[ arrestations arbitraires au Pakistan après le 11/09/01 ]
En entendant qu'on allait nous vendre aux Américains, certains d'entre nous ont été pris de panique.
Mais moi j'étais plutôt content.
Tout ce que je savais des Américains, c'était ce qu'en montre la télévision.
J'adorais les vieux westerns...
Je croyais ce que j'avais vu dans les films, que les Américains étaient des gens bien. J'aurais droit à un avocat...
Peut-être même que je pourrais étudier aux Etats-Unis avant d'être renvoyé chez mes parents [ en Arabie Saoudite ]...
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Le soir, on essayait de dormir, mais les gardes allumaient toutes les lumières et mettaient en marche d'énormes aspirateurs très bruyants. Parfois, ils mettaient de la musique à fond.
FUCK YOU, I WON'T DO WHAT YOU TELL ME !!
Un style de musique que je ne connaissais pas, mais je comprenais que les paroles étaient grossières.
FUCK YOU, I WON'T DO WHAT YOU TELL ME !!!
FUCK YOU, I WON'T DO WHAT YOU TELL ME !!!
MOTHER FUCKER !!! UGH !!!
... AND NOW YOU DO WHAT THEY TOLD YA, NOW YOU'RE UNDER CONTROL...*
* 'Killing in the name', de Rage Against The Machine.
Le groupe a protesté contre l'utilisation de sa musique à Guantanamo, d'autres musiciens ont approuvé l'utilisation de la leur.
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« Awondra tutu za shi. »
Les hommes sont comme les doigts de la main, ils ne sont pas tous pareils.
- on sait que tu faisais des trucs pas nets au Soudan
- je n’y ai jamais été
- je sais. Mais si tu coopères, je t’apporterai des pizzas et des mc do
La vérité ne blesse qu'une fois. Le mensonge, lui, fait mal à chaque fois que tu t'en souviens.
Il s’appelle Obama. Il a promis de fermer Guantanamo. Et il a demandé qu’en attendant les détenus soient bien traités.
En même temps, les changements de cellule étaient l’occasion d’apprendre de nouveaux mots :
SHIT FUCK ASSHOLE FUCK
J’ai appris l’anglais des soldats
- Mohammed, je sais que tu es innocent, mais je fais mon travail. J’ai des enfants à nourrir et je ne vous pas perdre mon travail.
- ce n’est pas un travail, ce que vous faites ici, c’est criminel. Tôt ou tard, vous allez payer pour cela, même après votre mort !...
Les mauvais gardes, quand ils nous voyaient tristes et malades, ils étaient contents. Et moi, je ne voulais pas leur faire ce plaisir. Même après les interrogatoires, quand j’étais ramené en cellule, j’essayais de sourire.
Pleurer ne va pas nous rendre la liberté. Si nous ne rions pas, si nous ne jouons pas à des jeux, nous allons devenir fous !
L𠆚mitié n𠆞xiste pas, il n’y a que des moments d𠆚mitié. Écrire un livre évoquant ces moments, c𠆞st respirer l𠆚tmosphère nostalgique de l𠆚ir chaud de son enfance.