Au programme toujours le même sujet : le commentaire du texte suivant, véritable parole d'évangile :
"Que les Algériens sachent surtout que l'abandon de la souveraineté en Algérie est un acte illégitime, c'est-à-dire qu'il met ceux qui le commettent et qui s'en rendent complices hors la loi, et ceux qui s'y opposent, quel que soit le moyen employé, en état de légitime défense."
C'est une analyse qui leur plaît beaucoup, d'autant plus qu'elle est signée... Michel Debré ! (chapitre II - Les veillées d'armes - page 81).
C'est bien fini, il faut avoir le courage d'en tirer les conclusions.
Challe ne le sait que trop. Le bilan est facile à faire. Dans l'Algérois, aucun progrès notable. En Oranie, l'échec est consommé. Dans le Constantinois, c'est le vide. Du côté de l'armée de l'Air, plus grand-chose à espérer. Quant à la Marine, il n'y a rien à en tirer. Au total, c'est la faillite, sans concordat possible. Il faut se rendre ; à l'évidence d'abord ; au pouvoir ensuite (chapitre VII - La renonciation - page 364).
Cette insurrection a-t-elle quelque chance de réussite ? C'est peu probable compte tenu de la tournure prise par les premiers évènements. Il est déjà clair en effet que l'affaire n'est pas dirigée par des "durs". Dans ces conditions De Gaulle s'en sortira si l'on en croit le vieux proverbe arabe qui dit : "Qui tue le lion en mange. Qui ne le tue pas est mangé." Oui, De Gaulle s'en sortira (chapitre IV - La relance - page 214).