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Citations de Jacqueline Wautier (42)


Les biotechnologies nous emmènent en un voyage incertain : entre procréation et re-production, thérapie et transfiguration.
Voyage au long cours, sans chenal ni port d’attache : oscillant, nous faisant vaciller, entre choix multiples, risques potentiels, gains concrets et voies inédites. Mais aussi, entre bifurcations essentielles et pertes ontologiques - satisfactions matérielles et empêchements existentiels.
Où conséquemment, aujourd’hui comme hier, l’opérativité en sus, le chemin des hommes se fraie entre soucis et exigences, pulsions et projets, propension centripète et tentation centrifuge (…).
Insémination artificielle, injection intra cytoplasmique d’un seul spermatozoïde, cession d’embryons, prêt d’utérus, don d’enfant …… Et clonage reproductif ou exogenèse ?
Thérapie génique, modification génomique, mélioration rationnelle …… Ou transfiguration singulière, métamorphose anthropique et bifurcation spécielle ?
Situations multiples et complexes où l’on glisse de la réparation organique à la conversion fonctionnelle d’abord, de l’extension des possibles à la déconstruction personnale ensuite*. Mais également, du souci empathique à la préoccupation rationaliste, de la demande narcissique à la tentation eugénique …
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Une caricature en saillies : phrasé ampoulé, tonalité d’autres temps et costume trois pièces en pièces dépareillées – hétéroclite, puzzle renversé.
Et puis, côté physique, plus que limite : entre bouée sans sauvetage et boudins trop sanguins – compression à la César, bien mélangé.
C’est un drôle de zouave quoi, bas sur pattes et tout ébouriffé.
N’empêche, question méninges, il en a, on le sait, c’est du lourd – et du lourd de chez lourd même ! Un ponte reconnu au visage familier, une tête pensante qui n’a rien d’une méduse.
En un mot comme en cent, c’est un savant tel qu’on les croquait encore aux jours d’hier : cocasse sans vouloir, original sans savoir – une sorte d’anachronisme classé « chef d’œuvre en péril »…

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(…) la poussière s'éclipse au clair d'une lune qui tient le quart dans son coin et les couleurs se ravivent puis revivent. Revivent vraiment: elles quittent les murs et les placards pour se balader dans l'espace. Le rouge en fanfare, le vert en cachette, le noir au turbin...
Au fond, un vase étrusque s'étrangle et s'offusque tandis qu'un écureuil se fait la malle: la remplissant de vieux vêtements - trop sans doute, parce qu'elle les recrache.
Enfin, il y a des poivriers qui éternuent - et des salières presque propres ce jour-là!
Semblable exhibition dérouterait même un GPS, et Glu se trouve de fait entraîné en d'autres pièces: où dansent des rats d'égout en tutu (...)

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C’est l’araignée, pas un insecte, qui règne en maître sur la trouée.
Sur son fil d’ange elle se balance, méditant entre deux silences.
Ainsi, quand elle ne compte plus ses proies, elle pense à petite voix.
Et souvent, bien que ses mains forment des noeuds, elle rêve à d’autres cieux.
C’est une esthète en conquête, une acrobate à huit pattes.
Et quand ses pieds tiennent le fil, l’artiste en soie se fait habile.
Mais si elle scrute la percée, tantôt en haut, tantôt en bas, voici ce qu’elle voit :
Là, une abeille qui bat de l’aile : éclat de miel qui s’ensoleille.
Puis un bourdon qui prend la mouche : comme gros ronchon, il a l’pompon.
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Point du jour et clarté froide d’un soleil pâle –hiver pris au coeur.
Rien ne bouge, ou tout bouge au ralenti.
Les temps modernes semblent s’être réfugiés dans la seule horloge du vieux clocher et là, à l’est où rien ne se passe, répétant inlassablement la plus vieille histoire du monde, le ciel déploie peu à peu ses ailes encore toutes imprégnées d’un fard rose orangé. Puis il mélange ses couleurs en camaïeux changeants tandis qu’un coin de bleu ouvre une fenêtre imprudente au vent piquant. Du grand ensemble au détail infime, l’orfèvre de l’I promet une journée vivifiante – impression de pureté.
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C’est à se cogner la tête aux murs; mais il n’y en a pas, n’y en a plus.
L'espace s'est déchiré dans le silence : envolé le ciel, disparu l'horizon. Et tous les repères; et mon corps retenu très loin de ses propres sens.
Je n’ai pas vraiment mal, mais tellement peur - d'avoir mal ou de ne plus jamais rien éprouver. Car je suis en suspension dans l'enfer des âmes dévastées ; et il ne reste rien. Rien que cette interrogation qui tourne à vide: pourquoi ? Mon dieu, pourquoi ?
Cela fait plus de dix fois que je me pose cette question. Que je la renvoie à tous les dieux. A tous les diables. A l'infini qui s'est ouvert sous mes pieds et qui m'aspire dans sa gueule béante. Comme un fil que je ne peux pas lâcher et que je tends maintenant à cette abomination (….)
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Simplement t'observer, du coin de l'oeil, sans le montrer, et avoir envie de pleurer : de joie, de trop. Etre submergé par une marée de tendresse rien qu'à suivre tes pas, si ténus dans le sable mouillé. Ere ému, retourné, rien qu'à entendre ta voix et à deviner tes victoires sur le vent ou sur d'invraissemblables défis...
Apprendre peu à peu la patience et attendre que tu te grises (...)
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Traite de l’homme en son humanité, parfois tendre, parfois violente, et souvent complexe. Accessibles dès 14/15ans, ces onze textes brossent de petits moments de vie, de grands événements et quelques coups de cœur ou de folie : et les paysages défilent, et les lieux changent avec les règles…
Des anonymes parmi les anonymes, des hommes-dieux, des esclaves, des monstres…
Et puis la Terre, ici, hier ou demain ; avec ses désespoirs et aves l’espérance – ses impossibles et les peut-être…
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(401) Rappelons-nous alors des sociétés antiques expurgeant les tensions violentes par les rites sacrificiels : désignant un coupable réunissant contre lui, dans la libération orgiaque de chacun, l’ensemble communautaire. Le sacrifice prohibé, les sociétés se maintinrent en parenthèses libératrices : croisades armées ou idéologiques, bacchanales, carnavals et autres rites festifs, défilés contestataires (strictement régulés) ou manifestations sportives. Films de sexe, films d’horreur, films d’évasion… Sports extrêmes et télé-réalité… Mais quelquefois, de plus en plus souvent dans ce monde d’insécurité globale (professionnelle, sociale, géopolitique, climatique, cosmique) et de rivalités supposées démocratiques (mais fondamentalement élitistes), dans un contexte de solitude et de déliances, la violence jouée des stades se déplace dans les rues : y explose en brasiers fumants. Les soubresauts autorisés pour le repos des bonnes âmes, du Pouvoir établi et des puissants gonflent désormais en ondes sismiques – et risque l’éruption explosive dévastatrice. Entre Diable et Dieu, Goethe agonisait de ses extractions et de ses quêtes d’absolu. Œdipe quant à lui errait sans terre d’attache : sans un sol qui lui soit maternel -où marcher, s’écorcher et enfin se trouver. Sans identité offerte donc, sans identité reconnue : cherchant en vain une légitimité d’où parler – pour faire poids et humanité commune. Et O. Rey nous le rappelle très justement, le boiteux aux pieds percés par un père qui le renie occupe des places qui ne lui reviennent pas : époux de sa mère, père de ses frères, frères de ses enfants. Où tout est confusions, confusionnel et déstructurant avant que d’être destructeur –(…). Au vrai, nous vivons par notre corps qui nous attache au monde, au temps, aux autres. Nous vivons par le monde qui nous touche, nous arrime et nous définit. Nous vivons par autrui qui nous accueille et nous fonde (contre la contingence, contre la gratuité qui sans lui devient absurdité). Nous vivons par une condensation de nos sensations (internes, intimes, et reçues /perçues hors de soi), de nos vécus, liances et soutenance : une condensation d’identité qui peu à peu se délie et se décentre en interactions et interrelations. Ou encore, dans les termes de Kahn, «(...) nous ne vivons que par les autres et pour les autres (…). Aussi, le sentiment d’absence de réciprocité, la sensation de son insignifiance au regard d’autrui (…) constituent une agression psychologique d’une incroyable violence (…). Le mépris rend fous ceux qui en sont l’objet, puisqu’on leur conteste par ce bais la possibilité d’exister en tant qu’êtres raisonnables en échange permanent avec leur entourage.», HceRP, 57-58. Derrière la tendance biologiste /biologisante transparaît l’impuissance familiale, sociale et civilisationnelle: face aux exclus, aux insoumis, aux désespérés – désespérés souvent par un moule qui les rejette, un avenir qui les ignore, un vis-à-vis qui les méprise ou ne les voit pas. Désespérés par un mode d’être (d’agir, obéir, faire projet) auquel ils ne peuvent adhérer. Ainsi, de l’enfant dit turbulent mais scotché à la télévision, l’ordinateur ou la console. Ainsi de l’adolescent dit caractériel écarté des liens sociaux ou familiaux – quand la famille s’éparpille ou ne peut assurer le lien au monde socio-culturel (étrangers ne parlant pas la langue du pays de résidence, marginaux, chômeurs). Ainsi donc de ce qui s’avère inassignable et face auquel la société préfère brandir l’explication bouche-trou d’une pathologie génétique qu’un traitement médicamenteux pourra contenir. «L’enfer c’est les autres» disait Sartre – tant qu’ils ne me sont qu’autres. Et est infernale, tout simplement, une existence qui ne peut se faire reconnaître par cet autre sans lequel elle n’est rien. A cette aune, le danger propre à notre modernité tient à une imposition d’extériorité (qui peut être Raison théologique ou Raison scientifique, Raison spécielle ou Raison Economique). Extériorité du gène, de la molécule, de la coercition, de la Fin tierce ou du regard Autre. Extériorité du Progrès (plénitude d’acquisitions, d’efficacité/rentabilité, de possibles), de l’Ordre, ou de la Robotique/informatique/cybernétique… Le tout soutenant une démission générale où la cause des comportements et états est à trouver hors de l’homme - hors de soi. Où, parallèlement, le but est d’extériorité : un remplissage du monde entendant la réalisation de tout le possible et l’accroissement intrinsèque dudit progrès. Dans la foulée, le sens serait laissé au seul foisonnement… et l’homme alors ne serait plus : perdu dans ses productions, dépourvu de raison propre, amputé de ses émotions et privé d’épanouissement (qui requiert directement ou indirectement le regard de l’autre).
(402) En conclusion très provisoire, l’aporie bioéthique répond à celle de la dualité humaine – répondant pour sa part à celle d’une vie en émergence dans l’entre-deux et selon l’articulation d’équilibres fragiles. Elle naît, cette aporie, de la réversibilité de certains arguments et de l’irréversibilité de certaines actions. Où la plupart des arguments, opposés comme l’objet et son image dans le miroir, recouvrent des interprétations différentes d’une énonciation semblable : les uns et les autres incontestables ou révocables selon le plan de réalité considéré –biologique, psychologique, social, existentiel, logique, juridique, conceptuel ou symbolique. Elle s’explique alors de l’ancrage situationnel et affectif des positions – et de la nature même des objets concernés, où se joue la vie, la liberté et la mort. Aporie d’un bien inconnaissable et d’un futur insondable. Mais aussi, d’une soutenance relationnelle déployée en un monde partagé. Où les niveaux se croisent pour quelquefois s’opposer lors même que les intérêts s’affrontent (réels/potentiels, pratiques/symboliques, actuels/futurs)…
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Qu’est-ce que l’homme demandons-nous alors ? C’est un spécimen à jamais immature ou dépourvu de spécialisations l’assignant à demeure et à réalisation plénière. Un individu qui soutient une internalité et s’épanouit en externalité –s’ancre et se densifie de ses appartenances tout en se déprenant de ses aliénations. Un corps qui éprouve et s’émeut. Un projet qui existe dans la mesure où il se soutient et s’invente de ce qu’on l’a fait. Une liberté qui refuse de se soumettre. Une existence sans Essence qui pourtant invente le sens. Et Michel Serres définit joliment cette inessentialité : (...) » . En l’occurrence, si l’aliénation (le soi-matière aveugle à lui-même) est le donné premier de l’individu, la liberté émerge de la multiplicité des possibles moléculaires en relation avec la pluralité des environnements requérants et sélectifs : elle s’inscrit en contre-texte et contre-donne dans le pluriel des arrangements géniques vitaux, dans le rééquilibrage incessant d’équilibres instables, dans l’organisation organistique active, dans la latitude des étayages synaptiques, dans la néoténie cérébrale et dans une longue suite de choix existentiels -et encore dans le risque, l’incertitude et le pari. En d’autres termes, la liberté est faille dans l’opacité de la matière compacte et dans le déterminisme de survie d’un organisme. Faille dans un système coercitif ou éducatif ; faille dans l’en-soi d’un Destin de la matière organisée ; faille dans une re-production ou dans une réaction mécaniste. Nonobstant, l’opérativité génétique offre désormais à l’homme la possibilité d’une fixation ontologique : d’une détermination prédéfinie. Où l’homme irait dans la direction d’une transformation radicale : modification de son identité globale et particulière (immunologique) trompée avant d’être outrepassée ; métamorphose de son corps s’ouvrant à l’autre (gènes, organes ou prothèses) ; transmutation de sa subjectivité tendant à s’identifier à la volonté (et à perdre toute densité ou toute intériorité) ; et remaniement de son identité psychique et personnale (génétiquement modifiable). Mais aussi, altération induite des limites rendues obsolètes –eu égard à la chose, la machine, l’animal ou l’autre homme. Et encore, tris ou manipulations des génomes et inventions des générations futures (définition, sélection, transmutation: jusqu’au chromosome artificiel ou à la chimérisation). Où donc et dramatiquement, la liberté se verrait hypothéquée face à la force octroyée à l’inné. Où donc et artificiellement, des destins s’imposeraient suite à l’éviction trop catégorique du hasard ou de l’imprévu –si ce n’est de l’altérité vraie. Car si le gène-roi est un mythe, il peut se faire agissant : par son action codante réelle et par la confiance y accordée. Gène de l’art, du mal, du beau, du crime, de la dépression ou du bonheur : explication universelle dont on occulte le réductionnisme. Gène de santé ou de maladies, de l’intelligence et du comportement : à gène-roi, homme esclave. Car son règne signerait la dilution de la personne dans un réseau d’interactions moléculaires où une grille de lecture tronquée proposerait à la compréhension (sociale ou individuelle) des gènes agissant dans une incarnation charnelle -et non plus un sujet moral et libre (responsable) qui, de ses gènes, se fait exister. Car encore, réduire l’homme à une machine (ou à un mécanisme de transcription protéique) perturbe son identité vécue, perçue et construite : réduisant à néant sa dimension morale. Car, semblablement, assimiler l’individu au déroulement processuel d’un plan originel contrevient à son existenciation : contestant sa réalité et son sens. Par ailleurs, culbuter ces perspectives par l’introduction des mécanismes de hasard-sélection, ou interpréter toute organisation en termes d’associations et de coopérations, contribue à détotaliser l’individu pour l’ouvrir sur une identité à cohérence et matérialité illusoires.
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Corps fragmentés :
J.F. Mattéi et H. Atlan ont en commun d’abstraire la cellule totipotentielle clonée et de la départir de sa nature (sa nature ‘en soi’ : comme puissance de devenir) du fait d’une production sans fécondation et dépourvue de finalité procréatique. De la sorte, ils soumettent la cellule en sa définition comme en ses représentations et transpositions au seul projet extérieur. A savoir pourtant quel est cet embryon arrêté ? Une simple construction accédant à la réalité (du monde matériel et des réseaux sémantiques ou linguistiques) par l’intellection et l’assignation (destination) -régies toutes deux par le dessein ou le besoin spécifiques … Une chimère donc : mélangeant matière propre et potentialités autres, réalité actuelle et virtualisations conceptuelles, puissance intrinsèque et assignations tierces, en-soi et pour autrui. Où interfèrent biologie, technique, projections, affects et droit –pour produire une entité réduite à sa plasticité biologique et à ses dépendances diverses. Où donc l’absence de projet parental exorbite l’embryon de la sphère humaine, l’écarte du substrat symbolique et l’exclut du devenir pour réduire sa puissance (d’individuation) à sa matérialité présente -réduire son fait processuel à son état transitoire ou encore son individuation potentielle à ses potentialités divisées. En d’autres termes, l’arbitraire de l’utilitaire rend l’embryon à sa matérialité immédiate pour le soumettre à la négation de toute spécificité, de tout devenir (comme puissance et potentiel intrinsèques) et de toute signifiance ou insertion dans le monde conceptuel et psychique de l’humain. Mais si tel devait être l’embryon, soumis à une déclinaison différentielle et multiréférentielle en sa nature comme en ses appartenances , l’individu ne se décrypterait-il pas (ne se livrerait-il pas à lui-même) tel une incarnation réussie : potentialité ou puissance d’individuation privilégiées eu égard à d’autres possibles (de destruction ou d’utilisation thérapeutique) ? Ou encore, matière investie d’un projet extérieur, individuation soutenue d’une volonté tierce, individualisation confortée d’une reconnaissance événementielle et individualité protégée d’un statut dicté par l’arbitraire du bon plaisir ou par l’irrationnel du pulsionnel ? En fait, procédant de la sorte, l’homme introduit différentes ruptures ou coupures : une coupure biologique (par rapport à un matériel embryonnaire soumis à l’insignifiance, proprement pluripotentiel en sa destination), une scission conceptuelle (dans l’introduction d’une discontinuité originelle intrinsèque –faisant suite à la conceptualisation d’une entité qui serait primitivement étrangère à l’individuation), et une rupture biographique (vis-à-vis d’une individualisation en perte de continuité ou d’une identité en pointillé). Et cette coupure biologique et cette rupture biographique offrent certains stades ou certains états aux manipulations. Si la coupure biologique répond à la distance grandissante séparant l’identité ultime (ce qui est vécu en noeud identitaire) de la chair ou de la forme corporelle, la rupture biographique s’intègre dans une situation sociale, familiale et existentielle semblablement morcelée ou morcelante : changements professionnels multiples, exclusions socio-économiques ou culturelles, séparations ou dislocations familiales, reculs du relationnel et de ses lieux au profit du virtuel, brouillages des différents repères, et finalement refus ou craintes des appartenances diverses (à une terre, un lieu, une généalogie, un trajet existentiel et un corps proprement personnel…). Raisons pour lesquelles, en désaccord avec H. Atlan ne décelant aucun élément anthropo-négateur dans ces techniques, nous redoutons que le clonage thérapeutique ne soit vecteur ou facteur de désintégrations du fonds anthropique. De même, nous hésitons face aux glissements sémantiques qui suivent les circonlocutions à fins neutralisantes. Cependant, bien que nous reprochions aux projets technicistes de désaffecter les mots pour offrir les ‘choses’ qu’ils désignent aux différentes emprises, nous ne suivons pas d’avantage G. Bénichou usant du procédé inverse : appel clair et net à l’émotion pour écarter sans discussion la technique associée à une quasi monstruosité de son praticien –et à un projet qui serait résolument «humanicide» (...)
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Les interventions et recherches à dynamique opératoire usuellement regroupées sous l’appellation ‘technosciences’ rencontrent l’humanitude comme la condition nécessaire de leur possibilité -mais cette rencontre de l’efficience et du pointillé matriciel (pointillé d’un individu néotène, d’un sujet libre, d’un génome manipulable) promet le déploiement (en réalisations multiples) de la potentialité aporétique attachée à une enclave organique perméable et à une maintenance identitaire inscrite dans le devenir. Potentialité associée tant à une intériorité se dépliant en extériorité (via une interface dermique -sensorielle) qu’à un monisme* substantiel s’exprimant dans la dualité –c.-à-d. par corps ou comme corps et par réalisations ou impulsions (matière sensible et pensée volitive susceptible d’opérativité).
Nous entendons en cela que l’extraction hors de la forclusion, hors de l’en-soi du soi, recèle une ouverture à l’autre (et à l’autre en/dans ‘soi’). Que l’émergence en dehors du substrat nature entraîne en ses déliances une échappée hors de la nature humaine telle que nous la connaissons -hors des bornes spécielles ou du fait humain conditionnel. Que l’homme porte en son être métabolique et relationnel, en sa conscience sensible et projective, en sa réalité situationnelle et en sa nature proprement autodéfinissante, la négation de tout Etat –advenu ou réalisé. Que son ouverture (à l’autre, au monde, à l’avenir), que sa béance essentielle (où peuvent s’inscrire de multiples possibles) et que sa contingence (où peuvent prendre place toutes les constructions de sens) portent une dimension aporétique : où pourrait exploser l’individuation, se dissoudre la conscience, se réduire le devenir, se détisser les réseaux symboliques et s’anéantir les sensibilités et les émotions. De fait, telle potentialité est désormais susceptible d’être actualisée car l’opérativité technique s’immisce dans les équilibres propres à un individu s’exprimant dans l’entre-deux du ‘donné’ imposé et de l’acquis conquis : et s’y immisce au profit d’une transgression des limites physiologiques, corporelles, spécielles et même catégorielles ou conceptuelles. Partant, les technosciences témoignent d’une rencontre incontournable opérée entre un homme entretenant un rapport mi-instrumental mi-symbolique au ‘monde’ (aux objets, aux autres et à lui-même) et des techniques créées à cette fin : rencontre rétroactive de l’individu et de ses outils, du sujet et de ses conceptualisations, de l’agent et de ses actes, du soi et de ses voies d’expression -un soi disposé, semble-t-il, à se résumer en centre décisionnel et force efficiente. Au final, l’homme produit un processus technique susceptible de l’extraire de cet ‘entre-deux’ du corps et de l’esprit qui le spécifie –entre-deux de la matière et de la matière qui se fuit, de la ponctualité et de la durée, de l’Etre et du devenir, des enracinements et des désengagements…
Nous tenterons de montrer que l’individu développe une tendance tant dispersive (de ‘soi’ en l’autre) que confusionnelle (de ‘soi’ et de l’autre) ; et que cette tendance témoigne d’un recul de l’entité corporelle référentielle en traduisant une programmation ouverte, un corps plus pensé que senti, une étance malléable, un ‘moi’ décisionnel, une puissance opératoire triomphante et une force volitive plus centrifuge que centripète.
Nous tenterons donc de démontrer que le sujet tend à délaisser sa réalité complexe et bipolaire au profit d’une expressivité, au profit d’un ‘Je’ délié de ses bases charnelles : d’un ‘Je’ arc-bouté contre son enracinement dans une entité d’expression duale et cependant unitaire –d’un ‘Je’ volitif et séquentiel, générateur de ruptures. Dès lors, nous soutiendrons que l’humanitude porte en elle son possible létal. Qu’elle concourt à la fin de notre humanité en produisant un domaine existentiel où s’esquisse une (auto)biographie de l’arrachement et de l’incarnation multiple. Où convergent les techniques, les projets sociaux et les aspirations individuelles. Et où l’on observe un rapprochement aventureux des possibles technoscientifiques et du fonds phantasmatique quand sciences et technosciences côtoient les lieux extrêmes d’une condition humaine articulée au précaire, aux situations limites et aux synthèses dialectiques du même et de l’autre (…).
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L'évolution technologique recouvre développements processuels et pondérations factuelles, interférences contingentes et options décisionnelles. Ou encore, choix pragmatiques et soucis éthiques : où interviennent les singularités, interagissent les individualités, s'opposent les intérêts et se catalysent les opérativités. Par suite, nous insisterons sur les différents changements de perspective: car les schèmes directeurs et les pulsions motrices glissent du désir d'enfant au projet de parentalité ; de la parenté généalogique au lien causatif et d'une pulsion peu ou prou narcissique à une propension prométhéenne. Mais également, de l'affect (d'investissement -par projections, transpositions, liances) à la rationalité . Ou encore, là où s'affrontent instinct égotiste et angoisse existentielle tandis que se répondent passions et compassions, de la continuité mi gamétique mi symbolique à la transmutation (thérapies germinales, améliorations géniques ou chromosomes artificiels). Corrélativement, l'homme passe d'une insertion historique (mode relationnel) à une abstraction nomade procédant des ruptures multiples (mode monadique* ). Il se défait des doubles-nœuds référentiels pour se perdre dans l'explosion des références : le sujet nouveau se désolidarise de la communauté des semblables comme de son propre corps. En ce contexte, la transposition recouvre une dissipation : la communauté se fait phalanstère* et délaisse la maintenance spécielle, culturelle et anthropique pour initier la fin explosive de l'individu – allant donc de la chose pensante cartésienne à la subjectivité cybernétique des transhumanistes. Ou encore, de la conscience sensible (en sa matérialité situationnelle) au Pur Esprit (imprégnant le tout de la matière qu'il englobe) - de la condensation conscientielle (individuée) à la dispersion de conscience (dans le monde, la matière ou le réseau …). Du désir d'enfant donc, au désir de «soi»… Mais un «soi» désinvesti ou investi en extériorité : manipulé ou préformé, soumis ou anesthésié, prothétisé ou transmuté. C'est là le «soi» des élans immobiles animant les scènes diverses de violences irraisonnées. Celui des solitudes désespérées noyant dans les masses fiévreuses la froideur de ses errances. Celui du sujet fragmenté se distançant crescendo d'un «moi» référentiel : aspirant à imprégner la matière compacte de l'univers ou à ingresser la chair vive d'autrui– par la voie d'insertions, assignations ou déterminations. Tel «soi» tentaculaire, perdu dans l'impersonnalisme du «on» anonyme, est aidé en ses déprises par les technosciences* : quand elles prothétisent le corps ou tendent à le désagréger en organes cultivables. Qu'elles franchissent les barrières spécielles, court-circuitent le temps des générations, détissent le réel en constructions métamorphiques* et virtualisent l'existence en potentiels –laissant derrière elles un groupe d'individus qui de l'humanité, conçue comme liens et liances, ne gardent que le nom…
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Histoire ancienne, histoires d'anciens.
Avant; bien avant que quelque best-seller savamment épicé puisse aseptiser de son souffle romanesque la sueur et le sang.
A des années-lumière des écrans trop plats où s'engloutit à corps perdu une émotion prise au piège de l'éphémère.
Il y avait alors le ciel et la terre - lui trop lourd, elle cruelle.
Il y avait l'espoir, il y avait ses promesses - et leurs mensonges.
Des yeux qui s'ouvrent, des mains qui se ferment;
Et puis les couches où se mêlent les corps, où se croisent l'origine et la fin - hisoire d'hommes, chroniques d'amours improbables et de mort trop certaine
Un drame intemporel s'est joué là, bien au-delà de l'océan - sous le règne sans partage d'un Dieu orguelleux.

Jaune sur jaune: à perte de vue les yeux s'égarent, et la touffeur insupportable des étés désséchés vibre en mirages assassins - se heurtant aux temples de pierres et se coulant dans les pistes juste avant de se frotter aux bêtes assoiffées ou aux hommes pantelants.
Baiser mortel d'Horus explosant en cendres amères dans les poitrines asphyxiées... Seul le fleuve l'arrête, prêtant ses rives aplaties aux corps exténués ou aux âmes fièvreuses et nourrissant en sous-sol quelques oasis verdoyantes, presque insolentes.
Là, des enfants demi-nus s'ébattent dans les eaux noir et or. Et gonflent de leurs rires insouciants les voiles fatiguées des felouques: doux clapotis et notes aigrelettes emportent vers Râ un souffle joyeux.

Tout a commencé aux pieds des titans en prière muette: entre l'azur et l'ocre - là où le ciel fait l'amour à la terre puis la dévore à son midi.
Tout a explosé dans l'immensité du désert....
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(...) le matérialisme extrême semble porter en lui son antithèse : soit la puissance d’une Idée, soit le pouvoir d’un programme directeur transcendant la matière moléculaire. Et nous assistons au passage affolant de l’homme-matière à l’homme-avatar (protéique). Nous pressentons le bouleversement qui, de l’homme-individu (dual), conduirait à l’homme-esprit accueillant l’utile en sa matière insignifiée et propageant dans le monde son «être-soi» : point de vue, matrice ou mode opératoire. Ces transformations ou transfigurations s’inscrivent dans une évolution qui accorda au sujet le contrôle de l’En-soi mondain avant de lui octroyer la maîtrise de l’en-soi qu’il est : le corps fonctionnel, les gènes informatifs. Cependant, une fois la matière vaincue, trans-formée, trans-mutée ou trans-férée, demeure le seul champ «symbolique». Par conséquent, insatisfait de ce noyau propre trop léger, le sujet humain tend à le projeter sur l’écran universel dans l’espoir d’une incarnation : où la machine «animalisée» compense l’animal «machiné», où le clone apparaît à l’imaginaire mystifié comme réceptacle possible d’une personnalité préexistante, où le spectre virtuel répond à l’absence – aux absents.
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(002) La paillasse……
Où maintenant la vie se fait, se jauge et se défait – refaite, parfaite ou contrefaite en pièces rattachées, détachées ou rapportées.
Où la question partout présente, du fond de son absence même, est celle du sens – de l’homme en son existence, de l’humain en sa signifiance.
Où les techniques s’enchaînent, parfois enchaînent, et souvent se déchaînent – pour extraire : la souffrance du corps ; le corps de l’identité ; l’identité du relationnel ; et l’homme de tous ses engagements, liens, liances et appartenances.
Extraire ou abstraire donc : hors ou loin de la Terre, hors et loin de la matrice (de moins en moins) maternelle, hors et sans le temps, hors et au-delà de l’humanité qui fit l’homme - s’en fait, nous fit (vers une posthumanité ou une transhumanité métamorphique, anamorphique ou dispersive). Où conséquemment les doubles-nœuds ou les entre-deux qui naguère définissaient l’homme révèlent puis offrent à l’opérativité leur aporie potentielle. Car les technosciences rencontrent l’humanitude comme leur source matricielle – mais cette rencontre de l’efficience et du pointillé anthropologique recouvre le déploiement (en réalisations multiples) du paradoxe associé à une enclave organique perméable astreinte à une maintenance identitaire en devenir. Paradoxe d’une intériorité qui se déplie en extériorité via une interface dermique (sensorielle) tout en soutenant un monisme substantiel décliné (se déclinant) en une expression duale (en corporéité et spiritualité, matière sensible et pensée volitive). Où donc l’homme en son humanité, sa béance et sa contingence recèle une dimension aporétique : où pourrait éclater l’individuation, s’altérer ou se déliter la conscience, se fixer l’évolution, se détisser les réseaux symboliques et s’anéantir les sensibilités. Où encore l’opérativité technique pourrait s’immiscer dans les équilibrations (agies incessamment) propres à un individu s’exprimant dans l’entre-deux du «donnée imposé» et de l’acquis conquis en assomption : et s’y immiscer au profit d’une transgression des limites corporéelles, spécielles et catégorielles.
A cette aune, les technosciences témoigneraient d’une rencontre risquée et cependant incontournable : opérée entre un homme entretenant un rapport mi instrumental mi symbolique au «monde» (aux objets et concepts, aux autres et à lui-même) et les techniques (par lui) crées (à cette fin). Rencontre opérante du sujet, de son projet et de ses instruments. Rencontre du soi et de ses voies d’expression : susceptibles désormais de catalyser la dimension aporétique d’un individu disposé, semble-t-il, à se résumer en centre décisionnel et force opératoire – au regard d’une intention de moins en moins incarnée si ce n’est dépersonnalisée ou impersonnelle et contre la réalité du Moi-peau tel que le décrit D. Anzieu (s’agissant de patients en cure psychanalytique : «(…) ces malades souffrent d’un manque de limites : incertitudes sur les frontières entre le Moi psychique et le Moi corporel, entre le Moi réalisé et le Moi idéal, entre ce qui dépend de Soi et ce qui dépend d’autrui, brusques fluctuations de ces frontières, accompagnées de dépression, indifférenciation des zones érogènes, confusion des expériences agréables et douloureuses (…)», MP, 29.
Dès lors, nous présumons que l’humanitude porte en elle son possible létal. Qu’elle concourt à la fin de notre humanité en produisant un domaine existentiel où s’esquisse une (auto)biographie de l’arrachement et de l’incarnation multiple ; où convergent les techniques, les projets sociaux et les aspirations individuelle ; et où l’on observe un rapprochement aventureux des possibles technoscientifiques et du fonds fantasmatique et mythologique.
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-Reste tranquille s’il te plaît, maman est fatiguée. Et tais-toi quand papa regarde son journal.
-Ça suffit ! File dans ta chambre, et occupe-toi intelligemment pour une fois…

Alors il file l’enfant. Et s’occupe avec un jeu vidéo ou devant un écran ouvert sur un monde qui peu à peu se referme sur ses peurs et ses indifférences –si seul !
Là, immobile, il se gave d’images : petite dépouille à la chair superfétatoire, petit sujet (presque) bien dressé…. Mais sans plus d’apprentissages justement : ni celui de l’enfance, ni celui de sa force. Ni, surtout, celui de l’autre en sa réalité tellement semblable et si différente cependant – infinie richesse d’une communauté où la diversité fait humanité.
Or il doit apprendre le petit d’homme : à contrôler ses pulsions, vider ses énergies et verbaliser ses peurs ou ses violences. Apprendre de son corps engagé dans la bataille ; apprendre de ses compétitions pour que peu à peu elles s’amenuisent. Sans cela, un jour ou l’autre, avec d’autres forces, d’autres armes, portées de frustrations et de silences, elles resurgissent en vagues destructrices.
L’enfant donc, que l’on fait taire, que l’on assied. Qui est métamorphosé en un adulte miniature, en un consommateur effréné – en un solitaire sans plus de références proprement transmises, réellement investies.
L’enfant et les femmes. Qui se démultiplient : en rôles, fonctions, moments et états – entre un instinct (d’espèce), un statut (socio-culturel), une fonction (professionnelle), un rôle (familial), un choix (personnel/personnal – mais impliqué dans le lacis des déterminants pluriels) et un projet (d’existence/ existentiel).
Des femmes qui désirent, veulent et exigent : un enfant, si elles veulent ; un enfant quand elles veulent ; un enfant comme elles veulent (même hors leur ventre…).
Les femmes disions-nous, et les hommes : avec leurs désirs prométhéens, leur narcissisme angoissé, leur volonté de puissance, leurs manques, leur stress, leurs certitudes et leurs incertitudes ou leurs ignorances…
Les hommes et puis l’humanité en sa diaspora : ici accrochée, écorchée, sur des terres desséchées ; là engluée dans ses coulées de boue. Ou encore attachée (et fascinée, aveugle donc) à ses tours infernales qui chatouillent un ciel toujours plus enfumé – dansant sur les déchets qui étouffent ses propres enfants.
L’humanité et ses conflits sanglants, ses rivalités sans garde-fou, ses concurrences débridées et ses dilemmes moraux. L’humanité et ses choix, ses doutes, ses peurs – ses risques et ses angoisses. L’humanité et ses techniques : celles qui sauvent, celles qui tuent. Celles qui sont disponibles, celles que l’on s’achète, celles qui font défaut et celles qui se profilent.
L’humanité et son avenir donc, et son devenir…..

-Fais pas ci, fais pas ça…...
-Pas beau ! Pas bien ! Pas juste !
Et blabla-ci et blabla-là : le monde tourne et tout coule, comme disait l’autre Grec.
-C’est comme je dis ! Comme je veux, ou comme je peux...
-C’est immoral, que diantre ! Que dis-je ? Abominable, oui !
Et verbiage et emphase : les mots se gonflent tandis que leur sens éclate en sons vibrionnants.
-A penser bien, citoyens, cela relève d’une atteinte à la dignité et à la liberté.
-Croyez-moi, cher Monsieur, c’est un coup porté à l’enfance et à l’innocence.
-Contre la raison ou le sens commun…
-Contre l’ordre, cher ami, contre l’Ordre !
L’ordre des pères ou du Père (Eternel ?). L’ordre de la cité, l’ordre des choses, l’ordre du monde (physico-chimique ou transfiguré en une entité sacrale).
-D’ailleurs, c’est un crime, Votre Honneur – à l’encontre des personnes, de l’humanité ou de l’espèce.
Et l’on s’affronte à tout va : en duels verbaux, à coups d’arguments rationnels ou d’images irraisonnées – c’est dans l’ordre des choses humaines justement ! Entre sapiens, demens et pictor : parce que la conscience, parce que les vécus…… Parce que les espoirs, les inconnues et les angoisses…… Et la souffrance aussi, qui de temps à autre se révolte. Sans omettre, à tout homme son lot, les pulsions et les projets : qui sont individuels en leur situation relationnelle ; qui sont collectifs ou anthropologiques au-delà du singulier.
Cependant, désormais, l’on peut faire sauter la planète en poussant sur quelques «boutons» aux accès plus ou moins codés. Ou changer l’espèce en bricolant les génomes. Certes, les ciseaux sont moléculaires et les fils tissés de séquences géniques – tirés alors par quelque vecteur viral. N’empêche, c’est de patchwork qu’il s’agit :
- Inédit, chimérique, fantasmagorique – et dangereux.
-Prometteur, révolutionnaire – et merveilleux.
Par suite logique ou viscérale, l’on oppose les arguments qui sont souvent autant d’avis ou d’intuitions.

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Les hommes qui vivaient là lui ont fait voir des lieux étranges: musées du vide et galeries sans peinture. Ils l'ont conduit en des labyrinthes fléchés, égaré dans des rues sans nom et retrouvé dans la salle des pas perdus d'un tribunal dépourvu de toute police (d'écriture, si ça t'amuse...).
Un jour de pluie, ils l'ont emmené dans une piscine vide où volaient des oiseaux de paradis - à un train d'enfer! Puis, de commun accord (sur une guitare désaccordée qui avait tout de même plusieurs cordes à son arc sans ciel), ils l'ont fait dîner par coeur avant de l'assoir, c'est un honneur, sur le coussin prouteur...
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Donc, il était une fois (il n'en sera pas deux, faut pas pousser quand même!) un grand petit homme qui vivait très loin d'ici. De halos célestes en miroirs stellaires, par jeux de reflets ou de mirages cosmiques, son monde scintille quelquefois dans la nuit claire des jours sans lune (si ça existe!). D'aucuns, trop terre-à-terre sans doute, le confondent (c'est consternant) avec l'une ou l'autre bestiole dès l'été revenu.
Mais avant d'aller plus loin (et parce que ça le vaut bien...), je t'ouvre son carnet de naissance - en confidence, cela va sans dire:
An 3039, 727°jour de l'année civile, fortes gelées et bonne nouvelle:
En ce jour clair de morever, moi, Archimède de Jolibois, atteste de la venue au monde d'un enfant nouveau.
1) Naissance sans problème, ni fil à retordre ni entorse
2)Mère ravie (et pourtant bien présente, foi de Jolibois).
3) Père distrait, trait de famille sans doute?
4)Nourrisson parfait (selon la mère, juste bien fait selon la police).
(...)
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Une cité-dortoir où plus personne ne dort; cité-mouroir où des rêves de camés s'éveillent en cauchemars.Tout s'en va à vau-l'eau -de poussières en gravats, morceau par morceau (...).
Il a du noir sur les joues. Sent la friture lourde des cuisines sans jour. 'Une mauvaise herbe' disait le vieux, quand il parlait encore. Mais le vieux, c'est con, il a jamais su dire 'je t'aime" (...)
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