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Critiques de Inès Léraud (194)
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Algues vertes : L'histoire interdite

Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont plein de cochons, vivent les bretons!!!



Sauf que....ils ont bien d'autres problèmes...plus liés aux cochons qu'aux chapeaux ronds...

On a tous entendu parler des algues vertes, mais sait-on vraiment de quoi il retourne?

Dans ce documentaire graphique, Inès Leraud nous explique, nous démontre.

J'ai été révoltée par ce que j'ai découvert grâce à cette BD.

C'est écoeurant, ignoble, toute cette hypocrisie, ces mensonges éhontés, cette omerta de nos services publics, de nos élus !

Je suis en colère, on est quand même, nous les humains, spécialistes du gâchis de notre belle planète !

Fort heureusement il y a encore quelques résistants, de ces irréductibles gaulois qui alertent, disent non au profit et privilégie la vie.

Bravo à Inès pour cette enquête remarquable, pour son courage et sa détermination.

Bien sûr il serait dommage que les côtes bretonnes soient désertées par les touristes, il faudrait plutôt qu'elles le soient par ces algues dégueulasses et mortifères!

Il faut absolument lire cette BD, et la partager !
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Algues vertes : L'histoire interdite

C'est LE livre qu'il faut lire pour comprendre dans le détail, grâce à une enquête remarquable de précision, la question des algues vertes, le déni de toutes les institutions gouvernementales au sujet de la dangerosité de ces algues (elles tuent), la puissance du lobby agricole breton, la nocivité du modèle productiviste et, enfin, la collusion entre ce lobby et tous les gouvernements successifs de ce pays.

Un excellent travail pédagogique sur les raisons de la destruction de nos campagnes, pourtant patrimoine commun des citoyens.
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Algues vertes : L'histoire interdite

Il est sûr que la Bretagne est au coeur de ce scandale, mais les régions avoisinantes sont aussi touchées. Ici dans notre malchance, nous avons encore la chance d'en voir les effets directs sur nos jolis bords de mer qui ne sont pas très flatteurs ! Les algues vertes n'échappent pas ici aux croquis du dessinateur, comme eussent pu le faire les boues rouges .. Comment ne pas louer cette condamnation - ou cette tentative de bousculer cette fatalité - d'un phénomène uniquement dû à la faute des hommes qui perdure depuis des décennies qui discrédite toute la classe politique et le FNSEA complices de cet état de fait dont les auteurs ne sont autres que les exploitants agro-industriels. On dirait que la Bretagne s'est avachie depuis au moins une génération, on ne la reconnaît plus !

Pendant ce temps, des pollutions moins visibles sévissent dans d'autres pays de culture occidentale comme l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande ; les algues vertes ne doivent pas nous faire oublier des phénomènes d'une autre ampleur qui nous guettent tous.
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Algues vertes : L'histoire interdite

Les avis ne manquent pas pour ensenser cette BD. Et il en faudrait plus encore. Que tout le monde la lise et qu'enfin justice soit faite.

C'est une honte, tous ces politiciens, ces requins de la finance qui n'hésitent pas à mentir, à retourner les arguments qu'on leur reproche contre les victimes, contre ceux qui avec courage dénoncent les actes criminels. Toutes ces victimes et il n'y aurait pas de coupables.

Je suis écœurée.
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Algues vertes : L'histoire interdite

Algues vertes, l'histoire interdite ne fait pas dans la demi-mesure : Inès Léraud lâche tout. Et surtout des noms.

Enfin, quelle satisfaction de voir les magouilleurs démasqués dans leurs lâchetés et leurs activités détestables.

Les ministres, les élus locaux, la FNSEA, les lobbyistes, les services de santé… tous sont rendus à leurs piètres agissements.

Inès Léraud a pris ses précautions : les preuves écrites sont en référence à la fin de l’album.

Dans tout ce marécage nauséabond, les quelques lanceurs d’alerte ou opposants font figure de héros.

Je referme cet album avec un malaise, celui d’être manipulé par des hommes et des autorités sans scrupule, cupides et compromises.

Et dans le peloton de tête de ce marigot, Jean-Yves Le Drian obtient la palme.

Il paraîtrait même que c’était un ministre socialiste.

Quel écœurement !
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Algues vertes : L'histoire interdite

Enquête très fournie et documentée sur le scandale des algues vertes en Bretagne. De nombreux morts, d'êtres humains ou d'animaux sont dus à la pollution engendrée par l'agriculture intensive, mais malgré cela tous les services de l'Etat occulte les études afin de favoriser la richesse de quelques uns. Une lecture indispensable !
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Algues vertes : L'histoire interdite

Comment ressortir d’une lecture très remontée contre la violence des puissants, riches ou politiques ?

Eh bien par exemple en lisant cette bande dessinée documentaire sur « l’affaire des algues vertes » et de la pollution liée à l’agriculture intensive en Bretagne !

Je le sais, je ne devrais pas lire ce genre de document, tellement bien fichu qu’on en ressort complètement écœuré, révolté…

Alors bien sûr, chapeau bas à la journaliste Inès Léraud, et à tous les lanceurs d’alerte sur cette affaire.

C’est comme dans un polar : coups bas et intrigues, magouilles, clans, rebondissements… mais hélas, c’est un scandale sanitaire et il y a eu des morts !

Chapeau bas aussi au dessinateur qui a su adapter le récit à la BD, et rendre très accessible cette enquête compliquée.

Un livre d’utilité publique, à compléter avec le film du même nom, actuel au cinéma.

Merci à l’éditeur et à NetGalley pour cette découverte.
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Algues vertes : L'histoire interdite

Un documentaire qui met les boules mais nécessaire. Et qui peut-être mériterait même une petite mise à jour de temps en temps, histoire de savoir où on en est.

J'ai été très surprise par certaines informations et clairement on ne s'informe pas assez sur comment fonctionne notre économie.

Certaines planches sont pas hyper lisibles c'est dommage (mais bon oui, il y a beaucoup d'informations)

L'une des morales que je retiens merci les lanceurs d'alertes (heureusement qu'il existe des personnes comme vous) et "eat the rich"
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Algues vertes : L'histoire interdite

Algues vertes 🌱

L'histoire interdite



La BD journalistique achetée lors de mon dernier séjour en Bretagne est à la fois un choc et un coup de coeur. Une BD très instructive qui révèle l'enquête de la journaliste Inès Léraud illustrée par le dessinateur Pierre Van Hove.



Primée à cinq reprises, elle lève le voile sur le sujet épineux des algues vertes en Bretagne. Une lecture passionnante très documentée et riche, que le dessin accompagne avec justesse. Je referme ce livre avec admiration pour le travail méticuleux de recherche mené par Inès Léraud pendant trois ans, et révoltée de découvrir l'envers de ce sujet tabou.



Comme le dit l'autrice dans sa postface en annexe, "En creusant les cas de morts suspectes, je me suis laissée happer par ce sujet, et j'ai compris que documenter l'histoire des algues vertes, c'était raconter celle de l'agriculture en Bretagne."



En effet, les mutations profondes de l'agriculture bretonne depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale ont eu des impacts forts et meurtriers sur la nature, générant un risque de santé publique qui a mis plus de 50 ans à être reconnu. Un sujet clé que je vous invite à lire en tant que français et consommateurs, sous un format accessible grâce à la BD.



"Il se nouait donc ce jour-là, sur la plage de saint-Michel-en-Grève, autant de secrets que d'aveux."
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Algues vertes : L'histoire interdite

Que cette lecture m'a révoltée !

Mais que cette lecture m'a passionnée !



Les algues vertes, on connaît bien ça en Bretagne (et surtout dans les Côtes d'Armor), mais on préférerait que ce ne soit pas le cas... ou plutôt pas dans ces proportions.

On aurait aimé aussi que les choses soient prises en compte à la hauteur de leur importance, dès le début, mais tel ne fut pas le cas.

Même des morts, ça ne suffit pas à alerter. C'est dire !

Non non... On préfère cacher tout ça... Ne pas en parler, et ramasser ces amas malodorants (et tueurs accessoirement). Merci de ne pas polluer le tourisme ! L'environnement on s'en fout, mais le tourisme ça rapporte du pognon, donc chuuuuut !

Au cas où on n'en aurait pas encore conscience, cette incroyable bande dessinée qui retrace l'histoire bretonne des algues vertes, nous montre encore une fois qu'on a été trop loin. L'agriculture intensive n'est pas un modèle à conserver. Va falloir que les grands (ou petits) de ce monde finissent par se le mettre dans la caboche, et agir en conséquence !



C'est un véritable documentaire (articles et courriers à l'appui) sur cette plaie mortelle, qui n'est pas apparue comme par magie.

On y découvre (pour ma part en tout cas) les différents événements qui ont été minimisés, voire étouffés, et avec une responsabilité détournée.

Mais j'ai également beaucoup appris sur l'histoire de l'agriculture, et comment les élevages intensifs (porcins surtout) se sont développés. J'ai cru rêver ! Ou plutôt cauchemarder.



En bref, cette bande dessinée est un vrai pavé dans la mare stagnante du capitalisme. Si ça pouvait faire bouger un peu tout ça...
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Algues vertes : L'histoire interdite





Des algues recouvrant les plages bretonnes se révèlent dangereuses lors de leur décomposition dégageant ainsi un gaz extrêmement toxique: le sulfure d'hydrogène. En quelques jours ces algues durcissent à la surface mais pièges quiconque s'aventure en le piégeant comme du sable mouvant. Un cheval piégé dans ces algues n'a pas survécu et son cavalier après avoir été pris de convulsions a perdu connaissance. Les alertes n'y change rien et les morts se succèdent.

Cet ouvrage explique ce que sont ces algues vertes et leur pouvoir destructeurs, comment elles ont pu se produire en masse, qui sont les responsables et pouvons nous changer la donne. Le combat pour une reconnaissance n'est pas facile car ce qui est en cause ce sont les engrais utilisés et le remembrement des terres suite au plan Marshall, le développement des exploitations porcines, tout ceci s'accumulant pour produire davantage de nitrates s'écoulant dans les rivières puis la mer.



Beaucoup ont tenté de remédier à ce problème environnemental de taille qui a également engendré un désastre sanitaire, mais dans un système où les forces industrielles ont tout pouvoir il est difficile de faire entendre sa voix. Cet album est l'enquête sur un scandale sans fin, des noms sont cités, des lieux investigués, des entreprises dénoncées mais comment s'imaginer que les pouvoirs publiques pendant de nombreuses années ont fermé les eux avec la complicité de la justice.



Je suis restée moi-même sans voix devant tant d'éléments à charge, l'album est construit en chapitre avec un premier lieu la description du danger que représente ces algues puis vint les chapitres expliquant le combat pour faire reconnaître cette dangerosité, leur processus de prolifération et les causes. Je suis consternée par tant de lâcheté et négation des pouvoirs en place. L'album est bien documenté, les dessins bleu et vert donne cette impression de nager dans ces algues, beaucoup de dialogues et de descriptions. Ce n'est pas un BD c'est un documentaire imagé dont le sujet est parfaitement traité avec une visions des deux côtés.


Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Algues vertes : L'histoire interdite

C'est une bd d'utilité publique. Ce que devrait faire les autorités: de l'information sur la santé publique. Alerter sur la dangerosité des algues vertes. J'ai appris des choses sur l'histoire de l'agriculture.

J'en sors mieux informée mais aussi avec des interrogations sur les institutions publiques et une attention encore beaucoup plus accrue dans ma consommation. J'étais déjà avant militante de consommation qui valorise le bio équitable l'économie sociale et solidaire et j'en suis encore plus convaincue. Tout comme pour le covid, lorsqu'on ne respecte pas l'environnement ça provoque des crises sanitaires. Cette bd pourrait faire le point de départ d'un colloque pour rédiger un programme politique: tirer les enseignements des couacs graves . Comment faire autrement l'agriculture ? Comment permettre à des alertes d'être entendu ? Hélas on attend des morts pour commencer à traiter les problèmes. Et ces plaies que sont ces lobbies . Sacrifier la santé publique pour de l'argent pour les affaires.
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Algues vertes : L'histoire interdite

Cette bd permet de dénoncer le scandale des algues vertes. En effet, les autorités sanitaires couvertes par le politique ne reconnaissent pas vraiment le lien de causalité entre les algues vertes et les problèmes de santé dont ont été victime plusieurs humains et animaux. Certains d’entre eux n’ont d’ailleurs pas pu se rétablir. C’est très grave mais cela reste encore contenu à une minorité de cas étalés sur le temps.



Le problème en l’occurrence est de protéger le tourisme en Bretagne pour en faire une région belle et accueillante. On ne va pas parler de ces algues qui tuent car cela entraîne inutilement la peur et la panique. C’est comme pour le coronavirus, il ne tuait soi-disant que des personnes âgées et faibles. Le médecin de 34 ans en très bonne santé qui avait été un lanceur d’alerte n’en a malheureusement pas réchappé. Les autorités l’ont d’ailleurs accusé de propager de fausses rumeurs au tout début de l’épidémie.



Finalement, on s’aperçoit que c’est exactement le même processus. Les autorités font dans le déni et la mauvaise foi. Certes, il y a des implications économiques mais c’est surtout pour protéger la filière paysanne accusée d’utiliser des engrais à la base d’une pollution créant ces algues grâce à des fertilisants. Les diverses réactions de la Fédération nationale des syndicats des exploitants agricoles m’a littéralement choqué dans leurs attitudes peu constructives et très agressives. Ils ont quand même réussi à jeter le doute sur une situation pourtant objective.



La démonstration qu’ont apportée les auteurs est très convaincante et sans appel. Ils ont même pris le soin de répertorier les preuves dans un dossier final assez bien documenté. Pour moi, c’est du très bon travail journalistique. Grâce à cette bd, je suis désormais sensibilisé sur ce problème de santé publique qui reste encore assez méconnu du grand public.

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Algues vertes : L'histoire interdite

"Depuis la fin des années 1980, au moins quarante animaux et trois hommes se sont aventurés sur une plage bretonne, ont foulé l'estran et y ont trouvé la mort."

4ème de couverture



C’est comme ceci que la quatrième de couverture commence ! Les dessins de tête de mort donnent le ton. Pour ma part, j’avais entendu parlé de ces algues qui tuent des êtres vivants par leurs émanations de gaz, sans plus. Maintenant, c’est chose faite, grâce à une journaliste et un illustrateur, excellents, qui m’y ont initiée.



"Les algues maudites sont le symptôme d'un mal profond qui prend ses racines dans les lois de modernisation agricole des années soixante, leur fumet méphitique s'immisce dans une nébuleuse d'intérêts et de lâchetés mêlant gros bonnets de l'agro-industrie, scientifiques à la déontologie suspecte, politiques craignant pour l'emploi ou leur réputation touristique."



Cette bande dessinée se découpe en deux parties :la première est un récit qui retrace l’ensemble des faits. La seconde, plus petite, est un regroupement d’annexes (citées dans la première partie) indiquant des échanges de mails, des articles de journaux, des lettres et rapports au sujet des algues vertes.



Des morts suspectes, des corps enterrés sans autopsie, des preuves fabriquées, des courriers oubliés, des informations gardées confidentielles, contribuent au scandale des algues vertes. Les “choses” sont cachées, mais c’est pour préserver le tourisme. CORRUPTION ? !



Le lecteur est informé d’abord de faits récents, pour ensuite remonté dans le passé. Les changement d’agriculture en Bretagne ont impacté la qualité des sols contaminé la mer. C’est un véritable documentaire. La journaliste a des sources différentes pour étayer ses affirmations. Le manque de réaction des autorités est scandaleux.Les élus, les juges, les gérants de sociétés ont “fermé les yeux”.



"Ce que nous notons aussi, c'est que la victime a fait preuve d'une particulière imprudence, en s'aventurant avec son cheval sur une plage interdite aux animaux, imprudence qui est la seule cause de la mort du cheval."

page 31



Pour conclure, cette BD révèle des faits sur les nuisances de l’agriculture intensive et la pollution. Que fait le gouvernement ?
Lien : http://insomnielivresque.fr/..
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Algues vertes : L'histoire interdite

Une BD documentaire fort bien faite, révoltante. La puissance médiatique des canaux d'information générale nous perdent dans le vrai du faux... les marées vertes on a en vu des traces et même plus (Finistère nord), on en a senti l'odeur. Bah, c'est naturel cette mauvaise odeur... les vents vont la dissiper. Les marées vertes existent, ont toujours existé, mais pas à cette fréquence. Des animaux sont morts, un homme est mort, les affaires étouffées au nom du tourisme. Maintenant on nettoie à grands renforts de protection... Cette enquête reprend de manière éclaircissante les acteurs autour des raisons de ces marées et de leur nettoyage. Parce qu'il ne s'agit pas de nier les marées, mais reconnaître leur fréquence, ce qu'on en fait. Pour décider de changer... Révéler ce qui est étouffé. Pour ma part, j'ai découvert l'affaire Thierry Morfoisse dans cette BD. Je serai désormais plus en alerte sur ce sujet, dont le livre a le mérite de citer un grand nombre d'acteurs qui créent l'immobilisme "bien malgré eux" voudrait-on penser...
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Algues vertes : L'histoire interdite

Ce roman graphique retrace l'enquête concernant les algues vertes qui, chaque année, envahissent les côtes bretonnes. Inès Léraud et Pierre Van Hove font intervenir lanceurs d'alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques. Le grand public a déjà entendu parler de cette catastrophe écologique mais j'ai apprécié la construction de cette bande dessinée. Tout démarre avec la découverte de cadavres d'animaux et même d'hommes intoxiqués et surtout cette odeur de souffre caractéristique de ces algues en putréfaction. Dix ans de mensonges : d'échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d'être autopsiés, des jeux d'influence, des pressions et un silence de plomb. Alors que tout le monde pointe du doigt les agriculteurs, force est de constater que c'est tout un système mis en place par les politiques et les administrations pour préserver le tourisme et sauvegarder l'image des grands groupes agro-alimentaires qui misent depuis des années sur les élevages de masse. Les dessins sont statiques, le texte est important et les couleurs dans les tons verts afin d'appuyer les récit. Ce n'est donc pas en priorité pour les dessins que j'ai apprécié cette bande dessinée mais plus pour le côté enquête et lanceur d'alerte. #Alguesverteslhistoireinterdite #NetGalleyFrance
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Algues vertes : L'histoire interdite

Bretonne d'origine, j'ignorais totalement le scandale lié aux algues vertes, et cette lecture a été un grand coup de tonnerre pour moi. Scientifiquement, économiquement, historiquement et politiquement, les 4 axes de cette enquête-thriller ont été très sérieusement structurés et l'accusation est dès lors limpide : oui, les algues vertes tuent, et oui, tous les responsables locaux le savent, et le dissimulent. Cette charge violente (et justifiée) ne laissera pas le lecteur indemne. Un ouvrage nécessaire pour ouvrir les yeux sur nos aveuglements et nos connivences.
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Algues vertes : L'histoire interdite

Les algues vertes, c’est l’un des sujets de l’été avec la sortie du film Les algues vertes (réalisé par Pierre Jolivet) qui, au passage, remet en avant la bande dessinée Algues vertes, l’histoire interdite (2019, dessinée par Pierre Van Hove et mise en couleur par Mathilda) ainsi qu’un documentaire sur France Culture. Il y a quelques années, Inès Léraud a commencé son enquête. Il faut dire qu’avec plusieurs morts, des autorités qui se taisent, des menaces, etc. il y a de quoi faire, beaucoup à raconter.

J’en avais entendu parler, à l’époque, quand Inès Léraud, journaliste, a sorti ses premiers articles sur le sujet. Cela m’a marquée parce que, ces algues (ulva armorica), je les ai déjà vues, j’ai même joué avec (en toute petite quantité, ce n’est pas un danger) en Bretagne. Car c’est là que toute cette histoire se déroule. En 2015, on estimait que les cochons étaient deux fois plus nombreux que les Breton·nes ; 58% de la production française de cochon charcutier est en Bretagne, pour 6% de la surface agricole utile nationale (on va y revenir plus tard). Ca m’a marquée aussi parce que j’ai grandi non loin d’un abattoir et que je voyais régulièrement passer les camions qui transportaient les cochons vers ces lieux de mort, tantôt blindés d’animaux, tantôt vides. La BD Algues vertes, l’histoire interdite a pour moi été l’occasion de mettre mes connaissances à jour, de savoir quels ont été les tenants et les aboutissants de cette enquête journalistique. Je me suis rendue compte que je ne savais pas tant que ça de choses sur le sujet. Je savais pour l’histoire du vétérinaire, pour le transporteur d’algues et pour les chiens, c’est tout.

La BD se découpe en plusieurs chapitres et le premier met en avant le lanceur d’alerte Pierre Philippe, médecin urgentiste. En 1989, il rencontre son premier cas, un joggeur décédé alors qu’il courait sur une plage à Saint-Michel-en-Grève. Trouvant la mort suspecte, il fait remonter l’information et ses observations aux instances (dont j’ai oublié le nom – il y a tant d’informations, je n’ai pas pu tout retenir, vous m’excuserez). En 2009, quand un vétérinaire est intoxiqué lors d’une promenade sur la plage et que son cheval meurt, c’est déjà le troisième cas lié aux algues vertes que Pierre Philippe observe. En 2008, deux grands chiens d’une vétérinaire sont morts eux aussi lors d’une balade sur la même plage ; elle était en tort, les chiens sur la plage ne sont pas autorisés, il n’y aura donc pas de procès. Depuis le début, les autorités esquivent, nient. Quand le médecin urgentiste fait mention d’un courrier qu’il a envoyé par le passé, on lui dit que non, il n’y a rien eu. En 2009 toujours survient la mort de Thierry Morfoisse. Il venait de déposer son troisième chargement d’algues vertes en déchetterie (il faut bien nettoyer les plages) quand il a fait un malaise et est mort sur la route. Les analyses montreront une grande concentration de H2S dans le sang ; c’est du sulfure d’hydrogène, c’est très toxique et mortel. Mais la poche de sang qui a servi à l’analyse n’a pas été conservée dans de bonnes conditions ; et si son malaise était dû à la vie qu’il mène, mangeant mal et fumant ? ; l’autopsie ne révèle rien (réalisée deux mois plus tard, il est impossible de déceler une quelconque intoxication) ; etc. On contourne, on nie, on évite de parler des algues vertes.

Les incidents, parfois mortels, dont je viens de vous parler, sont une petite partie de ce qu’aborde la première partie de la bande dessinée. La raison est simple et on en revient aux cochons : l’agro-alimentaire. Je raccourcis volontairement l’explication car je ne suis pas une spécialiste et que tout est parfaitement expliqué dans Algues vertes, l’histoire interdite : beaucoup de cochons, ça fait beaucoup de déjections. Or cela se retrouve dans les nappes phréatiques, et où s’écoulent-elles ? Dans la mer. Ainsi les nitrates et phosphates issus de l’agriculture se retrouvent à fertiliser ces fameuses algues qui, en importantes quantités, macèrent et relâchent un gaz toxique. Est-ce donc la faute des agriculteurs ? Non, ils sont prisonniers d’un système mis en place sur des décennies et, si ça partait d’une bonne idée, elle semble avoir été sacrément dévoyée, au profit de quelques puissants, au détriment des petits agriculteurs qui triment et ont du mal à s’en sortir. Je vous invite vivement à lire la BD pour en apprendre d’avantage car c’est très bien expliqué (bien que cela tourne essentiellement autour des algues, puisque c’est là le sujet principal). Quoiqu’il en soit, l’agriculture intensive est donc directement responsable des marées vertes.



Il faut lire Algues vertes, l’histoire interdite, c’est une évidence, mais il faut aussi prendre conscience que notre modèle d’agriculture n’est pas viable et que le capitalisme y est bien pour quelque chose. Les bonnes idées ne sont pas forcément les meilleures toutefois, ici, il y a tout à repenser, à refaire. Ainsi pourrais-je conclure en vous disant que c’est une bande dessinée et une enquête d’utilité publique.

Bonne lecture à vous.




Lien : https://malecturotheque.word..
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Algues vertes : L'histoire interdite

BD d'utilité publique à lire absolument.



Le sujet peut paraître un sujet de niche à prime abord mais cette enquête met en lumière l'opposition entre les intérêts économiques de certains grands groupes et l'aspect environnemental qui est une thématique universelle.



Le poids des lobbys bretons et leur influence au sein des coopératives sont bien détaillés et le constat est édifiant.



De plus cette BD est très bien documentée et les sources sont toujours indiquées.



Les graphismes sont également très plaisants.



En résumé, ce fût une très bonne lecture instructive et essentielle.
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Algues vertes : L'histoire interdite

Une bande dessinée documentaire édifiante qui lève le voile sur un scandale écologique et révèle comment les rouages politiques et les enjeux financiers écrasent toute décision de bon sens.

Difficile de rester optimiste face à tant de mauvaise foi !

Les + de cette BD : une approche détaillée et argumentée qui reste la plus factuelle possible.

Les - : la longueur et peut-être trop d'info.



A lire et faire lire pour ne pas être dupes...

#NetGalleyFrance

#Alguesvertes

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