Lettre T pour le Challenge ABC
Cette lecture m'a beaucoup surprise. Je m'attendais à une prise de position très tranchée et j'ai été agréablement surprise par le ton honnête, très ouvert et grand public.
On y découvre un lobbyisme exacerbé plus tourné vers les intérêts de ces actionnaires que le bien être public; l'absence d'étude irréfutable sur la dangerosité (ou non) des PGM; sans oublier l'impact environnemental de cette pratique dont, au final, on ne sait rien.
J'ai particulièrement apprécié le grand nombre de références bibliographiques qui jalonnent ce livre, permettant aux lecteurs d'approfondir à sa convenance sur le sujet.
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Enfin un livre qui pose les vraies questions.
Parmi les ogm, les plantes génétiquement modifiées ne tiennent pas leurs promesses sur le long terme. D'ailleurs, elles créent finalement plus de problèmes qu'elles n'en résolvent.
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Livre difficile à noter... Avis mitigé sur cette histoire entre réalité et fiction, avec une projection dans l'avenir qui interroge.
Belle écriture, univers scientifique plaisamment exploité pour à la fois encourager la réflexion et distraire.
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Ce roman a été écrit par le professeur du "premier bébé éprouvette français".
J'ai été très déçue par ce livre qui devait aborder les problèmes du clonage.
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L'auteur nous présente et explique les différentes problématiques liées à la décision citoyenne en politique, et avance la proposition de former des Conventions de citoyens pour les résoudre.
A distinguer du Débat publique largement plus utilisé aujourd'hui, qui n'est en fait que très peu démocratique (qualitativement car les citoyens lambda ne sont par renseignés, et quantitativement car, même s'il semble que le débat soit ouvert à tous, le poids accordé aux opinions diverge fortement selon les influences des acteurs et ce n'est finalement qu'une minorité qui impose ses idées), ces Conventions de citoyens devraient s'organiser selon un plan très rigoureux et minutieusement déroulé par Jacques Testart : il importe en effet de ne pas influencer le groupe de citoyen, de le constituer de "gogos" indépendants de toute rémunération, opinion déjà tranchée, et non trop similaires dans leur origine et mode de vie, et de faire reposer l'ensemble de l'opération sur le volontariat, le débat éclairé, et surtout, le souci du bien commun.
Similaire au "voile d'ignorance" de John Rawls, qui ne permet le détachement que des biais personnels et privés des acteurs et non pas des informations rationnelles, plurielles et exhaustif nécessaires à l'examen d'une question, cette solution se présenterait donc comme un élément essentiel de la démocratie, traversé par des préoccupations éthiques, pragmatiques et citoyennes, et idéalement dépourvue de biais en tous genres. Plus qu'à prendre en compte au même titre que d'autres avis, le résultat de ces délibérations devrait être prise comme une décision citoyenne à mettre impérativement en place.
Etendre cette pratique au monde entier serait aussi souhaitable, dans la mesure où les questions contemporaines portant sur la bioéthique et l'écologie ne se confinent pas en pratique à l'intérieur des frontières (OGMs, eugénisme...). Encore une fois, il s'agirait essentiellement d'écarter toute influence privée (entreprises, labos, politiciens) des débats pour garantir une certaine authenticité du questionnement.
Une certaine réserve est d'ailleurs exprimée vis-à-vis du moyen de démocratie directe que constituerait internet, toujours à cause des problèmes énoncés plus haut au sujet du débat public, mais aussi quant à la dématérialisation des personnes, à l'éloignement des corps, qui en général, rassemblés dans une même pièce dans la durée, finissent par créer l'environnement propice à une émulation positive (par exemple, des citoyens en viennent à décider de choses en apparence contraires à leur intérêt privé et immédiat, comme l'augmentation du prix des carburants, etc).
Cet exposé est suivi d'annexes résumant quelques exemples de procédures en France, entre 1998 et 2014.
C'est un très bon livre sur ces questions, facile à lire comme il choisit de les narrer et les exposer dans un ordre logique, tout en agrémentant son texte d'exemples précis et de références riches, et en ouvrant continuellement le champ de son propos, comme dans toute bonne démarche scientifique et didactique. Ainsi, il embrasse résolument la méthode qu'il préconise, simple, claire, logique et pragmatique, sans épargner au lecteur les nuances et difficultés auxquelles elle a fait, fait, ou fera face.
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incontournable réflexions du papa d amandine.
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l auteur présente les bases d ' une démocratie à l' heure des manipulations génétiques du brevetage du vivant
incoutournable
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L'auteur nous (ré)invite à une réflexion sur les problématiques des manières de faire de la science et des politiques privées comme publiques de la recherche. En partant de son expérience passée dans le domaine de la sélection animale et de son apport à la fécondation in vitro, il montre l'incidence sociale (notamment) d'une course effrénée confrontant recherches fondamentale et appliquée alors que, selon lui, il faudrait plutôt se poser la question du « pourquoi ? ». La nouvelle édition de poche propose en annexe, à l'instar de l'édition de 2006, des extraits du rapport de la mission parlementaire sur les OGM mais aussi et surtout un retour 10 ans après sous forme d'une préface. Ainsi l'exemple savoureux d' agriculteurs nigériens qui luttent contre la sécheresse en plantant chaque année les grains des meilleures pousses des années précédente. Ces graines s’avèrent être toujours productives alors que des graines conservées depuis 20 ans ne sont plus adaptées. Voilà un exemple frappant que la fixation d'un génome spécifique par brevet est plus un cul-de-sac évolutif plutôt qu'une révolution agricole… Par ailleurs, l'auteur ne s'est pas contenté d'une simple réimpression mais en a profité pour remanier quelque peu son texte.
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Testart, le chercheur, se peint en Don Juan (l'histoire du têtard qui veut se faire passer pour un prince). Ça donne un livre plutôt gonflant.
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Bienvenue dans l’époque géologique récente, marquée par l’impact du capitalisme, de la croissance industrielle et de l’utilisation massive des énergies fossiles. Une nouvelle époque « Anthropocène » au cours de laquelle « l’humanité devient une force géophysique à par entière ».
De la riche introduction, je souligne deux dimensions : la nécessaire place de la démocratie « Il faut permettre au public de penser qu’il n’existe pas d’intérêts propres de la science qui justifieraient qu’on aliène les valeurs de la civilisation. Il faut cultiver chez les citoyens l’audace de se prétendre juges de ce que font les laboratoires » et l’appel à une science ouverte « Mais cela ne changera vraiment rien sans une politique de propriété intellectuelle en faveur de la »science ouverte » avec l’exclusion du vivant et des savoirs du champ du brevet et la transition des journaux scientifiques vers des publications de libre accès. »
Le premier chapitre « Le tournant de l’anthropocène : la planète laboratoire » fait le point sur les conséquences du réchauffement climatique, du poids de la thermo-industrie, du cycle du carbone. Le livre se poursuit par « Fin du pétrole et défis énergétiques : quelles mutations sociales, technologiques et urbanistiques pour une ville durable ? » J’ai été surpris de la proposition de « mettre aux enchères des quotas de CO² » ou l’emploi inconsidéré de la notion de « gouvernance ». Les constats n’en soient pas moins lucides « La seule solution est de se tourner vers des modes de vie plus sobres » ou « utilisation la plus réduite possible de matière » ou encore « Il paraît illusoire de faire décroître la consommation de matière et d’énergie en ne jouant que sur les mutations technologiques ».
Chose assez rare, il est souligné une dimension subjective, souvent contournée « Mais la représentation de l’énergie renouvelable met également en jeu l’angoisse de revenir à une dépendance vis-à-vis des aléas de la nature. En ce sens elle s’inscrit en faux vis-à-vis de l’héritage d’un siècle et demi de progrès visant à affirmer la maîtrise de l’homme sur la nature. »
Les chapitres suivant me semble plus intéressants, les auteurs discutent de la science, de sa maîtrise, des décisions démocratiques qui devraient présider aux choix, non cédables à la seule « expertise » des scientifiques.
Deux exemples (les recherches sur l’embryon humain et les développements récents de la biométrie) seront analysés dans le chapitre bien nommé « L’homme augmenté ». Les auteurs dénoncent un « programme occulte de reproduction normative », l’absence de discours élaborés sur la biométrie, pour en conclure que ces techniques aujourd’hui présentées « n’ouvrent sur aucun horizon, ne sont habitées par aucun imaginaire » .
La suite est une dénonciation de la « domination du savoir scientifique par l’édification de normes » et une proposition forte d’« intrusion des citoyens dans le débat ».
Contre une appropriation remontant « vers l’amont de la production de connaissances » il conviendrait d’opposer un « modèle d’innovation ouverte, par opposition à l’innovation propriétaire fermée par les brevets, s’apparente au fonctionnement en »science ouverte » de la recherche fondamentale ».
Il ne faut donc pas accepter l’idée que « dans un monde de plus en plus technologique, l’exercice des droits démocratiques n’est pas possible sans accès aux développements technologiques, que ce soit en participant à leur production ou en décidant de leurs grandes orientations. »
Ce qui permet de poser les questions autour de « Sciences et démocratie », de « l’irruption des profanes », la mise en place de procédures « permettant de dépasser des expertises incomplètes, partiales et difficilement conformes aux intérêts des populations ».
Outre cela, sont aussi traités les nécessaires appels à la pluridisciplinarité, la prise en compte des utilités sociales larges « non réductibles aux seul impératifs économiques » et forcément l’enjeu de « faire ressortir les enjeux politiques ».
De nombreuses pistes de débat y compris sur le rappel qu’« Internet est loin d’être l’innovation écologique que son image immatérielle véhicule. »
Je regrette que les auteur-e-s négligent de nommer la forme politico-économique du système de la « thermo-industrie », à savoir le capitalisme. Sur ce sujet et plus largement sur la crise historique de la relation de l’humanité et son environnement, je renvois au livre de Daniel Tanuro ( L’impossible capitalisme vert, Les empêcheurs de penser en rond / La Découverte, Paris 2010)
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