Citations de Jandy Nelson (415)
Il me sourit et pose un doigt sur mes lèvres, suffisamment longtemps pour que mon petit coeur ait le temps d'atteindre Jupiter [...].
Ce type se shoote à la vie. A côté de lui, Candide est le pire des rabat-joie. Est-ce qu'il sait que la mort existe, au moins ?
Quand Sarah s'enflamme pour quelque chose, des noms d'animaux improbables lui viennent spontanément à la bouche comme si elle était atteinte du syndrôme de Tourette version 30 millions d'amis.
Il me faudrait un nouvel alphabet, un abécédaire de l'écroulement, de la tectonique des plaques, des ténèbres dévorantes.
Je ne comprends pas pourquoi tu es toujours fourré chez nous.
Je sens mon visage s'enflammer à mesure que la honte me gagne - la vraie question serait pourquoi est-ce que je m'obstine à me comporter comme une folle.
- Ah non ? dit-il en me dévisageant. Les coins de sa bouche commencent à se redresser. " Je t'apprécie beaucoup, Lennie. " Il me fixe d'un air incrédule. " Tu es quelqu'un de génial... " Comment peut-il penser une chose pareille ? Bailey est quelqu'un de génial. Big et Manou aussi. Sans parler de ma mère, bien sûr. Mais pas moi. Je suis le seul être humain bidimensionnel dans cette famille en 3D.
Il me sourit de toutes ses dents. " En plus, je te trouve très jolie et je suis un garçon ultra-superficiel. "
Une pensée horrible me vient à l'esprit : Il me trouve seulement jolie et géniale parce qu'il n'a jamais connu Bailey, suivie d'une autre, encore plus affreuse : et c'est tant mieux. Je secoue la tête pour effacer le contenu de mon cerveau comme une ardoise magique.
" Quoi ? " Il tend la main vers mon visage et glisse délicatement son pouce en travers de ma joue. Son geste est si tendre qu'il me fait tressaillir ; personne ne m'a jamais touchée de cette manière, personne ne m'a jamais regardée comme il le fait à cet instant précis, un regard profond. J'ai envie de le fuir et de l'embrasser en même temps.
Alors : Cils. Cils. Cils.
Je suis fichue.
Je crois qu'il a fini de jouer les grands frères avec moi.
- Je peux ? dit-il en approchant sa main de l'élastique qui retient ma queue de cheval.
J'acquiesce. Avec une infinie lenteur, il fait glisser l'élastique, sans me lâcher du regard. Je suis hypnotisée. C'est comme s'il déboutonnait mon chemisier. Quand il a fini, je bouge un peu la tête et mes cheveux retrouvent leur sauvage liberté.
- Wow ! dit-il tout bas. J'avais très envie de faire ça...
Je nous entends respirer. Je crois bien qu'on nous entend jusqu'à New York.
C’est donc ça ce truc dont tout le monde parle, ce truc qui habite chacune des pages des Hauts de Hurlevent – cette sensation qui m’électrise de l’intérieur tandis que nos lèvres refusent de se séparer. Qui aurait pu deviner que je n’attendais qu’un baiser pour me transformer en Cathy et en Juliette et en Elizabeth Bennet et en Lady Chatterley réunies ?
Il y a des années de cela, j’étais allongée sur le dos dans le jardin de Manou quand Big m’a demandé ce que je fabriquais. Je lui ai répondu que j’observais le ciel. Il m’a rétorqué : « C’est une vision de l’esprit, Lennie, le ciel est partout, il commence à tes pieds.
La vache, je comprends maintenant pourquoi Edward VIII a renoncé au trône d'Angleterre par amour. Si j'avais un trône, j'abdiquerais rien que pour revivre ces trois dernières secondes.
_Tes pieds, dis-je spontanément. C'est la première fois que je les vois.
Ces paroles crétines résonnent dans l'air qui nous sépare et l'espace d'un instant, je sais qu'il a envie de rire, de briser la glace et de m'attirer contre lui, de se moquer de moi pour oser sortir des trucs aussi bêtes alors qu'il est à deux doigts de m'assassiner. Je le vois sur son visage comme dans un livre ouvert. Mais ce mirage s'efface aussi vite qu'il est apparu et ne reste plus que la souffrance à l'état pur dans ses yeux immobiles, ses cils ne bougent pas, sa bouche ne sourie pas. Il ne me pardonnera jamais.
Quand je suis avec lui,
il y a quelqu’un avec moi
dans ma maison du deuil,
quelqu’un qui connait
son architecture
aussi bien que moi;
capable d’y errer avec moi,
d’une pièce triste à l’autre
Si bien que la structure oscillante
de vent et de vide
n’est plus aussi effrayante et solitaire
qu’avant.
(Trouvé sur une branche d’arbre devant le lycée de Clover)
je voudrais tant, tant disparaître. Il me prend l’envie subite d’écrire sur les murs oranges - j’ai besoin d’un alphabet composé de dernières phrases, d’aiguilles arrachées aux horloges, de pierres glacées, de chaussures vides remplies uniquement par le vent.
Tante Gooch est le surnom que nous avions donné à son rire, Bailey et moi, car il débarquait toujours sans crier gare, à la manière d’une vieille tante un peu fofolle qui surgirait sur le pas de la porte avec les cheveux roses, une valise pleine de ballons et sans la moindre intention de repartir.