait les cancres, les "idiots" du village, appelait les premiers de la classe "les chefs de gare". Il parle de son village, du...

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les subalternes ! il faudrait faire de ce mot un épouvantail à tous les enfants ! ces gens qui subissent la discipline avec volupté , l'imposent au monde , par le goût de s'y plier , par fierté d'y plier les autres . Il leur faut également des chefs et des subordonnés .
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Le chaînon manquant
A vrai dire sur Massé et sur bien d'autres qui ont écrit sur Tolstoï et pas seulement, sur Bounine, sur Tchékov, sur Gorki, sur Tourgueniev, sur Dostoïeski ... ou de manière contemporaine ou dans une dynamique de découverte post mortem, il est difficile jusqu'à la guerre de se faire une opinion juste. En France comme en Russie. Il convient d'accueillir leurs propos avec des pincettes, car il y avait souvent des arrières pensées politiques. En France, bien souvent la critique était faible, voir mauvaise pour la simple raison qu'elle était nombriliste. Cette situation très confuse de l'époque me fait penser à celle de Gide qui pour avoir été courageux s'est trouvé entre le marteau et l'enclume, lui qui avait eu le malheur d'être allé voir de visu ce qui se passait de l'autre côté du rideau de fer. Je ne parlerai pas de Romain Rolland aveuglé par ses lubies. Les plus flatteurs ne sont pas forcément les meilleurs et les détracteurs qui postillonnent plus qu'ils n'analysent, c'est évidemment insupportable quand on aime cette littérature russe du 19 e siècle.

Je pense que seule une bonne connaissance d'abord de la production de ces hauts gens de lettres quand ce n'est pas génies peut faire élever la connaissance : Je suis persuadé qu'il y a des biographies ou des critiques ou essais qui ont été faits et au fur et à mesure de l'évolution des connaissances, d' autres livres pourraient être écrits de la part de ces mêmes gens 25 ans après, sauf évidemment s'ils sont restés dans leurs ornières avec leurs oeillères . Et d'ailleurs plus on en apprend, plus on est invité à la circonspection et la réflexion.

Il s'agit d'apprécier les choses à leur juste valeur, et pour cela il faut beaucoup de discernement. Quand je vois par exemple des essais fleurir sur la fuite de Tolstoï à partir uniquement de ses journaux, voir des correspondances ciblées, je me dis il y a un problème. On savait ce que Tolstoï et Sophie consignaient dans leurs journaux respectifs. Il faut toujours mettre en perspective. Comme pour Chalamov, il faut vraiment s'accrocher pour tenter une traduction de cet auteur. Malheureusement tous ces illustres écrivains ne sont plus là pour nous apporter le complément quand on ne comprend pas ou le chaînon manquant , paix à leur âme, alors, et ben comme dirait notre ami médiéviste Boucheron , il faut étudier, mener des enquêtes sérieuses, approfondies avec de la méthode ..
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Ludovic Massé
C'est drôle quand ce sont les réfractaires à la guerre qui vous la racontent :
" J'ai assez fait l'empereur, il est temps que je fasse le général" dit-il quand la situation s'aggrave.
Il est le cerveau, le moteur,. l'âme de la plus grande armée du monde. Autour de lui, Murat, Ney, Davout, Berthier, des princes, des maréchaux, des hommes quelquefois grotesques dans l'inaction mais sublimes dans la bataille, un monde de roturiers et de palefreniers élevé aux plus hauts grades, et qui. s'il garde quelquefois de la vulgarité dans le propos, retrouve à l'heure du combat toute la noblesse du courage. De l'autre côté, un Koutouzov balafré, borgne, podagre, qu'on croirait perclus de toutes les infirmités de la chair et de l'imagination ; les archiducs, des princes hautains dont les théories, les initiatives et les intrigues viennent se briser contre l'entêtement, la confiance apparemment candide du chef suprême ; et puis l'armée, un peuple grouillant d'officiers et de soldats, la race patiente, rusée, héroïque, indomptable, qui attend dans les neiges, la boue et le sang que le destin lui fasse signe.
C'est d'abord, après le passage du Niémen, les terribles combats de Viazma, de Smolensk, de Borodino, des luttes si meurtrières que le vainqueur en sort encore plus titubant que le vaincu, d'effroyables hécatombes aux lieux mêmes où les armées d'Hitler viendront trébucher cent trente années plus tard, à Mojaisk, à Novokolansk, à kalouga, noms poisseux de souvenirs et de sang, noms aussi auréolés de gloire que Jemmapes et que Valmy. Puis c'est l'entrée à Moscou, l'attente des négociateurs, le guet-apens, l'incendie de Rostoptchine, la faim, l'assassinat, les fusillades, le désordre et la mort. C'est enfin la retraite, la déroute, l'anéantissement de l'armée qui a conquis le monde. C'est alors que surgit des ténèbres et des contraintes où koutouzov le tenait cloîtré, ce peuple de cosaques et de moujiks, astucieux, vaillant, vindicatif. Pas de tactique générale, pas d'ordres précis. L'initiative privée, la ruse, la fougue, l'esprit d'aventure, le goût de la chasse, dix siècles d'hérédité indomptable, dressent ces bandes farouches autour de colonels de vingt ans. C'est la poursuite, l'embuscade, le massacre au milieu des bois et des plaines glacées, au bord des rivières en crue. Les francs-tiueurs de kalouga font écho aux guérilleros de Saragosse, annoncent les corps francs de Pologne et de Tchécoslovaquie, les partisans d'Ukraine et de Russie blanche, les maquisards de Glières et du Vercors. C'est à ces hommes qu'à Vilna, à la fin de la campagne, cependant que Napoléon, rentré précipitamment à Paris, essaie de ranimer le brasier de sa puissance, c'est à ces hommes que le tsar viendra dire ces parles qu'on croirait actuelles : " Vous n'avez pas sauvé la Russie seule, vous avez sauvé l'Europe !"

Bon je ne vais pas m'appesantir sur la chose : manifestement cette partie "guerrière" du texte de Ludovic Macé est faible. Quand on y trouve en plus ce genre de propos de Romain Rolland rapportés par l'auteur : "L'intelligence s'est souvent trompée. Il avait le génie du regard et du coeur !". Il le voit, dit Macé, comme Rousseau, "assis sur les ruines d'un vieux monde qu'il a contribué à miner, au seuil d'un monde nouveau dont il a , sans le vouloir préparé la venue.." S'il y a bien quelqu'un à qui on ne puisse reprocher cela, c'est bien Tolstoï : il n'a cessé de prévenir, de proposer des réformes, des milliers de pages de ses traités didactiques en attestent. Ses propos se sont radicalisés ensuite quand il voyait que le pouvoir restait sourd à ses requêtes. il ne rêvait même pas en voulant pour son prochain non pas un bonheur dans l'eau de delà, mais tout de suite et sur terre. Non Tolstoï était bien au dessus de ces contingences, c'est même lui faire injure que de tenir pareils propos qui sont indignes

Quand à Rolland, s'il y a bien quelqu'un qui s'est souvent trompé en restant en marge du peuple et en disant n'importe quoi sur lui par une empathie vraiment plus que discutable, le peuple ou les peuples puisque Monsieur avait des prétentions mondiales, je crois que l'histoire a jugé déjà puisqu'elle l'a déjà oublié, chute accélérée d'ailleurs par sa connivence avec la politique "le nez dans le guidon" et Staline. Ce qui explique une prétendue amitié de trente ans avec Stéfan Zweig à laquelle on peut défalquer une bonne dizaine d'années. (Dès les années 30, leur amitié ne tenait qu'à un fil si ce ne fût le déférence de l'écrivain autrichien envers Rolland due à l'âge et à une forme d'antériorité paternelle. Et quoiqu'il en soit les amitiés de 30 ans on sait ce que ça vaut !)
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Ludovic Massé
Il est des hommes, plus nombreux qu'on ne croit, des hommes qu'on nomme des réfractaires quand on veut les flatter, des utopistes quand on veut les dédaigner, des anarchistes quand on veut les perdre, qui ne consentent jamais à entrer dans les jeux de la propagande ni les prémisses des curées. Je suis modestement de ceux-là...
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Ludovic Massé
Dufy est prompt à tout saisir, à tout sentir, à tout traduire avec le maximum de vérité, d'élégance et de don. Mais ces carnets, celui des champs de courses comme celui des opéras, montrent aussi à quel point un grand artiste sait se garder des défaillances de sa mémoire, des artifices de sa fantaisie, et pour tout dire du miracle de ses dons. Dufy note sur le vif . Il fait de la probité une vertu cardinale.
Figaro, 23 décembre 1941
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Tout au long de ces années d'exil, j'appris peu dans les livres, seulement de quoi ne pas être vaincu aux examens, mais la petite jungle où je pataugeais, parmi une faune sans griffe ni crinière, ensauvagea plus encore mon caractère et mes sentiments, m'immunisa pour toujours contre les tentations et les ambitions dérisoires. Profit unique, vraie richesse engrangée d'une âme goulue, sagesse surgie de l'instinct, privilège providentiel qui m'a permis de vivre avec plus de joie que de résignation. Comme on l'imagine, j'emportais toute ma vie passée avec moi, contre moi, jour et nuit, sans jamais la lâcher, la compromettre d'une distraction ou d'une lâcheté. Quoiqu'il advint, j'étais sûr de trouver la paix dans mes refuges. Aux heures les plus absorbantes, les plus périlleuses de ma vie d'étudiant, je m'évadais irrésistiblement des maquis du savoir pour me retremper dans ceux de la nature. Cependant qu'on me rivait des chaînes, je galopais dans les montagnes ; mon âme débordait d'arbres et de fleurs.
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Tolstoï me fait penser à ces pélerins qui, toute leur vie, le bâton à la main, arpentent la terre, affreusement solidaires, étrangers à tout et à tous. Le monde n'est pas fait pour eux, Dieu non plus. Ils le prient par habitude, mais en secret, il le haïssent...
Maxime Gorki (Souvenirs)
Remontée par Ludovic Massé
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Ludovic Massé
En étudiant les oeuvres de Tolstoï, la classe ouvrière connaîtra mieux ses ennemis, tandis qu'en voyant clair dans la "doctrine tolstoïenne, le peuple russe tout entier devra comprendre en quoi consiste sa propre faiblesse qui l"empêche d'accomplir jusqu'au bout l'oeuvre de son affranchissement.
Lénine (Rabotchaïa Gazet 1910)
Remontée par Ludovic Massé

Peuple, peuple, il ne s'est pas privé de parler au nom du peuple ce démagogue
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Elle avait, comme mon père, un nez plein, bourbonien, magnifique. Ce nez bougeait doucement lorsqu'elle parlait, aidait la bouche et les yeux de son éloquence. Il se pinçait et pâlissait à la moindre émotion, frémissait dans la colère, s'incurvait dans les grands rires.Mais jamais l'enthousiasme ou le ridicule ne l'entraînaient trop loin. C'était un nez plein d'esprit et qui ne gesticulait point. Sous ses ailes repliées, il vivait vraiment comme un oiseau attentif, et je ne suis pas sûr, maintenant, que ce ne fût pas le cœur de ma tante qui conduisît là quelques uns de ses plus secrets battements.
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Le Chouline baignait dans le sang. Il en avait sur les poignets comme un boucher, sur le front comme un criminel. Il marchait dans le sang. Il se penchait sur le sang. Il avait du sang à ses semelles ; et dans ses yeux, du sang reflété, plus sombre encore. Il riait dans le sang. Il en était auréolé.
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