Jean-Louis Pradel

Ce livre fut publié à l'occasion d'une série d'exposition consacrée au mouvement pictural de la Figuration narrative en 2000 et 2001. Il s'ouvre sur un texte de l'historien de l'art Jean Louis Pradel, qui brosse un portrait assez large de la situation artistique et politique des années 60, période à laquelle est apparue ce mouvement. Cette première partie est quelque peu décevante du fait de son côté fourre-tout et générale. Elle est suivie d'une riche et longue partie consacrée aux reproductions d'oeuvres des 6 peintres choisis pour illustrer la Figuration Narrative : Rancillac, Télémaque, Klasen, Erro, Adami et Monory. La partie finale est la plus intéressante : c'est une sélection de textes rédigés par des critiques d'art ou par les artistes eux-mêmes. Ces textes sont pertinents et permettent de mieux saisir les enjeux de cette peinture, qui est née d'une opposition à la peinture abstraite qui représentait le courant dominant du monde de l'art français au début des années 60. Cette opposition a fait apparaître au même moment le Pop Art aux Etats-Unis et en Angleterre, et le Nouveau Réalisme en France. Les textes rassemblés permettent de voir en quoi la Figuration Narrative se démarquait, notamment par leur contenu critique envers la société de l'époque, de ces autres mouvements, issus pourtant de constats similaires sur l'art dominant des années 50 et 60. Le livre se clôt sous forme de dictionnaire où sont présentées les biographies d'autres artistes rattachés à la peinture figurative dans les années 60, que ce soit en France ou ailleurs.

Cet ouvrage nous invite à voyager au-delà du beau ou du laid, au-delà des conventions, au-delà des frontières de la "bonne conduite culturelle", et à explorer de nouveaux territoires que ce soit dans le domaine de la peinture ou dans celui de la sculpture ou celui de l'architecture.



Incompréhensibles pour certains, impostures pour d'autres, ces travaux singuliers nourris de transgressions parfois, de dépouillement souvent, de liberté toujours, bousculent nos habitudes et exposent sans réserve et avec une certaine arrogance le droit à la différence.



Trois parties argumentées résument et classifient l'art contemporain en trois périodes, trois courants bien distincts :



L'après-guerre: 1946-1961 avec Jean Dubuffet,

Francis Bacon, Pierre Soulages Andy Warhol



Les avants-gardes de 1961 à 1977:

Alfred Courmes, Ernest Pignon-Ernest et Dan Flavin.



De 1978 à nos jours.

Robert Ryman et Jeff Wall en sont des illustrations.



Chaque partie est savamment illustrée des oeuvres les plus marquantes. Les textes sont clairs et l'auteur fait en sorte que cet art particulier, ou plutôt sa gestion et sa légitimité ne soient pas réservées à des spécialistes et à des initiés.



L'auteur donne des clés, il renseigne, il constate une évolution. Il décrit il ne dénonce pas, il ne soutient pas non plus. Il explique objectivement, il n'influence pas. Cet ouvrage, d'une lecture agréable est académique. Il nous arme et nous laisse le choix d'aller plus loin, ou pas, dans ce vaste champ artistique et d'éprouver du plaisir, des émotions ou un désenchantement. Ce beau livre, ne contient que 113 jolies pages en papier glacé, ce qui le rend léger et digeste



Jean-Louis Pradel, enseignant à l'école supérieur des arts décoratifs, historien d'art et chroniqueur, est une référence. Il nous sert de guide pendant tout ce voyage.

Belles analyses de Jean Louis Pradel de la démarche de l'artiste Yann Kersalé

Lien : http://www.franceculture.fr/..

Jean-Louis Pradel vient de disparaitre, ses travaux sur la figuration narrative font vraiment référence.

Mouvement né à partir de 1964, avec Rancillac, Télémaque, Klasen, Monory, Arropyo Recalcati, réjoints bientôt par Erro', Velikovic, Fromanger, Cueco, Adami en réaction à la domination de l'abstraction, pour réaffirmer le rôle politique de la peinture figurative , avec les peintres

L'art de cette seconde moitié du XX siècle est pluriel, flou et mouvant, parfois même envahissant, il se situe par-delà le beau et le laid....

Et qui peu mieux nous en parler que Jean Louis Pradel, historien d'art, chroniqueur d'art à l'événement. Enseignant l'art contemporain à l'école nationale des arts décoratifs à Paris. 135 pages pour bien remplir la tête et avec du beau ;-)