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Citations de Jetta Carleton (38)


« Bénissez-nous, Seigneur, ainsi que la nourriture que nous allons prendre ... Bénissez nos êtres chers où qu'ils puissent se trouver et permettez-nous, Seigneur, de suivre le chemin de la vertu ... » Ce qu'il voulait dire, en fait, c'est qu'il remerciait le Seigneur des odeurs et des sons de ce soir d'été, des étoiles dans le ciel et des tomates fraîches qui venaient de son jardin. Mais il aurait considéré comme païen d'exprimer son plaisir en des termes aussi concrets. Il le disait donc à sa manière, et le Seigneur allait sans nul doute se charger de traduire. Il ne devait pas manquer de besogne à cet égard.
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Et qu'importait s'il n'avait pas les salles de concert, les galeries d'art, la compagnie des érudits ? Il avait les oiseaux, faisant une musique qui lui élevait l'âme. Il avait le ciel, peint par Dieu. Et pour compagnie, il avait toute la nature. Nul livre ne pouvait enseigner aux hommes plus qu'elle ! Il contemplait ses terres le cœur léger.
Mais, comme il reprenait les rênes de son attelage, lui revenait la pensée de tous ces livres que certains pouvaient lire, de ce vaste monde que certains pouvaient découvrir, avec toutes ces curiosités et ses merveilles, et de ces gracieuses filles à la peau blanche qu'il ne connaîtrait jamais !
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Dorénavant, des gens parfaitement respectables allaient au spectacle le dimanche. Ils allaient danser et jouer aux cartes. Nombre de filles, même, fumaient. Et cela ne voulait pas dire que tous allaient aller en enfer. L'enfer avait changé de place ; il se situait maintenant beaucoup plus loin que les gens ne l'avaient pensé naguère.
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Pour la millième fois peut-être, Matthew se demanda comment il avait pu naître en étant lui-même, et non son frère Aaron, une quelconque fille ou l'un de ces ancêtres reposant à ses pieds. Il aurait pu aussi bien venir au monde comme un Indien d'avant l'époque de Christophe Colomb ou comme un enfant d'Israël ? Cependant, il était là, dans l'Amérique de 1896, assis derrière la tombe de son grand-père, avec l'humidité vespérale commençant à filtrer à travers ses culottes de laine et une forte envie de se moucher. Et comment pouvait-il savoir si ce fait résultait d'un plan concerté ou d'une jonglerie de vies humaines dans le temps et l'espace ?
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Les enfants veulent aimer leurs parents, mais les parents leur rendent parfois la tâche si difficile ! Elle-même n'était, sans nul doute, pas innocente en ce domaine. Elle pouvait voir, rétrospectivement, qu'elle avait commis des erreurs. Mais, au total, peut-être n'avait-elle pas si mal fait. Les filles étaient parties, mais elles revenaient. Comme le disait une chanson de son enfance : "laisse-moi partir et tu me verras revenir." Mais la chose la plus difficile au monde était de les laisser partir, de les laisser vivre leur vie à leur manière.
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Il était presque trois heures du matin, et pourtant un fantôme d'arc-en-ciel était là, au-dessus des bois. Sous la lumière lunaire, la ferme semblait une petite crèche où, de la simple clôture aux feuilles du pêcher, tout brillait d'un éclat argenté.
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La maison était minuscule et dominée entièrement par l'énorme grange qui imposait sa présence comme un cercueil au milieu du salon.
Il était impossible de se méprendre sur la pesante signification de la grange; c'était une ferme d'homme gérée de façon purement masculine par un homme, et, femme et maison devaient suivre comme elles le pouvaient.
Entre la maison et la grange se dressaient le hangar à machines,plein d'outils, de pièces de tracteur et de boîtes de graisse, l'abreuvoir pour le bétail, le silo, tour aveugle et veuve de tout château, et l'éolienne tirant, avec de constants grincements et gémissements, l'eau du plus profond de la terre.
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Dans le cimetière, le silence était presque palpable, et cela même était réconfortant. Matthew se sentait à l'aise en ce lieu. Il n'avait pas à concourir contre les morts. S'il y avait, parmi ceux qui dormaient sous l'herbe brune de l'automne, des gens qui, autrefois, avaient mieux écrit que lui, avaient tracé, à la charrue, un sillon plus droit, ou avaient chanté plus juste, cela n'avait aucune importance. Il leur était supérieur puisqu'il était vivant.
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Callie leva les yeux et regarda le ciel, tout brillant au-dessus d'elle. "J'ai soixante-dix ans", se dit-elle. A soixante-dix ans, on était vieux. Combien d'années avait-elle encore ? Dix ? Elle revint sur les dix ans qui venaient de se passer. Ce n'était vraiment rien ! Si court, et déjà fini. Dix autres années, était-ce tout ce qu'elle pouvait espérer ? Elle aurait alors quatre-vingts ans. Une très vieille dame. Dans si peu de temps. Et où était donc cette belle maison blanche qu'elle avait imaginée toutes ces années ? Avec la grande haie bien taillée et la rocaille dans le jardin ? Comment surgirait-elle -en dix ans seulement ?
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Une feuille bougea. Mais non, on l'avait imaginé ! Mais si, elle bougeait ! Un léger spasme vint agiter le long bouton. Lentement d'abord, puis de plus en plus vite, le cornet vert s'ouvrit et le blanc des pétales commença à apparaître, puis à s'arrondir et à s'élargir jusqu'au moment où, enfin, fut complètement déployée, lumineuse et parfaite, la fleur de lune.
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- Pourquoi n'avez-vous pas commencé sans moi? demanda-t-il sur un ton d'excuse.
- Maman nous a fait attendre, dit Mathy.
- Bien sûr! fit Callie. Nous n'aimons pas dîner sans Papa.
Elle se tourna vers Matthew et ajouta:
- A ce qu'on dirait, nous ne te voyons jamais, sauf à table.
Elle le regarda un moment, le coude sur la table et le menton posé au creux de la main. L'amour était inscrit sur son joli visage, un amour franc, évident et exclusif. Matthew détourna la tête. Il se sentait profondément misérable.
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De plus on lui avait enseigné l’humilité. Dans l’étroite perspective de son milieu, la simple conscience de soi ressortissait à la vanité. « Car qui veut s’élever sera abaissé et qui se veut humble sera loué »
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Il se demanda si la croyance en Dieu était un substitut de la croyance en soi.
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Bénissez nos êtres chers où qu'ils puissent se trouver et permettez-nous, Seigneur, de suivre le chemin de la vertu ... » Ce qu'il voulait dire, en fait, c'est qu'il remerciait le Seigneur des odeurs et des sons de ce soir d'été, des étoiles dans le ciel et des tomates fraîches qui venaient de son jardin.
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En fait, c'était l'imbécilité plus encore que le péché qui le tourmentait. On peut se repentir d'un péché et s'en débarrasser ainsi, mais on continue à expier sa sottise chaque fois qu'on se la rappelle.
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Peu à peu nous cessâmes de parler. Le silence se fit intense. A tout moment les fleurs allaient s’ouvrir. […]Une feuille bougea. Mais non, on l'avait imaginé ! Mais si, elle bougeait ! Un léger spasme vint agiter le long bouton. Lentement d’abord, puis de plus en plus vite, le cornet vert s’ouvrit et le blanc des pétales commença à apparaître, puis à s’arrondir et à s’élargir jusqu’au moment où, enfin, fut complètement déployée, lumineuse et parfaite, la fleur de lune.
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Regardant autour d’elle, elle savoura toute la beauté de ce paysage familier. Toute cette beauté ! Dieu aimait tant le monde …. Oh même si elle ne devait jamais aller au ciel, tout cela suffisait : cette merveilleuse terre, avec son soleil, ses matins glorieux et avec toujours quelque chose à attendre et espérer...

- Merci, dit-elle en regardant le ciel clair.

Puis elle regagna la maison pour aller prendre son petit déjeuner
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Et maintenant, elle avait soixante-dix ans.Durant le temps qu'il lui restait, elle avait peu de chances de lire, pas plus qu'elle n'avait de chances de voir l'océan. L'avenir, devant elle, lui apparaissait soudain vide comme la prairie. Il n'y avait plus rien à attendre. Rien sinon le ciel.
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Les filles s'appliquaient à marcher sur la pointe des pieds en passant devant sa porte, mais elles ne manquaient jamais de laisser tomber une pelle à poussière un mètre plus loin ou de trébucher sur un coin de tapis, ce qui provoquait automatiquement une crise de fou rire. Et toutes semblaient incapables de faire un lit toute seule. Il leur fallait opérer par couple avec abondants dialogues et hilarités inexplicables. Elles ne pouvaient rien faire en silence. p.357
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Puis il tourna la tête et sourit à Leonie comme s'il n'y avait eu personne d'autre qu'elle dans l'église.
Soudain, il me sembla que je revoyais de très loin ce sourire - ce sourire et cette journée, cette journée toute entière, triste, drôle et merveilleuse, et toutes les journées que nous avions passées ici tous ensemble. Qu'allais-je faire quand de telles journees ne reviendraient plus ?
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