Portraits crashés – Isabelle SOLER
Je remercie beaucoup Isabelle Soler et les éditions L'Harmattan, pour m’avoir fait découvrir ce roman.
Marie, Gabrielle et Christine font partie de ces femmes écorchées, à fleur de peau, dont les vies ont été brisées par des évènements dramatiques. Ce récit dévoile au fil des pages, des destins remplis de mensonges et de non-dits et peu à peu naissent une véritable croisade vers la vérité, qui entraîne plusieurs générations dans son sillage.
Mais comment faire pour éviter le crash ?
L’auteure réalise un roman noir à l’écriture ciselée et percutante. L’ambiance froide et les situations parfois délétères ne basculent pas dans la caricature ou la pitié. Les héroïnes sont des femmes maltraitées par la vie mais prêtes à se battre pour écrire leur propre histoire. Ce roman a un goût de révolte comme s’il était écrit dans un moment de colère, à l’image de la couverture. Le ton narratif accompagne bien les différents évènements qui se succèdent et l’espace temporel intergénérationnel. L’histoire est bien construite avec des allers/retours entre les personnages.
J’ai passé un bon moment.
Une écriture atypique et prometteuse.
Auteure à suivre.
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C'est un premier roman qui a du souffle !
On rentre dans l'histoire dès les premières lignes car l'auteure met en scène ses personnages avec énergie et justesse. On voudrait d'ailleurs passer plus de temps avec eux !!
Les chapitres sont ciselés au point que parfois le stylo semble être remplacé par un scalpel. Pas de mot inutile, le style est "cash" et efficace.
J'attends le prochain roman de cette auteure qui visiblement prend plaisir à écrire !
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L'auteure nous plonge dans un univers captivant. Il est bien difficile de se résoudre à poser ce livre avant de l'avoir terminé. Le style apporte un vent de nouveauté qui bouscule et dépoussière les codes d'écriture des romans. La nouvelle vague littéraire est en marche !
Une vraie belle découverte. J'attends le 2ème opus impatiemment.
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De figures disgracieuses en images molles, I. Soler, sorte de Simone de Beauvoir démonétisée, empile les lieux communs d’un féminisme en carton-pâte.
D’un gabarit exceptionnel dépassant de loin les tailles convenues de la médiocrité, cette rebellocrate de salon s’impose comme mètre étalon de l’atonie intellectuelle et de la rhétorique amorphe de l’époque.
Le titre est le seul rescapé du naufrage XXL de ce truc à pages. Mais hélas il est mal orthographié ! « Crachés », par le lien avec la digestion et l’expectoration (grasse), aurait été plus approprié pour cette « écriture » flasque, infatuée et pour ces « portraits » dépourvus d’une once d’originalité.
Certainement refusée par toutes les maisons d’édition sérieuses, cette logorrhée pleurnicharde est censée porter un message. C’est au mieux, à l’instar de « Misère », le sketch de Coluche, une joyeuse mais involontaire clownerie.
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Les Éditions L’Harmattan ont pour particularité de publier un grand nombre d’ouvrages, et, conséquence de cette politique d’ouverture, permettent à des auteurs jusque-là inconnus d’atteindre le public. Cette politique éditoriale a cependant un revers : à l’instar de l’École qui refuse aujourd’hui la sélection laissant grande ouverte la porte au n’importe quoi, de très nombreux livres publiés par cette maison mériteraient de rester dans le silence de l’anonymat.
Le livre d’Isabelle Soler est un avatar de ce fâcheux travers. Pour plusieurs raisons. La principale étant que, comme aurait pu le dire Magritte : « Ceci n’est pas de la littérature ». C’est, au mieux, un manifeste au service d’une cause, un tract militant, l’expression d’un ressentiment étalé sur un trop grand nombre de pages. « Tous pareil » aurait pu être le titre de ce pensum. Car le fil rouge qui court tout au long des chapitres se résume à ceci : l’Homme est la principale voire unique cause du chagrin et de la souffrance féminine.
Pour appuyer « sa » thèse, Soler nous donne un roman « me too » où l’écriture saute d’un prénom à un autre cherchant à démontrer que ce qui vaut pour Marie se retrouve chez Gabriele, se reproduisant également chez une autre et indéfiniment, dans une procession de l’affliction généralisée où ne s’élèverait qu’un seul mot d’ordre : « moi aussi » - toutes les expériences des dominées s’équivalant pour n’en faire qu’une. De la sorte, le monde pourrait être révélé à partir d’une grille binaire : un côté, féminin, avec les bons, de l’autre, masculin, avec les brutes, « tous pareil », cette partie de l’espèce s’avérant totalement dénuée de délicatesse et de considération, et tout procédant chez eux d’une culture de la goujaterie et du viol.
Et pour arriver à ses fins, c’est-à-dire pour donner toute la place à l’infinie souffrance féminine, Soler fait disparaître « tout le reste ». Exit le contexte géographique : les lieux sont décrits de manière très succincte et tout aussi caricaturale. L’auteur ne s’intéresse guère plus à la politique, à la sociologie, à l’Histoire et à la vie quotidienne (ce qui donne au passage de belles embardées, comme cette remarque révélatrice d’une profonde méconnaissance -sinon une forme de mépris - des conditions de travail des femmes dans la période de l’après-guerre. « Marie rêve. Le travail à la ferme laisse du temps pour ça. »). Et, beaucoup plus troublant encore, en lieu et place de portraits, Soler nous livre des « personnages » (terme si peu approprié dans ce cas) creux, sans image (absence de véritable description physique), évanescents et transparents : la psychologie étant réduite à sa plus simple expression (simplisme de rôles convenus et archétypaux, interchangeabilité des caractères…). Soit un théâtre d’ombres.
Se faisant, à force de généraliser à tout-va, avocate d’UNE idée générale et étrangère à la peinture de l’individu, Soler propose un protocole compassionnel aux antipodes de la noblesse du projet littéraire, la force de ce dernier étant de s’intéresser au singulier pour atteindre, le cas échéant, le général. Concernant uniquement les femmes, certaines lignes de Madame Bovary, quelques passages de Colette, de V. Woolf, de M. Duras, d’H. James ou de S. Zweig… sont là pour l’attester. Pour cette raison, le prêchi-prêcha de Soler « n’est pas de la littérature ».
Un mot sur la forme. La tonalité noire, revendiquée, barbouille tout l’espace sans aucune demie teinte. Ce qui s’accorde bien à la grossièreté des psychologies, elles aussi monochromes. Le vocabulaire emprunte quelques termes au registre trash, concession à la mode du moment qui masquent mal l’indigence de l’écriture. La construction de ce roman asthmatique déroute, pâle copie de certains films « chorale » ou du Short Cuts d’Altman, cette pseudo modernité de façade n’est en dernière instance qu’un « truc » d’escamoteur dans un jeu de dupes, permettant de masquer le vide sidéral des idées et du style. Et s’il y a bien quelque chose de « crashé », c’est le style.
Enfin, pour conclure, et cette fois à l’adresse des Éditions L’Harmattan. On est en droit d’attendre un peu plus d’attention dans le choix, le traitement (correction) et la sélection des manuscrits. Le respect des lecteurs passe par là. En effet, à titre d’exemple, il n’est pas admissible de laisser Soler jongler avec la réalité des faits historiques. Ainsi, dès les toutes premières lignes du livre, pour relater l’épisode du Débarquement, on apprend « Quand la gueule (de la barge) s’est ouverte sur l’avant (SIC), il a bien fallu sauter (…). Hurlant sa rage, il s’est avancé sans savoir d’où venaient les tirs de mortier. (…). Le démineur est toujours en première ligne, il doit nettoyer le terrain pour les gars. » Archi Faux ! Tous les documents sérieux (et ils abondent), comme une masse impressionnante de documentaires et de films … montrent que ce sont les soldats de l’Infanterie qui ont débarqués les premiers avec pour unique mission de conquérir au plus vite l’espace des plages. Les démineurs, (rattachés au Génie), avec leur tâche plus minutieuse, donc plus lente, sont venus bien après, souvent pour sécuriser le passage des chars. Quant au mortier, il a été totalement (et demeure totalement) absent de l’arsenal des armes de défense. Les armées allemandes, en 44, ont, en premier, utilisé des batteries de canons (en bunker) puis mitraillé (tirs droits et feu continu) les vagues d’assaut alliées. Se faisant, ils n’ont pas fait usage du mortier, cette arme lente projetant ses munitions en l’air (tir lent en forme de cloche) rechargée unité par unité. Preuve, s’ajoutant à bien d’autres, qui atteste de la déficience du propos.
On apprend, quatrième de couverture, que Soler pratique la sculpture. Fort bien. Ce qui ne l’autorise pas pour autant à manier l’Histoire, comme la glaise, selon son bon vouloir. Ses capacités littéraires étant ce qu’elles sont, on lui souhaite donc de persévérer… dans la sculpture.
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On savait que notre époque était capable de produire un certain nombre de terreurs et de catastrophes innommables, réchauffement de la planète, massacres de masse, enlèvements, épidémies inconnues, attentats géants, retour des Talibans, etc. Elle a aussi enfanté le dernier livre d’I. Soler.
À la lecture, on en reste longtemps halluciné par cet écrit, comme Alice devant le sourire en lévitation du Chat de Chester, quand le Chat lui-même s’est volatilisé et que seul son sourire demeure suspendu entre les branches d’un arbre. On tourne autour, on cherche derrière, il n’y a plus personne, il n’y a jamais eu personne. Il n’y a rien, ou plutôt il n’y a que ce sourire qui, comme les mots de ce roman, boit du petit-lait, très au-dessus des affaires du temps, indivisé en lui-même, autosuffisant et autosatisfait.
Disons-le tout net, c'est un roman d’épuration. C’est un roman qui pointe du doigt la dualité tuante et humaine entre Bien et Mal (comprendre le mâle) de laquelle seraient issus tous nos malheurs, tous nos bonheurs, tous nos événements, toutes nos vicissitudes.
C’est un roman « du jour d’aujourd’hui » comme certains aiment à le dire, avec une écriture que vous pouvez retrouver au petit matin dans la cour de votre immeuble, en train de traquer de son œil vengeur les encoignures suspectes de l’Histoire, de la vie quotidienne et des gens. Une « littérature » trempée dans la moraline qui fait fi de la vie dans sa complexité, ses ambivalences, ses nuances, et son clair-obscur.
C’est un roman sans imagination et sans talent d’expression, bourré de lieux communs, de platitudes et de poncifs*. Mais c’est surtout, sous la plume benêt(e) et naïve de l’auteur, un roman qui permet d’esquisser le portrait d’un artefact d’écrivain.
C’est, puisqu’il faut aujourd’hui tout féminiser, le roman d’une écri-vaine.
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*À contre-pied d’un petit comité de lecteurs dociles et appointés (trop unanime, complaisant et laudateur pour être honnête), on pourra se faire une idée du style (et des caricatures dignes d’un plus Belle la vie d’époque) en comparant ces deux brèves descriptions de Marseille.
« Elle découvrit ce port de bandits et de filles de joie, le quartier du Panier, ses petites frappes en terrasse, la Gauloise aux lèvres et les voitures qui se croisaient en klaxonnant, les injures toutes volées dehors, comme une fierté. Elle adora cette ville et son arrière-pays qui craquelait sous la chaleur. » Isabelle Soler
« Elle avait tout aimé de Marseille, la bruyante rue Longue-des-Capucins aux victuailles étalées et criées, la halle aux poissons et ses gaillardes fortes en gueule, la rue de Rome, la rue Saint-Férréol, la Canebière, le Vieux-Port, les étroites rues patibulaires et cordiales où circulaient dangereusement, déhanchés, des messieurs félins et grêlés de variole.“ Albert Cohen
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La littérature ne se résume pas à mettre des mots les uns à la suite des autres. Nous avons ici un livre qui s'apparente à une rédaction d'élève de seconde fourmillant d'évocations, de détails superflus et d'approximations grossières. Parmi tant d'autres exemples, nous apprenons (pages 14/15) qu'il faut une heure pour faire des oeufs frits! Au-delà, les personnages n'ont aucune épaisseur et l'auteur se perd dans un féminisme convenu et à la mode.
En résumé: un livre sans intérêt.
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