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Critiques de Joe Casey (71)
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Vengeance

Une intrigue indépendante de l’univers Marvel, mettant à l’honneur des personnages oubliés dans une aventure ambitieuse et contemporaine.
Lien : http://www.bdencre.com/2013/..
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Vengeance

Il s'agit d'un récit complet en 6 épisodes, initialement parus en 2011, écrits par Joe Casey, dessinés et encrés par Nick Dragotta, mis en couleurs par Brad Simpson, avec des couvertures de Gabriele Dell'Otto.



C'est à la fois très simple et très compliqué. La version simple : 2 nouveaux groupes composés de jeunes dotés de superpouvoirs souhaitent se tailler une place sous le soleil de l'univers partagé Marvel : la Teen Brigade et les Young Masters.



La version qui exige un peu plus d'attention : du coté des superhéros, la Teen Brigade est composée d'Ultimate Nullifier, Miss America (America Chavez), Angel (Angel Salvatore), Barnell Bohusk (Beak). Cette équipe bénéficie d'un informateur qui est Larry Young (Jack Truman, ex agent 18) un ex agent du SHIELD leur indiquant où aller récupérer des armes ou des prisonniers devant être neutralisés. C'est ainsi qu'ils libèrent une version adolescente de l'In-Betweener. Du mauvais côté de la loi, il y a les Young Masters (of Evil) composés d'Executionner (Danny Dubois), Egghead, Radioactive Kid, Black Knight et Mako. Premier objectif : s'approprier le cadavre de Bullseye. Mais il y a aussi cette histoire de projet de modification moléculaire sur des êtres humains, mené sous l'autorité du Red Skull (Crâne Rouge, Johann Schmidt) en 1944. Il y a aussi l'intervention d'un autre groupe de superhéros (les Defenders, même si ce nom n'est jamais prononcé), sous l'autorité de Kyle Richmond, comprenant Son of Satan (Daimon Hellstrom), She-Hulk (Jennifer Walters), Nighthawk (Joaquin Pennysworth) et Krang (un atlante). Enfin le parcours de quelques uns de ces personnages va croiser celui de 5 supercriminels majeurs de l'univers partagé Marvel.



Dans la courte postface (1 paragraphe), Tom Brennan (le responsable éditorial) explique que cette curieuse histoire trouve son origine dans un point de départ inhabituel. Gabriele Dell'Otto avait réalisé 6 peintures à l'effigie de Magneto, Bullseye, Doctor Octopus, Loki, Red Skull et Doctor Doom et que Brennan a demandé à Joe Casey une proposition d'histoire lui permettant d'utiliser ces 6 portraits comme couverture de chacun des épisodes.



Joe Casey est aussi bien connu pour ses comics pour Marvel et DC, que pour ses créations plus débridées : X-Men, Wildcats, Butcher Baker, le redresseur de torts, SEX (en VO). Dès les premières séquences, il est visible qu'il a pris un grand plaisir avec les jouets Marvel, pour un récit regorgeant de références obscures, et d'une énergie qui n'appartient qu'à la jeunesse. Il est certain que la forme rebutera les lecteurs occasionnels de l'univers Marvel. D'un côté, Casey s'amuse comme un petit fou à retranscrire l'ébullition propre à la jeunesse, surtout dans l'action, le mouvement et l'instantanéité (il reprend même le dispositif des tweets entre personnage, avec pseudos, qu'il avait auparavant utilisé dans Final Crisis aftermath - Dance en VO). D'entrée de jeu, il insuffle un rythme narratif très soutenu, avec une première page consacré à un personnage non identifié prenant un verre dans un bar, puis une double page dans une discothèque avec des tweets de personnages non identifiés, puis une page consacrée à un entretien sibyllin entre Red Skull et Adolph Hitler, et enfin une séquence (relativement) longue (4 pages d'affilée) relatant une intervention de Miss America. Autant dire que l'attention du lecteur est fortement sollicitée pour enregistrer les informations au fur et à mesure, sous une forme loin d'être prémâchée. Évidemment, la compréhension du récit s'améliore petit à petit, dans la mesure où le lecteur finit par discerner les personnages principaux et les retrouver d'une séquence à une autre.



En fonction du lecteur, cette forme de narration pour le rebuter, ou au contraire il pourra le voir comme une transposition habile d'un quotidien dans lequel l'individu est sans cesse abreuvé de flux continus et denses d'informations. Deuxième caractéristique prononcée de la narration : les références très pointues à l'univers partagé Marvel. À l'évidence, ce dispositif destine cette histoire à des férus de cet univers. Il suffit de prendre comme exemple une conversation entre 3 personnages dans un bar dans l'épisode 4. Il s'agit de Kyle Richmond (premier Nighthawk du nom, membre fondateur du Squadron Supreme, et membre historique des Defenders), de Joaquin Pennysworth (cinquième individu à avoir endossé le costume de Nighthawk), et de Larry Truman, un agent du SHIELD apparu une seule fois dans l'épisode 60 de la série "Cable" en novembre 1998. Rien que l'identité de ces individus fait comprendre qu'il s'agit d'un récit pour connaisseurs. Alors qu'ils échangent quelques paroles, ils évoquent un technique tibétaine de permutation d'esprit (qui évoque un tour de passe-passe réalisé par Elektra dans Elektra, assassin), la transplantation d'esprit (épreuve subie par Kyle Richmond dans la série Defenders), la division ExTechOp du SHIELD (toujours dans "Elektra assassin"), et une version encore plus obscure de Deathlok. Il est facile de comprendre que pour un lecteur occasionnel, ou même simplement régulier de comics Marvel, ces propos plein de sous-entendus finissent par agacer, à ce point abscons qu'ils s'apparentent à un amphigouri.



Pour le lecteur chevronné de l'univers Marvel, il s'immerge dans un environnement d'une richesse inouïe, où l'auteur lui rappelle des souvenirs à moitié oubliés, des recoins rarement visités, des facettes laissées de côté. Chaque épisode regorge de ces éléments piochés à toutes les époques de l'histoire de Marvel, depuis l'époque des monstres avant l'avènement des superhéros (Tiboro - la Screaming Idol - contre laquelle se bat Miss America évoque les monstres créés par Steve Ditko et Jack Kirby) aux créations plus récentes (Lady Bullseye ou Kid Loki en VO), en passant par des personnages perdus de vue (Kristoff Vernard). Attention, Joe Casey ne fait pas dans le superficiel, il va chercher des personnages ayant marqué différentes générations de lecteurs, de Beak & Angel (nouveaux personnages apparus dans les épisodes des New X-Men de Grant Morrison) à l'In-Betweener (personnage créé par Jim Starlin et apparu pour la première fois dans la série mythique consacrée à Adam Warlock). Plus fort encore, il est aussi bien capable de retrouver le ton juste pour l'apparition de Lady Bullseye (telle que mise en scène par Ed Brubaker dans ses épisodes de Daredevil), que la dimension métaphysique d'In-Betweener, ou encore le caractère franchement inquiétant du Fils de Satan. C'est du grand art.



Pour mettre en images ces aventures référentielles, Joe Casey peut se reposer sur Nick Dragotta (dessinateur de la série East of West de Jonathan Hickman), dans une veine réaliste simplifiée. Dragotta sait rendre compte de la vitalité et de l'énergie, mais aussi de la morgue et de l'assurance de tous ces jeunes, chacun avec un registre de langage corporel qui lui est propre. Ultimate Nullifier (un nom emprunté par dérision à une arme ultime employée par Reed Richards contre Galactus) se tient comme un chef né, dégageant à la fois charisme et autorité, Miss America se conduit comme une personne invulnérable n'éprouvant aucun doute sur le fait qu'elle peut triompher de toute épreuve physique. Dragotta en fait une jeune femme pleine d'assurance, très séduisante avec un large décolleté, impossible à réduire à un objet sexuel tellement elle pulvérise ses ennemis (en particulier sur le monde de Screaming Idol). Ainsi chaque personnage dispose de sa morphologie propre, de sa coupe de cheveux stylée ou pleine de gel. Black Knight est une frêle jeune femme, avec un goût des plus douteux en termes de chic vestimentaire.



Dragotta réussit un mélange improbable de premier degré et de dérision pour les conventions superhéroïques. En prenant Daimon Hellstrom comme exemple, il est à la fois inquiétant lorsque la moitié de son visage se recouvre de symboles cabalistiques sur fond d'espace infini, signifiant sans ambigüité sa connexion avec des dimensions inhospitalières. Il est à la fois ridicule avec son casque idiot (avec des cornes) et son costume moulant rouge pourvu d'une grande cape. À la fois Dragotta semble dire au lecteur qu'il ne faut pas prendre ces gugusses au sérieux, mais aussi il reste premier degré dans sa façon de dépeindre leurs exploits, le déploiement de leur force physique, etc. À la fois, il n'a pas la prétention de faire croire à une réalité plausible (le lecteur est bien face à des concepts merveilleux et fantastique totalement imaginaires, à destination des enfants petits et grands), à la fois il présente des visions d'une grande cohérence entre elles formant un monde logique. Régulièrement Dragotta épate le lecteur par une mise en page inventive et pertinente à commencer par les lumières de la discothèque jusqu'à la représentation conceptuelle de l'In-Betweener et de la notion qu'il incarne, en passant par les couloirs monumentaux du QG d'Hitler ou la progression irrésistible de Tiboro.



"Vengeance" est une ode à la jeunesse prenant pied dans le monde des adultes et se faisant sa place avec la fougue qui lui est propre. C'est un récit étendant ses racines très loin dans l'histoire et la mythologie de l'univers partagé Marvel, au point d'en devenir un met raffiné pour le lecteur baignant dans ces références, et une histoire absconse et vaine pour le lecteur de passage. C'est un récit conceptuel sur l'entrée dans la vie active, racontée en respectant toutes les conventions les plus absurdes des récits de superhéros, une gageure aussi idiote que réussie, aussi absurde que signifiante, un véritable paradoxe. Joe Casey et Nick Dragotta parlent avec éloquence d'un âge de la vie, dans un langage compréhensible de quelques initiés.
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Wildcats 3.0, tome 2 : Clause de confidenti..

Je dois bien avouer que ce tme a décidé du destin des différentes BD Wildcats qui traînaient chez moi : c'est clairement une copie inférieure à X-Men. Et même cette tentatie de transposer le style super-héroïque au monde de l'entreprise m'a laissé de glace (il faut aussi reconnaître qu'au bout de deux tomes, je n'ai toujours pas compris le début de l'intrigue).

9782266192767"
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Wildcats Version 3.0 Year One

Jack Marlowe est en fait un androïde extraterrestre qui a été le chef des WildCats. Il a pris le nom de Marlowe lorsqu'il a hérité de la fortune et de l'empire des multinationales dont était propriétaire le défunt Jacob Marlowe (Lord Emp). Lorsque ce tome commence, Jack Marlowe a décidé de tenter une nouvelle approche pour sauver le monde. Il va reconfigurer et étendre le réseau d'entreprises dont il dispose pour améliorer le sort de l'humanité. Première étape : proposer un produit innovant et utile, à savoir des piles à durée de vie infinie. En parallèle il rachète plusieurs cabinets conseil en marketing pour établir la marque "Halo". Cependant pour des opérations plus délicates, il a conservé avec lui Cole Cash (alias Grifter) et Mister Wax. En particulier ils se retrouvent impliqués dans la recherche à hauts risques d'un agent spécial ayant disparu et ayant des liens avec C.C. Rendozzo, une spécialiste illégale de la vente d'informations à fort potentiel de nuisances. L'histoire met également en avant deux responsables d'une société d'expertise comptable qui a été rachetée par Halo : Sam Garfield et Edwin Dolby.



Première bonne surprise : il n'est nul besoin d'avoir lu quoi que ce soit des WildCats avant pour comprendre l'histoire. Vous pouvez donc faire l'impasse sur la première version de l'équipe (WildCats 1.0), comme sur la deuxième (Street Smart). Deuxième bonne surprise : Joe Casey est à la hauteur de sa réputation de scénariste original (par exemple Dance ou Hello, Cosmic !, et même Avengers : The Origin). Il subsiste très peu de superpouvoirs dans cette histoire, tout juste un hypnotiseur et un télétransporteur. Il y a bien un fond d'anticipation avec des technologies futuristes saupoudrées en touches légères.



La matière du récit se trouve donc partagée entre les mouvements de Jack Marlowe pour étendre son empire financier selon un plan connu de lui seul, ses stratégies pour positionner la marque "Halo" au plus près des consommateurs, et les séquences d'action opposant Grifter et compagnie aux autres organisations qui déplacent leurs pions sans que le lecteur en sache beaucoup sur leurs motivations. Joe Casey a décidé de rester assez loin des personnages. Jack Marlowe ressort comme une présence et un acteur très sibyllin qui ne dévoile rien de ses émotions ou de ses objectifs à long terme. Il s'agit d'un stratège hors pair qui s'est fixé un objectif et personne ne semble en mesure d'entraver sa progression. Cole Cash apparaît comme un individu au code moral bien arrêté, mais qui n'éprouve aucun scrupule à manipuler son prochain pour atteindre son but. Sa propension à utiliser autrui ressort d'autant mieux que Casey le place à mi-histoire dans une position inhabituelle. Le profil psychologique de Mister Wax est un peu moins développé, si ce n'est pour sa morale très élastique qui lui permet d'abuser de ses dons d'hypnotisme sans remord. Du coup il devient beaucoup plus facile pour le lecteur de s'identifier ou de ressentir de l'empathie pour les 2 petits nouveaux : les encadrants de comptables, êtres humains normaux réquisitionnés dans une entreprise qui les dépasse.



L'ensemble des illustrations sont réalisées par Dustin Nguyen, encré par Richard Friend. Ils ont choisi un style simple dans la mesure où il n'y pas de mises en page alambiquées (une moyenne de cinq cases rectangulaires par page). Ils restreignent le nombre de détails présents dans chaque case pour se focaliser sur ceux qui renforcent l'ambiance. Ils sont en fait à mi-chemin entre un style photoréaliste, et une épure. Tout n'est pas finement détaillé, mais uniquement quelques composantes du décor. Ils effectuent un gros travail d'expressivité sur les visages, sans tomber dans les grimaces outrées. En fait leur style rend chaque illustration évidente, immédiatement assimilable par la rétine qu'elles en deviennent transparentes par rapport au récit. Il n'y a que le recours à des traits très fins pour les visages qui marque la mémoire. Les illustrations n'en deviennent pas fades pour autant ; elles accentuent juste la distance existante par rapport aux personnages.



Ce tome constitue un récit très intriguant qui se lit rapidement et d'une traite et qui donne envie de connaître le fin mot de l'histoire, mais il ne se suffit pas à lui-même. Joe Casey organise une sorte de fuite en avant grisante mais pas tout à fait assez substantielle. Le lecteur finit par n'avoir qu'une crainte : c'est que le pot aux roses relève d'un cliché éculé. Seule la suite permettra de savoir. Ce tome regroupe donc les épisodes 1 à 12 de cette troisième version des WildCats. Les 12 épisodes suivants se trouvent dans WildCats 3.0 2.
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Wildcats Version 3.0 Year Two

Ce tome fait suite à Wildcats Version 3.0 - Year One (épisodes 1 à 12) ; il contient les épisodes 13 à 24 parus en 2003/2004. Il faut avoir lu le premier tome avant de lire celui-ci.



Le FBI a reçu des rapports alarmants d'une guerre des assassins en Europe du sud. Il dépêche 3 de ses agents : agent Addison, agent Chandler et agent Orange. Du coté d'Halo, Jack Marlowe continue d'orchestrer la construction de voitures munies d'une source d'énergie inépuisable. Le lobby des constructeurs de voitures commence à s'inquiéter et le Ministre de l'Énergie saisit le Président des États-Unis. Cole Cash réfléchit à ce qu'il pourrait faire de restes de Maxine Manchester (Lady Tron). Il se fait prêter Ramon, un petit génie de l'informatique par CC Rendozzo qui a toujours des soucis avec Donny, son fils. Edwin Dolby (le comptable en chef d'Halo) a des cauchemars récurrents d'interventions musclées sur le terrain. L'agent Wax (du service secret National Park Service) continue de coucher avec Miriam la femme de l'agent Lester Downs, son supérieur hiérarchique. La fabrication des voitures Halo arrive à son niveau opérationnel, la guerre entre Zealot et les Coda devient ouverte et Grifter assemble une nouvelle équipe de Wildcats comprenant entre autres Lady Tron, CC Rendozzo, Cedric & Glenn (2 dominateurs pourvus d'une force surhumaine, et gérant un donjon sadomaso).



Joe Casey continue sur sa lancée en menant en parallèle les avancées du grand plan de Jack Marlowe, et les aventures brutales de Grifter. Ce récit ne repose pas sur une morale facile : chaque héros commet des actes répréhensibles au regard de la loi et est amené à tuer de sang froid. Jack Marlowe a pris sur lui d'améliorer le sort de l'humanité en commercialisant une source d'énergie inépuisable, et la fin justifie les moyens. Il s'est emparé du système capitaliste pour déployer son produit, mais les assassins envoyés contre lui n'auront droit à aucune pitié. Du coté de Cole Cash, il n'y a pas plus de pitié à attendre. Il conçoit un moyen original de retourner sur le terrain, malgré son fauteuil roulant. Le retour de Zealot au premier plan s'effectue également dans un bain de sang.



Au-delà de ce ton violent, Joe Casey écrit un thriller d'espionnage, avec beaucoup de dialogues. Comme dans le premier tome, les personnages n'existent que par leurs actions et leurs discours. Casey continue de se tenir à distance de leurs pensées ou de leur psychologie. Ils sont tous des adultes avec un métier, un objectif à atteindre, une expérience dans leur domaine de compétence. Il n'y a pas vraiment de place pour une amitié gratuite, les relations sont placées sous le signe professionnel, avec plus ou moins d'affinité entre les individus. Sous des dehors de récit d'aventure, Casey décrit un monde froid où les individus ne se rencontrent que dans le cadre de projet interdépendant. Il n'y a jamais rien de gratuit.



L'histoire globale de l'irrésistible ascension de Jack Marlowe n'atteint pas de résolution dans ce tome, le dernier écrit par Joe Casey. Le lecteur doit donc apprécier le voyage, en sachant que la destination ne sera pas atteinte. Casey manipule avec dextérité les enjeux et les personnages pour créer une tension présente du début à la fin. Les scènes d'action sont très spectaculaires et efficaces, même si l'assaut final se vautre dans le cliché d'une poignée de mercenaires capables de vaincre une armée de soldats réputés tous invincibles un par un.



Les épisodes 13 à 16 sont illustrés par Dustin Nguyen, encrés par Richard Case. Ces épisodes sont magnifiques, Nguyen trouve le juste milieu pour le niveau de détail et parfaite lisibilité. Le travail du metteur en couleurs complète les illustrations sans les surcharger, tout en leur conférant une aura (un léger halo, c'est de circonstance). Les scènes d'action débordent d'énergie. Les personnages ont tout petit coté cartoon qui instaure un second degré permettant de créer juste ce qu'il faut de distance pour que le lecteur prenne conscience qu'il est en train de lire une critique ironique du capitalisme. Il est à la fois impossible de prendre l'attirail sadomaso de Cedric & Glenn au premier degré dans ce contexte, et impossible de ne pas le prendre au premier degré. Nguyen réussit un tour de force graphique en insufflant un second degré ironique dans des illustrations très premier degré.



Les épisodes 17 & 18 sont dessinés par Francisco Ruiz Velasco et Sean Phillips. Le style perd en second degré pour un aspect plus gratté, plus abrasif (sans exagération).



L'épisode 19 est illustré par Pascal Ferry. Son style évoque celui de Dustin Nguyen en plus épuré, avec une légère influence manga perceptible dans le rendu des éléments technologiques comme les motos ou les protections des individus.



Les épisodes 20 à 24 sont illustrés par Duncan Rouleau, et encrés par John Dell. Le second degré graphique est de retour avec une légère touche cartoon et des constructions de case parfois un peu plus comics d'aventure. Ce style est plus raccord avec celui de Nguyen, en un peu moins mature, un peu plus insouciant.



Tout au long de ces 12 épisodes, la mise en couleurs sophistiquée de Randy Mayor s'avère complémentaire des illustrations pour renforcer les textures et les fonds de case lorsqu'ils sont vides de dessins.



À condition de ne pas se polariser sur l'absence de résolution de l'enjeu global lié à la nouvelle source infinie d'énergie, "WildCats 3.0" dépayse le lecteur pour l'emmener dans un monde où les superpouvoirs existent, mais où le personnage le plus puissant a décidé de révolutionner l'humanité en améliorant son sort, tout en jouant le jeu du capitalisme. Pour mériter une cinquième étoile, il aurait fallu que le récit principal connaisse un aboutissement dans ce tome ou dans un suivant.Ce tome fait suite à Wildcats Version 3.0 - Year One (épisodes 1 à 12) ; il contient les épisodes 13 à 24 parus en 2003/2004. Il faut avoir lu le premier tome avant de lire celui-ci.



Le FBI a reçu des rapports alarmants d'une guerre des assassins en Europe du sud. Il dépêche 3 de ses agents : agent Addison, agent Chandler et agent Orange. Du coté d'Halo, Jack Marlowe continue d'orchestrer la construction de voitures munies d'une source d'énergie inépuisable. Le lobby des constructeurs de voitures commence à s'inquiéter et le Ministre de l'Énergie saisit le Président des États-Unis. Cole Cash réfléchit à ce qu'il pourrait faire de restes de Maxine Manchester (Lady Tron). Il se fait prêter Ramon, un petit génie de l'informatique par CC Rendozzo qui a toujours des soucis avec Donny, son fils. Edwin Dolby (le comptable en chef d'Halo) a des cauchemars récurrents d'interventions musclées sur le terrain. L'agent Wax (du service secret National Park Service) continue de coucher avec Miriam la femme de l'agent Lester Downs, son supérieur hiérarchique. La fabrication des voitures Halo arrive à son niveau opérationnel, la guerre entre Zealot et les Coda devient ouverte et Grifter assemble une nouvelle équipe de Wildcats comprenant entre autres Lady Tron, CC Rendozzo, Cedric & Glenn (2 dominateurs pourvus d'une force surhumaine, et gérant un donjon sadomaso).



Joe Casey continue sur sa lancée en menant en parallèle les avancées du grand plan de Jack Marlowe, et les aventures brutales de Grifter. Ce récit ne repose pas sur une morale facile : chaque héros commet des actes répréhensibles au regard de la loi et est amené à tuer de sang froid. Jack Marlowe a pris sur lui d'améliorer le sort de l'humanité en commercialisant une source d'énergie inépuisable, et la fin justifie les moyens. Il s'est emparé du système capitaliste pour déployer son produit, mais les assassins envoyés contre lui n'auront droit à aucune pitié. Du coté de Cole Cash, il n'y a pas plus de pitié à attendre. Il conçoit un moyen original de retourner sur le terrain, malgré son fauteuil roulant. Le retour de Zealot au premier plan s'effectue également dans un bain de sang.



Au-delà de ce ton violent, Joe Casey écrit un thriller d'espionnage, avec beaucoup de dialogues. Comme dans le premier tome, les personnages n'existent que par leurs actions et leurs discours. Casey continue de se tenir à distance de leurs pensées ou de leur psychologie. Ils sont tous des adultes avec un métier, un objectif à atteindre, une expérience dans leur domaine de compétence. Il n'y a pas vraiment de place pour une amitié gratuite, les relations sont placées sous le signe professionnel, avec plus ou moins d'affinité entre les individus. Sous des dehors de récit d'aventure, Casey décrit un monde froid où les individus ne se rencontrent que dans le cadre de projet interdépendant. Il n'y a jamais rien de gratuit.



L'histoire globale de l'irrésistible ascension de Jack Marlowe n'atteint pas de résolution dans ce tome, le dernier écrit par Joe Casey. Le lecteur doit donc apprécier le voyage, en sachant que la destination ne sera pas atteinte. Casey manipule avec dextérité les enjeux et les personnages pour créer une tension présente du début à la fin. Les scènes d'action sont très spectaculaires et efficaces, même si l'assaut final se vautre dans le cliché d'une poignée de mercenaires capables de vaincre une armée de soldats réputés tous invincibles un par un.



Les épisodes 13 à 16 sont illustrés par Dustin Nguyen, encrés par Richard Case. Ces épisodes sont magnifiques, Nguyen trouve le juste milieu pour le niveau de détail et parfaite lisibilité. Le travail du metteur en couleurs complète les illustrations sans les surcharger, tout en leur conférant une aura (un léger halo, c'est de circonstance). Les scènes d'action débordent d'énergie. Les personnages ont tout petit coté cartoon qui instaure un second degré permettant de créer juste ce qu'il faut de distance pour que le lecteur prenne conscience qu'il est en train de lire une critique ironique du capitalisme. Il est à la fois impossible de prendre l'attirail sadomaso de Cedric & Glenn au premier degré dans ce contexte, et impossible de ne pas le prendre au premier degré. Nguyen réussit un tour de force graphique en insufflant un second degré ironique dans des illustrations très premier degré.



Les épisodes 17 & 18 sont dessinés par Francisco Ruiz Velasco et Sean Phillips. Le style perd en second degré pour un aspect plus gratté, plus abrasif (sans exagération).



L'épisode 19 est illustré par Pascal Ferry. Son style évoque celui de Dustin Nguyen en plus épuré, avec une légère influence manga perceptible dans le rendu des éléments technologiques comme les motos ou les protections des individus.



Les épisodes 20 à 24 sont illustrés par Duncan Rouleau, et encrés par John Dell. Le second degré graphique est de retour avec une légère touche cartoon et des constructions de case parfois un peu plus comics d'aventure. Ce style est plus raccord avec celui de Nguyen, en un peu moins mature, un peu plus insouciant.



Tout au long de ces 12 épisodes, la mise en couleurs sophistiquée de Randy Mayor s'avère complémentaire des illustrations pour renforcer les textures et les fonds de case lorsqu'ils sont vides de dessins.



À condition de ne pas se polariser sur l'absence de résolution de l'enjeu global lié à la nouvelle source infinie d'énergie, "WildCats 3.0" dépayse le lecteur pour l'emmener dans un monde où les superpouvoirs existent, mais où le personnage le plus puissant a décidé de révolutionner l'humanité en améliorant son sort, tout en jouant le jeu du capitalisme. Pour mériter une cinquième étoile, il aurait fallu que le récit principal connaisse un aboutissement dans ce tome ou dans un suivant.
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X-Men, Tome 0 : Les enfants de l'atome

"Les enfants de l'Atome" est passionnant. Il nous dépeint un univers de lycéens très convainquant et toutes les difficultés que peuvent ressentir de jeunes gens en pareilles circonstances.
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X-Men, Tome 0 : Les enfants de l'atome

Ce tome revient sur les événements qui ont immédiatement précédé la première apparition des X-Men dans l'épisode 1 de la série Uncanny X-Men, paru en 1963. Il contient les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 1999/2000, écrits par Joe Casey, dessinés par Steve Rude avec un encrage d'Andrew Pepoy (épisodes 1 à 3), Paul Smith & Michael Ryan avec un encrage d'Andrew Pepoy & Paul Smith (épisode 4), et Esad Ribic avec un encrage d'Andrew Pepoy (épisodes 5 & 6). La mise en couleurs a été réalisée par Paul Mounts pour les 6 épisodes.



Un jeune mutant a perdu le contrôle de ses pouvoirs, et a détruit par accident de nombreux pavillons dans la ville de Middletown au Missouri. Juste après un reportage sur cette tragédie, la télévision diffuse l'intervention de William Metzger, un individu qui prône la défense de la race humaine contre ces monstres incontrôlables dont les mutations génétiques peuvent provoquer des catastrophes. Dans un bureau de FBI, l'agent Amos (surnommé Fred) Duncan reçoit l'ordre de son supérieur hiérarchique d'investiguer sur le sujet. De retour à son bureau, Fred Duncan le trouve plongé dans le noir. Il commence à parler à haute voix pour prendre des notes sur son dictaphone qu'il a surnommé Bill. Il est interrompu par un individu en chaise roulante qui se trouve dans son bureau et qui commence à lui expliquer son point de vue sur les mutants. La nuit, un individu avec des ailes vient en aide à une femme se faisant agresser dans une rue de New York. Le lendemain, Charles Xavier se rend chez les Grey pour évoquer la possibilité qu'ils inscrivent leur fille dans son établissement. Elaine et John Grey promettent d'y réfléchir.



La télévision annonce que le lycée de Freeport High School a battu tous les records d'endettement, atteignant le million de dollars de déficit. Ce jour-ci, un nouveau professeur en chaise roulante y postule pour se faire engager. Dans les couloirs, 3 individus (Chad, Mikey et Starkey) à l'allure donnant l'impression qu'ils cherchent une victime à humilier évoquent le discours de William Metzger dans les jours à venir. Ils regardent passer d'un air envieux Hank McCoy la star de l'équipe de football du lycée. Dans le gymnase, Scott Summers, un adolescent souffreteux se fait rabrouer par le professeur de sport, qui se moque de ses lunettes rouges et de sa constitution chétive. Dans l'escalier de service, Bobby Drake s'est isolé pour être tranquille en se demandant pourquoi il a si froid. Dans différents états, la peur motive des citoyens à organiser une poignée de lynchage.



Régulièrement l'éditeur Marvel demande à une équipe créatrice de remettre au goût du jour, les origines d'un de ses personnages ou d'une équipe. Au tournant du millénaire, il échoit à Joe Casey de s'acquitter de cette mission pour les X-Men. Du point de vue de l'intrigue, il s'agit d'une gageure car il faut intéresser le lecteur à une histoire qu'il connait déjà, voire dont il a déjà lu de nombreuses versions. Joe Casey a l'idée de commencer son histoire quelques jours avant la première scène de Uncanny X-Men 1, paru en 1963, de Jack Kirby & Stan Lee. Ce premier épisode s'ouvrait avec le professeur X appelant ses X-Men à lui. Ils étaient alors au nombre de 4 : Cyclops, Iceman, Beast et Angel, déjà avec des costumes jeune & bleu. Mais, bien sûr, ils ne sortaient pas de nulle part, ils avaient été recrutés précédemment, et l'hystérie anti-mutante trouvait ses racines dans des événements passés. Joe Casey montre donc ce qui a conduit à cet état de fait.



En fonction de sa familiarité avec les premiers épisodes de la série Uncanny X-Men, le lecteur (re)découvre des faits sur le passé des personnages, amalgamés dans une narration qui rétablit une cohérence entre eux, en amenant de nouveaux éléments. Le scénariste a l'art et la manière de lier les événements dans un tout cohérent. Il peut voir dans quelles conditions vivaient les premiers X-Men avant d'intégrer l'école de Westchester : Jean Grey tranquillement dans le pavillon cossu de ses parents, Hank McCoy en utilisant ses pouvoirs dans le civil tout en les faisant passer pour les capacités d'un athlète accompli, Warren Worthington en essayant d'utiliser ses pouvoirs pour redresser les torts, Scott Summers vivant dans la pauvreté et exploité par un criminel sans scrupule, Bobby Drake dans le pavillon plus modeste de ses parents. De ce point de vue, le récit satisfait la curiosité du lecteur, mais sans réussir à générer assez d'empathie pour ces personnages. Ils sont pris dans une situation où ils doivent cacher leur pouvoir, où ils tentent de les utiliser discrètement et où ils se trouvent dans des fortunes diverses. La problématique pour le lecteur est qu'il sait déjà tout cela, et que Joe Casey ne parvient pas à faire ressentir leurs états d'esprit ou leurs émotions. C'est plus ou moins marqué en fonction des personnages ; c'est criant pour Bobby Drake, et c'est moins marqué pour Scott Summers.



Le lecteur peut alors s'intéresser aux personnages secondaires comme Fred Duncan, William Metzger, les 3 loubards, ou même Charles Xavier. En fait il n'en apprend pas beaucoup plus sur Fred Duncan, les 3 loubards brillent par leur dimension générique, et même William Metzger ne se différencie pas beaucoup des nombreux agitateurs anti-mutants qui l'ont précédé ou qui le suivront. Du coup, le lecteur se rabat sur l'intrigue qui est dense et racontée de façon moderne, sans bulle de pensée, et avec des inserts d'émission de télévision réguliers, pour rendre compte de la perception du phénomène tel qu'il est relayé par les médias. Il y a quelques surprises avec l'apparition d'un ou deux personnages emblématiques de la série, et bien sûr des affrontements physiques à chaque épisode pour fournir le quota d'action. À nouveau le tout est bien ficelé, mais étrangement, Joe Casey semble intimidé par son sujet, trop respectueux, alors qu'il a écrit de nombreux récits décapants comme la série SEX avec Piotr Kowalski, Butcher Baker the righteous maker avec Mike Huddleston, et des récits de superhéros traditionnels comme Vengeance avec Nick Dragotta, The Bounce avec David Messina, Godland avec Tom Scioli.



Le lecteur est plus impressionné par la couverture du recueil et par les 3 premiers épisodes dessinés par Steve Rude. Cet artiste a l'art et la manière de donner une impression de personnages enjoués, d'environnements vaguement rétro, avec des dessins facilement lisibles tout en contenant une bonne densité d'informations visuelles. Dès le premier épisode, le lecteur peut par exemple repérer Dana Scully et Fox Mulder dans un des couloirs du FBI. L'encrage d'Andrew Pepoy respecte bien les crayonnés de Rude, en particulier dans les arrondis élégants. Le lecteur prend grand plaisir à s'immerger dans cet environnement vaguement suranné, avec des hommages visuels patents à Jack Kirby (les belles courbes de Cerebro). Il observe les tenues vestimentaires de chaque personnage, y compris des figurants, notant qu'elles renvoient parfois aux années 1960. Il détaille les ameublements et les accessoires de chaque endroit pour s'imprégner de leur atmosphère, de la personnalité des personnes qui les ont aménagés. L'intérieur des Grey est vraiment douillet, alors que la cantine du lycée est aussi impersonnelle qu'elle est fonctionnelle. Il regarde incrédule l'opulence de l'aménagement du jardin de l'école de Westchester. Régulièrement le regard du lecteur s'arrête sur une image saisissante comme l'agent Duncan parlant à son dictaphone (clin d'œil à Dale Cooper parlant à Diane), Jean Grey s'amusant à faire tournoyer des pétales de fleur autour d'elle dans le jardin de ses parents (magnifique), Scott Summers avec un teeshirt crasseux et troué dans une posture d'abattement indicible, Bobby Drake caché sous ses draps partiellement recouverts de neige.



Le lecteur ressent forcément une pointe de déception du fait que Steve Rude n'ait pas dessiné les 6 épisodes. Les dessins de Paul Smith s'inscrivent dans l'approche de ceux de Rude, mais avec un encrage plus léger, et une densité d'information moins élevée. Ils en conservent néanmoins l'élégance. Les dessins d'Esad Ribic reviennent à une apparence beaucoup plus classique de dessins de superhéros, une variété de prise de vue moins importante, mais une forme de romantisation des personnages pour leur donner une aura plus tragique. Globalement ces 2 derniers épisodes sont nettement un cran en dessous des 4 premiers.



À la fin du tome, le lecteur reste sur l'impression d'un rendez-vous manqué. Joe Casey sait tisser la toile de fond de la création des X-Men, en étant raccord avec leurs débuts dans leur propre série en 1963. Mais il a bien du mal à les faire exister, à générer une empathie chez le lecteur. La première partie du récit n'en reste pas moins très agréable du fait des dessins toujours pleins de charme et d'élégance de Steve Rude. La narration visuelle baisse d'un cran dans la deuxième moitié du récit. Entre 3 et 4 étoiles.
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X-Men, Tome 0 : Les enfants de l'atome

Profitant de l’accent mis par les médias sur l’émergence d’une race de mutants et sur les dangers qu’ils représentent, l’extrémiste William Metzger se profile lentement comme le leader charismatique du mouvement anti-mutant. De leur côté, cinq adolescents doivent faire face à leurs différence et affronter cette opinion publique qui leur est de plus en plus hostile. Le professeur Charles Xavier rêve cependant d’une cohabitation harmonieuse entre les deux races et tente de joindre les cinq jeunes surhumains à sa noble cause.



«Les enfants de l'atome» propose la vision modernisée de Joe Casey sur la genèse des X-men. Cette mini-série de six épisodes, parus entre novembre 1999 et septembre 2000, livre une sorte de préquelle (hors-continuité) à la formation du groupe de super-héros en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby. Le lecteur y découvre le passé et les motivations des premiers membres de la célèbre équipe du professeur X.



Délaissant les scènes d’action au profit du développement psychologique des personnages, l’auteur s’attarde sur le quotidien de lycéens qui doivent encore apprendre à contrôler leurs pouvoirs et qui, au fil des pages, vont développer des liens d’amitié, pour finalement devenir équipiers au sein des X-men. Si la caractérisation des quatre héros masculins (Hank McCoy, War¬ren Wor¬thing¬ton, Bobby Drake et Scott) est assez réussie, le rôle plus discret de Jean Grey est assez décevant. Quant à la confrontation entre leur futur mentor et Magnéto, elle illustre parfaitement les idéologies contradictoires des deux hommes, ainsi que l’origine de la guerre fratricide qui les oppose.



Incarné par le parti xénophobe de William Metzger, le thème de fond développé par Joe Casey tout au long de l’histoire constitue l’essence même de cette saga qui tente de faire coexister des gens normaux avec une minorité caractérisée par un gène X. Une différence qui fait peur et qui va finir par exclure cinq adolescents aux talents uniques de la société.



Au niveau du graphisme, le style légèrement rétro de Steve Rude colle parfaitement à l’époque sixties des débuts des X-men. Si Paul Smith et Essad Ribic parviennent à assurer une transition graphique sans trop d’encombres, les planches délivrées par les deux dessinateurs sont légèrement moins convaincantes que celles de leur prédécesseur. Notons finalement que la réédition de 2009 du tome zéro de "X-Men (100% Marvel)" est agrémentée d’un bref récit réalisé par Daniel Torres et Takeshi Miyazawa. Une histoire supplémentaire qui se situe certes à la bonne période par rapport à l’épopée centrale, mais qui ne vaut absolument pas le détour.



Construit sur le thème universel du racisme et revisitant les origines de cette équipe de super-héros, «Les enfants de l'atome» s’avère un excellent tome d’introduction à l'univers des X-Men.
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X-Men, Tome 0 : Les enfants de l'atome

Le meilleur de la série des X-Men 100% Marvel. On apprend la formation des X-Men. On y découvre Cyclope, Phénix, Fauve, Angel, Iceberg. Charles Xavier est bien là. Il veut créer son école de mutant, mais rien n'est simple, il doit faire face aux politiques qui ont peur de ces êtres différents, ainsi que de Magnéto qui cherche lui aussi à enroler des X-Men mais pas pour les mêmes raisons.

L'histoire est prenante, le scénario est bon. Un vrai bon comics.
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X-Men: X-Corps

Ce tome contient les épisodes 394 à 409 de la série "Uncanny X-Men", ainsi que le numéro annuel 2001, initialement parus en 2001/2002, tous écrits par Joe Casey. Ces épisodes sont successivement dessinés par Ian Churchill, Sean Philips, Tom Raney, Ashley Wood, Ron Garney et Aaron Lopestri. Ces histoires se déroulent concomitamment aux New X-Men de Grant Morrison.



L'équipe est essentiellement composée de Nightcrawler (Kurt Wagner), Wolverine (Logan), Iceman (Bobby Drake), Chamber (Jonathan Starsmore), Angel (Warren Worthington III) et Stacey X.



En guise d'introduction, les X-Men doivent arrêter Warp, un mutant qui se la pète en massacrant des soldats à Cape Citadel (le lieu de la première confrontation entre les X-Men et Magneto). Épisodes 395 à 398 - Jonathan Starsmore s'est mis à la colle avec Sugar Kane (une jeune popstar qui s'est entichée de lui) à Londres. Dans les sous-sols désaffectés de la capitale anglaise, des mutants défigurés survivent tant bien que mal, jusqu'à ce que surgisse Mister Clean) un tueur de mutants qui vient pour les massacrer.



Épisodes 399 & 400 - Warren Worthington se rend compte que ses entreprises financent une maison close où des mutants réalisent des passes, alors qu'un nouveau groupe anti-mutants fait son apparition, l'Église de l'Humanité. Annuel 2001 - Telford Porter (Vanisher) s'est lancé dans une nouvelle carrière, sans costume ridicule : dealer d'une drogue un peu spéciale.



Épisodes 401 à 409 - Sean Cassidy (ex-Banshee) a décidé d'arrêter de boire et de devenir proactif. Il a créé une entreprise qu'il appelée X-Corps, dont le siège social est à Paris. Cette équipe (constituée de mutants au passé discutable, et d'anciens membres de Generation X) a pour lettre de mission d'être la police des mutants, les protégeant des menaces, mais châtiant aussi les mutants récalcitrants. Malheureusement il y a un loup dans la bergerie.



Pas facile d'exister quand on est en concurrence directe avec Grant Morrison, sur l'autre série mensuelle des X-Men. Joe Casey est un scénariste qui a aussi bien écrit pour Marvel que pour des séries indépendantes dont il a gardé les droits, avec un ton assez personnel (voir Vengeance pour Marvel, ou Butcher Baker, the righteous maker chez Image). Pour ces épisodes, il adopte une tactique qui consiste à mettre en œuvre une série à l'effectif réduit et à élargir l'horizon.



Joe Casey ajoute donc plusieurs nouvelles créations : l'Église de l'Humanité (une nouvelle secte religieuse anti-mutant, pas vraiment original), des mutants se cachant dans des tunnels délaissés à Londres (copié-collé des Morlocks à New York, en moins consistant), un groupe de mutants faisant la police parmi les mutants (déjà un peu plus original, même si le dispositif s'effondre rapidement), une nouvelle arrivante Stacey X (franchement originale et provocatrice).



Au départ, Casey s'en sort plutôt bien avec l'équipe. Il prend soin de développer les sentiments d'un personnage par histoire, pour fournir un point d'encrage émotionnel au lecteur, et générer de l'empathie. À ce titre, Jonathan Starsmore offre un point de vue original, puisqu'il s'agit d'un mutant peu préoccupé par le sort de sa race, avec un niveau d'altruisme assez faible qui ne l'incite pas à lutter contre les supercriminels. Passé "Poptopia", Starsmore doit partager le devant de la scène avec les autres X-Men, ce qui diminue fortement le niveau d'investissement émotionnel, jusqu'à ce que le lecteur se désintéresse de ces gugusses sans personnalité (avec quelques sursauts de ci de là, comme les questionnements de Kurt Wagner).



Au départ, l'intrigue n'a rien de passionnant, la redite sur les Morlocks étant vraiment moins bonne que l'original, squelettique et inutile. L'arrivée de Stacey X pimente un peu le récit et ramène sur le devant le thème de la différence et de l'acceptation, les X-Men bon teint regardant d'un drôle d'air cette prostituée d'un genre qui sort de l'ordinaire. De la même manière, le concept du X-Corps est original et l'instauration d'une police des mutants promet des dilemmes épineux. Mais très vite, Casey réoriente le récit vers un complot sans intérêt.



Enfin cette série est secondaire, c'est-à-dire dépendante de celle Grant Morrison. Casey n'a donc pas la possibilité d'introduire des évolutions significatives dans les personnages ou la continuité. Cette contrainte renforce la nature de second choix de ces épisodes.



Pour la mise en images, les scénarios de Joe Casey sont traités de manière hétérogène. Le premier épisode est dessiné avec minutie et entrain par Ian Churchill avec un encrage très précis. Churchill reste jusqu'à l'épisode 396, avec une diminution de la densité des décors au fur et à mesure, et des cases très vivantes, malgré des personnages un peu caricaturaux. Il cède sa place à Sean Phillips pour l'épisode 397 qui est encré par Mel Rubi pour une esthétique proche de celle de Churchill.



Les dessins changent de registre avec l'épisode 398, dessiné par Phillips, avec un encrage beaucoup plus personnel d'Ashley Wood. Les décors deviennent inexistants, mais les traits sont plus secs, plus vifs et plus coupants. Épisode 399, Tom Raney assure les dessins et revient dans un registre superhéros plus traditionnel, plus détaillé, plus consistant.



L'épisode 400 est dessiné par 6 artistes : Cully Hamner, Ashley Wood, Eddie Campbell, Javier Pulido, Sean Phllips et Matt Smith, pour un mélange heurté d'images industrielles et d'images d'art et d'essai. Ashley Wood assure tout seul la mise en images de l'annuel 2001, avec une approche graphique originale et expérimentale intéressante, mais au service d'un scénario trop classique.



Ensuite Ron Garney dessine les épisodes 401 & 402, suivi par Aaron Lopestri pour le numéro 403, puis Sean Phillips les numéros 404 & 405, retour de Lopestri pour le numéro 406, et Phillips revient dessiner les épisodes 407 à 409. Cette alternance entre une approche graphique traditionnelle et une approche plus expressionniste (celle de Sean Phillips) finit par nuire à l'immersion du lecteur. En outre Sean Phillips dose mal la densité d'information dans ses dessins (ils ne sont pas assez descriptifs). Les autres ont du mal à rendre crédible les péripéties, en particulier la destruction de Paris (l'Arc de Triomphe et même la Tour Eiffel) qui ressemble à des maquettes mal faites.



Pour tenir compagnie à la série mère écrite par Grant Morrison à la même époque, les responsables éditoriaux prennent des risques en confiant la série secondaire à un scénariste peu conformiste, et des dessinateurs prêts à expérimenter (en particulier Ashley Wood). Le résultat est en dessous des attentes du lecteur. Joe Casey manque d'assurance dans le développement de ses intrigues (il fera beaucoup mieux avec une équipe moins prestigieuse Wildcats Version 3.0). Ashley Wood et (dans une moindre mesure) Sean Phillips sont trop éloignés des canons habituels des comics de superhéros et doivent cependant dessiner des scénarios assez classiques du genre. Les autres dessinateurs ont du mal à donner corps et consistance aux scènes spectaculaires.
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Youngblood, tome 1

Ce tome comprend le début d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 1992/1993, créés, dessinés et encrés par Rob Liefeld. Cette édition présente la particularité d'avoir été réécrite par Joe Casey en 2008 (effaçant ainsi le travail initial d'Hank Kanalz). Ces épisodes constituent une histoire complète. Il se termine avec 9 pages d'une version de 1987 correspondant au portfolio réalisé par Liefeld pour se présenter aux recruteurs dans les conventions, ainsi que les couvertures originales, et quelques crayonnés.



La séquence d'ouverture montre 5 superhéros, rejoints par Jason Kirby, qui vont se frotter à un supercriminel nommé Darkthornn. La séquence suivante montre Jeff Terrell discutant avec sa copine mannequin. Puis le lecteur voit passer rapidement Badrock (Thomas John McCall), Diehard, Vogue (Nikola Voganova) et Chapel (Bruce Stinson).



Le récit passe ensuite à l'autre équipe de Youngblood (Away team) qui se trouve en mission en Iraq, dans la banlieue de Bagdad. Ils se battent contre des gugusses en armures (ou des cyborgs, difficile à dire), en progressant rapidement pour aller s'occuper d'Hassan Kussein.



En 1992, 7 des dessinateurs les plus vendeurs travaillant pour Marvel Comics prennent leur indépendance, fondent leur propre maison d'édition baptisée Image Comics, et lancent chacun leur série. Il s'agit de Jim Lee (WildC.A.T.s : Covert-Action-Team), Todd McFarlane (Spawn), Erik Larsen (Savage Dragon), Jim Valentino (Shadowhawk), Marc Silvestri (Cyberforce), Rob Liefeld (Youngblood) et Whilce Portacio (Wetworks). Image Comics fonctionne comme une maison d'édition chargée de la partie administrative à laquelle se rattachent les 7 studios correspondant formant autant de branches. Parmi eux, seuls Erik Larsen et Todd McFarlane ont continué à produire ou à faire produire leur série presque mensuellement.



Ce recueil présente les 5 premiers épisodes de Youngblood qui ont bénéficié d'une réécriture pour l'occasion. Pour comprendre cette lecture il faut prendre en compte qu'elle est indissociable de la personnalité de Rob Liefeld, créateur ayant polarisé et polarisant encore le lectorat. Insatisfait du travail effectué par le coscénariste originel, il a confié le reformatage à Joe Casey, scénariste chevronné, reconnu pour sa capacité à imaginer des histoires de superhéros non-conventionnelles.



À la découverte de ces épisodes, la première chose qui marque le lecteur est le nombre de personnages. Dès le premier épisode, Liefeld introduit 3 équipes différentes, soit une vingtaine de superhéros. La deuxième chose qui frappe (le terme n'est pas trop fort) le lecteur est le parti graphique, très affirmé et très personnel.



Rob Liefeld dessine pour le fan de comics de superhéros. Il n'hésite pas à exagérer tous les éléments qui participent au facteur "Cool". Les superhéros masculins ont des gros poings (souvent plus gros que leur tête), des cuisses énormes, des pieds minuscules, des costumes avec des pochettes innombrables, des flingues démesurés (au cas où leur superpouvoirs ne suffiraient pas), la mâchoire serrée en montrant les dents une fois sur deux, des épaules chacune plus grosse que la tête, une endurance hors du commun, des épaulettes démesurées, et pour certains un accessoire vestimentaire déconcertant comme des tubes autour de l'épaule.



Les femmes présentent également une apparence caractéristique : une taille de guêpe, une poitrine hypertrophiée, des jambes d'une longueur interminable, une cambrure systématique, et des petits pieds. Liefeld a l'art la manière de dessiner ses personnages toujours à fond dans l'action, habités par une agressivité inextinguible, souvent en train de courir ou de sauter.



Le langage corporel est à l'aune de l'apparence des personnages : les muscles sont tout le temps bandés, et les postures sont toujours défiantes et hautaines. Les expressions des visages sont à piocher dans un choix de 3 possibles : expression neutre et visage fermé, bouche grande ouverte, et bouche grande ouverte avec les dents serrées. Les compositions et découpages de page sont tous conçus pour présenter un impact maximal, avec soit les personnages bondissant vers le lecteur, soir un coup assené avec brutalité mettant le point d'impact en avant dans la composition.



Liefeld conçoit des dizaines de costumes différents, tous facilement reconnaissables, comme si ça ne coutait rien. Il réalise une économie substantielle sur les décors. Il ne les représente en arrière-plan que contraint et forcé et souvent de manière schématique. Cette caractéristique est telle que parfois le lecteur en oublie où se déroule l'action, au point de ne plus se rappeler si la scène se déroule en intérieur ou en extérieur.



La consultation de critiques expertes permet d'apprendre que Joe Casey a effectué un travail extensif de recomposition. Il a réécrit tous les phylactères, réordonné les pages, et parfois changé l'ordre des cases dans une planche. L'histoire commence donc sur les chapeaux de roue avec la présentation d'une équipe en pleine action rejointe par Jason Kirby (un hommage à Jack Kirby dessiné comme un superhéros testostéroné, avec un gros flingue et un cigare) pour aboutir au méchant de l'histoire (une sorte de Darkseid générique, sans motivation et avec encore moins de personnalité).



Au fil de ces 5 épisodes, le lecteur n'apprend rien sur l'histoire personnelle de chaque superhéros, pas grand-chose sur leurs superpouvoirs (je cherche encore ceux de Vogue, mais Chapel a un gros flingue), rien sur leur motivation, pas grand-chose sur leur personnalité (à l'exception de Badrock).



Malgré tous les efforts de mise en cohérence de Joe Casey, il est bien difficile de s'intéresser à une histoire superficielle qui semble sauter du coq à l'âne, évoquant une bribe d'intrigue secondaire le temps de 2 cases, pour l'oublier tout de suite après comme si elle n'avait jamais existé.



Malgré tous les efforts pour étoffer l'intrigue réalisés par Joe Casey, le lecteur a l'impression de sauter d'une situation explosive à l'autre, au gré de la fantaisie du scénariste (ou plutôt du dessinateur), sans réelle résolution, sans conséquence, avec une logique des plus ténues. Il paraît que l'original était encore pire donnant l'impression que Liefeld concevait son récit au fur et à mesure qu'il réalisait ses planches, se lassant d'une idée dès la page suivante et passant à autre chose de plus COOL.



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- Le contexte

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Pourtant il est difficile de dénigrer ce récit sans arrière-pensée. Pour commencer, le numéro 1 de "Youngblood" a été le premier comics publié par Image Comics, éditeur qui 20 ans plus tard existe toujours, avec un pourcentage de marché significatif, et qui offre une alternative étoffée et sophistiquée aux aventures de superhéros produites au kilomètre par Marvel et DC. Il s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires, quantité qui fait rêver tous les éditeurs depuis plus de 20 ans.



Rob Liefeld est un créateur pétri de paradoxes. Il est capable de créer des concepts chocs et limpides. Dans la préface, Mark Millar souligne que Liefeld mettait en scène un groupe de superhéros gérant leur image comme des sportifs de haut niveau, dès ces épisodes, une thématique reprise et développé par bien des auteurs depuis.



L'hommage que Liefeld rend à Jack Kirby (au travers du personnage de Jason Kirby) est d'une candeur désarmante. À la fois, Liefeld indique clairement ce qu'il doit à cet auteur, reconnaissant sa dette, et plaçant Jack Kirby sur le devant de la scène (à une époque où Stan Lee était encore considéré par beaucoup comme le père de Marvel). À la fois, le personnage de Jason Kirby ne reprend que la surface des dessins de Kirby (pour être gentil), sans aucune de ses valeurs morales, de sa curiosité insatiable, de sa capacité à imaginer des concepts.



Rob Liefeld manipule avec aisance les codes graphiques des comics de superhéros en les exagérant : muscles d'une grosseur impossible, femmes à la taille de guêpe (plus fine que leur cheville, si, si, il l'a fait), personnages posés dans des postures agressives ou aguicheuses, exagération de la force, etc. Le lecteur de superhéros est à la fête avec un tir de barrage de conventions graphiques exagérées à chaque page. L'amateur de bandes dessinées normales s'interroge.



Liefeld dispose d'une maîtrise toute relative de la perspective. Il ne sait pas composer une image sur plusieurs plans. Il n'a aucune notion d'anatomie. Il trouve tous les raccourcis possibles pour ne pas dessiner de pied. En bref : il ne sait pas dessiner, de quoi énerver tous les dessinateurs ayant passé des heures à apprendre leur art et qui n'en vivront jamais.



Côté business, le modèle Liefeld laisse également à désirer. Il est parti de chez Marvel pour ne plus se faire exploiter. Il a réussi un coup exceptionnel avec le lancement de sa série. Il s'est empressé de reproduire le modèle de contrat de travail de main d'œuvre (identique à celui de Marvel) pour ses propres employés, sur maintes séries dérivées (dont Youngblood Battlezone, Youngblood Strikefile, Prophet, Brigade Bloodstrike). Qui plus est, il semblerait qu'en tant qu'employeur, Liefeld avait du mal à payer les salaires.



En tant que créateur, Rob Liefeld a réussi à réaliser 10 épisodes de la première série "Youngblood" entre décembre 1992 et décembre 1994 (et encore l'épisode 9 a été réalisé par Jim Valentino). Il n'est donc pas un auteur très prolifique, ni très régulier, par rapport au modèle économique de sérialisation, à raison d'un épisode par mois.



Malgré ces défauts d'homme d'affaires, Rob Liefeld a réussi à convaincre d'autres créateurs de devenir ses employés. Première relance de Youngblood en 1993 par Eric Stephenson, Todd Nauck, et Roger Cruz, pour 15 épisodes. Troisième série de Youngblood en 1998 : 2 épisodes par Alan Moore et Steve Skroce (voir Judgment Day). En 2008, Joe Casey et Derek Donovan relancent Youngblood pendant 8 épisodes, Liefeld réalisant l'épisode 9. Enfin John McLaughlin et John Malin réalisent 8 nouveaux épisodes à compter de 2012.



Au final, "Youngblood" a marqué d'une empreinte indélébile l'histoire des comics, tout en réussissant à n'être qu'une collection de clichés disproportionnés flattant les plus bas instincts des lecteurs de comics, réalisé par un créateur sans compétence de dessinateur, avec une éthique d'employeur sujette à caution.
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