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Critiques de Jason Latour (78)
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Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un h..

Après plus de 40 ans d'absence, Earl Tubb remet les pieds à Craw County, en Alabama, sa ville natale. Il y est venu juste pour 3 jours, le temps de vider la maison familiale qu'occupait son oncle, désormais en maison de retraite. Dans les rues, il remarque qu'un certain Boss semble avoir la mainmise sur la ville. Une fois arrivé au domicile, il se rend sur la tombe de son père, Bertrand. Un arbre gigantesque a poussé sur la stèle de l'ancien shérif. Earl s'attaque ensuite au déménagement. le lendemain, il se rend au snack de la ville pour manger un morceau. Alors qu'il est en train de déguster ses côtes de porc, il se fait interpeller par un homme, un certain Dusty, qui entame la discussion. Ce dernier, reconnaissant Earl, lui conseille vivement de quitter cette ville au plus vite. Pour l'instant, lui, Dusty, a rendez-vous avec le coach Boss. Un de ses hommes de main l'entraine dans les cuisines et le menace d'une arme. Earl, qui a tout vu, ne compte pas laisser ces malfrats s'en tirer à si bon compte...



Voilà un premier tome et une première de couverture qui donnent le ton! Earl Tubb, qui a quitté depuis 40 ans le patelin paumé, n'est visiblement pas au bout de ses surprises quant à la mentalité de ses habitants et de ceux qui semblent faire dorénavant leur loi. Jason Aaron nous plonge dans un monde de violence, de brutalité et de vengeance. L'on apprend au fil des pages les raisons qui ont poussé Earl à quitter ce patelin. Là encore, l'on bascule dans la violence. L'auteur nous plonge dans une ambiance lugubre, sauvage, sanguinaire, parfois crasseuse, rendant parfois cette lecture éprouvante.

Le dessin et les couleurs de Jason Latour servent à merveille ce récit brut et intense: un trait anguleux et vif, des couleurs sombres, à dominante rouge.
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Southern Bastards, tome 3 : Retour au bercail

Devant la tombe d'Earl Tubb et du père de ce dernier, le shérif, Hardy, regrette amèrement ce qui s'est passé et se demande si ses choix ont été les bons. Il est bientôt rejoint par Coach Big. Celui-ci, choqué, lui demande si cela s'est bien passé comme on le dit. Le shérif le lui confirme: Earl Tubb a bien été sauvagement tué par l'entraineur Euless Boss, tabassé en pleine rue sans que personne n'ait réagi. Coach Big se reproche de n'avoir pu empêcher cela... Peu de temps après, Hardy et Boss découvrent le corps inerte de leur ami, une balle dans la tête, un pistolet à la main. Il ne fait aucun doute qu'il s'est donné la mort. Et pourtant, Boss parle d'assassinat ! N'hésitant pas à accuser un joueur de Wetumpka, l'équipe que ses gars doivent affronter d'ici peu. Il somme le shérif de trouver le coupable...



Un troisième tome tout aussi violent, poisseux, lugubre et enragé que les deux premiers. L'on se retrouve à Craw County, dans l'Alabama, un patelin paumé où la brutalité, la vengeance, les règlements de compte semblent de mise. L'on retrouve Coach Boss, toujours aussi remonté, le shérif et ses questionnements, Esaw, l'homme de main un peu abruti, l'archer religieux et aussi Roberta Tubb, la fille d'Earl, venue visiblement éclaircir les circonstances de la mort de ce dernier. Jason Aaron s'attarde sur chacun, dévoilant peu à peu leurs personnalités, sombres pour la plupart, et leurs états d'âme. Graphiquement, la violence est prégnante, le trait hargneux, anguleux et rude, le rouge sang prédomine sur chaque planche. L'on ne pourra pas reprocher à Jason Latour de ne pas coller à ce scénario crasseux, cru et rude.
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Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un h..

Craw County, Alabama.



Un bled du sud quitté sans regrets il y a près de quarante ans maintenant.

Le temps de vider la vieille baraque familiale et Earl Tubb reprendra la route pour ne jamais y refoutre les pieds.

Rien n'a changé.

Ah si, la vieille tombe paternelle semble s'être muée en Yggdrasil indestructible.

Aussi costaud que l'était alors son shérif de père qui rendait la justice à grands coups de batte de baseball.

Peut pas dire que les deux aient jamais été très proches. le Vietnam aura scellé leur incompatibilité d'humeur.

Non, rien n'a changé.

L'humeur teigneuse de certains autochtones non plus.

Coach Boss dirige l'équipe locale. Puis le resto du coin, toute la ville à vrai dire.

S'y frotter ne reste jamais longtemps sans conséquences.

Il aurait dû tracer la route, Earl, sans se retourner.

Il aurait dû car maintenant, il est trop tard.



Bienvenue en pays redneck.

Du plouc de compétition, du péquenaud d'élevage comme s'il en pleuvait.

L'emblême, le drapeau confédéré donnant une assez bonne idée du niveau local fièrement affiché à tous les coins de rue.



Déboulant comme un chien dans un jeu de quilles, l'ami Earl et ses questionnements inépuisables sur l'inné et l'acquis.

Look bûcheron, la chemise à carreau et la moustache au vent, pas de quoi claquer du fessier en le voyant malgré le gabarit du bestiau.



Si le scénario de départ apparaît sans véritables surprises, Southern Bastards fait montre d'une montée en puissance diabolique.

Bien plus qu'un énième récit érigeant la baston en religion, il déroule une trame solide en s'appuyant sur un personnage emblématique du cru taraudé par son héritage génétique.



Un trait aussi sombre et rugueux que les crétins congénitaux parsemant ce conte des temps modernes, le plaisir des mirettes est optimal et l'envie pressante de découvrir la suite à son zénith.



Hautement addictif et pis c'est tout !
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Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un h..

Southern bastards 1 Ici repose un homme (20.03.2015)

Il a fui autant sa cambrousse que son paternel violent ; il a vécu la guerre du Viêtnam et a tout fait pour laisser son passé derrière lui ; il revient dans sa ville natale pour déblayer la maison familiale : Earl Tubb ne compte pas s’éterniser dans ce petit bled paumé d’Alabama qu’est Craw County. Le premier tome de Southern Bastards est là pour nous narrer ce qui lui prendra tant de temps pour quitter cette bourgade « pittoresque à l’américaine ».



[Davantage de contenus (éléments connexes, images, critique plus longue) sur https://bibliocosme.wordpress.com/2015/03/20/southern-bastards-tome-1-ici-repose-un-homme/ ]



Craw County sent bon le fin fond de la campagne américaine. L’Alabama dans toute sa splendeur, semblerait-il. Les chiens errants contestent le prix de l’attractivité aux bastons de comptoir et seul le terrain local mobilise les masses brutales qui squattent le bar au crépuscule. De plus, quand on a des flingues dans les poches et des battes dans la voiture, forcément, tout peut dégénérer très vite dans ce genre d’ambiance glauque, sale et rustre. Si vous êtes plutôt fan de My Little Pony (Frienship is Magic !) ou bien même à la recherche de séries humoristiques, passez votre chemin : ici, on règle ses problèmes en famille et on ne les règle pas forcément proprement.

Dans cette atmosphère très propice à l’intrigue crasseuse, le scénario de Jason Aaron nous fait suivre le cheminement personnel du personnage principal non seulement à travers ses actes violents qui chamboulent la vie de Craw County, mais aussi et surtout à travers les appels à sens unique passés vers une personne inconnue du lecteur, pendant lesquels Earl Tubb se confie et s’épanche sur ses souvenirs maintes fois ressassés, sa réticence à laisser les choses dégénérer mais aussi la fatalité de la situation. C’est un élément au départ anecdotique qui prend au fur et à mesure une importance touchante et quasiment implacable.

C’est une bonne équipe que celle composée de ces deux Jason, puisque pour accompagner Jason Aaron, nous trouvons le dessin très particulier de Jason Latour. Le dessinateur choque via des petites vignettes pleines d’action dans une violence bien jaugée, même si certains pourraient la juger insoutenable vu la situation. Des graphismes très sombres et pourtant très clairs dans leur lecture (attention malgré tout au lettrage, très heurté et difficile parfois à appréhender) sont là pour engoncer un peu plus l’atmosphère dans le lugubre et le malsain, voire le désespérant. Enfin, des bonus un peu particuliers attendent le lecteur en fin d’ouvrage, bonus qui correspondent tout à fait à l’ambiance de ce comics fait d’ « authenticité banale » et de « terroir local », avec notamment les traditionnelles couvertures de dessinateurs divers pour donner leur vision de cet univers rural, ainsi qu’une recette de cuisine (!) : Jason Aaron dans ses œuvres.



Encore donc une publication réussie d’Urban Comics traduite à partir d’un matériel très récent (2014 aux États-Unis) et issu du catalogue d’Image Comics pour lequel les éditeurs français se battent de plus en plus ardemment (notez seulement que Walking Dead et Saga en tous deux issus…) ! Quatre chapitres et un court épilogue tranchants comme un poignard aiguisé et puissants comme le gourdin de M. Tubb : le premier tome de Southern Bastards peut se lire comme un one-shot isolé de tout le reste de vos lectures, sachez juste que la suite est rapidement prévue en version française pour juin 2015 et centrée, à première vue, sur le personnage du Coach Boss.



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Southern Bastards, tome 2 : Sang et sueur

Le footbal est une institution à Crow County, dans l'Alabama. Coach Boss, qui a aujourd'hui la mainmise sur la ville et qui semble imposer ses propres lois, n'a pas toujours été ainsi respecté voire craint, y compris du shérif et du Maire. En effet, alors qu'il était adolescent, Euless Boss tenait à tout prix à intégrer l'équipe de football. Mais, cela ne semblait guère faire l'unanimité au sein des joueurs, et même du coach, qui le maltraitaient. Et ce, malgré son entrainement intensif et sa rage d'y parvenir. Il s'était juré qu'on n'allait pas de sitôt oublier son nom. Et, de fait..



Voilà un deuxième tome (qui n'est pas vraiment une suite) tout aussi percutant que le premier. Jason Aaron s'attarde cette fois-ci sur le passé de Coach Boss, homme ô combien détestable mais auquel l'on finit par s'attacher dans ce volet. Celui-ci voulant, quel qu'en soit le prix à payer, faire partie de l'équipe de football en tant que linebacker, fera tout par y arriver. Quitte à faire couler le sang... Le scénariste dépeint une société attachée à ses valeurs et raciste. Le climat est tendu, violent, parfois haineux. Une ambiance parfaitement rendue par le trait rude et hargneux et les couleurs à dominante rouge de Jason Latour.
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Spider-Gwen, tome 1

L'idée de ce comics était assez intéressante à savoir que dans une réalité parallèle, c'est Gwen qui aurait été mordue par la petite araignée lorsqu'elle était une adolescente. Peter Parker essaye de suivre son exemple mais ses expérimentations le transforme en homme-lézard. Spider-Woman est obligé de le tuer. Gwen décide alors de mettre ses pouvoirs au service du bien car de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités.



Jusqu'ici tout va bien. Sauf qu'elle a quitté un groupe de rock dirigé par Mary-Jane où elle était la batteuse. A noter qu'elle est également accompagnée par Spider-cochon dans ses aventures nocturnes. Bref, on aura tout vu jusqu'au plus pathétique ! Les dimensions parallèles n'ont plus de limites pour les scénaristes qui font actuellement un peu dans le n'importe quoi.



Même le style graphique de cette présente série est assez fouillis. Bref, rien ne sauve la mise et même pas la pauvre héroïne totalement insipide. J'aurais envie de hurler: rendez-nous la Gwen que l'on connaît et que l'on a appris à aimer. Elle doit certainement se retourner dans sa tombe. J'aurais envie d'ajouter un appel du style « au secours Martin Scorcese, viens nous sauver par pitié ! ». Mais bon, je me retiens.
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Southern Bastards, tome 2 : Sang et sueur

Le premier tome claquait déjà sévère, le second n'est pas loin de lui voler la vedette. Allez pas l'dire à la mère Denis, son p'tit coeur n'y survivrait pas.



Retour, non pas à Howard's End, mais en cette si délicieuse petite bourgade ségrégationniste de Crow County, toujours sise en Alabama.

Alors que nous découvrions précédemment un fantastique salopard, facilement podiumisable -je sais, ça fait mal à les yeux- dans la catégorie, en la personne de Coach Boss, entraîneur emblématique de l'équipe locale de footchebôl Américain et accessoirement seigneur du château, v'là t'y pas que son duraille de parcours nous est compté par le menu.

Et c'est qu'on en viendrait presque à le trouver sympa cet enfant de salaud.

Rien de personnel envers son bâtard de père, enflure pur jus de la pire espèce.



Il faut bien lui reconnaître une qualité, la ténacité.

A écouter toutes les âmes bienveillantes alentour, il serait devenu, au mieux, chômeur alcoolo, au pire poivrot sans emploi. Moyennes comme perspectives d'avenir, c'est pourquoi le bonhomme se sera construit dans la douleur en serrant les dents et jouant des poings.



Loin de légitimer la sale impression à son égard de tout lecteur normalement constitué, ce fantastique opus l'explicite en partie.

Entourage familial, néant.

Amis, néant.

Soutien, néant.

Oups, au temps pour moi, il y aura bien le vieux big. Vénérable ramasseur de ballons noir et aveugle attitré de l'équipe, sa cécité pourrait bien, contre toute attente, lui apprendre deux trois trucs sur le métier.



Aussi flamboyant que le nuancier de rouge parsemant allègrement chaque planche de ce récit, Southern Bastards, deuxième du nom, est juste un monstrueux panard de lecture.

Et la bonne nouvelle, c'est qu'une suite lui est déjà promise.



Incontournable !
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Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un h..

♫ Il suffira d’un signe, un matin♫ Un matin tout tranquille, et serein ♪ Quelque chose d’infime, c’est certain ♪



Earl Tubb aurait mieux fait d’écouter les paroles de la chanson de Jean-Jacques Goldman car lui qui revenait après 40 ans à Craw County – bled paumé dans le trou du cul de l’Alabama – juste pour trois jours, le temps de vider la maison de son vieil oncle, a reçu plus qu’un signe et ça s’est mal terminé pour lui.



Mais pourquoi tu n’as pas fermé ta gueule, Earl ?? Pourquoi a-t-il fallu que tu te mêles des histoires de la mafia locale ?



T’aurais mieux fait de laisser pisser le mérinos au lieu d’aller à l’encontre de Euless « Coach » Boss, l’entraîneur de l’équipe locale de football, véritable Dieu vivant dans ce trou paumé, maître de la ville et excellent manieur de batte. Tout comme l’était ton père, d’ailleurs, l’ancien shérif, décédé.



Après l’histoire bien connue de "Paf le chien", voici celle de "Paf Earl"…



Là, on va vraiment penser que j’aime foutre mes mains dans les histoires poisseuses du Sud profond ! Et ce n’est pas faux !



Autant je déteste les péquenots, les ploucs, les rednecks, les Hillbilly, dans la vie courante, autant je les cherche dans mes lectures et cette saga m’a tout l’air d’être prometteuse niveau ambiance glauque, poisseuse, noire, sombre, crasse, de celle qui vous colle aux basques, comme du sang chaud sur une scène de crime.



Si le pitch de départ peut sembler connu (un homme qui s’en revient dans son bled après 40 ans d’exil), c’est le travail fait autour des personnages qui vaut le coup car ils ont du relief, sont détaillés, complexes, et on ne sait pas trop à qui l’on peut se fier.



Ici, ce n’est pas le pays des Bisounours et si vous ne voulez pas des atmosphères délétères (ça rime), toxiques, dangereuses, brutales, lugubre, sanguines,… vaudrait mieux ne pas venir foutre vos jolis petons dans ces pages où la violence latente menace d’exploser à chaque page (et pour exploser, elle va exploser).



Au fil du récit, on comprendra aussi pourquoi Earl est foutu le camp de ce bled paumé. Pas de chance, la mentalité n’a pas changée, elle pourrait même être devenue pire.



Certains pourraient aussi ne pas aimer les dessins, moi-même j’ai eu un peu de mal avec, au départ, mais ces traits tout en angle ont tout des coups de canifs plantés dans le bide du lecteur, quand aux couleurs, sombres, elles éclairent pourtant bien le récit, aidé dans cela par des petites vignettes qui laissent le champ libre au déchaînement de violence.



Ici, on ne dirait pas le sud, mais c’est le Sud ! Profond et peuplé de personnages avec lesquels on n’a vraiment pas envie d’aller boire un verre, ni de fréquenter en tant que voisins.



N’appelez pas la police, car cette dernière ne fera rien pour vous… R.I.P



La série Scalped était du lourd, j’ai été triste de la quitter, mais il me semble que Southern Bastards aura tout pour me plaire niveau roman noir afin de faire mon deuil de la série précédente.


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Southern Bastards, tome 2 : Sang et sueur

Dans ce tome-ci, on revient sur la mort de Earl Tubb, fils de l’ancien shérif, celui qui n’était venu que pour vider la maison de son vieil oncle et dont le crâne a rencontré un morceau de bois qui le lui a fendu (le crâne).



Pas besoin de chercher le coupable, on le connaît, toute la ville sait qui l’a fait et le lecteur aussi : le coach Boss.



D’ailleurs, l’arme du crime, cette batte de base-ball dont s’est servi le coach Boss pour tuer Earl est encore sur la table de cuisine.



Et personne ne mouftera, personne ne l’ouvrira, tout le monde fermera sa gueule car le coach est tout puissant.



Nous replongeons une fois de plus dans le Sud Profond, celui qui est raciste, qui est un inculte, alcoolo et qui ne vit que pour le football américain, celui dont je n’ai jamais compris les règles non plus.



Dans cette petite ville, tout le monde ne vit que pour l’équipe et si elle gagne, alors, son coach deviendra le roi. Ce qu’il est devenu, faisant de lui le type le plus puissant de la ville.



Retournement de situation avec le coach Euless Boss, dont je pensais qu’il serait le grand méchant, vu son comportement dans l’album précédent, et bien non !



Purée, ce mec en a bavé dans sa vie : il a grandi auprès d’un père alcoolique, voleur, cambrioleur, bon à rien, magouilleur, frappeur de fils, baiseur et j’en oublie sans doute sur son C.V. plus long qu’un casier judiciaire.



Euless, lui ne vit que pour accéder à l’équipe de football au poste de linebacker mais il se mange plus souvent des baffes, des poings et des refus qu’autre chose. Ses origines ne plaident pas en sa faveur et comme il est le fils de son père, on ne lui fait aucun cadeau, comme ça, c’est lui qui paie pour les conneries de son daron.



Pourtant, il en veut, Euless (Euless pas tomber) et sans l’aide d’un vieil aveugle Noir, il serait toujours en train de bouffer de la terre. Oui, on peut ne rien voir et en savoir des choses.



Et ça marche car on s’attache à Boss, alors que son personnage a tout du grand détestable, mais en brossant son portrait, sa jeunesse, tout ce qu’il en a bavé pour accéder à un poste de linebacker au sein de l’équipe et comment on l’a remercié ensuite, on comprend un peu mieux ce qu’il est devenu.



Véritable immersion dans tout ce que le Sud américain compte de profond, ce comics a tout pour faire un parfait roman noir avec un contexte social dépeint en arrière-plan et tout ce que cette société à comme valeurs, dont le foot et le racisme.



L’atmosphère est crue, noire, violente et les portraits des personnages sont brossés sans concession aucune, brute de décoffrage, le tout dans un climat plus tendu que le string d’une pom-pom girl qui aurait mangé trop de tarte.



Je n’aime pas trop les dessins, mais les tons rouges illustrent bien toute la violence, la haine, la rage et le sang contenu dans ces pages.



Une série que je suis contente d’avoir découverte. Le premier album claquait déjà comme la culasse d’une carabine à canon scié, mais ce tome-ci t’envoie la chevrotine dans les tripes.



Oserais-je ouvrir le suivant ??


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Spider-Gwen, tome 1

Mais qui est donc cette mystérieuse Spider-Gwen ? Elle est apparue lors de l’event Spider-Verse, il y a quelques mois en kiosque, et qui devrait sortir courant de l’année en librairie. Au passage, je vous le conseille car il est vraiment excellent.



Nous sommes donc ici dans un univers alternatif, la terre 65, et ce n’est pas Peter Parker qui est Spiderman, non, c’est Gwen Stacy. Alors, au départ on peut se dire que c’est encore une série dérivée de mauvaise qualité comme Marvel sait si bien le faire, mais là, ce n’est pas du tout le cas. On découvre un personnage bien construit, bien travaillée. Le look du personnage est vraiment sympa, j’adore l’effet masque + capuche, sur des couleurs crème et rosé avec quelques touches de bleu.





La narration est simple, l’histoire se met en place tranquillement, surtout à parti du deuxième chapitre. La découpe de case est bien fichue, pas d’effet de style qui ralentirais la lecture. Les dessins et couleurs ne sont pas flashys à outrance, c’est bien plus sale, plus sombre (on n’est pas non plus dans un Batman, mais on est loin de Batgirl et son style girly horrible).





De plus, le prix, 13€ est tout à fait acceptable, l’édition est classique, mais au moins Panini Comics ne nous massacre pas comme ils le font sur des titres comme Star Wars ou Kick-Ass.





Par contre, un bémol (oui, avec Marvel et Panini Comics j’ai très souvent des bémols), qui concerne la construction de l’histoire. Certes, on a les cinq premiers chapitres de la série, mais ce n’est pas le début du personnage, car son tout premier chapitre se passe dans Spider-Verse et il est résumé ici en une seule page. C’est peu commun de commencer une nouvelle série au chapitre 1 avec écrit « Précédemment.. ».





Pourquoi ne pas avoir inclus le chapitre de Spider-Gwen en début de tome ? Il sera sans doute inséré dans l’event Spider-Verse, mais en ce cas, pourquoi sortir le premier tome de Spider-Gwen avant l’event ? Personnellement, cela ne me dérange pas car étant fan de Spider-Man, je possède tous les kiosques et donc tout l’event Spider-Verse, mais les éditeurs auraient pu penser à ceux qui ne possèdent pas les kiosques, et qui débutent ce nouveau personnage.
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Southern Bastards, tome 3 : Retour au bercail

Si j’avais trouvé des circonstance atténuantes au coach Euless Boss dans le tome 2, là, on voit encore plus son côté sombre et on commence à avoir la sueur froide qui coule entre les omoplates.



Coach Big aussi… Souvenez-vous, l’aveugle Noir du tome 2 qui aidait le jeune Boss à acquérir les tactiques et le talent pour être un bon linebacker afin d’intégrer l’équipe des Runnin’ Rebs.



Pour le coach Boss, le foot est tout ce qui compte et tous les moyens sont bons pour arriver au but, quitte à déclarer un suicide comme un meurtre et à accuser un joueur de Wetumpka, l’équipe adverse.



Vous imaginez les conséquences d’une telle accusation lorsqu’elle arrive dans les cerveaux embrumés de nos rednecks amateurs de l’équipe des Runnin’ Rebs ? Wetumpka, c’est un peu les frères ennemis et on a pris plaisir ces dernières années à les écraser au ballon ovale.



Les auteurs étant Sudistes eux-mêmes, ils savent de quoi ils parlent, ils connaissent les habitants du Sud profond et s’ils les égratignent, les bousculent et ne les mettent pas sous leurs meilleurs jours, ce n’est pas pour être insultant, juste pour décrire une situation réelle et l’analyser.



L’un des deux expliquera même, en introduction de l’album, pourquoi la couverture d’un des épisodes avait un chien déchirant le drapeau confédéré.



Beaucoup de mystères dans cet album qui fait la part belle à la violence, qu’elle soit verbale, en action ou par omission (comme on dit) car laisser les crimes impunis est aussi grave que de les commettre et par leur silence, les habitants de Craw County et son shérif sont aussi coupable que Coach Boss.



Les auteurs développent un peu plus certains personnages secondaires et en introduisent de nouveau, si bien qu’on ne sait pas toujours quel fil rouge leur récit va suivre : le crime d’Earl Tubb commit dans le premier tome ou les magouilles de Boss ainsi que le portrait des différents habitants de cette petite ville d’Alabama.



Malgré les portraits sombres de quelques-uns de ses représentants, les auteurs n’hésitent jamais à leur donner un soupçon de circonstances atténuantes ou de montrer leur fragilité, compensée par le roulement des mécaniques, les humiliations qu’ils font subir à d’autres et de l’utilisation de la violence à tour de bras.



Boss est devenu tel qu’il est suite à son enfance, de la violence de son père et à cause du système qui faisait qu’un jeune garçon tel que lui n’aurait jamais accès à rien, quoiqu’il fasse, même en travaillant dur pour acquérir sa place dans l’équipe.



On est dans un système basé sur la force, pas sur l’intelligence et les faibles n’ont pas leur place ici, les soumis non plus, leur seule position acceptable étant la posture de soumission et le shérif l’illustre bien, cette posture du chien soumis.



Coach Boss avait la force, il est le maître de la ville, mais le cerveau, c’était Coach Big, le Noir aveugle et il n’est plus là pour le conseiller. Boss a toujours la force, mais sans l’intelligence tactique de l’autre, il risque de tout perdre.



L’introduction d’un nouveau personnage, celui de la couverture, laisse augurer que nous allons nous diriger vers des portraits de différents habitants de Craw County et du Sud profond, celui qui regarde toujours les gens de couleurs de travers et comme notre nouvelle arrivante est Black…



On n’a pas fini d’explorer la face sombre de l’Humain sudiste, avec cette série. C’est sombre, glauque, dérangeant, les dessins sont toujours survoltés, les traits grossier pour certains, mais la toile d’araignée est tellement ramifiée qu’il y a encore possibilité de passer de belles heures avec cette saga.


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Scalped, tome 8 : Le prix du salut

Dashiell Bad Horse est un agent du FBI infiltré dans la police tribale de la réserve de Prairie Rose. Il a pour mission de faire tomber Lincoln Red Crow, le chef de la police et… de la mafia locale. Dans ce volume, Baylis Nitz, le patron de Dash met enfin la main sur l'élément déclencheur susceptible de relancer son enquête sur le chef Lincoln Red Crow. De son côté, Dash Bad Horse remue ciel et terre pour retrouver l'assassin de sa mère, et l'officier Falls Down endure quant à lui une bien étrange captivité.

Je décris un personnage pour chacun des 10 volumes de la série :

Volume 08 – Catcher

Arthur J. Pendergrass, alias Catcher, est un ancien chef du mouvement radical aux côtés de Red Crow et Gina. Catcher a depuis progressivement sombré dans l’alcool et la folie. Il prétend recevoir des visions des Êtres du Tonnerre, dieux vénérés par son peuple: des visions de malheur imminent, toutes centrées sur Dashiell ou ses proches. Malgré l’amour qu’il lui portait, Catcher assassina Gina lors d’un accès mystique. Blessé après avoir tenté de tuer Dashiell, il erre depuis en pleine nature.
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Spider-Gwen, tome 3

• « Spider-Gwen, tome 3 » de Jason Latour, Dennis Hopeless, Robbie Thompson, Bengal, Joëlle Jones, Tana Ford, Nico Leon et Vanessa Del Rey, publié chez Panini France.



• J'ai commencer cette lecture à la suite du défi lecture de BD de Babelio de Juin, cherchant une BD ayant une silhouette sur sa couverture, dans le but d'étendre ma "culture" BD.



• Après une petite pause dans l'univers de Spider-Gwen, je remet le nez dans cette série qui jusque-là était plutôt sympathique mais manquait d'une identité propre et se composait d'histoires que très légèrement entrainantes..



• Avec ce troisième volume, on continu de jouer entre les univers alternatif de Marvel, en faisant participer deux autres Spider-Woman à l'aventure. L'ajout au casting de ses deux super-héroines isole Gwen, qui se retrouve finalement au second plan pour une bonne partie de l'histoire. Néanmoins, il est intéressant de suivre la relation entres les trois personnages, qui évolue progressivement au fil des chapitres. Le côté maternel de Jessica Drew, associé au côté fille paumée de Gwen et Cindy est un mélange rendant le tout attendrissant et c'est un réel atout de cet arc. Pour ce qui est des autres personnages, ils m'ont très peu intrigué, et s'oublieront bien facilement.



• Je suis rester très mitigé sur cet arc narratif, si j'ai apprécier découvrir de nouveaux personnages que je ne connaissais pas et qui méritait clairement mon attention, la première Spider-Woman et Silk, je trouve le reste très confus et maladroit. Certains aspects du scénario sont vraiment aléatoire et nous perdent facilement, le grand méchant de cette aventure est d'un ennuie mortel et les raisons de son machiavélisme est tout bonnement ridicule.. presque consternant tant un tel crossover aurait pu être incroyable. On apprend avec surprise l'origine , qui était planifiée depuis le départ par l'alter-égo maléfique de Cindy Moon. Cet aspect de l'histoire m'a également déçu, et j'aurais préférer qu'on laisse l'origine de cet événement comme un simple coup du destin.. je trouve que sa casse un peu la continuité.



• Au niveau du dessin c'est.. très aléatoire également. Énormément d'artistes différents ont officié sur ces planches, et franchement on y trouve de tout, allant du meilleur comme du pire. Parfois les personnages vont être très bien dessinés et parfois avoir un visage flou dégueu. Certaines couvertures vont nous donner envie de les accrocher tel des tableaux dans notre salon, quand d'autres vont tout simplement nous faire reculer.. C'est encore un aspect des comics de grandes maisons d'éditions avec lequel j'ai du mal car parfois on peut se retrouver avec des artistes très différents et que malheureusement, à un moment donner ont est forcément déçu de perdre le style d'un artiste.



• Un troisième numéro qui me laisse assez perplexe donc, de bons personnages principaux, mais un scénario qui encore une fois, est trop moyen pour rester mémorable.
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Defenders : La meilleure défense

Ce tome regroupe 5 épisodes initialement parus en 2018. Il y a un épisode consacré à chacun des 4 superhéros (Hulk, Namor, Doctor Strange, Silver Surfer) et le dernier épisode met en scène les Defenders (équipe composée desdits 4 superhéros). Chaque épisode comporte 30 pages.



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Huk (scénario d'Al Ewing, dessins et encrage de Simone di Meo, couleurs de Dono Sánchez-Almara) - Dans une région désertique du Nouveau Mexique, Bruce Banner chemine à pied sur une route, en blouse blanche. Il a l'impression qu'une intuition le guide vers son but : la petite ville de Happy Trails. Personne dans les rues. Il se rend au bureau du shérif : personne. Il surprend un mouvement derrière une fenêtre. Il s'y rend, ouvre la porte et est accueilli par un homme braquant un revolver sur lui. Ailleurs dans un laboratoire souterrain, un individu encapuchonné plante son poignard dans un extraterrestre et le tue. Après s'être battu, Banner découvre un vagabond avec l'amulette de l'Œil d'Agamotto.



Régulièrement, les éditeurs Marvel demandent à des auteurs de remettre sur rail une nouvelle série consacrée aux Défenseurs, la première ayant totalisé 152 épisodes de 1977 à 1986, avec des scénaristes mémorables comme David Anthony Kraft, Steve Gerber et John-Marc DeMatteis. La seconde n'a compté que 12 épisodes en 2001, par Erik larsen & Kurt Busiek. La troisième Defenders: Indefensible fut une minisérie en 5 épisodes, placée sous le signe de l'humour par Keith Giffen, JM DeMatteis et Kevin Maguire, suivie par une en 6 épisodes The Last Defenders (2008, Joe Casey & Jim Muniz), puis une autre en 12 épisodes écrites par Matt Fraction. La dernière en date a duré 10 épisodes réalisés par Brian Michael Bendis et David Marquez, conforme à la série Netflix. Pour cette nouvelle itération, les responsables éditoriaux ont imaginé une structure de publication un peu différente. Ils sont repartis de l'équipe originelle : Hulk (Bruce Banner), Namor (Submariner), Doctor Strange (Stephen Strange) et Silver Surfer (Norrin Radd), et du principe qu'il s'agit d'une non-équipe, c’est-à-dire des personnages se retrouvant par hasard à faire équipe ensemble, mais sans structure formalisée. Ceci explique la collection de 4 épisodes, 1 consacré à chacun des 4 superhéros, et 1 épisode Defenders où ils se retrouvent à coopérer.



Le scénariste de l'épisode consacré à Hulk est également le scénariste de sa série mensuelle au même moment, très réussie. Le lecteur a donc entièrement confiance sur le fait que cet épisode va être raccord. Au bout de quelques pages, il se rend compte qu'il s'agit d'une intrigue décompressée : Bruce Banner cherche âme qui vive dans la bourgade, se heurte à un ou deux habitants et tombe sur le clochard avec l'amulette. Dans le même temps, Al Ewing développe mollement le thème de la peur, de la violence pour intimider, alors que la personnalité de Hulk se manifeste très progressivement. Finalement l'intérêt du lecteur se reporte vite sur les dessins. Les cases de Simone di Meo font penser aux dessins de Matteo Scalera, en un peu moins dynamique et avec un soupçon d'exagération de ci de là, ce qui donne une saveur un peu ironique. Le plus intéressant vient de l'intégration de quelques cases dessinées par Jack Kirby qui font écho à l'état d'esprit présent de Banner/Hulk dans le récit. 3 étoiles pour une histoire facile à lire et oubliée aussi vite.



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Namor (scénario de Chip Zdarsky, dessins et encrage de Carlos Magno, couleurs d'Ian Herring) - À Atlantis, Namor est en train d'argumenter avec 3 conseillers. À l'issue de l'échange, sa décision est prise : il va aller partir en quête des Vodani, une branche disparue des atlantes pour les rallier à Atlantis, dans le combat qui se prépare contre les habitants de la surface. Malgré la mort de la méduse phosphorescente qui le guidait, Namor se retrouve bel et bien au royaume des Vodani, mais pas le bienvenu pour le roi Okun qui ne reconnait en rien son autorité.



Le lecteur constate que cette histoire n'a rien à voir avec la première, sauf pour 2 éléments : Namor a été un des Défenseurs originels comme Hulk, et la silhouette encapuchonnée fait une apparition le temps d'une page pour poignarder une autre créature extraterrestre. Il se rend compte que cet épisode sert beaucoup plus de prologue à la série Invaders par Chip Zdarsky, Carlos Magno et Butch Guice, que de chapitre indispensable pour cette réunion des Défenseurs. Le scénariste mène bien son intrigue avec une branche oubliée des atlantes, et la volonté inflexible de Namor de se faire entendre et d'emporter le morceau, en faisant sa tête de lard. Il a intégré une épreuve avec un combat contre une créature sous-marine (pas forcément très originale : une grosse pieuvre) mais bien mené. Carlos Magno se démène pour réaliser des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails, sans pouvoir échapper à la naïveté de la représentation d'un royaume sous-marin comme s'il s'agissait d'une cité terrestre, juste submergée. Ses personnages apparaissent vifs et décidés et le combat est impressionnant. Le lecteur suit l'évolution de l'enjeu politique avec curiosité, sans trop savoir quelle en sera l'issue. En la découvrant, il comprend que l'objectif de l'épisode est bien d'établir un début d'intrigue pouvant être repris par la suite dans une série mettant en scène Namor.3 étoiles pour un récit plus consistant que le premier, mais avec une ambiance moins prenante.



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Doctor Strange (scénario de Gerry Duggan, dessins, encrage et couleurs de Greg Smallwood) - Dans un futur indéterminé, Stephen Strange âgé (cheveux blancs et plus clairsemés) et en haillons progresse pied nu sur une terre désolé, avec des ruines de gratte-ciels dans le lointain. Il s'arrache l'œil gauche pour le sacrifier à l'Œil d'Agamotto afin qu'il l'éclaire. Il sait que le combat final se rapproche et que ses ennemis l'attaqueront au premier signe de faiblesse. Il porte une sacoche en bandoulière : de temps à autre une voix en sort pour s'adresser à lui de manière peu amène.



Pour le coup, le lecteur constate dès la première page que cet épisode se rattache à celui de Hulk, et pas simplement parce que Stephen Strange fut lui aussi un des Défenseurs originels, et que la silhouette encapuchonnée poignarde une autre victime. Le lecteur se sent tout de suite plus intéressé par ce qui a pu arriver à Doctor Strange et à la Terre pour qu'ils soient dans cet état, et pour découvrir qui est ce mystérieux ennemi. Greg Smallwood est en très grande forme pour créer des visuels intrigants et étranges pour cette histoire linéaire, et ainsi l'étoffer. Toute l'histoire est racontée avec des cases de la largeur de la page. Le dessinateur ne profite pas de cette mise en page pour dessiner moins d'éléments et aller plus vite, mais il met à profit l'impression de progression du personnage de gauche à droite, toujours en train d'avancer. Il utilise une palette de couleurs ternes pour bien imprégner la sensation de fin de monde, avec succès. Le lecteur regarde donc un monde désolé, un personnage fatigué avançant vers un dernier combat inéluctable. Il ressent l'appréhension de Strange lorsque les créatures commencent à se rapprocher de lui. Il sourit en découvrant l'arme que Strange sort de sa besace. Son sourire s'élargit encore devant le dessin final en double page, un bel hommage à Steve Ditko, sans être une pâle copie ou une illustration servile. 4 étoiles pour un récit prenant à la narration visuelle pertinente.



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Silver Surfer (scénario, dessins, encrage et couleurs de Jason Latour) - Au service de Galactus, Silver Surfer intervient sur une planète vouée à la destruction, parce que devant alimenter la chaudière d'un train cosmique. Il s'agit d'une tâche qui lui a été assignée par Galactus. Sur ladite planète, les habitants savent qu'ils doivent évacuer ou mourir.



Le lecteur plonge à nouveau dans une histoire qui peut se lire de manière indépendante, sauf la page avec le meurtre au poignard. Jason Latour réussit à retrouver la fibre humaniste du Surfer et à la mettre en scène dans un récit qui fait sens, sans sensibilité larmoyante ou pleurnicharde. Le rendu de ses dessins oscille entre un détourage présentant des aspérités pour les séquences sur la planète, avec une approche plus libre et plus colorée pour les scènes dans l'espace. Le lecteur suit Silver Surfer dans ses questionnements sur la valeur d'une vie, sur le comportement de quelques individus sachant leur fin proche, et Latour introduit une forme de jeu dans la manière dont Galactus traite Silver Surfer avec une perversité incidente assez troublante. 4 étoiles pour une histoire de Silver Surfer servant toujours son maître Galactus, récit tirant un excellent parti de cette servitude, des valeurs morales de Silver Surfer, des possibilités cosmiques dans un récit dans l'espace.



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Defenders (scénario d'Al Ewing, dessins de Joe Bennet, encrage de Belardino Brabo, couleurs de Dono Sánchez-Almara) - La véritable menace est révélée : un train cosmique dont les wagons sont des planètes qui alimente la chaudière dont le conducteur est sous l'influence d'une entité maléfique bien connue des Défenseurs.



Al Ewing mène à son terme l'intrigue globale conçue avec Chip Zdarsky, Jason Latour et Gerry Duggan. Les 4 superhéros coopèrent de manière plus ou moins coordonnée, respectant ainsi le principe de non-équipe. Joe Bennet réalise des dessins de superhéros plus classiques, avec une belle emphase pour rendre compte de l'ampleur cosmique de la menace. La confrontation ne se limite pas à un combat contre le méchant, car celui-ci agit pour une raison assez originale, rappelant un des tous premiers épisodes de Hellblazer écrit par Jamie Delano. La narration visuelle est spectaculaire à souhait. Le lecteur en a pour son argent, en termes de divertissement. 4 étoiles.



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Au final, cette réunion des membres originels de la non-équipe est à l'image du concept même de non-équipe. Chaque scénariste raconte une histoire qui se suffit presque pour elle-même, consacrée à chaque superhéros, avec des dessins sympathiques pour la première, plus appliqués pour la seconde, très élégant pour la troisième, et plus organique pour la quatrième. Cela aboutit à une résolution grand spectacle, avec des interactions partielles entre les 4 superhéros, et une menace à la fois physique et à la fois spirituelle.
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Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un h..

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2014, écrits par Jason Aaron, dessinés, encrés et mis en couleurs par Jason Latour, avec l'aide de Rico Renzi pour la mise en couleurs des épisodes 1 & 2. Il comprend une courte introduction d'Aaron et une autre de Latour (les 2 tenant sur une page) expliquant leur rapport au Sud. Il comprend également les couvertures originales réalisées par Latour, ainsi que les couvertures variantes de R.M. Guéra, James Harren, Chris Brunner. En fin de tome se trouve la recette de l'Apple Pie de la mère de Jason Aaron, ainsi que 4 pages d'études graphiques de Latour.



À l'entrée de la ville de Craw County, 3 panneaux indiquent la présence d'autant d'églises différentes. Un chien errant est en train de faire une grosse commission devant. Un véhicule utilitaire de location passe sur la route, son conducteur indiquant à la messagerie de son interlocuteur qu'il ne compte pas rester plus de 3 jours sur place, juste le temps de s'occuper des affaires d'oncle Buhl qui a été placé dans une maison de retraite. Earl Tubb passe par la grand rue de la ville et voit les enseignes de la banque Compson, de la quincaillerie Boss, du bar Boss. Il se demande qui peut bien être ce Boss. Il arrive enfin à la maison de son oncle qui se trouve un peu à l'écart de la ville. Il se recueille un instant devant la pierre tombale de son père Bertrand Tubb, 1923-1972. Il se souvient de son père avec une batte de baseball à la main. Il se rend compte qu'un arbre a eu le temps de pousser au-dessus de la tombe de son père depuis la dernière fois qu'il est venu s'y recueillir. Il pénètre dans la maison, et retrouve la coupure de journal encadrée, annonçant la mort de son père en tant que shérif abattu par balle. C'est le premier cadre qu'il décroche pour commencer à ranger.



Le lendemain il se rend au diner Boss BBQ pour prendre son petit déjeuner à base de côtes levées de porc (Ribs). La serveuse Shawna essaye de l'intéresser à d'autres éléments du menu. Elle est grossièrement interrompue par Dusty Tutwiler qui lui demande si Boss est arrivé. La réponse étant négative, il se fait servir une bière et une part de tarte de noix de Pécan. Sans gêne, il commencer à interpeller Earl Tubb et finit par le reconnaître, ce qui le surprend car ça fait 40 ans qu'Earl est parti vivre en banlieue de Birmingham, la grande ville la plus proche. Autrefois, Earl jouait dans l'équipe de football américain de la ville. Dusty conseille à Earl de partir de la ville le plus vite possible. Dehors, Esaw Goings est en train de se soulager en pleine rue, absolument pas gêné par 2 jeunes filles et leur mère qui passent. Le chien errant venant l'importuner, il dirige son jet d'urine sur son œil. Alors qu'il vient de finir, Materhead (Eugene Maples) vient le prévenir que Dusty Tutwiler est à l'intérieur du diner. Les 2 lascars passent par l'arrière, et Shawna informe Dusty que Boss l'attend en cuisine. Il y va et se fait piéger par Esaw Goings qui le menace et s'apprête à le cogner pour une histoire de dette. En entendant Dusty hurler, le sang d'Earl Tubb ne fait qu'un tour et il se précipite dans la cuisine pour faire cesser la bastonnade.



En 2012, Jason Aaron & R/M Guéra mettent un point final à la série Scalped (2007-2012) publiée par Vertigo, et le scénariste s'en va écrire des histoires de superhéros pour Marvel. Le lecteur se jette donc littéralement sur Southern Bastards qui marque le retour 2 ans plus tard de Jason Aaron au polar poisseux, à connotation sociale et anthropologique, cette fois-ci focalisée sur le Sud des États-Unis, et plus dans une réserve indienne. L'année d'après, il se jette sur The goddamned, série pour laquelle le tandem Aaron + Guéra se reforme. En feuilletant rapidement ce premier tome, le lecteur ne peut que constater l'écart qui existe entre les dessins sophistiqués de Guéra et ceux plus directs et plus dépouillés de Latour. Il constate également que ce premier tome ne contient que 4 épisodes ce qui fait peu pour se faire une idée sur la série. En outre, les auteurs ne donnent pas d'indication sur le nombre total d'épisodes que comptera la série. Il n'est donc pas possible d'établir une comparaison argumentée entre Southern Bastards et Scalped. Ce premier tome se focalise sur Earl Tubb qui est présent à presque toutes les pages. Le lecteur découvre qu'il a fait la guerre du Vietnam, ce qui implique qu'il doit avoir environ 60 ans au moment du récit, ou peut-être un peu plus. C'est resté une force de la nature, un colosse musclé, avec encore quelques cheveux blancs sur le haut de la tête et une moustache blanche. Les dessins montrent bien sa forte carrure, son nez cassé, les rides de son visage.



Au fil des séquences, Earl Tubb retrouve des individus qu'il a côtoyé par le passé et le lecteur découvre des visages marqués, sans pour autant qu'il s'agisse de trognes caricaturales. Le premier à apparaître est le chien errant, pouilleux à souhait, hargneux vis-à-vis des étrangers. Le dessinateur a l'art et la manière pour montrer sa gueule béante, ses dents menaçantes et la salive qui s'en échappe, dressant le portrait d'un chien fou et agressif. Le lecteur rencontre ensuite Shawna la serveuse dans le diner : une femme d'une quarantaine d'années, bien conservée, vaguement pressante dans sa manière de proposer un autre plat, l'artiste laissant planer un doute sur ce qui la motive à se comporter de cette manière. Vient ensuite Dusty Tutwiler au visage bien marqué par l'âge, au dos légèrement vouté, à la langue bien pendue. En regardant son langage corporel, le lecteur voit qu'il s'agit d'une assurance de façade, d'une morgue pour donner le change. Effectivement cette première séquence montre également à quel point il est dans la panade. La présentation d'Esaw Goings pose le personnage dès la première page, avec son indifférence aux autres, sa condescendance vis-à-vis de Materhead (Eugene Maples), son tatouage énorme sur le cou, son recours immédiat à la violence, et son expression de défi quand il se fait tabasser par Earl Tubb. À nouveau les dessins de Jason Latour font apparaître le caractère du personnage dans son apparence et sa façon de se comporter.



En commençant l'histoire, le lecteur se dit que le premier personnage qu'il aperçoit doit être le héros. Earl Tubb revient dans la ville où il a grandi pour une affaire de famille, et reste pour régler un petit problème parce qu'il ne peut pas fermer les yeux devant la maltraitance des plus faibles. Aaron intègre l'un de ses thèmes favoris qui est celui de l'héritage, de l'incidence du comportement du père sur le fils. Ce thème est d'ailleurs mis en abyme avec la dernière séquence de ce premier tome. Il est indéniable qu'Earl Tubb vient en aide à un individu qui va se faire molester parce qu'il est plus faible, et cette situation est encore aggravée par la deuxième agression. Aaron & Latour jouent sur le motif de la transmission, également de manière visuelle, quand Earl Tubb s'attaque à l'a hache à l'arbre qui a poussé au-dessus de la tombe de son père, ou encore quand il hérite d'une version de sa batte de baseball. L'artiste choisit des angles de vue dramatisant chacune de ces 2 situations, et ses dessins assez secs et rugueux en accentuent encore l'aspect primal, jusqu'à leur donner une dimension mythologique.



Dans le même temps, les auteurs introduisent le doute dans l'esprit du lecteur quant à l'équilibre mental d'Earl Tubb. Il téléphone régulièrement à quelqu'un qui ne répond jamais, tombant toujours sur sa boîte vocale. Or à chaque fois qu'il passe un de ces coups de fil, le lecteur peut voir que son visage est plus détendu, et qu'il parle de manière posée, expliquant ce qu'il fait. D'un côté, c'est un dispositif narratif pratique pour que le personnage délivre des informations au lecteur, de manière naturelle. D'un autre côté, le lecteur finit par éprouver des doutes sur l'existence de cet interlocuteur qui ne répond jamais. Le doute continue de s'insinuer quand le lecteur voit la détermination farouche avec laquelle Earl Tubb s'avance dans la ville pour faire usage de sa batte afin de se venger. Les dessins montrent un vieil homme que rien ne ramènera à la raison, pas même l'avis du plus grand nombre. À nouveau, le lecteur se demande si ce personnage a bien toute sa raison, si la violence qu'il exerce constitue une réponse pertinente ou réfléchie. À nouveau le montage visuel des cases impressionne par sa sécheresse et ses économies de moyen. Jason Latour opte pour une narration qui prend à la gorge, à l'instar du comportement littéral du chien errant. Du coup, ledit chien devient une métaphore d'Earl Tubb, mais aussi d'autres personnages, à commencer par Esaw Goings.



Même s'il peut continuer de regretter la précision et le pouvoir évocateur des dessins de RM Guéra, le lecteur constate que Jason Latour réalise un travail des plus convaincants pour donner à voir le Sud. Il peut observer les côtes levées de porc, les tenues vestimentaires assez connotées milieu rural, le diner fonctionnel et un peu défraîchi, des boucles de ceinturon massives, un quad, des pickups suréquipés, un tatouage du drapeau sudiste, un vieux avec sa glacière dans son transat sur le trottoir, etc. Il ne s'agit pas d'une forme de tourisme divertissant, mais d'un quotidien banal bien restitué. Cette capacité à transcrire l'ordinaire se retrouve dans la description du match de baseball sur une demi-douzaine de pages de l'épisode 2. Le lecteur peut voir les joueurs mettre du cœur à l'ouvrage, mais aussi l'implication des spectateurs dans la force des attaques, la vigueur des chocs, comme une forme légèrement plus civilisée (mais pas de beaucoup) des jeux du cirque.



Avant d'entamer ce tome, le lecteur doit faire le deuil de la fin de la série Scalped, et accepter de découvrir une nouvelle série de Jason Aaron, avec d'autres caractéristiques, et un autre dessinateur. Une fois cet effort effectué, il découvre l'équivalent d'un premier chapitre qui tient sa promesse de le plonger dans un Sud poisseux, dans une petite ville où il règne un esprit de clocher pernicieux. Il retrouve 2 thèmes de prédilection du scénariste : la transmission de père en fils (surtout dans ses mauvais côtés) et le poids de la violence. Il découvre des dessins un peu lâches, un peu simplifiés dans leur façon de représenter, mais installant une personnalité graphique et narrative très forte. Petit à petit, il se rend compte que Jason Latour installe une ambiance très dense, avec des découpages de planches d'une efficacité brutale.
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Spider-Gwen, tome 1

Ce tome est le premier d'une nouvelle série se déroulant sur une Terre alternative du multivers Marvel, la Terre 65. Il contient les épisodes 1 à 5 de la série, initialement parus en 2014/2015, écrits par Jason Latour, dessinés et encrés par Robbie Rodriguez, avec une mise en couleurs de Rico Renzi.



Sur la Terre 65, c'est Gwendolyne Stacy qui a été piquée par une araignée radioactive, et Peter Parker s'est injecté un sérum qui l'a transformé en CENSURÉ. Alors que le récit commence le groupe de pop-rock Les Mary Janes est en pleine répét' de leur tube. Em Jay (Mary Jane) occupe le poste de chanteuse du groupe, Gloria Grant joue des claviers, Sophia Sanduval est la guitariste. Gwen Stacy y joue de la batterie. Elle se défoule comme une malade à la fin du morceau, sous le regard décontenancé de ses copines. Après les répétitions, Gwen revêt son costume de Spider-Woman (son nom réel de superhéros), et part prendre l'air dans les hauteurs des buildings de New York.



De retour de Spider-verse, Gwen Stacy doit combattre le vautour, trouver un terrain d'entente avec son père le capitaine George Stacy, se rabibocher avec ses copines des Mary Janes, affronter la tante et l'oncle de Peter Parker, etc.



En 2015, cette nouvelle héroïne chez Marvel a polarisé les lecteurs, entre ceux qui sont tombés sous le charme, et ceux qui n'ont pas supporté cette déclinaison trop dans l'air du temps d'un personnage ayant d'autant plus de valeur qu'elle reste morte. Pour un lecteur régulier de l'univers partagé Marvel, ce choix de personnage repose la même question sempiternelle : pourquoi développer un univers parallèle voué à la disparition à plus ou moins court terme, plutôt que de profiter de ces créateurs pour enrichir l'univers principal ? Cette histoire n'apporte bien sûr pas de réponse à cette question. Le contexte est celui du crossover Spider-verse, dans lequel Dan Slott a ramené toutes les versions de Spider-Man ayant existé dans une même histoire, en a inventé une poignée de nouvelles pour faire bonne mesure, et d'autres créateurs ont pu introduire des nouvelles versions supplémentaires. Parmi elles, Spider-Gwen a connu un tel succès qu'elle a bénéficié de sa propre série.



Le principe de ces univers parallèle repose pour partie sur une forme de jeu avec le lecteur sur le principe de celui des 7 différences : ce qui reste identique et ce qui a changé. La première différence est donc que Gwen Stacy est toujours vivante, la deuxième que c'est elle Spider-Man. La troisième concerne Peter Parker et George Stacy, etc. De la même manière quand Frank Castle intervient comme inspecteur de police, le lecteur essaye d'anticiper si le Punisher est loin derrière ou non. Au final, le scénariste choisit de ne pas jouer sur les références et la continuité de la Terre 616. Il est donc possible de lire ce premier tome sans rien connaitre de Spider-Man, et chaque personnage existe par lui-même, indépendamment de son histoire personnelle sur la Terre 616. Cela rend la lecture plus accessible aux novices, et plus autonome. Le lecteur voit donc des personnages portant des noms connus (par exemple May Parker, Ben Parker), avec une position similaire à celle de la Terre 616, mais sans la continuité afférente.



Le deuxième choix opéré par Jason Latour est de ne pas consacrer ce premier tome aux origines de Spider-Woman. Il n'y a que 5 cases en pages 2 &3 de l'épisode d'Edge of Spider-verse qui mentionne la piqûre d'araignée et le sort de Peter Parker, et c'est tout. Cela permet au récit de prendre ses distances avec le modèle 616, et de montrer Gwen Stacy en action et en situation. Le lecteur constate qu'il s'agit bien d'une jeune femme (à la fin de l'adolescence) qui se conduit comme telle, assez accro à son téléphone portable, sans en devenir caricaturale, avec une grande envie de bien faire et de mettre ses pouvoirs au service de la société, tout en ayant un caractère bien trempé (il suffit de la voir répondre à son père). Elle exprime ses émotions, sans en devenir larmoyante ou extravertie. La première fois où elle se retrouve chez les Parker dégage une émotion nuancée et juste.



Le lecteur suit donc une jeune femme à la personnalité bien établie, essayant de concilier ses différentes responsabilités. Son poste de batteur ne donne lieu qu'à une seule scène où elle cogne vraiment ses fûts, dans Edge of Spider-verse 2. Par la suite, il faut attendre l'épisode 5 de la série, pour que les Mary Janes donnent un concert, et encore interrompu très rapidement. Elle se bat contre des supercriminels, tout en échappant à la police qui souhaite la coincer pour sa probable culpabilité dans ce qui est arrivé à Peter Parker. Il est difficile de résister à sa capacité en termes de répartie, quand elle remet à leur place des adultes. Certes, c'est peu réaliste, mais ça permet d'assoir le personnage face à ses interlocuteurs. Elle dispose elle aussi d'une forme d'humour d'autant plus agréable qu'il n'est pas systématique.



Pour certains sites spécialisés dans les comics, le succès de ce personnage doit beaucoup à la conception graphique de son costume. Robbi Rodriguez a lui aussi choisi une approche dans l'air du temps en ajoutant une capuche (hoodie) à son costume. En fonction des séquences d'action, elle porte effectivement sa capuche, ou celle-ci est abaissée en arrière. Tout au long de ces épisodes, Rico Renzi respecte les effets spéciaux du dessin de la toile (en bleu électrique) sur ses bras, et du violet fluorescent autour de ses yeux. Effectivement ce costume est bien conçu, facilement assimilable et visuellement très agréable. Il n'y a que les ballerines bleu clair un peu étranges en termes de couleurs et de forme.



Robbi Rodriguez s'est fait connaître en dessinant une série Vertigo : Federal Bureau of Physics à commencer par The paradigm shift. Il utilise un trait très fin pour détourer les formes, leur donnant une apparence un peu esquissée. Il ajoute des traits fins sur les surfaces ainsi délimitées pour leur donner un peu de texture, plis sur les vêtement ou rides sur les visages (par exemple ceux de May & Ben Parker). Ce choix de dessin confère une apparence de fragilité et de spontanéité aux dessins, en décalage avec l'ordinaire de l'aspect visuel des comics de superhéros.



Il serait réducteur de parler d'approche graphique féminine pour ces dessins, mais il est vrai qu'elle s'oppose aux habituels canons graphiques tout en force. L'artiste représente des tenues vestimentaires réalistes et variées, sans que Gwen Stacy et ses copines ne soient des mannequins en train de défiler, le niveau de détails des vêtements restant assez bas. Il évite également d'exagérer les formes féminines, leur poitrine restant d'un bonnet réaliste, le noir du costume gommant les rondeurs de Gwen. Par comparaison les hommes présentent une carrure plus souvent exagérée, et une musculature plus développée que la moyenne. Il ne s'attache pas non plus aux accessoires de mode divers et variés. En particulier le sac à dos de Gwen Stacy est d'un modèle des plus ordinaires. Dans cette même approche simple, les instruments de musique restent génériques, sans référence à une marque connue, que ce soit par un logo ou par une forme identifiable.



Les décors sont régulièrement dessinés en arrière-plan, toujours dans ce registre simplifié. De la même manière, Robbi Rodriguez fait un effort significatif en ce qui concerne la mise en scène pour éviter les plans trop réguliers sur des têtes en train de parler. Les scènes de combat physique sont vivantes, avec une bonne impression de mouvement. L'artiste ne s'attarde pas sur les blessures ou les marques de coup. Il adopte même une approche un peu caricaturale pour dessiner le visage du Vautour, en accentuant fortement ses rides. Une fois habitué à l'apparence des dessins, le lecteur peut apprécier leur capacité à porter la narration visuelle, avec un bon niveau de savoir-faire.



À l'instar du dessinateur, le scénariste intègre également quelques éléments humoristiques sans en abuser. Le temps de quelques scènes, Gwen Stacy voit Spider-Ham (en costume) évoluer autour d'elle et lui parler. La réaction des individus autour d'elle montre qu'il s'agit d'une forme d'hallucination, ou en tout cas qu'il n'y a qu'elle qui le voit. Ce dispositif permet à l'auteur de faire en sorte que son personnage exprime son ressenti à haute voix, et qu'il y ait du répondant en face, Peter Porker ayant lui aussi le sens de la répartie (ça doit être un effet secondaire des piqûres d'araignée). Pour une raison non expliquée il n'est pas présent à chaque scène, et ses apparitions sont aléatoires. D'un côté, ce manque d'explication est déconcertant, de l'autre ça évite une systématisation de ce dispositif.



Le tome se termine avec 6 couvertures variantes, dont celle de Greg Land (magnifique Gwen), de Skottie Young (toujours aussi drôle et efficace pour synthétiser visuellement l'essence du personnage), de Sara Picchelli, et de Mark Brooks.



Pour un lecteur curieux, ce tome constitue une lecture divertissante présentant un personnage original qui profite de la notoriété du personnage Spider-Man, sans en être une pâle copie, ou une version édulcorée, 4 étoiles. Pour un lecteur venant chercher une extension de l'univers de Spider-Man, ce récit s'avère quelconque, sans apport à la mythologie du personnage, sans exploitation de la continuité de son historique, 2 étoiles. Seul l'avenir dira s'il s'agit d'une série faite pour durer ou d'un engouement passager sans lendemain.
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Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un h..

Earl revient à Craw County pour vider la maison familiale. Earl... c'est le fils de l'ancien shérif. Un gaillard qui n'a pas laissé que de bons souvenirs. Un type qui aimait régler les chooses à coups de gourdin. D'ailleurs, Bertrand Tubb, le shériff, est enterré avec son gourdin.



Mais Earl a un sacré paquet de choses à régler. Bien plus pesantes qu'une maison à vider... Son passé. Il est parti au Vietnam, pour fuir son paternel, les emmerdes, Craw County et l'Alabama... dans le désordre. Et 40 ans plus tard, les emmerdes, Earl a un don pour y remettre les deux pieds dedans. Il va affronter le coach... le gars qui fait la pluie et le beau temps dans le bled grâce à son poste d'entraîneur de football américain.



Au final, on a un roman noir, un western, cet habituel récit où les gens règlent dans le présent des conflits larvés hérités du passé. Fallait pas revenir, mais je suis quand même revenu. Voilà ce que hurle Earl Tubb. Fallait repartir tout de suite, mais je suis resté, enchaîne-t-il... Et l'engrenage se met en place. D'ailleurs, la couverture donne le ton. le rouge est bien la couleur qui va dominer. Sang, colère, violence. Un cocktail prévisible mais détonant. Avec le dessin qui va bien avec comme on dit.
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Spider-Gwen, tome 2

• « Spider-Gwen, tome 2 » de Jason Latour et Robbie Rodriguez, publié chez Panini France.



• J'ai continué cette lecture à la suite du défi lecture de BD de Babelio d'Avril, cherchant une BD dans laquelle le personnage principal est un super-héro, dans le but d'étendre ma "culture" BD.



• Puisque cette bande dessinée entrait parfaitement dans le cadre de mon challenge Babelio de ce mois, j'ai profiter de l'occasion pour enchaîner directement avec le deuxième tome regroupant les aventures de Spider-Gwen, démarrées en 2015. Ce recueil regroupe les chapitres 1 à 6 de la suite des premières aventures de la femme-araignée.



• Avec ce deuxième volet, j’espérais plus de dynamisme et de rythme.. et même si ça commence à prendre très légèrement forme, cela reste encore assez léger. Pour tout vous dire, cette série ne manque pas de style et tente vraiment de se créer une personnalité différente des autres moutures Marvel, en cela on ne peut que féliciter les artistes. Malheureusement, le scénario peine à suivre cette cadence.



• Les chapitres démarre beaucoup trop brusquement, et sans réel contexte apposé au préalable. Pour exemple, le premier chapitre de cette seconde série ne fait aucunement mention des événements du dernier chapitre de la première, alors que c'est une suite directe des aventures de la super-héros ! On oublie totalement , qui venait seulement d'être présenter, et au final on se demande dans quel intérêt. D'ailleurs ce personnage, ainsi que d'autres sont selon moi une partie du problème auquel se confronte le récit global.



• Ce monde ou Spider-Gwen agit, est un monde parallèle à celui de la version classique des héros Marvel. Et bien évidemment, il existe également dans ce monde des alter-égo d'autres super-héros populaires, et le scénariste et le dessinateur en profite donc pour les intégrer progressivement aux aventures de notre adolescente, ce qui parait tout à fait logique. Mais en réalité, cette intégration massive de super-héros aux aventures de Gwen Stacy ne lui permet pas du tout de s'exprimer en tant que personnage, lui enlevant toute possibilité d'obtenir sa propre personnalité, et d'offrir aux lecteurs une occasion de s'attacher à elle.. Les autres apparitions de super-héros bouffent littéralement la femme-araignée dans la quasi-totalité des chapitres. Selon moi, c'est une erreur de vouloir attirer des lecteurs en tentant de créer un engouement autour de version alternative de héros, si le projet de départ est d'en lancer un autre. Je ne suis pas contre l'apparition de certains d’entre eux de temps à autres, ou même faisant partie intégrante du scénario, mais il faut se limiter, et il faut que cela serve au personnage principal.



• Malgré tout, on sent une légère amélioration dans la création de cet univers, cela reste très timide, mais elle progresse. Le monde de Gwen Stacy s'ouvre à nous, même si les transitions entres les chapitres est violente, et nous dévoile petit à petit ce qu'il nous réserve. Certains personnages deviennent de plus en plus intéressant .



• De façon général, j'ai toujours un certain mal avec l'aspect visuel des personnages et de la bande dessinée en général. J'ai tout de même apprécié certains dessins, comme une scène où les verres de lunettes de Matt Murdock reflètent, offrant un superbe visuel !



• Ce deuxième recueil s'améliore légèrement mais continu nombre de ses erreurs.. Il y a vraiment du potentiel mais il faut rapidement travailler autour du personnage de Gwen, et seulement Gwen.
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Spider-Gwen, tome 1

• « Spider-Gwen, tome 1 » de Jason Latour et Robbie Rodriguez, publié chez Panini France.



• J'ai commencer cette lecture à la suite du défi lecture de BD de Babelio d'Avril, cherchant une BD dans laquelle le personnage principal est une femme, dans le but d'étendre ma "culture" BD.



• Je ne suis pas un expert des personnages et des événements liés à l'univers de Spider-Man. Ce que j'en connais provient principalement des différents films sortis sur le personnage (ceux de Sam Raimi, les récents films du MCU, le film sur Venom, le film d'animation surprise « Spider-Man : New Generation »..), de quelques épisodes de son adaptation en dessin-animé sorti en 1994, de ses apparitions dans d'autres licences de l'éditeur Marvel, et enfin pour son jeu-vidéo, « Marvel's Spider-Man », sorti en 2018. C'est ce dernier en particulier qui m'a donner envie de connaître un peu mieux cet univers, tant ce jeu-vidéo m'a plu et époustouflé pour son scénario et son gameplay très bien orchestrés. Malgré tout, je n'avais pas encore réellement sauté le pas, jusqu'à récemment où j'ai eu l'occasion de découvrir « Venomverse », sorte de parodie du célèbre arc du Spiderverse, qui même si elle ne m'a pas totalement accrochée, m'a rappeler cette envie d'en découvrir d'avantage..



• C'est donc sur un genre assez proche que j'ai décidé de découvrir l'homme-araignée, ou plutôt, l'un de ses alter-egos féminins, Spider-Gwen ! Cette justicière masquée, provient de l'un des nombreux univers parallèle à celui de notre Peter Parker, alias Spider-Man, le plus connu. Dans ce monde, c'est la jeune Gwen Stacy, personnage culte des univers Spider-Man, qui se fera mordre par une araignée radioactive et obtiendra des pouvoirs et des facultés proche de celle d'une araignée. Son histoire à été initialisé par le projet du Spiderverse, un événement majeur de Marvel, réunissant plusieurs itérations différentes des Spider-héros provenant d'une multitude de réalités alternatives. Un succès surprise et un engouement incroyable se forme autour du personnage de Spider-Gwen, créée à la simple occasion de cette réunion des Spider-héros.. qui conduira ses créateurs à lui offrir sa propre série de comics, série de comics qui trouvent encore aujourd'hui son public sous différentes versions. Curieux, je me suis donc atteler à la découverte de ce personnage !



• Pour être tout à fait franc, j'ai été légèrement déçu par cette histoire. Tout d'abord, et c'est certainement le point qui me contrarie le plus, c'est son aspect visuel. Je trouve ces pages malheureusement assez laides, avec beaucoup de personnages aux visages et à la physionomie qui me gêne, gêne qui aurait pu provenir du fait que certains de ces personnages sont parmi ceux que j'apprécie énormément en dehors de ce comics, mais pas seulement. Si j’exclus les personnages que je connais, ils restent franchement vilains.. avec pour certains des visages trop rugueux, certains ont des nez exagérément crochus, des traits approximatifs.. Le choix des couleurs me déplait également, je les trouves très fades et sans saveurs.. Néanmoins, je dois reconnaitre que c'est une approche intéressante du dessinateur, qui a tenter de donner une identité véritablement unique à son univers. Cela ne me plaît pas, c'est rare, mais c'est simplement une question de goût, certains des dessins m'ayant tout de même plu à certains moments.



• Pour ce qui est de l'histoire, j'ai encore du mal à me prononcer. Je trouve que c'est assez plat, que peu d'événements arrivent à m'intriguer assez pour créer un certain engouement, et ce malgré des éléments qui devraient clairement me faire jubiler ! Car oui, je retrouve dans cette aventure des personnages que je chéris énormément dans la dimension Marvel, notamment mon indétrônable Matt Murdock, qui est ici un personnage à l'antithèse de celui que nous connaissons plus communément. Un changement radical qui mettra un certain temps à s'assimiler pour un amateur comme moi, mais qui je l'espère, apportera une vision nouvelle et intéressante de ce personnage, ainsi que pour les autres. J'ai bien aimer l'apparition pour un chapitre d'un autre Spider encore assez peu connu des non-initiés .



• Comme à l'accoutumée dans ce genre de recueil des œuvres Marvel, on retrouvera au départ une préface expliquant le pourquoi de l'existence de ce comics et de ce personnage, et une description de la carrière des deux principaux artistes derrière celui-ci. On retrouvera également les couvertures originales de sa publication américaine, ainsi que leurs couvertures alternatives.



• Les intrigues, les personnages et notamment le personnage principal ont pour l'instant du mal à me faire les apprécier totalement. Mais je n'oublie jamais, qu'un premier tome n'est pas forcément le reflet des suivants, et que je dois poursuivre ma lecture pour vraiment en avoir une idée fixe.
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Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un h..

"Southern Bastards Tome 1" de @jasonaaron et @jasonlatour chez @UrbanComics



Synopsis : 



"De retour à Craw County, Earl Tubb n'a qu'une chose en tête : vider la maison du vieil oncle Buhl et repartir au plus vite de cette petite ville d'Alabama qu'il a quittée voilà 40 ans.



Il suffira d'une altercation avec quelques locaux au diner du coin pour transformer ce séjour en descente aux enfers. Un enfer taillé sur mesure par Euless Boss, coach de l'équipe de football local et ennemi juré de feu le shérif Tubb, paternel d'Earl."



Scénario : Jason Aaron ;

Dessins : Jason Latour ;

Éditeur : Urban Comics ;

Prix : 14.51 € ;

Commandez-le sur Urban Comics.



Pénétrons sur les terres de Craw Country en Alabama, où notre héros Earl Tubb, n'a pas mis les pieds depuis 4 décennies, dans ce trou paumé de l'Amérique profonde. Venu débarrasser la maison de son oncle Buhl, parti en maison de retraite, le voyage d'Earl, qui devait durer 3 jours, et, vous vous en doutez, va s'éterniser, car, bien que son père fut le plus grand connard de tous les temps, mais un très grand Shérif, la génétique parle au plus profond d'Earl, et par un malheureux concours de circonstance, il va prendre la défense d'un pauvre quidam, contre les mauvaises personnes [...]



La suite de la chronique ici :
Lien : https://wordpress.com/post/y..
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