Le fait de transformer en un -beau texte- un écrit au départ seulement douloureux, lourd de souvenirs personnels, donne un sentiment de sublimation à la traversée de sa propre douleur, donne un sens à notre démarche d'écriture, un sentiment légitime de fierté. (p.91)
Trop souvent, ceux qu’on croit aimer, on ne voit plus leur rareté, leur beauté, la chance qu’on a de les aimer.
Mina se serra encore plus fort contre moi, et mit sa petite main déjà froide dans la mienne. Il me fallait vite goûter cet instant de grâce. Un des derniers, je le savais. Le prendre, et le mettre dans mon cœur, afin que demain, je n’ai ni regret ni chagrin.
En décrivant son stress, elle verra apparaître spontanément sur sa page blanche (par association d'idées) les souvenirs révélateurs.
Il est préférable par exemple de n'être pas minuté, car ce serait trop dommage de s'arrêter au moment même où des choses importantes vont s'écrire.
L'important est que vous vous laissiez écrire.
Nous avons été si peu autorisés à être totalement nous-mêmes que pour être aimés malgré tout, nous avons fini par devenir nos propres bourreaux, nous jugeant sans cesse, nous critiquant, nous censurant... Grâce à l'écriture, se libérer de nos carcans et retrouver la pleine estime de soi devient possible.
Apres l'avoir lu et relu, quel livre prenant et une image réelle de personnes en fin de vie.
J'ai beaucoup appecié
Le travail sur la forme de l'écrit (style, choix des mots, des images et analogies, agencement des phrases, concision...) oblige à être plus précis avec soi-même.
Tout peut et doit s'écrire. Il ne s'agit pas de se complaire dans des pensées négatives, mais au contraire, d'expulser de soi cette souffrance qui est devenue énergie intérieure polluante. Il s'agit d'une purification.
Un pacte sera conclu avec soi-même pour s'autoriser par avance à tout laisser venir. Ce lâcher-prise est indispensable et constitue déjà un acte réparateur de nous-mêmes car il suppose une foi en nous.
Le blocage devant la page blanche relève notamment d'une sorte de peur liée à la période scolaire et relative à notre capacité à nous exprimer clairement et correctement.
Mina s’approcha d’un caillou, fit avec son doigt un petit cercle autour, puis elle prit le caillou et le lança un peu plus loin.
- Regarde bien le cercle. Que vois-tu ?
- Ben...rien, il n’y a plus de caillou, c’est tout.
- Voilà, c’est exactement ça. Toi, tu ne vois que le caillou disparu, le rêve perdu. Tu ne vois pas que tout à l'heure, il y aura peut-être autre chose à la place : un oiseau qui s’y posera, ou bien une fourmi qui viendra récupérer une minuscule miette de pain, ou peut-être que sous le caillou il y avait des petites bêtes qui étouffaient et qui maintenant respirent mieux...enfin la vie qui continue quoi.
Elle eut alors cette parole définitive qui me fait encore mal aujourd’hui : " Ce n’est pas à cause de ton rêve perdu que tu es malheureux, c’est parce que tu ne vois pas tout ce qui pourrait naître et vivre à la place libérée. "