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Critiques de Inge Schilperoord (58)
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La Tanche

L’auteur Inge Schilperoord, nous décrit avec beaucoup de talent la lutte de Jonathan tout juste sorti de prison après avoir été condamné pour pédophilie Dès le début du roman on se retrouve dans la tête de Jonathan et on souffre avec lui. On vit avec lui le cheminement intellectuel , le travail méthodique, l’effort constant qu’il met en œuvre pour résister à ses pulsions.

Aucun moment n’est laissé au hasard, il tente de tout maitriser, d’organiser chaque heure de sa journée et ce combat devient celui du lecteur qui se trouve rapidement sous pression. On redoute le moment où tout va basculer à moins que le travail incessant de Jonathan ne paie ?

L’atmosphère , dans tous les sens du terme, est lourde, il fait chaud, très chaud, pas d’air et on a du mal à respirer tout comme la mère de Jonathan qui a de plus en plus de mal à vivre sans son inhalateur tout comme la tanche pêchée par Jonathan qui se meurt dans l’aquarium .

Ce livre au sujet dérangeant montre les faiblesses de la justice mais aussi nous incite à essayer de comprendre ce qui peut se passer chez les personnes malades comme Jonathan, chez ces pédophiles qui nous font frémir d’horreur rien qu’on prononçant le terme.

C’est un roman dur, le sujet n’est pas facile mais traité avec beaucoup de finesse et de psychologie.

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La Tanche

De même que la tanche est un drôle de poisson, ce livre est un drôle de livre. J'en suis sortie assommée, et même assez déprimée, et pourtant je le recommanderais sans hésiter.



Il nous emmène dans la tête d'un pédophile, manifestement pas bien futé mais plein de bonne volonté, qui se bat contre ses pulsions pour la fillette d'à côté.



C'est incompréhensible, évidemment répréhensible, dérangeant et tragique... mais profondément humain. Car, aussi malade et pervers qu'il soit, Jonathan est humain, et ce passage dans sa tête et son coeur nous le fait sentir.



L'auteure est apparemment une psychologue judiciaire qui a rencontré beaucoup de Jonathan au cours de son travail, et s'en est inspirée pour créer celui-ci. Cela sonne donc parfaitement juste, et c'est d'autant plus dérangeant et déprimant.



Je n'ai pas compris la fin, je n'ai pas compris Jonathan, je n'ai pas compris sa mère, je n'ai pas compris ce qu'il aurait fallu faire... mais j'ai compris que j'avais aimé ce livre.
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La Tanche

Jonathan sort de prison et retrouve son quotidien d'une banalité triste, fait d'isolement, de mise de côté au sein de la société , d'extrême solitude, de craintes oppressantes, lancinantes...à cause de pulsions malsaines qu'il est bien incapable de maîtriser...





"Maintenant , je dois faire bien attention."se dit-il, "J'ai le temps maintenant.."

"J'ai tout mon temps,"Tout va changer", changer, je serai un homme meilleur", "il se le promet "

Jonathan, pédophile a été libéré faute de preuves.

L'auteur, une psychologue judiciaire ( Néerlandaise), traite ce sujet tabou, difficile, en interpellant le lecteur en tentant de lui faire comprendre le processus insidieux de la névrose.





Le récit est à la fois dense, prenant, quoique assez lent, l'atmosphère moite, la chaleur exaspérante, : une maison misérable de laideur, une maman affaiblie , asthmatique, vivant isolée avec son fils, des gestes répétitifs, un quotidien calqué sur des habitudes, des rituels avec grand soin afin d'éviter de trop penser....Jonathan tente de se reconstruire en mettant en pratique le programme thérapeutique initié à la prison, afin d'éviter à tout prix la récidive ....

N'en disons pas plus .

Un sujet sombre, dérangeant , qui interpelle et questionne traité avec précision, délicatesse , doigté et une grande intelligence .

Jonathan oscille sans cesse entre ses pulsions malsaines, et l'envie de les anéantir, d'en finir avec elles, ce n'est pas lui qui est mauvais , ce sont ses actes.

L'angoisse saisit le lecteur surtout dans les dernières pages.

L'auteur entre dans la tête de Jonathan, nous aussi.

Il se regarde penser, agir, fantasmes fous, scènes mentales intenables, imaginaire exacerbé , une lecture choc mais utile! Sans cesse Comprendre, Comprendre , pas excuser mais Comprendre, on pourrait résumer ce roman par cette phrase ! Un livre troublant mais nécessaire !

Ce n'est que mon avis , bien sûr .



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La Tanche

Ancienne psychologue judiciaire, Inge Schilperoord décrit avec une grande sensibilité les rouages qui se mettent en place dans la tête d'un pédophile sortant de prison.

Jonathan, la petite trentaine, échappe à la condamnation faute de preuve, mais a suivi des séances de rééducation avec un psychologue et sait qu'il doit s'entraîner contre un fort risque de récidive.

Il y met du coeur et de la volonté, mais la présence d'une petite fille dans le voisinage le met à l'épreuve.



Les idées et sentiments de Jonathan évoluent subtilement tout au long du roman dans un coin sauvage et abandonné des Pays-Bas dont le paysage inquiétant ajoute une note de thriller à ce récit en vase clos. Sans en dire plus, l'intrigue se termine en climax tragique et empli de poésie, malgré le thème difficile de ce livre.

Sans jamais prendre position, l'auteure nous amène dans les souffrances que peuvent vivre les pédophiles, humains victimes eux aussi.

Pas étonnant que ce livre ait été récompensé par de nombreux prix aux Pays-Bas.
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La Tanche

Glauque.... C'est le mot qui colle le plus au livre.



Vous êtes dans la tête d'un jeune homme, fraîchement sorti de prison pour abus sexuel sur une fillette. C'est vraiment très dérangeant. On est dans le quotidien d'un homme (son travail, le bus, les repas, sortir le chien) mais entrecroisé de pulsions de plus en plus présentes, pulsions désormais centrées sur la petite fille qui habite la maison voisine.

Un livre pour expliquer (sans justifier ni excuser), qui m'a permis de découvrir les méthodes utilisées par les psy (c'est le métier de l'auteure).



Franchement pas évident..... livre que j'ai préféré alterner avec un autre (il est rare pour moi de lire plusieurs livres de front, mais là, pas le choix).
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La Tanche

Un homme sort de prison grâce un non-lieu et retrouve son quotidien étriqué de solitude, d'isolement social, et de craintes de pulsions immaîtrisables.



Aborder un sujet aussi délicat que la pédophilie est un enjeu en soi, prenant en compte les affaires judiciaires dramatiques qui y sont liées et le ressenti de la société en compassion exclusive envers les victimes (à raison)



Inge Schilperoord dirige néanmoins la focale vers un autre angle, partant du postulat pathologique de l'individu pédophile et ouvrant alors un autre champ d'investigation psychologique. S'appuyant sur son métier de psychologue judiciaire elle traite ici un sujet difficile, destiné à interpeller le lecteur et lui faire comprendre le processus névrotique.



Par une écriture dense, le récit peut apparaitre descriptif, voire répétitif. On attend dans l'angoisse un éventuel événement. L'atmosphère est lourde : une maison épuisée, une mère toute aussi épuisée vivant en autarcie avec son fils, des gestes quotidiens, un planning journalier élaboré pour éviter de penser. La solitude de l'homme est patente, sa quête de rédemption à fleur de peau, son combat intérieur de tous les instants. Son seul espace de liberté et de sécurité avec lui-même est la pêche au fond des marais. Et évidemment, la tentation est au coin du jardin par une petite fille solitaire. L'occasion de mettre en pratique le programme de thérapie initié par la prison, tenter de repousser les démons et éviter la récidive.



Un sujet qui tient en haleine et qui met en avant la part d'humanité de l'individu, fut-il coupable et inexcusable. Difficile de dire que cette lecture fut un plaisir.

Une chose certaine : ceci dérange et questionne.



(Remerciements à NetGalley et aux Editions Belfond)

Rentrée littéraire 2017

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La Tanche

Un texte vraiment intéressant, même si le thème est très dérangeant : une plongée dans le cerveau d'un pédophile, Jonathan, trente ans, qui vient de sortir de prison, et dont le chemin va croiser celui de sa petite voisine.

C'est un texte assez hypnotique au rythme plutôt lent, mais on ressent malgré tout une certaine tension du début à la fin du roman.

La tension psychologique qui habite Jonathan est en effet très bien retranscrite et, bien que le malaise soit souvent présent lors de la lecture, on a envie de connaître le fin mot de l'histoire.

Le thème est particulier et le traitement aurait pu en être glauque mais il n'en est rien, le texte reste assez sobre et ne se complait pas dans une violence gratuite.

C'est un texte qui fait réfléchir même s'il n'excuse rien et heureusement.

A découvrir si le thème ne vous rebute pas trop...
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La Tanche

Comment puis je noter ce roman atroce alors que j'ai encore envie de chialer? Que s'est-il passé dans ma tête de livropathe pour acheter ce roman particulier? Je savais où je mettais les pieds mais je ne pensais pas en sortir détruite. Une curiosité malsaine que je regrette actuellement. Comment Inge et son nom imprononçable a t'elle eu l'idée de traiter ce sujet de l'autre côté du miroir. J'ai lu des romans sur les pédophiles mais du côté des victimes pas dans la tête du monstre.



L'auteur nous présente Jonathan sortant de prison pour une faute qu'il a commise mais pas assez de preuves pour être enfermé et soigné. Il revient chez sa mère et a droit à des nouvelles voisines dont une fillette. Inge et son nom à rallonge va présenter le combat de Jonathan face à ses pulsions. Je vous laisse imaginer un lion affamé qu'on lâche en pleine nature. C'est une horreur, une boucherie, un combat perdu d'avance.... Rien que d'écrire cette critique je me remets à pleurer.

Que voulait l'auteur? Montrer qu'on a le droit à une seconde chance. Exposer un homme malade. Dénoncer la justice qui lâche ses criminels. Pointer du doigt une éducation familiale laissée à l'abandon.

Dans ce roman inclassable, je voulais m'intégrer et défoncer tout le monde pour sauver Elke. J'ai encore envie de chialer d'avoir lu une telle atrocité.

Alors voilà, Inge Schilperoord nous offre un premier roman psychologique puissant dont on en sort pas indemne. Il n'est pas percutant, il est tranchant et blessant. le lecteur est dans la chambre de Jo impuissant face au malheur qui pointe le bout de son nez.

J'ai le regret d'avoir lu La tanche car j'en ai perdu un peu de mon innocence livresque. Je pensais tout supporter mais j'en suis sortie abattue et en perdant un peu d'espoir en l'être humain.



Je ne peux pas conseiller ce roman car il faut avoir les nerfs solides. J'ai atteint ma limite. Ce n'est pas un coup de coeur mais un coup de lame dans mon coeur.

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La Tanche

Ayant entendu parler de ce roman de la rentrée littéraire, j'étais très curieuse de le lire. J'ai donc sauté sur l'occasion en le voyant sur Net Galley, ma demande a été acceptée par Belfond et me voici donc profitant d'un week-end de repos pour le dévorer.

J'avais une certaine appréhension envers ce roman, car Jonathan est pédophile. Il sort de prison, par manque de preuves. Et nous voici donc en train de le suivre à sa sortie. Il retourne chez sa mère, asthmatique et il a le projet de s'occuper d'elle. Son aquarium est vide, il décide de le remplir avec une tanche, qu'il a attrapé, est mal en point et qu'il veut soigner. Sa mère et lui habitent dans un quartier prêt à être démoli et attendent le feu vert pour déménager. Dans la maison à coté squatte une mère et sa petite fille...

Nous suivons donc un homme malade, qui a des pulsions, et doit apprendre à les contrôler.

J'avais peur que ce soit glauque, mais en fait ça va. Je pensais que ça serait plus trash et à ma grande surprise, j'ai accroché avec ce roman. Ayant envie de savoir ce qui allait se passer, si il allait arriver à se contrôler... ou craquer.

C'est pas mal du tout, même si j'ai quand même été mal à l'aise par moment. Car le sujet est difficile, même si très bien traité, et je ne suis pas certaine que j'ai forcément envie de savoir ce que pense un pédophile !

Toutefois, c'est un roman de la rentrée littéraire à découvrir. Court, il se lit facilement et ne peut pas laisser insensible.

Je lui donne trois étoiles et demie.
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La Tanche

Une amie m'a confié ce livre en me demandant de le faire tourner ensuite. Mon gamin trouvait le poisson joli. La 4ème de couv pose le décor. L'ouvrage parle de pédophilie. Un jeune homme sort de détention et tente de reprendre sa vie. Le récit est une succession de faits, d'organisation pragmatique, d'emploi du temps et d'exercices de psychologie que je dirais "comportementaliste" - mais je ne suis pas spécialiste -, qui donne à l'ensemble quelque chose de très concret, direct. L'auteur ne nomme pas tout de suite la pulsion, sans la cacher, mais l'entourage continue à faire comme avant. On s'interroge énormément sur ce système, sur la réinsertion, sur l'effort de chaque instant... On ne rentre pas au coeur de la maladie, car l'auteur nous met dans la peau de celui qui éprouve la pulsion. La tension douce et palpable devient dure, gênante. Le dénouement est fort bien mené, terrible, ouvrant encore d'autres questions. La résilience, la force de la volonté, l'écart entre les réalités des uns et des autres, l'abandon, la solitude... Toutes ces questions nous traversent et se concentrent dans ce livre très singulier. C'est un tour de force littéraire qui évite l'écueil de la théorie, de l'esthétisation et qui repositionne le problème au coeur de l'être humain. Chapeau. Je ne lirais pas ce genre de livre (ce n'est pas vraiment un genre d'ailleurs) tous les jours, mais je suis ravi de l'avoir fait. Pour sûr, elle va tourner, la tanche.
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La Tanche

J'avais retenu ce titre il y a quelque temps de cela, pour le sujet et pour la manière dont l'auteure le traitait. Par la voix de Jonathan, un jeune homme de trente ans, on appréhende les sentiments et le comportement déviant d'un pédophile dans son quotidien. Nanti d'un programme d'exercices censé le tenir loin de ses pensées et de ses poussées hors normes et d'un certain soutien psychologique, Jonathan sort de prison, prêt à faire face à sa réalité. On le suit pendant un mois, dans sa tête, dans son corps et dans son coeur. L'écriture est sensible, touchante et pose le constat cruel des évidentes récidives dans un tel cas. Une autre version littéraire à l'opposé de celle de Russell Banks dans Lointain souvenir de la peau.
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La Tanche

J’ai découvert ce livre lors de la réouverture de la bibliothèque des Capucins. Est-ce un livre facile ? Non. C’est un livre qui traite d’un sujet rarement abordé de façon aussi approfondie : nous sommes dans la tête d’un homme qui semble ordinaire, mais qui est en fait un pédophile.

Je ne devrais pas employer ce terme, il est vrai. Jonathan a été libéré de prison « faute de preuves ». Il n’a donc plus d’obligation de se faire soigner, puisqu’il est innocent. La thérapie qu’il venait à peine de débuter semblait pourtant faire effet, c’est du moins ce que pense Jonathan. Cela revient donc à dire qu’il a bien des pulsions, qu’il se doit de les canaliser – parce qu’on le lui demande. Lui ne semble pas vivre mal les choses, c’est bien le problème.

D’un côté, nous avons le discours des psys, lointains, parce qu’ils n’ont plus de contact avec Jonathan, et parce que leur diagnostique est sans appel. De l’autre, nous avons la mère de Jonathan, qui vit dans l’aveuglement quasiment volontaire. Parler de ce qu’il a fait, de ce qu’il ressent avec elle est impossible. La seule solution pour elle est la religion plutôt que la psychiatrie.

Le récit se passe quasiment dans un huis-clos, dans l’appartement de la mère de Jonathan, puis dans la nature qui l’entoure et qui renvoie Jonathan à une solitude où rien ne devrait survenir. Rien. Il s’est fixé un emploi du temps qui devrait lui permettre de canaliser ses pulsions. Devrait. Rien n’est simple, bien entendu, et le lecteur voit tout ce qui pourrait le faire replonger. Pour quelqu’un comme Jonathan, tout peut être source de « stress », tout peut être invitation à reconsidérer ses pulsions.

Qu’adviendra-t-il ? Une tension qui monte peu à peu dans le roman, surtout quand on pense qu’à l’extérieur, Jonathan est un homme ordinaire, qui vit avec sa mère, aime pêcher et se promener avec son chien. Si les prédateurs avaient des signes distinctifs, cela se saurait.

Et la tanche, me direz-vous ? Ce poisson, pêché par Jonathan à mi-récit, est à la fois bien réel et symbolique, dans les tentatives faites par le personnage principal pour ne pas céder à ses pulsions et vecteur pour se rapprocher dangereusement de leur accomplissement.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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La Tanche

La tanche de Inge SCHILPEROORD



Jonathan 30 ans, sort de prison où il a purgé 1 an de prison pour attouchements sur mineure.

Il est relâché faute de preuve.

En prison il a été étroitement suivi au niveau psychologique dans le cadre d?une étude visant à réduire les risques de récidive.

Pour ce faire il a un cahier à remplir, des exercices à répéter et bien évidemment s?approcher le moins possible d?enfants pour éviter toutes tentations.

Il rentre donc chez sa mère, une vieille dame asthmatique qui ne sort pas de sa maison dans un quartier en cours de démolition.

Mais dans ce quartier il ne sait pas encore qu?une jeune femme s?est installée avec sa petite fille Elke...



Un roman écrit par Inge SCHILPEROORD qui a travaillé des années comme psychologue judiciaire auprès de pédophiles en prison.

Un roman très particulier car le narrateur est le pédophile lui-même.

C?est étrange et dérangeant de voir les envies et le mécanisme pour les contrer se mettre en place.

A lire !
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La Tanche

excellent, très bien écrit, un huit clos 3 personnages, on vit on plonge dans la tête d'un pédophile on est happé par un suspens....à lire on ne pouvait faire mieux sur le sujet...
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La Tanche



C'est dans la tête d'un pédophile que l'on va découvrir les pensées de Jonathan .

Après sa sortie de prison il vit chez sa mère et son chien Mick. Un jour une petite fille, sa voisine, lui rend visite et ils vont se lier d'amitié . C'est alors une lutte acharnée qu'il va livrer contre lui-même , ses pulsions qui se manifestent et qui l'empêchent de rester le garçon gentil comme le pense la fillette .

L'auteur aborde un sujet tabou avec un rythme saccadé et des phrases courtes .

L'atmosphère est pesante .Jonathan essaie de résister en faisant les exercices donner par son psychologue.

On tourne les pages avec l'appréhension de ce qui va arriver .Et la fin est très loin de ce que j'avais imaginé .

L'auteur a bien su nous transmettre les angoisses, les peurs, la culpabilité de ce pédophile..

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La Tanche

Que ressent-on quand on partage les pensées d'un pédophile ?

Donner son avis ce roman est une gageure qu'il n'est pas simple de relever. Tout d'abord parce qu’il est difficile, voire impossible d'évaluer ce roman tellement il est incontestable que le personnage est hors norme. Cependant le lecteur ne peut s'empêcher d’admirer le travail de l'auteur au nom imprononçable, qu'il aussi pas aisé d'écrire sans se tromper.

Inge Schilperoord (merci le copié/collé) maîtrise son sujet, pour cause, elle est psychologue judiciaire de son état, ou tout au moins l'a été assez longtemps pour savoir de quoi elle parle. Donc forcement des Jonathan, elle a dû en croiser plus d'un. Cependant je me demande quelles peuvent être ses motivations, ce qu'elle a cherché à démontrer. Le cheminement de Jonathan est-il universel quand les pulsions sexuelles poussent des hommes vers des enfants ? Peut-on échapper à ses démons avec de la volonté et une aide psychologique, en fuyant la tentation, ou au contraire en l'affrontant et en combattant avec force ?

Dans le cas de Jonathan, on ne peut pas négliger tout un enchaînement de circonstances : une gamine livrée à elle même qui se jette dans la gueule du loup, un climat familial glauque, un jeune homme mentalement déficient, une mère qui s'efforce d'oublier ce qui s'est passé et de faire comme si tout était normal. Excuses peut-être pitoyables mais l'auteure n'a quand même de cesse d'insister.

D'un autre coté nous nous trouvons face à un trentenaire en marge de la société, interné suite à un délit grave et libéré faute de preuves suffisantes. Là, j'avoue on grince des dents. Cependant, l'auteure ne sera pas explicite, et ce qui s'est passé avec Betty reste quand même assez flou, pour preuve la libération de Jonathan. On se demande alors quels sont les éléments nécessaires pour sanctionner un comportement déviant.Et j'avoue que c'est assez inquiétant tant l'histoire est transposable et que l'on peut, même, l'imaginer anecdotique.

A partir de là, on plonge, à travers cette fiction, dans la réalité quotidienne : les défaillances du système judiciaire. Et Dieu sait combien d'hommes susceptibles de récidiver sont dans la rue, potentiel danger pour nos petites têtes blondes. Chez Jonathan le risque de récidive évalué par le psychologue qui le suit en prison est très élevé. Alors pouvait-il être relâché dans la nature sans obligations de soins ?

Pour autant, nous sommes confronté à un trentenaire qui malgré ses faibles capacités intellectuelles, va prendre en compte les leçons apprises pendant son internement et poursuivre le travail effectué après sa libération. Mais il lui manque un appui logistique, le dialogue avec un spécialiste. Aurait-il eu plus de chance ? On ne le saura jamais, et rien n'est moins sûr évidemment.

C'est dans un huit-clos angoissant que l'auteure nous tient en haleine malgré la lenteur d'un récit narré à la 3e personne dans lequel nous partageons les pensées les plus sombres de Jonathan. Inge Schilperoord nous maintient sur le fil comme un équilibre sur sa corde. On s'attend à chuter à toutes les pages.

Pendant une grande part du récit, on s'interroge sur le lien avec le titre et la symbolique de la tanche. Il nous faudra parvenir au terme de la lecture pour comprendre.

Le style de l'auteure est maîtrisé et elle nous maintient par ses mots dans une ambiance glauque, moite et étouffante dans tous les sens du terme. Elle remue en nous des sentiments parfois controversés, car Jonathan, malgré sa perversité est malgré tout, très humain. A travers ses efforts, nous vivons sa souffrance constante, sa volonté farouche d'échapper à ses pensées et au contrôle de ses actes. C'est si particulièrement décrit que le lecteur ne peut s'empêcher d'éprouver un peu d’empathie mêlé de pitié pour le personnage qui lutte contre ses démons.

Sa relation avec la gamine, dont le prénom ne sera prononcé qu'en fin de lecture comme pour humaniser davantage la dernière scène, est particulière. C'est celle d'une gamine abandonnée dans un quartier fantôme avec pour seule compagnie un adulte qui aime un peu trop la compagnie des petites filles. Et Ekel est une petite fille peu ordinaire, dont la présence est pour le jeune homme à la fois un apaisement et une torture, qui le pousse à un contrôle constant de ses pensées et ses pulsions, tentant sans cesse de se contraindre à agir pour le bien-être de la petite fille. Justifications pour soulager sa conscience ? Je m'interroge.

Dans les derniers chapitres nous partageons une foule de pensées les plus horribles qui soient. Etre dans la tête d'un pédophile est très dérangeant. Après avoir nagé à contre courant Jonathan va-t-il sombrer ? Se noyer ? Où parvenir à gérer ses pulsions ? Le suspens monte crescendo.



Le dénouement vous donne envie d'hurler. Et j'avoue que je ne sais que penser de cette issue. Un bien pour un mal ?

Ce final perturbant n'améliore pas votre état d'esprit. Au contraire, on en veut à tous les protagonistes de cette fiction, la mère de la fillette absente, celle de Jonathan qui ne lui a été d'aucun soutien, le système judiciaire, la société en général et le protagoniste principal et à l'auteure elle-même pour nous avoir bouleversés avec une fiction qui touche de trop près à un problème grave en soulevant de nombreuses interrogations.

Comment protéger les enfants de ce fléau impossible à gérer alors que le système judiciaire défaillant donne la possibilité à des individus, évalués potentiellement sujets à la récidive, de côtoyer des enfants ? Protéger des gamines abandonnées à leur sort, et dès lors, proies encore plus faciles, pour les prédateurs sexuels ? Quelles sont les possibilités médicales d'enrayer les pulsions sexuelles anormales ? Existe-t-il une réponse à ces questions ? Au vu de tous les drames narrés dans les médias, il semble qu'il n'y en ait pas. Que le problème touche tous les pays de la planète. Et c'est douloureusement effrayant.

Un roman troublant, émouvant, dérangeant qui vous remue aux tripes et vous met la tête à l'envers. La mission de l'auteur d'interpeller le lecteur est parfaitement réussie. la psychologie du personnage principal est parfaitement dépeinte, partagée et les émotions ressenties dans ce portrait brossé avec justesse.

Je comprends les réactions du public devant ce livre. C'est une lecture que tout le monde ne peut pas faire. Pour les autres elle ne sera pas facile. Ce n'est pas le genre de lecture que l'on fait d'une seule traite. C'est impossible. C'est trop remuant. Le sujet est sensible et de ce fait suscite des émotions variées et voue cloue au sol. Je ne sais pas si je dois remercier ma binôme ou la honnir pour m'avoir offert ce livre, voulant partager avec moi les émotions qu'il a suscité en elle et que nous avons partagées et débattues.

Alors maintenant quelle note attribuer à ce roman ? Je dirais 5/5

Un ne peut moins, car il faut prendre en contre que l'objectif de toucher le lecteur est atteint, que le huis-clos angoissant et la montée en puissance des émotions est parfaite et les sentiments au rendez-vous. Comme dit ma binôme l'auteure vous transperce le cœur. Une fois de plus Belfond éditions vous offre une nouvelle pépite littéraire avec l'appréhension d'un sujet traité autre que celui du point de vue de la victime.


Lien : http://missneferlectures.ekl..
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La Tanche

Pour évoquer mes impressions, j'ai envie de revenir sur cette phrase de la 4ème de couverture : "Sombre et captivante, une lecture choc et pourtant nécessaire."

Sombre, oui, de toute évidence au vu du sujet abordé. Ce n'est pas un roman "feel good". C'est un roman dur et violent qui invite plutôt à la réflexion.



Captivante, elle l'est aussi. Pas en raison d'une intrigue qui pousse à tourner les pages pour découvrir au plus vite le dénouement. Non, on veut comprendre l'incompréhensible. Mais est-ce seulement possible ? Peut-on "comprendre" les actes ou les pensées d'un individu pédophile ?

L'auteur nous invite en tout cas à découvrir la vie de Jonathan, ses pensées, ses envies, ses craintes, suite à sa sortie de prison. Une vie parfaitement rythmée, ou presque. Seule ombre au tableau, ses pulsions qu'il tente de maîtriser... Et le passé, pour lequel aucun retour en arrière n'est possible.

Même si l'on peut parfois ressentir de la pitié pour Jonathan, notamment au vu de la culpabilité qu'il ressent et des efforts qu'il fournit pour essayer de changer, il demeure difficile de s'attacher à ce personnage.



L'auteur, qui a été psychologue judiciaire, semble particulièrement connaître le sujet. Elle l'aborde avec précision, notamment dans le travail qu'effectue Jonathan au quotidien via son cahier d'exercices, ou bien encore concernant ses pensées et le combat qu'il mène avec lui-même.



Une lecture nécessaire ? Je n'ai pas ce sentiment. Se mettre dans la tête de Jonathan permet d'avoir un aperçu de ce qu'est sa vie, tiraillé entre ses pulsions malsaines et son envie de les anéantir.

À défaut d'être nécessaire, j'estime plutôt cette lecture utile, du moins pour quiconque souhaite savoir ce qu'il peut se passer dans l'esprit d'un pédophile.



Si "La tanche" peut déranger et constituer une lecture parfois difficile, l'auteur a le mérite d'aborder un thème délicat avec intelligence. Un roman noir et marquant.
Lien : http://www.faimdelire.com/20..
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La Tanche

Voilà un roman très particulier de la rentrée littéraire, un roman au sujet difficile mais traité avec intelligence par son auteure.



La tanche c'est l'histoire d'un pédophile. Sujet tabou, sujet terrible, comment réussir à aborder un tel sujet sans entrer dans le scabreux ? Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains certes mais Inge Schilperoord réussit à faire un roman à l'ambiance sombre, malsaine, dramatique sans jamais se focaliser sur les scènes qui pourraient heurter le lecteur.



En effet elle se concentre sur la psychologie, sur ce personnage principal que l'on déteste pour ses pensées, pour ses agissements, pour sa perversion mais pour qui on arrive cependant à éprouver une certaine pitié du fait de sa volonté à se défaire de ses pulsions. Il faut être une écrivaine talentueuse pour opérer ce tour de force avec un tel personnage.



La tanche est un roman court et percutant, un roman qui traite d'une thématique extrêmement dure. Si j'ai trouvé que cette histoire avait une force psychologique rare, je dois avouer que j'ai trouvé que le livre souffrait parfois de redondances dans l'introspection personnelle du protagoniste. L'atmosphère très pesante du livre est omniprésente, la peur de voir le drame arriver est constante. Ce n'est pas un roman à lire si on souhaite s'évader et se détendre.



En définitive, un roman portant en son sein un drame terrible, un sujet effrayant traité avec intelligence. Il faut se sentir prêt à rentrer dans un tel récit...
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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La Tanche

Jonathan vient tout juste de prison et a été libéré faute de preuve. Dans une affaire de pédophilie... Malgré le risque et les taux de récidive, l'affaire n'a pas pu aller jusqu'à une condamnation ou une innocence définitive. Alors, Jonathan se convainc qu'à travers un planning établi et rigoureux, il sera quelqu'un de meilleur, à l'abri de ses pulsions. Alors, il va s'occuper de sa mère, sortir promener le chien, aller à la pêche, travailler à l'usine de poissons. S'occuper pour ne pas réfléchir. On ne découvre qu'au fur et à mesure qu'il a été inculpé de pédophilie, et plus que tout, il ne veut pas retourner en prison et rendre sa mère fière. C'est pourquoi il s'oblige à une auto-discipline sévère.

Seulement voilà, dans la maison voisine, il y a une femme célibataire qui travaille tard, et qui a une petite fille... Une petite fille très curieuse, qui s'intéresse aux animaux, qui se sent seule.

La Tanche est un récit qui m'intéressait, mais dont j'appréhendais également la lecture. Ce n'est jamais facile d'écrire un roman traitant de pédophilie, sans tomber dans le gore ou le malsain inutile.

(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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La Tanche

Difficile pour moi de savoir quoi penser de cette lecture.



Prenante, poignante, dérangeante. Une percée dans la vie d'un jeune homme profondément malade, pour lequel j'oscille entre compassion et dégoût.



Je reconnais le talent de l'autrice, et les recherches qu'elle a dû faire pour parvenir à rendre si bien ce portait de la folie. Il serait cependant difficile de dire que j'ai réellement apprécié cette lecture.
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Le programme de la matinée étant chargé, elle avait réveillé Jules vers 9h. Celui-ci voulait absolument un aquarium, cela faisait des jours qu'il compilait et notait trucs et astuces glanés de ci-de là. Elle n'aurait jamais du lui montrer le monde de Némo ! 🐠

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