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Critiques de Isabelle de Charrière (3)
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Trois femmes

Trois françaises émigrent en Allemagne. Une jeune femme noble et orpheline qui est accompagnée de Joséphine, sa servante. Constance, veuve et riche rejoint ce duo.



J'ai un avis partagé pour ce roman écrit à la fin du 18ème siècle. Deux parties le composent. L'une qui narre la vie des trois femmes dès qu'elles sont établies à l'étranger et la seconde partie qui retrace les correspondances entre l'Abbé de la Tour et les personnages de l'histoire.

J'ai regretté qu'il fut si bref car il finit de façon assez sèche (je précise qu'il y eut une suite publiée ultérieurement) et il est difficile de s'attacher aux personnages, de laisser l'histoire s'étoffer et s'installer dans la tête et le coeur du lecteur. Par ailleurs, j'avais parfois du mal à me retrouver dans les personnages car ils sont appelés parfois par leur prénom et parfois par leur titre.

J'ai apprécié cependant beaucoup de choses. Le ton est léger, il y a un humour semblable à celui que l'on peut retrouver chez Voltaire. L'écriture m'a plu (oui j'aime l'imparfait du subjonctif). Ce qui m'a aussi interpellée est que les interrogations et réflexions menées par ces femmes datent de la fin du XVIII ème siècle et ont pourtant toujours cours de nos jours ! Enfin, ces trois femmes sont par ailleurs dépeintes avec beaucoup de caractère et sont très entreprenantes. Je ne sais si cela est lié à la nationalité de l'auteur mais je précise qu'elle est hollandaise, issue de la noblesse et doit ce nom francophone à son époux, suisse.



Si vous voulez passer un petit moment en compagnie de ces trois femmes qui font fi des classes sociales, si vous souhaitez découvrir leur façon de faire évoluer et progresser la société, lisez-le. Un aspect assez théâtrale dans la façon de narrer avec comme au théâtre l'instant gag de l'histoire.
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Caliste ou Lettres écrites de Lausanne

L’auteure, Isabelle Agneta van Tuyll van Serooskerken van Zuyle, est née en 1740, en Hollande dans une très riche et noble famille. Elle était intelligente, féministe, peu conformiste et belle. Elle était compositrice et musicienne, fut demandée plusieurs fois en mariage, mais Belle de Zuylen était aussi romanesque. Elle n’avait pas bonne opinion du mariage mais, après une passion pour l’oncle de Benjamin Constant, bien plus vieux qu’elle, elle épousa M. de Charrière.

Ces Lettres de Lausanne ou Caliste, sont, sous couvert de roman, un traité sur l’éducation des filles et la condition des femmes. Caliste, personnage qui occupe toute la deuxième partie de ces Lettres, est une histoire dans l’histoire.

Claudine Hermann, qui préface parfaitement cette édition Des Femmes de 1979, en parle très bien, je lui laisse donc la parole :

« L’une des idées intéressantes me paraît être que Caliste soit aimée en remplacement du frère, que la cousine soit épousée à cause de son fils et que la consolation finale soit trouvée dans une promenade touristique avec le jeune lord. On ne peut pas dire mieux que la femme occupe dans la société une position de remplacement où l’amour ne peut être qu’un accident fâcheux. Le plus triste est que le jeune lord, connaissant l’histoire de Caliste, n’en décide pas pour autant d’ épouser Cécile qu’il aime, démontrant par là l’inutilité de la littérature et l’impuissance du récit. »

Germaine de Staël, qui admirait sincèrement les écrits de Mme de Charrière, reprend beaucoup de Caliste pour sa Corinne. Vraiment beaucoup. Mme de Staël prendra aussi le jeune Benjamin Constant amant de Mme de Charrière ! Dans cette histoire, Benjamin Constant est loin d’avoir un beau rôle, cf la préface de Claudine Hermann où le mot « muflerie » est lâché. Mais Mme de Charrière, intelligente et pleine d’humour, a de bonnes réponses.

L’amoureux de Caliste, les amoureux de Caliste, le père, le mari, sous la plume de Mme de Charrière, n’ont pas le beau rôle : ils sont faibles, bornée, plein de préjugés, fats, inconscients. Certes, leur société les a élevé en leur faisant croire qu’ils avaient la science infuse de tout et des femmes. Mais quand même, sont-ils lents ! L’amoureux narrateur de la deuxième partie de ces lettres est d’une faiblesse et d’une mollesse qui m’a tant irritée que j’aurais cessé la lecture, si la plume de l’auteure ne m’avait retenue !

Et Caliste excuse, comprend, s’excuse, pardonne alors qu’elle devrait, et pourrait se permettre d’envoyer tout balader ! mais vivre en dehors de la société demande une force peu commune.

Pour le plaisir de lire la fine et belle écriture de Mme de Charrière, quelques extraits...
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Lettres de Mistriss Henley

Petite pépite publiée en 2023 dans la collection Étonnants Classiques chez Flammarion.



Auteur peu connu en France, Isabelle de Charrière (1740-1805) est née aux Pays-Bas où elle est plus connue sous son nom de jeune fille Belle de Zuylen.



Du fait de ses origines hollandaises et la vie qu'elle passait après son mariage en Suisse, elle n'a jamais connu la célébrité en France. Les parents d'Isabelle ont donné une éducation cosmopolite et soignée à leur fille. Elle maîtrisait plusieurs langues et excellait en physique et mathématiques.



En 1763 elle publiait sa première nouvelle intitulée 'Le Noble' qui causait un scandale, car elle se moquait des privilèges de la noblesse dont elle fut issue elle-même. Dans cette même période, elle entamait une correspondance clandestine avec un officier, Constant d'Hermenches. Lettres dans lesquelles son esprit brillait de mille feux, passionnée, assoiffée d'une liberté que sa condition de femme ne permettait pas. Émerveillé par son talent épistolaire, d'Hermenches la désignait comme la Sévigné du 18ème siècle.



Après son mariage avec le précepteur de ses frères, Isabelle s'installait en Suisse. C'est là que, malheureuse dans son mariage, incomprise, elle commençait à écrire des romans avec comme fil rouge la condition des femmes.



Dans 'Mistriss Henley' (1784) le caractère principal est une femme qui est mariée à un homme trop parfait. Beau, poli, mais toujours égal d'humeur, il ne comprend pas pourquoi sa femme s'emporte. De par son caractère vif, elle se heurte constamment contre un mur d'indifférence, vit avec l'impression de toujours tout faire de travers.



C'est lors d'un séjour à Paris qu'Isabelle avait rencontré Benjamin Constant, le neveu d'Hermenches. Pendant quelques années ils allaient être amants. Il s'était d'ailleurs inspiré de cette relation pour écrire 'Adolphe'.
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