Ingvild H. Rishoi

Aussi déchirant que tendre, ce roman à hauteur d'enfant est un conte social de Noël, la brûlure du givre et la morsure des épines de sapin estompées par les lumières de fêtes, la bonhomie bienveillante de certains hommes, les souvenirs joyeux des festins trop vite engloutis et des vacances finies depuis longtemps déjà. Les deux petites héroïnes sont infiniment attachantes et confèrent sa beauté âpre à ce livre (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/12/17/dautres-etoiles-un-conte-de-noel-ingvild-h-rishoi/)
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Quand viennent décembre et l'Avent, la cannelle et les lumières clignotantes, j'aime à mettre un peu de la magie de Noël dans mes lectures, ne serait-ce que pour la prolonger un peu.

C'est au cours d'une virée lyonnaise que je suis tombée "D'autres étoiles" de la norvégienne Ingvild H. Rishoi pour lequel j'ai craqué presque immédiatement et bien m'en a pris, même si j'ai écrasé une larme, ou deux, ou trois parce que ce roman poignant a la grâce et la dureté, la poésie et les sanglots de Dickens ou de "La Petite fille aux allumettes".



Noël approche dans la petite ville de Norvège où vivent nos personnages. Ronya, dix ans, vit avec sa sœur Mélissa -seize ans- et son père, un homme fantasque, poétique, fou de ses filles aussi, qu'il appelle "son étoile et son croissant de lune". La petite se prend à rêver d'un sapin de Noël rien que pour eux trois et de crayons de couleurs pour elle, peut-être. C'est que la famille ne roule pas vraiment sur l'or et que le père a bien du mal à garder son travail quand il en a un. Il décroche pourtant un emploi qui par un heureux hasard ressemble au rêve de Ronya: vendeur de sapins de Noël. Si Mélissa demeure méfiante, Ronya y croit elle, à son père, à son rêve. Malheureusement, c'est l'aînée qui avait raison, elle qui ne se faisait aucune illusions sur les démons de leur père dilapidant son peu d'argent en fêtes, en alcools surtout...

Quand ce dernier replonge après une courte embellie, Mélissa décide de reprendre son travail et de vendre les sapins tandis que Ronya qui ne parvient pas à rester seule dans un appartement vide amadoue les passants avec son air de petite fille mal nourrie pour leur vendre des couronnes de verdure. Le plan est parfait et bientôt les deux sœurs parviennent à gagner assez d'argent pour acheter leur sapin... Oui mais voilà, dans la vie et les romans, rien ne se passe jamais comme prévu et le monde tout enluminé qu'il soit est souvent cruel.



L'une des forces de ce très beau roman, c'est sa narratrice -Ronya (elle porte le prénom de l'une de mes héroïnes d'enfant, la fille du brigand!)- bouleversante d'espoir, de gaité et d'innocence malgré ce qu'elle traverse. Elle y croit cette gamine, en son père, en Noël, en demain, elle y croit tellement fort... sauf quand elle trouve son papa couché en travers du canapé, inconscient, ivre à en crever.

Heureusement que le chemin de l'enfant croise celui de quelques inconnus qui, tels le concierge, Aronsen, Tommy lui tendent la main et lui rendent un peu de lumière, lui offrent l'espace d'un instant la chaleur et le réconfort d'une famille et d'un foyer.

Heureusement qu'il y a Mélissa, les bols de choco pops, le rêve du chalet au cœur duquel crépite un bon feu de cheminée tandis que la neige le recouvre de sa blancheur de coton.



"D'autres étoiles" est une belle découverte, un roman magnifique porté par une grâce douloureuse, poignant, bouleversant. Il s'inscrit dans la plus pure tradition des contes de Noël à la Andersen, à la Dickens ou plus récemment à la Calaciura qui sous couvert de la fête s'attachent à dénoncer la cruauté des inégalités sociales, l'âpreté du monde et de ses injustices. Porté par une belle écriture et une narratrice extrêmement attachante, c'est un bijou d'hiver et de tristesse, qui poignarde autant qu'il émerveille.

Beau à pleurer.

Ce court roman est une merveille de sensibilité, de tendresse, mais aussi un condensé de ce que la vie a de plus âpre.

Semant ici et là des références explicites aux classiques de la littérature jeunesse, en particulier La petite marchande d’allumettes et mon chouchou Ronya, fille de brigand, l’autrice crée son propre conte de Noël avec une langue magnifique, très poétique et drôle aussi puisque c’est une enfant qui s’exprime avec une jolie gouaille. D’autres étoiles est un conte de Noël triste et pourtant lumineux, à la fois intemporel et bien ancré dans notre époque. Malgré le drame social qu’il dépeint, il irradie l’amour et l’espoir. Une lecture idéale en cette période de l'année, mais aussi à tout moment. Préparez quand même vos mouchoirs !

Ronya et Melissa, deux soeurs âgées de 10 et 16 ans, vivent chez leur père alcoolique. Pour subvenir à leurs besoins, elles vont reprendre le travail qu'il vient d'abandonner, celui de vendeur de sapins de Noël. L'histoire est triste et lumineuse à la fois. Elle nous fait partager le quotidien difficile d'une famille modeste, les sacrifices qu'il faut faire pour s'en sortir, la fierté sur laquelle il faut s'assoir alors que les autres profitent de notre malheur. En même temps, elle nous montre la capacité à trouver des ressources pour s'en sortir et à rêver pour s'échapper de cette vie de misère ainsi que la solidarité qui permet d'avancer. L'écriture est touchante, à hauteur d'enfant, le récit étant raconté par Ronya. Une très belle lecture qui amène à réfléchir sur le monde qui nous entoure.

De passage à Scientia, j’ai repéré un livre dont l’autrice était norvégienne. Il s’agissait d’un coup de cœur d’une libraire.

D’autres étoiles : un conte de Noël de Ingvild H Rishoi a été choisi comme un coup de poker suite à un tirage de dé...

J’ai bien fait d’écouter mon instinct. Ce récit est complètement addictif même s’il n’est guère joyeux vu la thématique.

Un père alcoolique, laisse ses deux filles en roue libre…

Mélissa, l’aînée essaie de reprendre en main les rênes et se dégote un travail dur pour son jeune âge mais aussi en tant que femme.

L’abattage de sapins pour les fêtes de Noël. A l’instar de la petite fille aux allumettes, Ingvild H Rishoi nous propose un conte magnifique mais triste….

Un conte si triste et, si bien raconté. Une petite Ronya de 10 ans et sa grande sœur Mélissa de 16 ans, sont élevées par un père alcoolique, qui aiment ses filles mais qui est dominé par l’alcool jusqu’à la perte du contrôle de sa vie. Dans cette tourmente, Mélissa est obligée de remplacer son père à la vente de sapin devant une station d’essence. Ronya ne veut pas rester seule, elle rejoint sa sœur et vend, elle aussi, des décorations de Noël. Les deux enfants sont prises dans une galère sordide, mais la petite Ronya trouve des gens qui vont lui tendre la main. Le concierge de l’école qui repassera son costume pour la fête de Sainte Lucie et d’autres qui lui enfoncent la tête sous l’eau . Comme le grossiste de la vente des sapins qui n’a jamais la moindre compassion pour cette famille. Au contraire, il cherche à faire le maximum de profits car il sent bien que les deux filles ne pourront pas aller se plaindre. Le charme du conte, vient des pensées et du regard de la petite Ronya, qui vit dans la hantise d’être séparée de son père par les services sociaux, pourtant, le temps du conte, son père n’est vraiment pas intéressant, mais elle lui doit ses plus beaux souvenirs qui l’aide à supporter le présent. J’ai relu deux fois la fin et j’ai eu l’impression que les deux fillettes partaient vers un pays où elles ont été heureuses, est-ce une évocation du paradis , comme dans le conte de « la petite marchande d’allumettes » ? (l’auteure en parle dans cette histoire) Si vous avez une interprétation mois tragique de la fin, dites le moi, car j’aimerais que ce conte se termine mieux que « la petite fille aux allumettes » .
Lien : https://luocine.fr/?p=15976

La petite marchande d'allumettes revisitée.



L'aînée, 16 ans. Mélissa, Mélissa-Délice, Mélissa-Moonlight.

Et la cadette, 10 ans. Ronya, Macaronya, Ronya-Fille-De-Brigand.

Ainsi nommées par un père poète, fou d'amour pour ses filles mais salement alcoolique.



Elles ne vendent pas d'allumettes mais des sapins de Noël à la marge, avant et après les cours.

Comme dans le conte initial, l'histoire finit vraiment mal.



La voix de Ronya est un ciel bleu plein d'étoiles, de tendresse et d'espoir.

Encore plus douloureux.

Tellement triste, tellement doux.