Il y a quelques temps, à l’entrée d’un gymnase, on pouvait voir un panneau avec la photo d’une fille au physique spectaculaire où il était écrit « cet été, tu veux être une sirène ou une baleine ? »
On raconte qu’une femme, dont on ignore l’aspect physique, répondit à la question de la façon suivante :
Chers messieurs, les baleines sont toujours entourées d’amis (dauphins, phoques, humains curieux), elles ont une vie sexuelle très active et élèvent leurs enfants avec beaucoup de tendresse.
Elles s ‘amusent comme des folles avec les dauphins et mangent des gambas jusqu’à plus soif.
Elles nagent toute la journée et voyagent dans des lieux fantastiques comme la Patagonie, la mer de Barens ou les barrières de corail de Polynésie.
Elles chantent incroyablement bien et quelque fois on va même jusqu’à en faire des cd.
Se sont des animaux impressionnants et très aimés, que tout le monde défend et admire.
Les sirènes n’existent pas.
Mais si elles existaient, elles feraient la queue pour consulter un psychologue à cause d’un problème de dédoublement de personnalité, femme ou poisson ?
Elles n’auraient pas de vie sexuelle et ne pourraient pas avoir d’enfants.
Elles seraient ravissantes, certes, mais solitaires et tristes.
De plus, qui voudrait à ses côtés d’une fille qui sent le poisson ?
Sans aucun doute, je préfère être une baleine.
À une époque ou les médias nous mettent en tête que seules les minces sont belles, je préfère manger une glace avec mes enfants, dîner avec mon mari, manger et boire et m’amuser avec mes amies.
Nous, les femmes, nous prenons du poids parce que nous accumulons tellement de sagesse et de savoir qu’ils ne tiennent dans la tête et débordent dans tout notre corps.
Nous ne sommes pas grosses, nous sommes énormément cultivées.
A chaque fois que je vois mes formes dans le miroir, je me dis :
« qu’est-ce que je suis intelligente ! »
Isabelle Boisvert
"_Je suis tellement désolée...C'est plus fort que moi. Je voudrais tant que tout soit parfait.
_Justement, il n'y a rien de parfait, Lydia. C'est ce qui fait la beauté de la vie."
"Jamais Frédérique n'aurait pensé que les choses se passeraient aussi mal. Elle savait qu'elle prenait le risque de faire de la peine à Carl, mais de le voir aussi furieux contre Félix a été une expérience extrêmement pénible. Elle songe au même moment que, se respecter avant tout ne vient pas sans conséquence."
"Elle prend conscience que le mal et la douleur qu'il a connus continuent de le ronger et de dicter sa conduite impulsive. Elle comprend surtout à quel point elle est impuissante devant tant de souffrance et de détresse."
'_Tu sais, Frédérique, être amoureuse ne veut pas dire s'oublier, mais se respecter. S'il t'aime vraiment, Félix te laissera parti et sera heureux de te revoir au mois d'août.
-Tu crois ?demande Frédérique, tout en voyant un dilemme terrible se dessiner devant elle.
_J'en suis persuadé. Nous nous doutons, ta mère et moi, que ce sera notre dernier voyage en famille. A partir de cet automne, tu ne voudras peut-être plus nous accompagner et c'est normal, précise Antoine. Penses-y un peu."
"_Te rends-tu compte de la chance que tu as ? reprend Lydia, exagérément optimiste. Lorsqu'on compare ta situation à la sienne, on se rend compte d'à quel point il n'a pas été choyé. Tu as tous les outils nécessaires pour faire ce que tu veux dans la vie, Frédérique, profites-en.
"Il y a belle lurette que Félix ne demande plus de permission à personne et qu'il fait ce qu'il a à faire sans se soucier des autres. Le jeune homme encourage fortement Frédérique à l'imiter. Frédérique comprend son point de vue, mais ajoute aussi que c'est facile à dire lorsqu'on n'a jamais eu à devoir plaire à tout prix à quelqu'un pour se sentir aimé."
"Henri le rassure en lui disant que Pierre l'aime malgré ses comportements parfois maladroite. Il essaie aussi de décourager l'initiative de la fugue en disant à Félix que fuir ses problèmes ne réglera rien. Henri lui demande de réfléchir avant de poser un tel geste."
Je crois avoir le droit de faire ce que je veux sans toujours avoir peur d’être jugé par les autres. Et puis, cette façon de se moquer de tout le monde pour un rien me tombe de plus en plus sur les nerfs. Je les ai imités trop longtemps à mon goût et je dois reprendre le contrôle de ma vie.
Il est vrai que je ne discute pas souvent avec mon père parce qu’il est très difficile à suivre. Son humeur changeante me déstabilise continuellement et j’en perds mes moyens. Il me fixe sans bouger et attend que je lui fasse part de ma requête.