Entretien avec Illana Cantin à l'occasion de la rencontre entre l'autrice et les lectrices de Babelio.com le 18 septembre 2020. Découvrez les mots choisis par l'autrice pour évoquer son roman 'Rose Rage', paru aux éditions Hachette Romans.
Merci à Lauren Malka pour l'animation de la rencontre dans les locaux de Babelio.
Retrouvez toutes les critiques de 'Rose Rage' sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Cantin-Rose-rage/1229723
Abonnez-vous à la chaîne Babelio : http://bit.ly/2S2aZcm
Toutes les vidéos sur http://bit.ly/2CVP0zs
Suivez-nous pour trouver les meilleurs livres à lire :
Babelio, le site : https://www.babelio.com/
Babelio sur Twitter : https://twitter.com/babelio
Babelio sur Facebook : https://www.facebook.com/babelio/
Babelio sur Instagram : https://www.instagram.com/babelio_/
+ Lire la suite
- je crois bien qu'on vit avec un certain modèle de société. Pour ma mère, c'était celui de la femme au foyer : c'était ce qu'elle voulait pour ses enfants. Dans ma génération, il fallait que les femmes travaillent, soient dynamiques, tout en conciliant leur carrière et leur vie de famille. Peut-être que je veux te transmettre le modèle en lequel je crois parce qu'on m'a appris à y croire... J'oublie que votre génération est en train de se forger un nouvel idéal. Peut-être sera-t-il encore plus libérateur pour la femme.
Si personne n'en parlait, était-ce vraiment arrivé ? À l'heure des réseaux sociaux et de la communication en instantané, on pouvait croire que si un événement n'était pas public, il n'avait jamais vraiment existé.
C’est ce qu’on entend, tu sais bien : un garçon change quand il rencontre la bonne fille. Comme si on était nées pour, nous les filles. (page 181)
Tu crois que c'est quoi le sexisme ? Tu crois que ce sont des mecs qui se lèvent tous les jours en se disant qu'ils vont traiter les femmes comme des moins que rien ? Mais non ! C'est un système, c'est un truc invisible, mais c'est présent dans les gens, c'est dans leur corps, dans leurs esprits. Le sexisme, c'est ce que tu viens de dire : quoi que les femmes veuillent faire, les hommes le feront sûrement mieux.
Depuis le début de la journée, mon humeur n’avait cessé de fluctuer entre espoir et désillusion, enthousiasme et fatalisme. (page 49)
La colère ne décrédibilise pas un mouvement, elle le rend légitime. S’il y a une colère, c’est bien qu’il y a un problème. (page 75)
Les policiers étaient neuf - plus nombreux que nous. L'un d'entre eux a pris position derrière moi. Ma peur est montée d'un cran. C'était tout de même incroyable d'avoir peur de personnes qui sont censées nous protéger. Seulement, on avait tellement vu de scènes et entendu d'histoires qu'on ne savait plus comment leur faire confiance, même si, à cet instant, j'aurais aimé être sereine et sûre, que tout se terminerait bien.
Comment pouvait-on trouver normal qu’une gamine de dix-sept ans s’inquiète de savoir si quelqu’un pouvait intervenir dans l’hypothèse d’une agression ? Comment pouvait-on se satisfaire de la place des femmes dans la société quand la majorité d’entre elles rentraient la nuit avec une boule au ventre ? (page 93)
C’est ça aussi, le but du féminisme, c’est comprendre que toutes les femmes ont des expériences de vie différentes et qu’en tant que fille ou femme, on ne peut pas tout résoudre seule. (pages 128-129)
Sous les couches de papier journal, on a trouvé de la nourriture, du papier-toilette, du dentifrice et des brosses à dents, des magazines de mots fléchés et une petite bouilloire avec quelques sachets de thé. Mes yeux se sont écarquillés quand j'ai vu ce qu'il y avait au fond.
- Des serviettes et des tampons ! me suis-je écriée.
une joie étrange mais justifiée. C'était un besoin de base comme un autre, mais on avait juste trop tendance à l'oublier, simplement parce que ça ne l'était que pour une moitié de la population.