Ouvrage reçu dans le cadre de l'opération "Masse Critique" menée par Babelio et les éditions Belfond.
Avec son titre un peu énigmatique et sa quatrième de couverture alléchante, ce roman semblait tout à fait prometteur. Les cinquante premières pages également : on y découvre un narrateur, digne héritier de Desproges et de Frédéric Dard, qui nous dissèque avec malice et talent un bon paquet d'expressions toutes faites en rapport avec la mort. C'est amusant, impertinent, original. On sourit de ce personnage un peu dépassé par la situation, pas encore mort mais déjà plus tout à fait vivant, mais qui s'accroche tout de même à la vie comme un forcené.
Et puis, passé ces cinquante pages, le récit tourne à l'exercice de style vain et narcissique. Le narrateur, un brin misogyne et condescendant, nous raconte alors, avec un plaisir presque obscène et un luxe de détails dont on aurait pu se passer, toute sa vie amoureuse, de ses entrevues avec des prostituées à ses relations assez ternes avec de belles plantes légèrement décérébrées...
De page en page, le lecteur sent l'ennui, voire l'agacement, pointer le bout de son nez , lorsque le héros se perd dans des digressions interminables, des considérations parfaitement accessoires ou encore lorsqu'il enfile les citations et les références élitistes dans le seul but d'étaler son "immense" culture.
Jean-Pierre Enjalbert, auteur parfaitement inconnu au bataillon, et qui aurait peut-être dû le rester, se paye tout de même le luxe de nous servir un roman de deux cents pages sur du vide total, puisqu'il faut bien l'admettre, il ne se passe rien : le narrateur se promène, s'effondre, et se met à divaguer. Point final (qui tarde à venir, en plus, un comble pour un ouvrage aussi court !).
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