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Critiques de Jean-Claude Gautrand (12)
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Willy Ronis : Instants dérobés

Ah, ce noir et blanc, si magique, si intemporel ! Je m'aperçois que je restais souvent à béer devant les présentoirs de cartes postales sans savoir que certaines images, étaient de Willy Ronis. D'une fraîcheur éblouissante, elles ont fait le tour du monde. Tandis que je feuillette l'album, le coeur me bondit d'émotion, d'allégresse, parce qu'il aime ce que j'aime, il capte ces choses minuscules…

Le métro aérien, le pavé brillant la nuit, les réverbères d'un escalier de Montmartre, une chaumière, des charpentiers, des mécaniciens, des grévistes, une colonie de vacances, un camping, une chambre avec un piano et un violon, des skieurs, le retour des prisonniers, des marchandes de frites, les adieux, les bistrots, des joueurs des cafés, des caveaux, des bals populaires, les péniches, la rambarde d'une fenêtre, la vieille dame dans un parc embroussaillé… Que j'adore ses plans, ses perspectives, ses champs d'observation, où son point de vue piquant renforce le caractère de chaque scène !

Willy Ronis fait résonner les paroles et les accords secrets, enterrés dans nos mémoires douces-amères. Il a glissé l'illusoire dans le banal sans jamais étouffer la particularité sous l'emblème. Willy Ronis est au service de son temps, il en a embrassé les goûts, les exaltations et le moralisme. Mais le chroniqueur a dégagé de ce qui s'évapore et s'oublie quelque chose d'impérissable. Militant (Willy Ronis exprime son engagement politique pour le parti communiste déjà en 1923 alors qu'il a seulement 13 ans), certes, mais immense humaniste et esthète. Ses photos transmettent de l'amour pour ses modèles. Malgré l'aisance et la rapidité apparentes, avec lesquelles les spectateurs peuvent les décrypter, elles ne sont nullement faciles ni sentimentales et sont dignes des meilleures oeuvres de la photographie humaniste de tous les temps et de tous les pays.

Dans ses spectacles de rues parisiennes, nous remarquons une curieuse absence de hiérarchie et de jugement de valeur. Willy Ronis sait montrer toute une manière de vivre à partir d'un simple moment, riche d'un infini de significations. Les photographies de Willy Ronis expriment avec naïveté son univers personnel, c'est un cheminement, tout doux, vers une allégorie du bonheur humble et discret. Est-ce le secret de sa longévité ? Car il disparaît à l'âge de 99 ans !

Il faut retenir l'année 1970 dans l'histoire de la photographie, c'est le début des Rencontres Internationales de la Photographie d'Arles. On y découvre enfin Willy Ronis, ce personnage très communicatif, passionné, ce Parisien exilé dans le Vaucluse, alors sexagénaire, qui se concentre sur l'enseignement (la maîtrise de l'outil et avant tout la culture photographique, et cela dans une époque où l'enseignement de la photographie est quasi inexistant !). C'est le catalyseur de sa carrière. Et là, sa toute première publication « Belleville Ménilmontant » (avec les textes de Pierre Mac Orlan, Éditions Arthaud, Paris, 1954) devient introuvable ! Ce n'est plus un flop commercial qui l'a mené à un dur découragement voire une véritable crise… Depuis Willy Ronis met les bouchées doubles, signe plus de 25 ouvrages (Sur le fil du hasard, Mon Paris, Toutes belles etc.) et connaît une avalanche d'honneurs.

Face à une foule en mouvement, qui se compose et se décompose sans cesse, Willy Ronis guette l'instant où tous les regards s'harmoniseront. « le fantastique social, faute de mieux pour désigner un romantisme récent. Cette présence de la force poétique et mystérieuse de la vie quotidienne, je la retrouve dans vos poèmes de la rue… », déclare l'écrivain Pierre Mac Orlan à Willy Ronis.

Voici seulement quelques-uns de ses détails biographiques qui m'ont particulièrement marquée. Né au pied de la Butte Montmartre d'un père ouvrier photographe et retoucheur de clichés, et d'une mère professeur de piano, Willy Ronis s'imprègne de l'univers musical, de bel canto, des concerts symphoniques, et se passionne pour le dessin. Très tôt, il visite le musée du Louvre tout en aidant son père dans de menus travaux dans son studio-magasin boulevard Voltaire. Son père lui offre son premier Kodak à l'occasion de ses 16 ans.

Il étudie la philosophie à Louis le Grand, déambule dans le Quartier Latin, où il fait de bouleversantes rencontres visuelles. Très vite il rejette le goût petit-bourgeois de la clientèle du magasin familial et se lance dans la redoutable photographie indépendante. En 1941, ses origines juives l'obligent à rejoindre précipitamment la zone non occupée, mais il sera le seul rescapé du groupe… Là, il fait connaissance de Jacques Prévert, à Nice, où il exerce tour à tour plein de métiers différents.

Peu après la libération, Willy Ronis rentre à Paris. Il épouse Marie-Anne Lansiaux, artiste peintre. le monde ouvrier est un axe majeur de son oeuvre. Sa franchise, ses opinions affirmées font qu'il refuse de collaborer avec Life, par exemple, et travaille en totale indépendance. C'est une question morale… parce que Life n'accepte pas que ses légendes accompagnent ses images !

En 1988, il perd son fils Vincent, qui a souvent été le sujet de ses oeuvres, dans un accident de deltaplane.



Le livre est trilingue (anglais, allemand et français). La colonne en français, aux petits caractères d'imprimerie, est difficile à trouver ! Ce qui est amusant, c'est que les scènes similaires (tout en étant lointaines ) sont comparées et placées l'une en face de l'autre tout le long de l'album. L'ouvrage comporte plusieurs chapitres : La période de l'entre-deux-guerres, Paris, Banlieue, France, Ailleurs, Portraits de personnalités et, pour couronner l'ouvrage, Nus féminins. Il est plutôt court de texte, parfait pour une première découverte de l'oeuvre de Ronis. Son auteur, Jean-Claude Gautrand, photographe lui-même, journaliste, écrivain, commissaire d'expositions et historien de la photographie, nous rappelle cette grande vérité, c'est que l'appareil photo est un stylo et la photographie est une écriture. Cet album nous donne des ailes, il donne envie de sortir son « stylo » et partir en aventure, déjà au coin de la rue…

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Willy Ronis : Instants dérobés

Un beau livre sans surprise: une courte biographie du photographe et une sélection de ses photos, dont les plus célèbres. Des photos superbes qui nous plongent dans une œuvre d'une grande humanité.
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Robert Doisneau 1912-1994

Un petit guide assez complet pour découvrir ou redécouvrir Robert Doisneau
Lien : http://latetedelart2.blogspo..
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Paris : Portrait d'une ville

Des premiers daguerréotypes aux photographies les plus récentes, cet album propose un choix exigeant de clichés de Paris à travers les âges.



Qu'elles soient anonymes ou signées par les plus grands, toutes les photos magnifient la capitale : ses monuments, sa vie sociale et culturelle.



Comme les mots m’ont manqué pour parler de cette expérience, j’emprunte ceux du chanteur Marc Lavoine en 1991 qui disait mieux que moi son amour pour la ville lumière :



« Paris tu m'as renversé

Paris tu m'as laissé

Paris, paris, combien

Paris tout ce que tu veux

Pari, pari, tenu

Pari, pari, perdu

Paris tu m'as laissé

Sur ton pavé »



Couverture vintage, papier glacé, présentation soignée comme toujours chez Taschen : Un beau livre !



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Paris : Portrait d'une ville

De belles photographies qui nous rappelle un Paris qui a en partie disparu et qui s'est surement transformé.



Nostalgie, histoire, mélancolie
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Brassaï Paris

Brassaï, né dans l’Empire austro-hongrois en 1899, s’est installé à Paris en 1924. Très doué, il a eu diverses activités et, dès 1930, il s’est consacré à la photographie. Ce petit livre présente des photos de lui, prises dans les années ’30-’50. En noir et blanc, elles sont souvent très sombres; l’ambiance y est parfois un peu glauque, et très surannée. Pour évoquer Paris by night et son monde interlope, Brassaï privilégie un réalisme assez dur. Par ailleurs, il réalise des portraits, de célébrités notamment, et il s’intéresse aussi aux graffiti. Pour dire la vérité, j’ai été un peu déçu: il m’a semblé que l’artiste n’a pas voulu tenter des recherches formelles nouvelles.
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Willy Ronis : Instants dérobés

Très belles photos qui permettent de découvrir les différents aspects de la carrière de Willy Ronis, les différents sujets, les différentes époques qu'il a traversées.
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Willy Ronis : Instants dérobés

Si Willy Ronis n'est pas mon photographe préféré, c'est juste une histoire de sensibilité : car le talent est bien la. Et lorsque l'on détaille les photographies les unes après les autres, on s'émerveille du résultat.

L'auteur termine le livre par quelques photos de personnages connus, et le ponctue par quelques nus du meilleur effet !
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Brassaï Paris : Brassaï l'universel 1899-1984

Brassaï est un photographe dont la production artistique est intimement liée à la ville de Paris, sa célébrité viendra de son talent pour capturer des images empreintes de poésie des quartiers populaires parisiens la nuit tombée. On ne s'étonnera donc pas que le monde de la nuit et ses personnages caractéristiques occupent une bonne place dans le livre : photographies de ceux dont le métier est inséparable de la pénombre ( les Forts des halles, l'allumeur de réverbères, les prostituées... ), de ceux dont l'être s'épanouit en présence de la nuit ( les couples d'amoureux, les invertis - un mot tombé en désuétude pour désigner les homosexuels - dansant dans des clubs privés...), sans oublier les clochards et les voyous. Difficile de ne pas être touché par ce Paris photographié par Brassaï il y a déjà quelques décennies.



Mais le livre, et c'est là un autre point positif de ce volume, ne se limite pas à cette thématique célèbre. Jean-Paul Gautrand, responsable de l'édition de ce volume, a choisi de nous faire découvrir d'autres visages du travail de l'artiste : il y a Brassaï surréaliste réalisant de petites sculptures à partir d'objets anodins, Brassaï du jour baladant son appareil dans la clarté de la journée, Brassaï et ses amis artistes comme Picasso, Matisse, Beckett, Sartre et de Beauvoir, et enfin le dernier Brassaï qui s'est attaché à photographier les graffitis et autres marques dans les murs.



C'est avec la satisfaction d'avoir pu découvrir un artiste sous ses multiples facettes qu'on referme le livre. Le livre est un grand format, ce qui permet d'examiner les photographies aisément. Chaque photographie est accompagnée d'une légende, le livre est lui-même divisé en plusieurs thématiques claires et distinctes, ce qui offre une cohérence très appréciable. Une introduction concise en plusieurs langues présente le photographe, on aurait aimé des explications plus approfondies pour chaque période, mais il faut garder en tête qu'il s'agit là d'un livre d'introduction, excellent qui plus est, qui remplit parfaitement son rôle.
Lien : http://beauxlivresetphotogra..
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Eugène Atget, Paris

Un ensemble de photographies d'Eugène Atget, présentées par arrondissement de Paris, fin du XIXème siècle et jusqu'en 1927.



Atget fur reconnu par Man Ray (qui publia quatre images) et surtout par Bérénice Abbott, qui fit son portrait, puis acheta une grande partie de ses négatifs qui ensuite furent vendus au MOMA.
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Paris Mon Amour

bel ouvrage photographique,de quoi remplir mon coeur de parisien nostalgique :)
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Paris : Portrait d'une ville

Passionnant patchwork croisant les temps et les angles d'approche, les esthétiques aussi, voilà un recueil d'images à consulter sans modération.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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