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Citations de Jean Bernard-Maugiron (92)


Les patrons, on les a longtemps bien tenus. Ils nous craignaient, nous les ouvriers du livre, et ils avaient des raisons. Comme le dit Jean-Pierre qu'a fait histoire à l'université, il ne faut pas oublier que ce sont les typos qu'ont lancé la révolution de 1830. Ils ont aussi été parmi les premiers à se regrouper en sociétés, en syndicats, en mutuelles pour créer des caisses de secours et de retraite et imposer leur tarif aux maîtres imprimeurs. Comme il y avait beaucoup de travail et peu d'ouvriers, on obtenait alors presque tout ce qu'on demandait. Maintenant c'est plus la même chose. Les ouvriers du livre disparaissent un à un , c'est comme le dernier poilu bientôt y en aura plus. (p.17)
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Pierre Ryckmans est entré en littérature comme traducteur,
d’abord du chinois vers le français, nous permettant de connaître dans les années 70-80 les écrits de Shitao, Shen Fu, Lu Xun (Lou Sin) ou Kouo Mo-jo. Sa traduction des Six récits au fil inconstant des jours de Shen Fu nous donne accès à un monde disparu.
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Vous entendrez encore parler d’eux ; la prochaine fois, sachez les reconnaître. Il en va des maoïstes comme des cannibales, dont Vialatte disait qu’ils avaient disparu de la Papouasie depuis que les autorités locales en avaient mangé les derniers… [La Forêt en feu]
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Stoppez les machines !
Lisez Ellul, lisez Charbonneau ! (p. 4)
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J’ai travaillé pendant vingt ans au plomb puis, quand ils ont supprimé les linos, j’ai dû rejoindre le cassetin, c’est comme ça qu’on appelle le service de la correction, ou encore l’Académie, comme disent les metteurs en pages pour nous chambrer. « Eh l’Académie ! Faut-y une division à Palais-Royal ? – Oui, deux caps dive », qu’on répond, parce qu’il faut aussi mettre les capitales, c’est dans la marche maison. Avant, toutes les éditions étaient relues par une quarantaine de correcteurs, c’est peut-être pour ça qu’on disait l’Académie, comme sous la coupole à Paris. Maintenant, ce serait plutôt l’Académie des neuf, c’est nettement moins prestigieux
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s. Pour lire de bons livres, la condition préalable
est de ne pas perdre son temps à en lire de mauvais, car la vie est courte. » Et puis, il décoche ce trait final […]: « Seul celui qui tire ses écrits directement de son cerveau mérite d’être lu. » [BPP]
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« On ne saura jamais ce que la peur de ne pas paraître
suffisamment à gauche aura fait commettre de lâchetés à nos Français », observait déjà Péguy
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Simon Leys rend également plusieurs fois hommage au rôle joué par les femmes dans la vie et l’œuvre de certains écrivains, comme Victor Segalen, dont l’épouse, Yvonne, le seconda inlassablement et contribua grandement à sa postérité. Ou encore Eileen O’Shaughnessy, « pure poésie », qui fut pour George Orwell, d’un caractère souvent déroutant, la complice et le soutien qui lui étaient indispensables. Dans un texte sur Nabokov, Simon Leys loue l’abnégation de sa femme Vera, qui, persuadée du génie de son époux, lui sacrifia des ambitions justifiées par son propre talent. « Elle a fait l’homme qu’il est devenu. Sans Vera, quelle sorte de livres Nabokov eût-il écrits?
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une conception littéraire du monde
« Celui qui sait une chose ne vaut pas celui qui l’aime.
Celui qui l’aime ne vaut pas celui qui en fait sa joie. »
Confucius

À l’opposé des conceptions sociologique, économique, policière ou politique, une conception littéraire du monde se refuse à diviser l’humanité en catégories, en groupes ou en classes sociales, pour ne considérer que les hommes – et le plus souvent l’homme seul, parmi ou contre ses semblables –, pauvres nains juchés sur les épaules de géants, désemparés face à un destin tragique et tiraillés par des passions contraires. Comme l’a finalement compris Cornélius Castoriadis quand il a rompu avec le marxisme, « l’histoire de l’humanité, ce n’est pas l’histoire de la lutte des classes, c’est l’histoire des horreurs, même si elle n’est pas que cela11 »
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La véritable identité de Simon Leys étant, par ce dégoûtant procédé tenant plus de la délation que de la controverse intellectuelle, livrée à la police de la pensée de Chine comme de France, Pierre Ryckmans se fit justice lui-même dans un magistral pamphlet, L’Oie et sa farce, qu’il faudrait citer en entier tant il est significatif de la verve et de la trempe de son auteur. En voici un extrait, qui donnera le ton de cette compilation.
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Jean Bernard-Maugiron
C’est ici, entre terre et mer, perché sur mes 24 poteaux, que
j’éprouve la difficulté d’être et partage la joie d’exister, face à l’océan
et aux ciels changeants. Je ne cherche pas à « communier » avec
une nature divinisée (et encore moins, version branchée, à m’y
« connecter »), simplement à être présent au monde, en mon
temps et en mon lieu. Le sentiment d’incarner une existence
singulière dans une histoire et une géographie particulières
me paraît autrement plus riche, plus fécond et plus exaltant
que la foi en ces nouvelles religions anthroposophiques, new
age ou néochamaniques avec leur clergé invoquant Gaïa,
Déméter, Pachamama, le Grand Tout, le Grand Rien, le
Grand N’importe-Quoi.
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Trois commandements pourraient résumer l’enseignement d’Ellul et de Charbonneau : incarner sa pensée (partir de ce qu’on est, de ce qu’on ressent, et mettre ses actes en accord avec ses idées), enraciner sa révolte (agir là où l’on est, et non comme relais servile d’un quelconque parti mondial – « Il faut que l’homme soit à un moment, dans un pays, chez lui. Il n’est jamais citoyen du monde, ceci est un mensonge », écrivaient-ils en 1935) et refuser d ’employer les armes du pouvoir, « non seulement pour la non-violence mais pour la non-puissance », insistait Ellul. (p. 54)
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"Pour ton départ, tu devrais écrire un papier sur ta vie professionnelle, elle m'a proposé.
- T'es folle j'ai jamais rien écrit, je ne suis pas journaliste, je suis linotypiste, je lui ai répondu.
- Et bien justement, c'est le moment ou jamais, les camarades de la rédaction du Marbre te donnent une pleine page dans le numéro de septembre.
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En espérant que « ça » reviendra très vite, nous vous disons au revoir et merci, Simon Leys. Merci de nous aider à comprendre notre mystérieuse et difficile humanité, celle qui, même mutilée par les chimères de la modernité, s’épanouit dans l’amour et dans la révolte, pour célébrer encore la beauté du monde et nous faire découvrir, « au fil inconstant des jours, le long courage de vivre et la saveur fugitive de l’instant ».
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Nous avons parcouru toute l’étendue des talents littéraires de Simon Leys: historien, sinologue, traducteur, essayiste, polémiste, préfacier, chroniqueur, critique… mais ne manquerait-il pas une couleur à sa vaste palette ? Un tel amoureux des lettres serait un écrivain inaccompli s’il ne s’était essayé à son tour à l’écriture romanesque. Et pourtant, Simon Leys n’a pour l’heure publié qu’un seul roman, un drôle et subtil conte philosophique dont il nous confie dans la postface de la dernière réédition quelques secrets de fabrication.
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Ce malaise découlait d’une source profonde. Saint Augustin – qui fut probablement le premier psychologue moderne – l’a identifiée il y a mille six cents ans: « Les hommes aiment tellement la vérité que, lorsqu’il leur arrive d’aimer quelque chose d’autre, ils veulent que cette autre chose soit la vérité ; et comme ils ne veulent pas qu’on les convainque d’erreur, ils refusent d’être éclairés; aussi finissent-ils par haïr la vérité, au nom précisément de ce qu’ils se sont mis à aimer à sa place. » [Protée]
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Une œuvre inspirée est, par définition même, une œuvre
qui a échappé à son auteur – le danger est donc qu’il veuille la rattraper et qu’il tente maladroitement de rétablir son contrôle sur elle. Nul artiste n’est à la hauteur de ce qu’il a fait de plus beau: cet écart peut devenir pour lui source de perplexité et d’hostilité.
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Une bonne partie des malheurs de ce monde est causée
par des gens dont l’unique talent est de savoir se faufiler dans des positions pour lesquelles ils n’ont nulle compétence. En revanche, combien d’hommes de valeur sont condamnés à l’obscurité faute d’une seule capacité : le don de se pousser eux-mêmes en avant?
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Sur ce sujet, Unamuno a observé que ni Jean de la Croix ni Thérèse d’Avila ou Ignace de Loyola ne rejetaient la raison, ni ne mettaient le savoir scientifique en question; ce qui les avait poussés dans la voie mystique, c’était cette perception qu’ils avaient d’un intolérable écart entre l’énormité de leur désir et la petitesse de la réalité. Dans sa quête d’une gloire immortelle, Don Quichotte a subi d’innombrables revers.
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Si nous ne lisons pas ce livre [les Entretient de Confucius ], nous nous interdisons la principale clé d’accès au monde chinois.
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