Jessica Hundley

Après que j’ai adoré l’ouvrage "Sorcellerie" de la collection La Bibliothèque de l'Esotérisme (Taschen), mon compagnon m’a offert "Magie des plantes". Dès l'avant-propos, j’ai rencontré la plume de Pam Montgomery qui aborde le rôle de "régisseurs bienveillants" (p. 6) que nous devrions tenir vis-à-vis de notre planète, une notion qui m’a fait penser à la notion de "communauté biotique" d'Aldo Leopold que j'avais découverte dans "Sur quoi repose le monde" (2021) de Kathleen Dean Moore.



La première partie du livre nous donne beaucoup d’éléments de contexte de l'apparition des champignons et moisissures il y a 430 millions d'années à l'adoption des plantes comme symboles des divinités à la Préhistoire et à l'Antiquité, en passant par le développement de la botanique, de l'herboristerie, de la phytothérapie... Puis nous découvrons le symbolisme des plantes avec, comme toujours avec cette collection, de magnifiques illustrations mêlant statues aztèques, peintures de la Renaissance flamande, photographies d'ikebana, portraits d'herboristes et de scientifiques, fresques antiques...et enfin la botanique curative et l’apport de Discoride, d’Ibn Butlan et des religieuses comme Hildegarde von Bingen.



Sans que cette lecture devienne étouffante, elle nous donne accès à une quantité impressionnante d’informations sur la symbolique des plantes pour les différentes sociétés humaines à travers le monde et à travers le temps (le lotus dans l’Egypte ancienne, le gui pour les druides, les fleurs lors des mariages et des funérailles), sur leurs usages (thé, café, tabac, alcool, substances psychédéliques…) et sur leurs représentations dans l’art. Cette encyclopédie s’achève sur un panorama des poèmes d’Emily Dickison, des pièces de Shakespeare, des tableaux de Monet et de Dali, et de bien d’autres œuvres magnifiquement présentées.
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"Sorcellerie" est un ouvrage encyclopédique qui s’appuie sur des essais et des témoignages de sorciers et sorcières, mais aussi de théologiens, de journalistes, de musiciens, d’artistes d'une multitude de disciplines.



Nous plongeons tout d’abord dans le passé à travers un retour sur les origines antiques de la sorcellerie en Europe. Vient ensuite le développement du christianisme qui associe sorcellerie et hérésie et qui justifie ainsi sa condamnation violente par la chasse aux sorcières et la publication d’ouvrages comme le "Malleus Maleficarum" de 1486. Les femmes des classes paysannes sont les premières victimes du déchainement de cette folie meurtrière qui passe, à la fin du XVIIe siècle, de l’autre côté de l’Atlantique. Après ce rappel historique, les auteurs évoquent les sorcelleries qui existent à travers le monde comme le Candomblé au Brésil, les croyances des Premières Nations, le vaudou de la Nouvelle-Orléans, etc.



Plus loin, l’ouvrage nous présente le fonctionnement pratique de la sorcellerie : son calendrier (saisons, cycle lunaire, etc.), ses rituels (rassemblement en coven, magie en solitaire, etc.), ses outils (grimoires, sigils, amulettes, talismans, etc.), les éléments mobilisés (air, feu, eau, terre, esprit) et les types de magie (apotropaïque, d’attraction, maléfique, de répulsion, sympathique). Cela permet d’aborder son héritage moderne à travers des courants comme la Wicca, le Dianisme ou le Néopaganisme, mais aussi la réappropriation de la figure de la sorcière par des mouvements féministes et artistiques.



Au-delà de son aspect purement informatif, je trouve que "Sorcellerie" est une magnifique création qui met en lumière des œuvres de Füssli à Klimt en passant par des artistes modernes. Il s’agit aussi d’un récit lumineux de la sorcellerie comme pratique profondément humaine, comme illustration des évolutions que connaissent les femmes au cours de leur vie, comme lien avec ses semblables, comme échange avec la nature, comme harmonie avec soi-même.


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Pourquoi cette lecture ?



1. Ce livre est un livre d’art. Les images y sont magnifiques. J’ai tout de suite été happée par son esthétique et son atmosphère onirique. C’est le type de livre que je serai contente d’avoir dans ma bibliothèque lorsque j’arrêterai de vivre dans mes valises et que j’aurai un chez-moi 😊.

2. Une couv' avec une peinture de John William Waterhouse, le plus witchy des peintres Pre-Raphaelite ? Forcément, ça m'a titillée de l’avoir dans les mains 🥰.

3. Bien sûr, la thématique : même si je suis plus attirée par les déesses que les sorcières, ça reste un sujet pour lequel ma curiosité ne tarit pas.



J’avais une appréhension : que le texte soit indigeste et que ce livre soit certes, un bel objet d’art, mais pas un bon livre de chevet.



J'ai trouvé les essais en introduction répétitifs et sans substance. C’est bien le principal reproche que j’ai à faire à ce livre : la répétitivité. Malgré ça, j’ai apprécié cette lecture. Au-delà de la découverte des illustrations, j’ ai aussi appris sur la place des sorcières dans l’histoire de l’art et la vie de certains artistes.



Par contre, si vous vous intéressez plus particulièrement aux pratiques païennes, je déconseille ce bouquin : le paganisme y est étudié sous un prisme historique et artistique, pas tant pratique.



J’ai aussi été agréablement surprise de voir certaines des artistes de ma "witchy" playlist présentent dans ce livre.



Les pages dédiées aux symboles païens ont été une belle source d’inspiration pour le développement du système magique de la saga fantastique jeune adulte sur laquelle je travaille actuellement. Alors rien que pour ça, 🖤.
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Ce livre dépeint l’histoire des sorcières à travers l’art, en proposant une iconographie particulièrement soignée et de très bonne qualité. C’est donc un ouvrage à la fois instructif mais tout autant contemplatif, il conviendra tout à fait à ceux qui souhaitent parcourir les images des yeux sans nécessairement tout lire.



Les textes, quant à eux, sont très complets et se lisent très bien. Mais n’oublions pas de mentionner l’objet-livre en lui-même : il est magnifique. Relié et hardback, avec un dos texturé, c’est un véritable plaisir à contempler.



Je recommande à 100 % ce livre à tous les amoureux de l’histoire des sorcières, mais également à ceux qui s’y intéressent de loin car il s’agit d’un excellent moyen de se plonger dans le portrait de cette figure !



Chronique par Emy_Livres, Instagram : @emy_livres
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Un tome un peu à part des deux premiers (je n'ai pas encore lu celui sur la sorcellerie), en cela qu'il cite des personnes qui utilisent les plantes dans leur quotidien, dans leur pratique ou qui parlent de leurs expériences. C'est ce qui m'a quelque peu sortie de l'ouvrage, même s'il reste tout aussi intéressant, car je ne me sentais pas forcément en accord avec tout ce qui a été transcrit, alors que le propre de cette collection est de "seulement" présenter l'histoire du sujet, de présenter des faits, des personnages, etc. et non de délivrer une opinion.

Nonobstant, je le recommande tout aussi chaudement.

J'avais déjà lu "L'Astrologie" dans cette collection qui est très intéressante. Le propos est clair, bien expliqué et les œuvres choisies sont si diverses qu'il y en a pour tous les goûts !

Les parties historiques sont détaillées, sans trop en faire, nous laissant tout loisir d'approfondir le sujet par après.

Taschen publie une monographie consacrée aux magiciens et magiciennes du XVe au XXIe siècle, à l’iconographie riche et diversifiée.
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