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Citations de Jean d` Amérique (163)


Il y a le temps qui sèche les envies, il y a la gorge libre des somnambules à l’orée du délire. La table déborde de bouteilles vides, les mots font le plein dans les bouches. La nuit bat son plein sur les têtes humaines, brutale au milieu de l’ivresse. Le Seigneur des Entrecuisses passe à l’action, il commence à remuer ses reins, élabore un déhanchement remarquable, mettant du sel dans le rythme de l’ambiance, chevauche l’instant au point que le silence s’empare de ce qui fut.
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les ailes clouées au sol
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Silence n’est pas un point égal à d’autres dans l’horizon de ma vie. En elle, le temps d’un voyage au pays de nos corps brûlés de désir, j’ai senti un cœur où compter ma démesure, l’autre humain avec qui porter ma folie. Une fille que j’aime sans rien pouvoir d’autre. Et voici qu’a disparu cette part de lumière, tout ce qui reste de moi, c’est une cave de mots âcres, une coulée de phrases sales. Voici que s’éloigne de moi ma lune, mon cœur-miroir. Et tout ce qui subsiste de mon chant intérieur, c’est une flopée de métaphores engluées d’images pâles, un poème-douleur.
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Papa n’est plus, l’Ange du Métal non plus : ce sont mes mains qui enlacent le néant, ces mains qu’ils ont taillées, ces mains à coudre ma vie au fil des balles, dans la mortelle périphérie du sang. Ils ne m’ont point offert de bonheur, ne m’ont rien apporté dans la vie, mais m’ont permis de vivre, et ça c’est grand.
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La nuit pue l'ennui comme un cadavre qui n'a pas encore pris son bain, ça sent le rêve raté. Heurtée conte une tranchée de souvenirs, je braque le sommeil sans succès . La nuit parfois ne ressent aucune pitié, elle nous habite pour exiler toute paix et coloniser la porte des rêves. Ennui et vide s'octroient résidence dans l'esprit. Ainsi n'est -il plus de songe qui ne soit tissé de terreur.
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Elle préfère porter sa nudité comme un drapeau troué sur le cœur
pour boire le jour sans filtre.
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fêle l’amour
nuage bercé par l’hiver
bête parvenue à la furie
c’est qu’on attache le cœur
‘a des rives mortes
tel bourgeon muselé dans l'arbre

au corps usé
il convient d'enseigner certitudes brisées
lieu d'espérer failles et monts fluants
forêt brûlée par la dérive

fumée
insaisissable oiseau

l’éternité se penche
pour peupler passages
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brûlé mon sang nouveau-né
ai grandi dans le manque
membre trop lourd pour le corps

ma mère a coupé la canne à sucre
nulle récolte pour l’Histoire
foutue muette dans le conte scolaire

ma chair rumine encore l’amer
que l’historien a archivé dans l’oubli

maintenant suis-je pauvre
n’attrape pas ta machine à calculer

acquittée toute taxe de me taire
dépensée ma honte
il me reste ces quelques crachats
à jeter dans la nuit pleine de ton capital
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touffue
de signes
orphelins
l'image
rumine
transparence

chaque
mot
décèle
un archipel
soluble
dans les hautes
enfances
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se jeter au poème
haute école à lumière
sur la langue éclaté le printemps
avocat mûr lâché au sol

quitter brouhahas prendre cantique
avec l'autre prendre langue
jusqu'à ouvrir la mangue des beautés
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gauche droite
bègues séquences

d’un bout à l’autre pulvérisées
bouches

sous kalash

courriers enveloppés d’espoir
aux quatre coins

que du chaos à collecter

mon corps tourne autour des terres
finit dans un océan
d’invalides

le monde se porte mal

mieux vaut être nu
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Musique d’avant les machines et le ciel dans la tête endormi, je fus pays pour l’oiseau. Je passais par-là, l'enfance déployée dans l’herbe tel éventail solaire, les arbres étaient ma parole fraîche et la rivière mon verbe clair. Soudain l’ère livrée au ciment, voici jusqu’à l’os asséchée ma langue et ma bouche bétonnée tel ciseau déchu face à la pierre : de ma pensée-forêt, dévastée, nul fruit à tresser vent.

Mes vœux râpent le désastre, je résiste car songe frère du feu possible. Si j’ai vie à dire, c’est non le mur ma sève, non le barbelé mon fumier, mais un figuier qui renfloue le mot, un acacia qui ébranche le silence.
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toujours
d'une fontaine renflouée de coeurs disponibles
qu'adviennent hublots
que se meuvent la saison orpheline
et le matin
intact en ses fureurs

autour des oiseaux
perchés dans les éclaircie
un grain jailli de l'arbre-à-tendresse
percute l'intérieur
éblouie la pensée se casse
de bleu chargé un son s'envole
s'enfuit vers les forêts
où fête la splendeur
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langue bue
à la santé du vers brisé

au poème de révéler
page blanche
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du point je suis
d'où fleurissent plaies
à fracturer l'espace

voix fermée dans la pierre
en attente d'eau fraiche
mon vent se détache de l'arbre
pour ramifier vertiges
comment atteindre d'autres fleuves
de quel temps extraire pluie pour ma terre

nord-grand-entier sud-petit-tiers
bruit-qui-compte voix-sous-bottes
basse moyenne
ai traversé monde que voici taillé en pays
me suis coupé les pattes

pays mien je te cherche en vain
il faut t'inventer
tu secoues mes artères
plu présent que le chanvre à ma lèvre
plus chaud que l'amoureuse contre ma peau
mais le monde mur autour des convulsions
me refuse où te domicilier

ni plus avancée ni moins avancée
à pas égal avec l'humain
mon pays n'ira pas aux sommets des grandes puissances
mais partagera son échelle
oiseau rouge rage-allumette
ce sera bleu ciel pour rive cri frais pour bouche
saison blanche pour les armes
je naîtrai dans ce pays
ministère-roseau
parlement-tourterelle
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je vous écris depuis ce comptoir
on y mesure l'humain à coup de cachets
ne vous inquiétez pas
je vais vomir

je vous écris en attente
du prochain mur
pour lui pisser dessus

aurais pu vous dire combien épaisse
cette ombre sur mon passeport
mais court l'espace qu'on m'offre en collier

aéroport de la honte je rate mon vol
qu'on se moque de son plumage
un oiseau ne fait jamais la queue
pour ouvrir le ciel
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ces derniers temps
l'union européenne se montre très solide
reliée à la ferme idée d'un bloc
elle ne se laisse pas pénétrer
dans cette optique le métissage est vu
comme danger mortel

de l'étranger se divise
tenace à régner dans la dureté
au coeur de cette union un amour à haute voix
pour l'acier
la percer longue procédure
à entamer depuis le territoire qu'on dit vôtre
patience désolée
à titre de séjour illimité dans le mépris

non pas à moi
de vous renseigner sur l'union européenne
sa théorie est si bien écrite sur les papiers
demandez-les à l'ambassade à la préfecture
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aux charognes ne donnez point
ce qui revient à l'oiseau

- la part de l'oiseau
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à chaque époque une étoile montante
course suspecte n'ayant de but
que de se mettre à l'ombre
du feu des projecteurs

ils font des livres
rien que pour tourner la page
ma main au feu sils ne savent
l'adresse d'un seul volcan

suis-je ici
pour mourir au pied des lignes
renoncer la rouille
est-on poète à exaucer prière
répondre aux appels à texte
les arcs-en-ciel descendent vers la rivière
mais d'une poésie haute en colère
aucune saison ne saura la route
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reine aiguille manque de lenteur
est-ce retard que d'écrire

peu à peu l'encre
dégrade le silence
la vitesse parfois vient
dépouiller la page

contre tout
suffit seul
le poème
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