L'écrivain et journaliste Jean Daniel est décédé ce mercredi à l'âge de 99 ans. Il avait fondé en 1964 avec Claude Perdriel « Le Nouvel Observateur », un journal qui demeura un espace de débats, notamment pour la gauche en France. Proche de Camus et fidèle partisan de la paix au Proche-Orient, il était resté directeur de la publication du « Nouvel Observateur » jusqu'en 2008. Retour sur une vie qui a marqué l'histoire du journalisme.
Pour nous parler de celui qui a consacré toute sa vie au journalisme, nous accueillons deux anciens compagnons de route de Jean Daniel, Laurent Joffrin, directeur de la publication de « Libération » et Guy Sitbon, journaliste, écrivain, (il a participé à la fondation du « Nouvel Observateur » en 1964 auprès de Jean Daniel et Claude Perdriel).
L'Invité des Matins de Guillaume Erner - émission du 21 février 2020
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Un jour, il (Antoine) avait demandé au Maltais ce qui pouvait triompher de la peur quand elle se mettait à broyer le ventre et à paralyser les membres. Il s'était entendu répondre : "Rien. Il n'y a rien, sauf peut-être le sommeil. Quand on es resté trois jours sans dormir, on n'a plus peur, on dort."
L'homme peut-il s’empêcher de faire la guerre ? Non . La preuve , c'est qu'après l'enfer de la première guerre mondiale il en a fait une seconde .
Je ne pardonnerai jamais à ma famille, la gauche, d’avoir abandonné la nation aux nationalistes, l’intégration aux xénophobes et la laïcité aux communautaristes.
Camus lui-même, dans le Discours du Nobel, ne disait-o=il pas que la vérité est "mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir" ? Et j'aime aussi cette citation.
Fils de pauvre,Camus ne se voyait pas"comme l'héritier d'une longue histoire d'oppression coloniale".
J’ai dit que Camus fut heureux dans son métier d’éditorialiste. Devant certains portraits que l’on a pu tracer de lui , l’impatience vient de ce que les images de bonheur y sont par trop négligées. Or pour ceux qui l’ont connu, ces images restent en définitive les plus vives.
Pour savoir ce que peut être un homme heureux, il faut sans doute avoir vu Camus devant la mer et dans le soleil, passionné par un match de football, ou ravi de se mêler aux danseurs dans un bal populaire
A ma place, ici, David ferait une citation de Stendhal – ou de Proust. Mais quand, après tant d’autre, me délivrant de tout bagage, je tente de définir avec fraîcheur le sentiment amoureux, je trouve plus souvent la réponse dans les chansonnettes que chez les romanciers moralistes : l’inquiet espoir de rencontrer l’être convoité aimante et illumine chaque seconde
Albert Camus est forgé par la misère: «Comment voulez-vous qu’un type pareil défende le colonialisme?»
"Personnellement, et entre bien autres choses, je dois à Miłosz d'avoir compris l'importance réelle de l'aveu dans la discipline totalitaire. On s'est demandé pourquoi dans les procès de Moscou, de Budapest, de Prague et d'ailleurs, les procureurs mettaient tant d'acharnement à obtenir que les accusés se chargent de fautes qu'ils n'avaient pas commises. Pourquoi surtout leur fallait-il persuader leurs accusés et le monde entier qu'ils demeuraient quelque part coupables. C'est Miłosz qui le premier montre que , pour que ce mensonge devienne vérité, il était indispensable qu'il fût confirmé avec éclat par les victimes eux-mêmes. C'est l'aveu de l'accusé qui sacralise l'autorité du tyran.p.303-304
Les poèmes sont des aveux parsemés de vérités cachées, édulcorées par la pudeur ou la honte.