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Citations de Javier Tomeo (42)


D'aucuns voient dans l'imagination un printemps infini qui permet aux humains d'inventer des mondes aux mesures de leurs rêves et ceux-ci ont, ô combien, raison.
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- Bravo, bravo, vous êtes un phénomène. Vous savez beaucoup de choses. Vous les apprenez sur Internet. Et quand vous ne naviguez pas sur Internet, vous sortez votre télescope devant la porte de votre maison et vous passez des heures où vous n’avez rien à faire à contempler les étoiles et à écouter des mélodies que personne ne peut entendre. Mais, sur Internet, on a oublié de vous dire que les hommes sans dents ne peuvent pas devenir des loup-garou. En réalité, vous n’avez rien appris qui vous soit utile à quelque chose. Votre femme, à ce que j’ai cru comprendre, vous a mis une paire de cornes qui ne passaient pas sous la porte et vous êtes maintenant plus seul que ce hibou et coincé au milieu de la lande. A quoi ça vous sert, de savoir que les girafes n’ont que sept vertèbres ?
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J'enfile mon pyjama et descends dans la rue, ma télé sur l'épaule. La benne est sur le trottoir d'en face. J'appuie fortement sur la pédale, le couvercle se lève et je balance le poste sur les sacs-poubelle. À ce moment-là, je me sens capable d'affronter la terre entière.
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ARENES rouges, spectateurs rouges, ciel bleu et au centre de la piste jaune, un TAUREAU noir et un PETIT TOREADOR vert et or.

LE TOREADOR. – (S’approchant du fauve, dans un murmure) Dis.
LE TAUREAU. – (Avec la voix silencieuse de l’oliveraie sous la pleine lune.) Quoi.
LE TOREADOR. – Tue-moi un peu.
LE TAUREAU. – Seulement un peu ?
LE TOREADOR. – Un peu, c’est suffisant.
LE TAUREAU. – Ce n’est pas suffisant. Ce ne peut pas l’être. Les demi-morts ne servent qu’à souffrir.
LE TOREADOR. – (Montrant la tribune, d’un bref mouvement de tête.) C’est juste pour que ceux-là me voient.
LE TAUREAU. – Entier ou rien.
LE TOREADOR. – (Montrant sa cuisse du doigt.) Entier, c’est trop. Ici, juste un coup de corne.
LE TAUREAU. – Non.
LE PUBLIC. – Ououououou !
LE TOREADOR. – (Nerveux.) Les gens s’impatientent. Entends-les crier.
LE TAUREAU. – Laisse-les crier. Aujourd’hui, c’est leur jour de congés. Demain ils retourneront gentiment au travail.
LE TOREADOR. – Et si tu me roulais seulement par terre ?
LE TAUREAU. – (Obstiné) Il n’y a pas de roulement par terre qui tienne. Je te l’ai déjà dit : entier ou rien.
LE TOREADOR. – (Se résignant, après une courte pause.) D’accord, tue-moi en entier, mais qu’ils te voient faire.

Il avance de deux pas vers le front du TAUREAU et celui-ci l’étripe.

LE PUBLIC. – (Saisi.) AAAAAAAH !

Silence. L’orchestre, qui veut détourner l’attention du public, attaque avec force un paso doble, mais les trompettes sont percées et les musiciens soufflent en vain.
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« SQUELLETTE A - (Reconsidérant la situation, avec un accent subitement désespéré) C’est vrai que nous avons eu tort de mourir.
SQUELLETTE B – Oui, nous avons eu tort.
SQUELLETTE A – Nous avons perdu notre cœur.
SQUELLETTE B – Oui, nous l’avons perdu.
SQUELLETTE A – C’est le pis, sans aucun doute. »
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« Nombreux sont ceux qui chantent, mais rares ceux qui, quand ils chantent, enchantent ».
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A force d'être resté assis dans la même position, j'ai le pied gauche endormi. Il y a des gens qui commencent à mourir par les pieds, me dis-je.
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-L'Eden et le paradis terrestre ne sont-ils pas une seule et même chose ?
-Absolument pas, dit le concurrent au ruban rouge. Le paradis terrestre est cet endroit merveilleux où tout est déjà fait pour nous. Nous n'avons qu'à lever le petit doigt pour obtenir ce que nous désirons ou dont nous avons besoin. Les jambons, les chorizos et les chipolatas pendent aux branches de l'arbre de la vie et le couteau magique qui est à,portée de main nous permet de nous couper toutes les tranches de jambon ou les morceaux de charcutaille qui nous font envie.
-Et cet Eden ? demande l'animatrice.
-En Eden, répond le concurrent de l'équipe rouge, il faut travailler un peu. Il ne suffit pas de tendre le bras comme au paradis terrestre. On y dispose aussi d'un couteau magique, mais, pour s'approvisionner en charcutaille, il faut la fabriquer. Des douzaines de porcs vont et viennent autour de nous, mais c'est à nous de prendre la peine de les tuer."
Je crois bien qu'encore une fois j'ai la berlue. Une légère colonne de fumée bleutée s'élève maintenant de la tête du concurrent au ruban rouge, un peu comme celle qui s'échappe d'une pipe.
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Dorotea m'accueille avec son sourire éternel. Elle ne change jamais d'expression. Il y a deux soirs de ça, je me suis acheté un crayon-feutre noir et lui ai dessiné quelques cils;
"Voyons un peu ce que nous allons trouver là-bas dedans", lui dis-je en appuyant sur la télécommande de la télévision.
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Les morts ne sont pas éternels. Ils se démodent et il faut bien les remplacer par d'autres (p. 59)
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Quelle aide pourrait-il attendre d'un vieillard qui demande l'autorisation à une jambe pour avancer l'autre ? (p. 33)
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"Elle s'est caché la tête sous la couverture (dis-je) et elle a refusé de m'écouter davantage. J'ai trouvé son attitude extrêmement grossière. J'ai retiré la couverture de dessus sa tête et, imperturbable, j'ai continué à lui parler de tous ces gens qui, d'une manière ou d'une autre, attendent notre aide. Je l'ai assuré que nous ne pouvions plus continuer à vivre dans notre monde étriqué et clos, à passer notre temps à nous contempler dans un miroir domestiqué qui reflète seulement de nous-même l'image que nous avons envie d'y voir."
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J'arguais du fait qu'en fin de compte tous les hommes naissent nus et meurt seuls.
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Je lui disais que le travail, le travail honnête, n'était pas une obligation morale pour les êtres humains mais que c'était encore le meilleur divertissement qui soit, la seule chose qui donnait un peu de piment à la vie.
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Il me regarde à nouveau dans les yeux et me confesse qu'il n'est jamais arrivé à comprendre pourquoi les femmes ont la manie de croire que leur fils ( même vulgaire, même moche come un pou) est un prince charmant.
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Exposer sa vie pour l'argent des autres (insiste-t-il) peut se révéler un véritable chemin vers la sainteté.
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Lequel des deux Krugger est le vrai ? C'est ce que je me demande. Il m'apparaît maintenant placé au centre d'un univers d'efficacité pointue où cadrent mal les mères obsessionnelles et la philanthropie, comme il l'a dit lui-même. Cet homme n'a jamais lu un poème de sa vie, douté-je, tandis qu'il fait bénéficier son interlocuteur d'un long rire gras. Et soudain je ne peux m'empêcher de me sentir comme un intrus qui se serait glissé en cachette dans un temple consacré à d'étranges cultes. Et si ma mère avait raison ? me demandé-je. Et si aujourd'hui, imprudemment, j'avais franchi le premier seuil dangereux de ma vie ?
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...c’est une chose d’être législateur et une autre d’être juge. Quand les juges s’écartent de la lettre de la loi, ils cessent d’être juges et se transforment en législateurs. 
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C’est une chose qui arrive de temps en temps : nous parlons comme si un inconnu nous dictait les mots à l’oreille et après, quand nous nous rendons compte de ce que nous avons dit, nous n’en revenons pas d’avoir inventé quelque chose d’aussi intelligent et nous en restons sur le cul.
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Elle a connu dans sa vie des hommes aux passions et aux goûts très divers. Ensuite, revenant encore une fois à tous les différents noms que peuvent porter les personnes et même les animaux, elle dit qu’en fin de compte un nom qui va bien, c’est bien, et qu’un nom qui va mal, c’est infernal, à son avis.
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