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EAN : 9782267024357
148 pages
Christian Bourgois Editeur (10/01/2013)
3.25/5   8 notes
Résumé :
S?aventurer de nuit dans la lande espagnole peut se révéler dangereux. Macario a beau connaître le terrain, il a vite fait de se fouler une cheville et se retrouve bloqué dans un abribus, au bord d?un chemin désert, par un soir de pleine lune. Cependant, depuis la route s?élève une autre voix. Celle d?Ismael, confronté aux mêmes difficultés cinquante mètres plus loin : désarroi en miroir, blessure, tout est semblable et différent à la fois. Au milieu de cette nuit i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Confrontation quelque peu farfelue par une nuit de pleine lune entre deux marcheurs qui se foulent la cheville près d'un même ancien abribus dans une lande espagnole délaissée.

J'avais lu du même auteur "La Machine volante", que j'avais apprécié, mais sans plus. Cet opus est un plus disjoncté et donc, plus intéressant à mes yeux.

J'ai en tout cas passé un bon moment de lecture.
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L’homme est-il un loup-garou pour l’homme ? Macario va-t-il se transformer en loup-garou pour dévorer Ismaël ? La lune va-t-elle inspirer à ce paisible retraité des intentions de lycanthrope ?
Javier Tomeo n’a pas perdu une once de son humour noir. Dans La nuit du loup deux hommes se retrouvent face à face, ou plutôt non loin l’un de l’autre, Macario, qui habite dans une campagne isolée, et Ismaël un courtier en assurance-vie. Tous deux se sont foulé la cheville mais pas la même : à eux deux ils pourraient marcher sur leurs deux pieds, mais distants de cinquante mètres l’un de l’autre, c’est impossible, du coup ils se livrent alors à un dialogue absurde, ponctué des « croa, croa » d’un corbeau perché sur l’abribus qui abrite Macario.

Macario est un lointain cousin catalan de Mr Sim : il surfe toute la journée sur Internet et s’est constitué un savoir encyclopédique qui masque son manque de lien à autrui. Dans La vie très privée de Mr Sim déjà, Jonathan Coe fustigeait une société de réseaux qui laisse l’individu dans un grand état de solitude. Ici Macario gobe des pages Web toute la journée, mais a laissé filé sa femme avec un autre. Ismaël ne s’y trompe pas : après avoir été fortement impressionné par la mémoire encyclopédique de son interlocuteur, il met en doute – mais n’est-ce pas la voix de Javier Toméo qu’on entend ? – le pseudo savoir accumulé en ingurgitant les pages Web :

« Ismaël réfléchit un instant et, pour la première fois, se décide à poser une question dérangeante.
Etes-vous sûr que les gens d’Internet vous disent toujours la vérité ? et s’ils mélangeaient les vérités et les mensonges ? Comment distingueriez-vous les uns des autres ? et si, par exemple, tout ce qu’ils vous racontent sur les courges n’était pas vrai ? »

Macario aime à citer des proverbes qu’il consigne dans un petit carnet rouge :
« Le proverbe le dit bien : « le poisson meurt par la bouche. » Si les poissons n’ouvraient pas la bouche, ils ne mordraient pas à l’hameçon. Ma mère le disait, pour connaître un homme, il vaut mieux l’entendre que le voir. »
Sauf que ces proverbes tombent à plat parce qu’ils n’ont rien à voir avec la situation. Peut-être finalement vaudrait-il mieux que Macario se transforme véritablement en loup-garou et qu’on en finisse avec l’incongruité du dialogue.

Humour, ironie, absurdité, on retrouve ici les thèmes favoris de Javier Tomeo, comme l’incommunicabilité des hommes entre eux.
Ici les deux hommes parlent pour ne rien dire : peut-être une critique de nos médias d’aujourd’hui ?
Comme dans les Histoires minimales, on sait que Javier Toméo est souvent porté au théâtre où ses dialogues font mouche : beaucoup de ses personnages sont souvent solitaires, autistes, ou en tout cas incapables d’échange véritable. Ici Macario et Ismaël vont passer la nuit côte à côte, mais peut-être le hibou et le corbeau qui les surplombent en sauront-ils plus sur eux que les deux protagonistes, à la fin de cette nuit pas tout à fait comme les autres.

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Lors d'une nuit de pleine lune, un homme qui a choisi de se retirer de la ville fait sa promenade habituelle sur un chemin peu fréquenté. Il suffira d'un trou qu'un vague brouillard masque pour que cette nuit devienne bien étrange. Immobilisé par une cheville tordue, téléphone portable en panne, il entend bientôt, après le virage mais invisible, la voix d'un homme à qui la même chose vient d'arriver. L'autre est un étranger au village, un agent d'assurance qui passait la nuit là après avoir pu placer quelques contrats et qu'une nuit d'insomnie a encouragé à faire un tour hors de son hôtel. L'un s'est foulée la cheville droite, l'autre la gauche. Un singulier dialogue s'engage alors entre les deux hommes, l'un de droite et l'autre de gauche, ponctué par les interventions de quelques visiteurs nocturnes : un duo de grillon curieusement désaccordés, une chouette au ululement triste et surtout un corbeau, apparemment surpris par le brouillard et qui semble commenter à sa façon tout ce qui se dit, approuvant, soulignant de ses croassements le moindre propos.

Pour alimenter la conversation et le bavardage, il y a toutes les connaissances que Macario a accumulées en surfant des heures sur internet : poèmes, proverbes, statistiques... Tout cela n'est pas des plus cohérent mais est néanmoins apprécié par Ismael, l'agent d'assurance, qui ne veut pas qu'on le laisse seul dans la nuit et que le bavardage avec Macario rassure. Seule ombre au tableau, dans cette nuit de pleine lune un peu inhabituelle : la crainte de Macario de se transformer en loup-garou. Il est en effet très sensible à la pleine lune, surtout ce soir où elle lui fait perdre un peu la boule dès que les nuages ne la cachent plus suffisamment. Malgré son dentier, il lui faut vérifier que ses canines de plastiques ne se transforment pas bizarrement...

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Voilà un roman que je n'aurais probablement pas pris de moi-même. Cependant, c'est le résumé que m'en a fait le libraire qui m'a fait le choisir, je dirais même plus sauter dessus convulsivement: « c'est l'histoire d'un mec qui sort de chez lui et qui se tord la cheville et se retrouve coincé sous un arrêt de bus abandonné. Et il se rend compte que dans l'arrêt, de l'autre côté, il y a un autre mec qui est aussi bloqué parce qu'il s'est tordu la cheville. Alors ils causent ». Franchement, ça vous donne pas envie de vous jeter dessus ? (si non, on est entre nous, hein, c'est pas grave, vous pouvez le dire). Je l'ai senti venir comme une espèce de Godot espagnol, une attente longue et sarcastique pleine de jeux de mots et de réflexions.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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critiques presse (1)
Actualitte
08 janvier 2014
A la croisée de l'ironie, de la folie, de la fiction absurde ou encore du délire, de la peur du surnaturel, de la frayeur associée au noir inconnu, ce huis clos sous les étoiles fait défiler des pans de vie et des questionnements sans réponse qui sont peut être ceux qui nous attendent avant de fermer définitivement les yeux.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Bravo, bravo, vous êtes un phénomène. Vous savez beaucoup de choses. Vous les apprenez sur Internet. Et quand vous ne naviguez pas sur Internet, vous sortez votre télescope devant la porte de votre maison et vous passez des heures où vous n’avez rien à faire à contempler les étoiles et à écouter des mélodies que personne ne peut entendre. Mais, sur Internet, on a oublié de vous dire que les hommes sans dents ne peuvent pas devenir des loup-garou. En réalité, vous n’avez rien appris qui vous soit utile à quelque chose. Votre femme, à ce que j’ai cru comprendre, vous a mis une paire de cornes qui ne passaient pas sous la porte et vous êtes maintenant plus seul que ce hibou et coincé au milieu de la lande. A quoi ça vous sert, de savoir que les girafes n’ont que sept vertèbres ?
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Vidéo de Javier Tomeo
Lecture d'un extrait de la page 16 de "La Noche del Lobo" de Javier Tomeo par Alain Larroche.
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