AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Joe Casey (71)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Avengers, Tome 1 : Les plus grands héros de l..

Il s'agit d'une minisérie en 8 épisodes, initialement parus en 2005. Le scénario est de Joe Casey, les dessins et encrages de Scott Kolins, la mise en couleurs de Morry Hollowell et Wil Quintana. Ce tome contient les épisodes 1 à 8 (ainsi que "Avengers classic" 1 à 6, pour ces derniers voir le commentaire de Tornado).



L'histoire tout le monde la connaît : au début de l'ère Marvel, 5 superhéros se sont unis pour déjouer les plans de Loki. Il s'agissait de Thor (Donald Blake), Hulk (Bruce Banner), Iron Man (Tony Stark), Ant-Man (Hank Pym) et Wasp (Janet van Dyne). Peu de temps après, Hulk quitte l'équipe, mais laisse Rick Jones en tant que mascotte (ou faire-valoir). L'équipe découvre le corps cryogénisé de Captain America (Steve Rogers) qui est intégré aux Avengers. Ils affrontent différents gugusses allant de Baron Zemo aux Maîtres du Mal (Masters of Evil), en passant par Namor, Kang, le comte Nefaria. Arrivé à l'épisode 16 de la série de 1963, tous les membres originaux sont partis et ont été remplacés. Oui, mais dans les coulisses, il a bien fallu que quelqu'un se préoccupe de choisir une base pour cette équipe (le manoir Stark), que quelqu'un rédige une charte de membre ratifiée par les superhéros, prenne contact avec les autorités officielles pour bénéficier d'autorisation d'intervention, etc. Toujours dans les coulisses, peut être que tous les membres n'étaient pas convaincus de la même manière de la pérennité de l'équipe, de sa viabilité, ou de l'intérêt de se former une équipe.



Joe Casey est connu pour ses projets très personnels (Butcher Baker, le redresseur de torts ou The milkman murders) et pour quelques histoires de superhéros, elles aussi sortant de l'ordinaire (telles Vengeance ou Wildcats Version 3.0, Tome 1 : Imposition des marques). Avec cette histoire, il a pour objectif de raconter les premières heures de l'équipe des Avengers, non pas sous l'angle de leurs aventures (comme dans la série originelle), mais en tant qu'organisation naissante. Casey a l'élégance de concevoir son récit de telle sorte que le lecteur n'ait pas besoin d'avoir lu les premiers épisodes des Avengers pour comprendre les enjeux ou les sous-entendus (The Avengers : L'intégrale : 1963-1964). Au fil des pages, il est possible de découvrir les réponses à tout un tas de questions de base. Qui a rédigé la charte des Avengers ? Comment un dieu (Thor) a-t-il pu accepter de s'associer à de simples mortels ? Pourquoi Rick Jones est-il resté associé à cette organisation ? Le gouvernement a-t-il accepté d'emblée la bénévolence de ce groupe de superhéros ? Quel atout a permis aux Avengers de convaincre l'agent gouvernemental James Murch d'accorder une priorité absolue à l'équipe ? Dans quelles conditions Captain America s'est-il intégré à l'équipe ? Quelles conséquences a eu sa présence sur les autres membres ? Qui a vraiment convié Clint Barton à s'associer avec les Avengers ? et bien d'autres encore.



En 2005, Brian Michael Bendis a déjà propulsé la série "New Avengers" en tête du classement des ventes, devant celles consacrées aux X-Men (mais le film Avengers n'est même pas encore un projet en développement ; il est sorti en 2012). "Earth's mightiest heroes" est donc un projet guidé par une volonté d'étendre les origines "historiques" de l'équipe, sans les renier, tout en les modernisant pour les nouveaux lecteurs. L'approche de Casey est risquée à plus d'un titre. Pour commencer, il doit entrelacer son récit avec les épisodes existants, tout en livrant une histoire autonome. C'est tout à son honneur de constater qu'il y arrive sans difficulté apparente. Vous connaissez déjà les épisodes originaux, vous avez droit à toutes les coulisses de l'exploit, sans avoir l'impression de redite bourrative. Vous ne connaissez pas les épisodes originaux, vous avez une histoire qui forme un tout. Il est vrai que la narration a quand même un peu de mal à intégrer harmonieusement les affrontements contre les différents supercriminels. Il s'agit à chaque fois de brèves évocations qui permettent d'assurer la jonction avec les épisodes originaux, mais qui manquent d'intérêt. Le lecteur peut avoir l'impression que l'évocation de ces combats ne sert qu'à introduire un peu d'action dans un récit où les enjeux se règlent autrement que par les poings.



D'un coté, Casey se conforme servilement au cahier des charges qui lui impose de respecter scrupuleusement chaque point de continuité. La majeure partie du temps, ils sont amalgamés harmonieusement au récit, le nourrissent et l'enrichissent. Plus rarement, ils apparaissent pour ce qu'ils sont : un rappel d'un point de détail, sans autre raison d'être qu'une cohérence absolue avec la continuité. D'un autre coté, Casey construit un récit intéressant sur l'investissement et l'implication nécessaires pour créer une équipe, instaurer un esprit d'équipe, se faire une place officielle au milieu des pouvoirs en place. Casey développe ces points avec grande aisance, mais il ne se limite pas à cet aspect. Il met en valeur l'âme de l'équipe par le bais d'un personnage qui fournit une approche émotionnelle irrésistible. Du coup, ce qui aurait pu n'être que l'historique un peu froid d'une organisation devient l'évolution d'un individu complexe, aux motivations en évolution, permettant une forte implication du lecteur.



Scott Kolins dessine avec un trait un peu sec des cases regorgeant de détails, sans tomber dans l'hommage passéiste. Il ne modifie pas son style pour se rapprocher de celui de 1963. Il conserve celui qui lui est propre, en reproduisant les apparences des superhéros de l'époque (du joli slip violet de Hulk, aux différents modèles d'armure vintages d'Iron Man). D'un coté, cette approche établit un lien visuel avec les comics initiaux, de l'autre elle permet à Kolins de dessiner de façon moderne, en profitant pleinement de l'apport d'une mise en couleurs par infographie. Au fil des séquences, il est possible d'apprécier l'apparence de brute épaisse de Hulk, la richesse de la décoration des pièces de l'hôtel particulier des Stark (la magnifique chambre de Captain America), la présence imposante et régalienne de Thor, et d'une manière générale la personnalité de chaque superhéros. C'est l'une des grandes réussites visuelles de cette histoire : l'adéquation entre les dialogues et le langage corporel des personnages. Alors que chaque scène se situe dans l'univers partagé traditionnel de Marvel (univers 616), le lecteur constate l'incrédulité, puis le doute d'Iron Man quant au caractère divin de Thor dans son attitude. Il prend conscience par le biais d'informations visuelles du désarroi d'Hank Pym par rapport à la qualité des individus qu'il côtoie au sein de cette équipe. Si vous connaissez la suite du parcours de Pym (en particulier The trial of Yellowjacket), il s'agit de moments très émouvant.



À partir d'un concept un peu austère (raconter les débuts des Avengers vu sous l'angle de la naissance d'une organisation), Joe Casey et Scott Kolins construisent un récit où l'émotion l'emporte sur l'aspect didactique, pour une histoire poignante d'une manière inattendue. Il reste qu'à quelques moments les obligations de respect de la continuité et l'évocation des criminels combattus alourdissent la narration, plus qu'elles ne la nourrissent. Joe Casey a eu l'occasion de raconter la suite de l'historique de cette équipe dans Earth's mightiest heroes : Les plus grands héros de la terre II dessiné par William Rosado et encré par Tom Palmer (2007).
Commenter  J’apprécie          20
Avengers, Tome 2 : Les origines

Ça se lit aussi avec un certain plaisir, mais cela n'apporte rien de plus.

Le graphisme de Noto reste correct tout du long mais n'est pas non plus sensationnel. Bref, un titre pour les jeunes amateurs qui n'auraient pas eu connaissance de comment les vengeurs se sont formés.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
Avengers: Earth's Mightiest Heroes Ultimate..

Ce tome regroupe les 2 miniséries écrites par Joe Casey, jetant un regard sur les coulisses de la formation des Avengers.



---

--- Earth's mightiest avengers I - Il s'agit d'une minisérie en 8 épisodes, initialement parus en 2005. Le scénario est de Joe Casey, les dessins et encrages de Scott Kolins, la mise en couleurs de Morry Hollowell et Wil Quintana.



L'histoire tout le monde la connaît : au début de l'ère Marvel, 5 superhéros se sont unis pour déjouer les plans de Loki. Il s'agissait de Thor (Donald Blake), Hulk (Bruce Banner), Iron Man (Tony Stark), Ant-Man (Hank Pym) et Wasp (Janet van Dyne). Peu de temps après, Hulk quitte l'équipe, mais laisse Rick Jones en tant que mascotte (ou faire-valoir). L'équipe découvre le corps cryogénisé de Captain America (Steve Rogers) qui est intégré aux Avengers. Ils affrontent différents gugusses allant de Baron Zemo aux Maîtres du Mal (Masters of Evil), en passant par Namor, Kang, le comte Nefaria. Arrivé à l'épisode 16 de la série de 1963, tous les membres originaux sont partis et ont été remplacés. Oui, mais dans les coulisses, il a bien fallu que quelqu'un se préoccupe de choisir une base pour cette équipe (le manoir Stark), que quelqu'un rédige une charte de membre ratifiée par les superhéros, prenne contact avec les autorités officielles pour bénéficier d'autorisation d'intervention, etc. Toujours dans les coulisses, peut être que tous les membres n'étaient pas convaincus de la même manière de la pérennité de l'équipe, de sa viabilité, ou de l'intérêt de se former une équipe.



Joe Casey est connu pour ses projets très personnels (Butcher Baker the righteous maker ou The milkman murders) et pour quelques histoires de superhéros, elles aussi sortant de l'ordinaire (telles Vengeance ou Wildcats Version 3.0 year one). Avec cette histoire, il a pour objectif de raconter les premières heures de l'équipe des Avengers, non pas sous l'angle de leurs aventures (comme dans la série originelle), mais en tant qu'organisation naissante. Casey a l'élégance de concevoir son récit de telle sorte que le lecteur n'ait pas besoin d'avoir lu les premiers épisodes des Avengers pour comprendre les enjeux ou les sous-entendus (Marvel Masterworks : the Avengers 1). Au fil des pages, il est possible de découvrir les réponses à tout un tas de questions de base. Qui a rédigé la charte des Avengers ? Comment un dieu (Thor) a-t-il pu accepter de s'associer à de simples mortels ? Pourquoi Rick Jones est-il resté associé à cette organisation ? Le gouvernement a-t-il accepté d'emblée la bénévolence de ce groupe de superhéros ? Quel atout a permis aux Avengers de convaincre l'agent gouvernemental James Murch d'accorder une priorité absolue à l'équipe ? Dans quelles conditions Captain America s'est-il intégré à l'équipe ? Quelles conséquences a eu sa présence sur les autres membres ? Qui a vraiment convié Clint Barton à s'associer avec les Avengers ? et bien d'autres encore.



En 2005, Brian Michael Bendis a déjà propulsé la série "New Avengers" en tête du classement des ventes, devant celles consacrées aux X-Men (mais le film Avengers n'est même pas encore un projet en développement ; il est sorti en 2012). "Earth's mightiest heroes" est donc un projet guidé par une volonté d'étendre les origines "historiques" de l'équipe, sans les renier, tout en les modernisant pour les nouveaux lecteurs. L'approche de Casey est risquée à plus d'un titre. Pour commencer, il doit entrelacer son récit avec les épisodes existants, tout en livrant une histoire autonome. C'est tout à son honneur de constater qu'il y arrive sans difficulté apparente. Vous connaissez déjà les épisodes originaux, vous avez droit à toutes les coulisses de l'exploit, sans avoir l'impression de redite bourrative. Vous ne connaissez pas les épisodes originaux, vous avez une histoire qui forme un tout. Il est vrai que la narration a quand même un peu de mal à intégrer harmonieusement les affrontements contre les différents supercriminels. Il s'agit à chaque fois de brèves évocations qui permettent d'assurer la jonction avec les épisodes originaux, mais qui manquent d'intérêt. Le lecteur peut avoir l'impression que l'évocation de ces combats ne sert qu'à introduire un peu d'action dans un récit où les enjeux se règlent autrement que par les poings.



D'un coté, Casey se conforme servilement au cahier des charges qui lui impose de respecter scrupuleusement chaque point de continuité. La majeure partie du temps, ils sont amalgamés harmonieusement au récit, le nourrissent et l'enrichissent. Plus rarement, ils apparaissent pour ce qu'ils sont : un rappel d'un point de détail, sans autre raison d'être qu'une cohérence absolue avec la continuité. D'un autre coté, Casey construit un récit intéressant sur l'investissement et l'implication nécessaires pour créer une équipe, instaurer un esprit d'équipe, se faire une place officielle au milieu des pouvoirs en place. Casey développe ces points avec grande aisance, mais il ne se limite pas à cet aspect. Il met en valeur l'âme de l'équipe par le bais d'un personnage qui fournit une approche émotionnelle irrésistible. Du coup, ce qui aurait pu n'être que l'historique un peu froid d'une organisation devient l'évolution d'un individu complexe, aux motivations en évolution, permettant une forte implication du lecteur.



Scott Kolins dessine avec un trait un peu sec des cases regorgeant de détails, sans tomber dans l'hommage passéiste. Il ne modifie pas son style pour se rapprocher de celui de 1963. Il conserve celui qui lui est propre, en reproduisant les apparences des superhéros de l'époque (du joli slip violet de Hulk, aux différents modèles d'armure vintages d'Iron Man). D'un coté, cette approche établit un lien visuel avec les comics initiaux, de l'autre elle permet à Kolins de dessiner de façon moderne, en profitant pleinement de l'apport d'une mise en couleurs par infographie. Au fil des séquences, il est possible d'apprécier l'apparence de brute épaisse de Hulk, la richesse de la décoration des pièces de l'hôtel particulier des Stark (la magnifique chambre de Captain America), la présence imposante et régalienne de Thor, et d'une manière générale la personnalité de chaque superhéros. C'est l'une des grandes réussites visuelles de cette histoire : l'adéquation entre les dialogues et le langage corporel des personnages. Alors que chaque scène se situe dans l'univers partagé traditionnel de Marvel (univers 616), le lecteur constate l'incrédulité, puis le doute d'Iron Man quant au caractère divin de Thor dans son attitude. Il prend conscience par le biais d'informations visuelles du désarroi d'Hank Pym par rapport à la qualité des individus qu'il côtoie au sein de cette équipe. Si vous connaissez la suite du parcours de Pym (en particulier The trial of Yellowjacket), il s'agit de moments très émouvant.



À partir d'un concept un peu austère (raconter les débuts des Avengers vu sous l'angle de la naissance d'une organisation), Joe Casey et Scott Kolins construisent un récit où l'émotion l'emporte sur l'aspect didactique, pour une histoire poignante d'une manière inattendue. Il reste qu'à quelques moments les obligations de respect de la continuité et l'évocation des criminels combattus alourdissent la narration, plus qu'elles ne la nourrissent.



---

--- Earth's mightiest avengers II - Il s'agit des 8 épisodes de la deuxième minisérie, parue en 2007. Elle a été réalisée par Joe Casey, Will Rosado (dessins), Tom Palmer (encrage), et Wil Quintana (mise en couleurs). Le principe de cette deuxième histoire reste identique : Joe Casey montre en quelque sorte les coulisses des événements relatés dans les épisodes 59 et 60 de la série Avengers, parus respectivement en décembre 1968, et janvier 1969. Il a choisi 2 épisodes où la constitution de l'équipe a encore connu des évolutions significatives, et pendant lesquels les membres avaient eu un comportement des moins compréhensibles (comprendre par là que le scénariste originel, à savoir Roy Thomas, avait abusé de la licence artistique pour faire avaler des couleuvres aux lecteurs).



Le convoi qui transporte le Super-adaptoïd est attaqué par un commando de l'AIM (Advanced Idea Mechanics) qui s'en empare pour récupérer leur création et utiliser les secrets de sa fabrication afin de le produire en masse. Dans l'hôtel particulier des Avengers, Thor, Iron Man et Catain America indiquent à Hank Pym qu'ils quittent momentanément l'équipe, laissant Hank comme chef. Clint Barton et Edwin Jarvis essayent de convaincre Vision qu'il finira par être accepté par la population, même si pour le moment il doit s'en remettre au bon vouloir d'une délégation du SHIELD menée par Jasper Sitwell qui souhaite lui faire subir un interrogatoire poussé, dans une de leurs bases secrètes. T'Challa (Black Panther) est bien décidé à participer à l'amélioration de la société en tant qu'Avenger, mais aussi en tant que professeur d'histoire dans un lycée difficile. Barton éprouve quelques difficultés dans sa relation avec Natalia Romanova. Nick Fury (directeur du SHIELD) n'a pas la latitude de faciliter les relations entre les Avengers et leur tutelle gouvernementale.



Joe Casey a expliqué que pour ce deuxième tome il a souhaité revisiter ce moment de la vie de l'équipe où plusieurs Avengers ont eu un comportement inexplicable face à l'arrivée de Yellowjacket. Il s'attache essentiellement à 3 personnages : Vision, T'Challa et Hank Pym. Le lecteur retrouve également cette idée de montrer l'envers du décor : une équipe mal acceptée par le gouvernement des États-Unis qui ne peut pas croire à son altruisme, et le SHIELD (organisation de contre-espionnage) tout aussi méfiant. Ce thème reste présent tout au long du récit, sans occuper une place aussi importante que dans la première minisérie. Au détour d'un événement mondain, il est possible de constater que cette défiance vis-à-vis de gugusses dotés de superpouvoirs n'est rien en comparaison de la suspicion démesurée vis-à-vis des mutants en général, et des X-Men en particulier.



En ce qui concerne Vision, Casey réussit à capturer sa froideur robotique, tout en insérant des petites touches prouvant qu'il y a une forme d'émotion ténue dans son esprit, des valeurs morales réelles. Il sait par le biais des interactions amicales (avec Clint Barton), ou hostiles (les agents du SHIELD) mettre en évidence le comportement très spécifique de Vision, pour qui un sentiment comme la colère ou l'impatience n'a ni de prise, ni de sens. Du coup Vision devient un personnage émouvant malgré sa froideur, état d'autant plus remarquable que les dessins sans reliefs de Rosado le rendent aussi ridicule qu'impossible dans sa longue cape jaune assez vif.



Deuxième recrue récente dans les Avengers : T'Challa (Black Panther), roi du Wakanda. Joe Casey sait faire ressortir toutes les facettes du personnage, sa sensibilité, et son intelligence. Les passages dans le collège s'appuie à la fois sur des grands classiques (étudiant effacé malmené par les plus forts, adolescent souhaitant étudier dans une classe de futurs délinquants), et sur la figure du professeur intègre et passionnant, tout en intégrant des nuances (l'éloquence de T'Challa ne suffira pas à désamorcer toute la violence potentielle de cet établissement).



Le portrait psychologique d'Hank Pym est encore plus réussi. Joe Casey continue de le développer à partir des bases contenues dans la première minisérie. Le lecteur suit un individu qui fait preuve de courage et d'héroïsme et qui pourtant n'arrive pas à être à la hauteur. Casey montre les difficultés auxquelles Pym est confrontée, sa façon de gérer ces difficultés de son mieux, et le prix psychologique qu'il doit payer. Il réussit à rendre quasiment plausible le scénario expéditif de Roy Thomas.



La partie graphique de ce tome est moins remarquable que le scénario, ou que les dessins de la première minisérie. Will Rosado réalise des dessins professionnels, faciles à lire, contenant toutes les informations exigées par le scénario (et même plus pour le niveau de détail de l'ameublement de l'hôtel particulier des Avengers). Il sait agencer ses cases de telle sorte à ce que tous les Avengers tiennent dedans, sans impression de tassement, ou de d'exigüité. Toutefois le résultat est très sage et très fonctionnel, manquant un peu de vitalité. Le jeu des personnages est un peu emprunté, manquant de naturel et d'entrain. Tom Palmer réalise un encrage respectueux des dessins, sans imposer son style si marqué habituellement. Il reste au service des dessins, sans les écraser de sa personnalité. Quintana réalise une mise en couleurs également fonctionnelle, avec une utilisation appropriée de textures pour les surfaces (en bois par exemple).



Cette deuxième minisérie fournit l'opportunité à Casey de plus s'attacher aux personnages et à leurs relations (en particulier Vision, T'Challa et Hank Pym) que la première (où il devait poser les fondations de l'équipe). Le lecteur découvre des individus émouvants et complexes, dans une histoire un peu desservie par des dessins fonctionnels et sans éclats.
Commenter  J’apprécie          20
Butcher baker

Butcher Baker est un ancien super-héros qui mène dorénavant une vie de débauche, faite d’alcool, de drogues et d’orgies sexuelles. Les criminels étant tous derrière les barreaux, il jouit donc pleinement de sa retraite dorée, jusqu’au jour où Dick Cheney et Jay Leno viennent lui proposer une dernière mission : détruire la prison de haute sécurité qui héberge tous les super-vilains qu’il a jadis arrêtés et qui coûtent beaucoup trop cher au contribuable. Le Redresseur de torts reprend donc du service au volant de Liberty Belle, son gros camion bariolé aux couleurs de la bannière étoilée, et fonce vers son nouvel objectif. Le bâtiment est rapidement réduit en miettes, mais plusieurs locataires survivent néanmoins à l’explosion. Du coup, le héros retraité doit faire face à la vengeance des malfrats qu’il a loupé, ainsi qu’à un shérif particulièrement pugnace, qui n’apprécie pas trop qu’on roule à trop vive allure sur ses routes.



Alors que le huitième épisode vient à peine de paraître aux États-Unis, Ankama propose déjà l’intégrale de cette saga complètement déjantée au sein de son excellent label 619. Butcher Baker est un surhomme moustachu particulièrement bourrin, dont le flux sanguin a tendance à rester en dessous de la ceinture. Faussement patriotique, malgré un nombre de « stars and stripes » qui aurait de quoi faire jalouser Captain America, il effectue ici un come-back explosif parsemé d’action et de jurons. Une fois les présentations faites, le scénario se transforme vite en une longue course-poursuite complètement folle et au rythme totalement effréné. Bousculant les conventions et provocante à souhait, cette série multiplie les délires et les affrontements. Si l'intrigue de ce road-trip décadent tient sur un timbre poste et que le héros est fort caricatural, le lecteur s’attache néanmoins aux déboires du shérif Willard et se rend vite compte que cette traque sans merci et foncièrement drôle n’est finalement qu'un prétexte pour permettre au dessinateur de se laisser aller dans un délire visuel jouissif.



Mike Huddleston se lâche complètement et propose un graphisme aussi psychédélique qu’époustouflant. Passant d’un trait réaliste à une approche plus caricaturale, du noir et blanc à une colorisation numérique très flashy, l’auteur varie les styles avec une efficacité redoutable. Cette cacophonie peut déstabiliser au premier feuilletage, mais renforce finalement le côté déjanté du récit, tout en parvenant à octroyer une unité graphique et une propre identité à l'ensemble.



Ce road-movie décoiffant qui se parcourt à vive allure et qui décollera plus d’une rétine est un véritable ovni du neuvième art qui vaut (visuellement) le détour.
Commenter  J’apprécie          10
Butcher baker

Ce road-movie décoiffant qui se parcourt à vive allure et qui décollera plus d’une rétine est un véritable ovni du neuvième art qui vaut (visuellement) le détour.
Lien : http://www.bdgest.com/critiq..
Commenter  J’apprécie          00
Butcher baker

Le principal intérêt de cet album reste le travail extraordinaire de Mike Huddleston, qui, ici, explose à chaque page, variant les styles graphiques, expérimentant comme un fou, mélangeant les outils etc. C'est simple c'est sublime de la première à la dernière case.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
Butcher baker

Il s'agit d'une histoire complète, indépendante de toute autre, initialement parue en 8 épisodes en 2011/2012, écrite par Joe Casey, illustrée et mise en couleurs par Mike Huddlestone.



Dick Cheney (un ex vice président américain) et Jay Leno (un présentateur d'émission télé très célèbre aux États-Unis) se rendent dans l'établissement préféré de Righteous Maker (un superhéros semi retraité dont le costume évoque le drapeau américain). Cheney actionne avec répugnance la poignée (en forme de sexe masculin) de la porte d'entrée. Ils trouvent le superhéros en pleine orgie avec 4 femmes à ses pieds en train de satisfaire ses besoins (qui impliquent l'utilisation de lubrifiant et de gants en latex). Cheney et Leno viennent proposer une mission clandestine à Maker : exécuter tous les supercriminels emprisonnés dans la prison Crazy Keep, pour faire économiser de l'argent au contribuable. Maker s'acquitte de sa mission en pulvérisant la prison. Mais à son insu, une poignée de détenus ont survécu, dont certains plus dangereux que d'autres. Ils veulent tous la peau de Maker. En se rendant à cette prison, Maker a envoyé la voiture d'Arnie B. Willard (un policier) dans le fossé. Celui-ci a juré de retrouver le chauffard et de lui faire payer très cher son écart de conduite. Il va recevoir l'aide de The Absolute, l'évadé le plus mystérieux de Crazy Keep.



C'est un massacre du début à la fin, un outrage aux bonnes moeurs les 2 pieds dans le plat, une bordée ininterrompue de jurons, des jaillissements de stupre et de luxure, des grands coups de poing dans la tronche, des décharges d'énergie destructrice, des silhouettes improbables, des couleurs criardes, un transsexuel, un superhéros sur le retour qui ne fait pas dans la dentelle, un patrouilleur des autoroutes à la dignité bafouée, un énorme camion à l'américaine, des parties de jambes en l'air mémorables, et (dans l'édition en VO) une postface de 30 pages dans laquelle Joe Casey se lâche et se donne à fond. Dans ces 30 pages, il effectue une auto-interview d'une demi douzaine de questions parmi lesquelles celle de savoir si ce récit désinhibé, décomplexé et éhonté constitue un métacommentaire. Il se répond à lui-même par le biais d'un va-te faire bien senti. Si le lecteur n'avait pas compris à la lecture de ces 8 épisodes, c'est clair : il n'y a rien à comprendre, rien à chercher, tout est à apprécier au premier degré. C'est à la fois une grande déclaration d'amour au genre "superhéros", et un grand coup de pied dans les roustes, avec un second degré omniprésent renforcé par une provocation de mauvais goût assumé. Les illustrations de Mike Huddleston complètent et renforcent à merveille cette construction dégénérée, ce cri primal, ce défouloir hors norme.



En reprenant tout ça dans l'ordre, le lecteur peut constater que Joe Casey raconte une histoire primaire de superhéros, pas plus bête que toutes les autres. Le scénario est solidement construit, la logique interne est respectée, il y a des superpouvoirs, la ligne de démarcation entre superhéros et supercriminels est claire, le combat est manichéen à souhait. Les 2 derniers supercriminels à abattre sont les plus retors, il y a même des assistants adolescents (sidekicks) qui sont évoqués, et des costumes moulants colorés aux motifs improbables. Le récit se termine sur une résolution claire et nette. C'est juste qu'il y a une forme franche de promiscuité sexuelle, que la violence est caricaturale et parodique, tout comme les personnages. Casey s'amuse à parodier et à rendre hommage à ses auteurs préférés, Frank Miller et Alan Moore en tête. Si vous restez concentré sans vous laisser déborder par cette déferlante d'énergie bouillonnante, vous pourrez même voir passer un hommage au feuilleton le Prisonnier (avec ce village pour superhéros retraités).



Mike Huddlestone compose des pages tout aussi démesurées que les rebondissements du scénario, tout est permis (ce qui ne veut pas dire qu'il fait n'importe quoi). Pour commencer il y a l'exagération des silhouettes des individus dont Huddlesotne s'amuse à augmenter les proportions musculaire (comme le font régulièrement les dessinateurs de comics de superhéros, mais ici avec un effet volontairement de parodie). Il y a aussi régulièrement cet appendice qui pendouille dans l'ombre, entre les jambes de ces messieurs dans le plus simple appareil, et de cet hermaphrodite si étrange. Huddlestone dessine ses personnages avec des contours fortement encrés, une impression de dessin rapidement exécutés (mais un examen plus détaillé montre de savantes compositions). Il a donné une apparence inoubliable à chaque personnage, Righteous Maker indestructible avec une largeur d'épaule impossible, Arnie B. Willard magnifique avec son gros ventre et sa capacité à conserver sa dignité, Jihad Jones très inquiétant dans sa normalité, The Absolutely exceptionnel dans sa silhouette où tourbillonnent des galaxies multicolores. Il joue avec les registres graphiques d'une page à l'autre : de la case juste crayonnée comme une esquisse, à la case dont chaque forme est rehaussée par les complexes schémas de couleurs appliquées à l'infographie. La démesure règne en maître, chaque mouvement est exagéré pour un impact plus grand, chaque expression est soulignée pour mieux transmettre l'émotion. À plusieurs reprises, Huddleston prend exemple sur le mode d'exagération de Bill Sienkiewicz (en particulier dans Elektra assassin) pour faire glisser certaines composantes de ses dessins vers l'abstraction et pour inclure des symboles ou des stéréotypes visuels pour encore décupler la force des représentations. Cette inspiration prend également la forme d'un hommage appuyé à l'une des couvertures de la série "Elektra assassin", pour la couverture de l'épisode 7.



Dans les 30 pages de postface (uniquement dans l'édition en VO), Joe Casey utilise le même ton exubérant et bourré d'interjections grossières pour décrire son amour des comics, ses premières expériences de lecture de comics, le besoin vital de lire des comics viscéraux, la nécessité de proposer un comics provocateur qui sort des tripes. C'est une étrange lecture qui tient autant du billet d'humeur enflammé, que de la collection d'anecdotes d'un accro aux comics pour la vie.



"Butcher Baker, le redresseur de torts" constitue une expérience de lecture hors norme, libérant une énergie de tous les instants, rappelant qu'un comics de superhéros doit sortir des tripes, doit emmener le lecteur dans un maelstrom d'actions vives, rapides, inventives, décomplexées, pour une expérience intense et sans égale. Le résultat dégage une vitalité hallucinante à ressentir au premier degré, sans autre forme de métacommentaire. Ce comics est un hommage sincère de Casey et Huddleston à tous les créateurs de comics qui les ont rendus dépendants de leur dose d'aventures délirantes de superhéros costumés impossibles et ridicules, accomplissant des actions extraordinaires, tout en déclamant des dialogues kitch, mais toujours avec panache. Tout fan de comics ressentira cette déclaration d'amour au plus profond de son être, vibrera à ces actions d'éclat délirantes et décomplexées. Les autres risquent de n'y voir qu'un ramassis de ce qu'il y a de pire dans les comics, de plus superficiel, de plus débilitant. Dans la postface, il compare ce comics à une version non éditée des comics habituels, espérant que les lecteurs ressentiront ce qu'il à ressenti lorsqu'il a découvert la version non éditée de Les Guerriers de la nuit (Warrior) par rapport à celle éditée (scènes violentes plus courte) pour diffusion sur les chaînes du câble. Joe Casey refuse la tiédeur consensuelle et a décidé d'intituler son prochain projet "Sexe". Une seule certitude : ça ne va pas plaire à tout le monde.
Commenter  J’apprécie          40
Butcher baker

Lu à ça sortie ce comics m'avait laissé une super impression dans mes mémoires aujourd'hui plus de 10 ans après la relecture n'était pas à la hauteur de mes souvenirs



OK le dessin est parfois vraiment magnifique, mais je ne le trouve malheureusement pas hyper régulier tout au long de l'œuvre.



Une bd qui reste une histoire basique de super héros avec quelques petites touches de Tarentino aura pour moi effet rafraîchissant, mais n'aura pas réussi à totalement me combler.



On passe un super moment quand même et peut être avec l'âge, je suis devenu plus compliqué en lecture ...



Commenter  J’apprécie          00
Butcher baker

Butcher Baker est un beau petit one-shot qui ne se prend pas au sérieux. On y retrouve un état d’esprit frondeur, sans jamais savoir qui est réellement le personnage principal de tout cela : Butcher, cet étrange officier Arnie B. Willard ou Absolutely, forme d’intelligence pure ? Les amateurs de Tank Girl s’y retrouveront sûrement.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
Commenter  J’apprécie          00
Butcher baker

Entre un scénario qui hésite, une mise en scène poids lourd et des planches magnifiques mais surchargées, le lecteur est rapidement éreinté et a besoin de faire régulièrement des pauses pour reprendre son souffle.
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
Commenter  J’apprécie          00
Catalyst Comix

Il s'agit d'une histoire complète et essentiellement indépendante de toute autre. Ce tome contient les 9 épisodes de la minisérie initialement parus en 2013/2014, tous écrits par Joe Casey. Chaque épisode comporte 28 pages et se divise en 3 parties. La première comporte 14 pages, les 2 suivantes 7 pages chacune. Chaque partie est consacrée à une intrigue différente : une concernant le superhéros Titan (Frank Wells), une autre concernant la superhéroïne Amazing Grace, et la troisième concernant le groupe Agents of change. La partie de 14 pages est dévolue à Titan pour les épisodes 1 à 3, à Amazing Grace pour les épisodes 4 à 6, et à Agents of change pour les épisodes 7 à 9.



Alors que le récit commence, la Terre est sous la menace d'une entité extraterrestre qui s'apprête à annihiler (ou asservir) toute vie consciente sur la planète. Titan (Frank Wells) n'hésite pas à mettre sa vie en danger pour aller affronter physiquement cette créature apparue dans le ciel de New York. Ce haut fait attire sur lui l'attention de 2 étranges personnages non liés entre eux : Baba Lama (un sage mystique) et Flood (une supercriminelle manipulant l'eau).



Le premier épisode se poursuit avec la partie consacrée à Amazing Grace (vrai nom inconnu). Alors qu'elle voyage à bord d'un vaisseau spatial, elle est confrontée à un événement singulier hostile. Elle ne doit sa survie qu'à l'utilisation de son superpouvoir, et elle revient gravement blessée sur Terre, à Golden City. Pendant sa convalescence, un extraterrestre du nom de Seaver apparaît à Golden City. Il a l'apparence d'un très bel homme, auquel aucune femme ne peut résister.



Le troisième fil narratif est consacré aux Agents du Changement. Herbert, un agent d'une organisation secrète du gouvernement, rassemble les 4 membres de l'équipe pour leur proposer de la réactiver. Il s'agit de Rebel (Matt & Mark Morissette), Ruby, Wolfhunter et Warmaker (Elvis Westbury).



Depuis plusieurs décennies, le marché des comics est dominé par un genre surreprésenté, celui des superhéros. En particulier, Marvel et DC Comics détiennent la plus grosse part de marché depuis des décennies, en vendant surtout des histoires mettant en scène des superhéros dont ils détiennent les droits de propriété intellectuelle.



Il est donc très tentant pour chaque éditeur de reproduire ce modèle. C'est ainsi qu'en 1993, l'éditeur Dark Horse Comics lance une série de 4 miniséries successives (chacune de 4 épisodes) pour inaugurer sa propre ligne de superhéros dont il détient les droits. Ces épisodes ont été réédités dans Dark Horse Heroes omnibus. Parmi eux, certains ont eu droit à plusieurs séries successives, avec un succès plus ou moins important, dont le vigilant X (voir X Omnibus volume 1), Barb Wire (qui a même mené à un film avec Pamela Anderson : Barb wire), ou encore Ghost (voir Ghost Omnibus volume 1).



De temps à autre, Dark Horse tente de relancer des séries dédiées à ces superhéros. C'est dans ce contexte qu'en 2013 cet éditeur demande à Joe Casey un scénario, avec pour objectif de faire des comics de superhéros, mais pas à la manière Marvel ou DC, pas des ersatz de ce que font les 2 plus gros éditeurs.



Lorsque le lecteur ouvre ce tome, il ne sait pas trop à quoi s'attendre. Dans le fond il s'agit bien d'une anthologie avec 3 histoires distinctes, dont seules 2 s'interconnectent le temps d'une case. Chacun de ces récits constitue une histoire complète qui aboutit à une résolution n'appelant pas forcément de suite, et qui ne nécessite pas de connaître ces superhéros au préalable.



Pour l'histoire de Titan, Joe Casey met en scène un superhéros dont les pouvoirs évoquent ceux de Superman, mais avec un caractère plus solitaire (comme celui de Bruce Wayne, son intelligence tactique en moins). La narration se focalise sur les découvertes que Frank Wells quant aux réels problèmes dans le monde, avec des cellules de texte correspondant à un narrateur un peu sarcastique.



Par ce biais de commentaire, Joe Casey joue sur 2 tableaux en montrant à la fois la comprenette un peu limitée de Titan qui s'ouvre à des réalités sociales basiques grâce au tutorat de Baba Lama (sage menant son élève par le bout du nez, tout en le laissant faire ses propres erreurs), et en impulsant une dynamique du changement chez Titan, ce dernier ouvrant les yeux sur des réalités qu'il ne pourra plus nier.



Ces épisodes sont dessinés par Dan McDaid, avec une apparence de surface un peu esquissée, et un encrage un peu appuyé. Il fait par moments penser à Guy Davis (dessinateur des premiers tomes du BPRD). Ce style d'aspect un peu rugueux s'adapte à la fois aux actions typiquement superhéroïques, et aux séquences nécessitant de faire ressortir une misère très ordinaire et concrète.



Avec ce premier fil narratif, Joe Casey et Dan McDaid allient une lente prise de conscience des limites des conventions admises des superhéros (régler ses problèmes par la force jusqu'à ce qu'ils cèdent), tout en distillant une forme subreptice de moquerie dirigée à l'encontre de cet alpha mâle qui a bien du mal à se remettre en question. Le lecteur apprécie cette volonté d'évolution dans le modèle du superhéros, tout en se disant qu'il a déjà lu ça ailleurs, et que Casey ne remet jamais en cause l'altruisme.



Le deuxième fil narratif se focalise sur un personnage féminin qui n'hésite pas à employer la force, sans pour autant s'apparenter à un alpha mâle. Elle travaille avec une équipe autour d'elle, équipe qui dirige également Golden City. Elle est capable de se servir de son intelligence pour régler ses conflits autrement que par le biais d'un affrontement physique.



Dans cette histoire, le thème principal est également celui du changement. Cette superhéroïne capable d'agir selon des méthodes plus réfléchies et plus collégiales se trouve face au séducteur ultime, véritable diffuseur de phéromones. Petit à petit, elle doit accepter de recourir à des méthodes de plus en physiques et brutales. Non seulement, Casey prouve qu'il est capable de tordre les conventions des superhéros pour les adapter à un personnage féminin, mais en plus il file sa thématique du changement au travers d'Amazing Grace.



Ces pages sont dessinées par Paul Maybury, avec une bonne densité d'informations visuelles et un parti pris de se mettre au service du récit, plutôt que d'essayer d'en mettre plein la vue. Son trait est un peu plus léger que celui de Dan McDaid, parfois presque humoristique (la conseillère tombant en pamoison sous l'effet des phéromones de Sear).



Ce deuxième fil narratif dispose d'une composante humoristique plus bon enfant que moqueuse, plus légère que celle de Titan. Le lecteur suit avec plaisir l'intrigue imaginative et le combat peu politiquement correct contre ce séducteur irrésistible, avec à nouveau le sentiment que l'héroïne n'est jamais réellement en danger.



Le troisième fil narratif est le plus déconcertant. Joe Casey réunit les membres d'une équipe qui n'ont finalement pas de réel adversaire et dont 2 membres sont surtout préoccupés par l'image qu'ils donnent d'eux-mêmes, plus que par des valeurs morales ou une éthique (impossible ici de parler d'altruisme). Ne sachant pas très bien de quoi il retourne, le lecteur les regarde se crêper le chignon et boire des bières, incrédules devant leur attitude peu mature.



D'un autre côté, c'est aussi dans cette sitcom d'adolescents attardés, que Joe Casey se montre le plus provocateur. Par exemple, Ruby (une superhéroïne) dispose du superpouvoir d'infliger de la douleur. Lors de la dissolution de l'équipe des Agents du Changement, elle a trouvé un boulot de dominatrice dans un donjon sadomaso.



C'est dans ce même fil narratif que Casey (dans des cellules de texte du narrateur) fait un constat d'un cynisme aussi atterrant que pénétrant : " Triste réalité : certaines personnes se satisfont de peu. Le plus tragique est qu'ils n'ont même pas conscience d'avoir moins que les autres.".



Les dessins sont réalisés par Ulises Farinas avec une approche réaliste appliquée, avec de nombreux détails. Le lecteur fatigue un peu à démêler les différents éléments de chaque case, établissant une réalité très substantielle et concrète (sans être photographique), où le regard comme les personnages se perdent dans les détails.



Avec ce troisième fil narratif, Joe Casey et Ulises Farinas plongent le lecteur dans une ambiance où les personnages ont une attitude superficielle et très matérialiste, sans aucune préoccupation morale ou altruiste. Cette équipe devra elle aussi faire face à un changement radical de paradigme et évoluer en conséquence.



Ce tome regroupe donc les 9 épisodes de ce qui s'apparente à une anthologie dont chaque numéro comprend 3 récits distincts sans presqu'aucun lien. Comme le titre l'indique, chaque histoire met en scène un événement catalyseur d'un changement de paradigme auxquels les personnages doivent s'adapter. Dans ce sens, Joe Casey a atteint l'objectif assigné : écrire des histoires de superhéros qui ne soient pas des imitations de celles des superhéros Marvel ou DC. Il bénéficie des mises en images de 3 dessinateurs qui s'avèrent être de bons conteurs visuels, et qui apportent de la substance et de la cohérence à chaque récit.



Toutefois à la fin de ces 3 récits, le lecteur se dit que les personnages auraient gagné en crédibilité s'ils avaient disposé d'un peu plus de personnalité. En outre ces processus de changement laissent en partie le lecteur sur sa fin. En 9 épisodes, Casey s'attache surtout au processus de changement lui-même, en établissant un nouveau statu quo à la fin, situation que le lecteur aurait bien aimé voir développée.
Commenter  J’apprécie          20
Codeflesh

Alternant scènes d’action et passages plus intimistes avec beaucoup d’aisance, il propose une mise en scène efficace qui contribue à la lecture fluide de l’album. [...] Codeflesh est une très bonne surprise qui ravira les amateurs de polars flirtant avec le genre super-héroïque.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
Commenter  J’apprécie          00
Codeflesh

Joe Casey nous offre un très bon polar, du vrai, avec l'ambiance et les codes qui vont bien.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          10
Codeflesh

Dans ce comics, Joe Casey a certainement voulu montrer l’autre face des supers-héros. Il ne les montre pas comme des sur-hommes mais comme des gens ordinaires avec des problèmes de tous les jours : blessures, rupture, solitude...
Lien : http://www.avoir-alire.com/c..
Commenter  J’apprécie          00
Codeflesh

Je suis toujours intéressé de voir d’autre œuvre de l’un des dessinateur du génialissime Walking Dead. A noter que Corps de pierre réalisé par la même équipe à savoir Joe Casey et Charlie Adlard avait été une surprenante réussite.



On retrouve une espèce de canevas commun à savoir l’humanisme de personnages qui sont obligés par la force des choses à se dépasser. J’avoue avoue avoir apprécié la lecture de ce héros, agent de probation de métier, qui joue au justicier. Par contre, la fin de l’intrigue m’a un peu laissé de marbre. Le masque orné d’un code barre est par contre une excellente idée.



A la lecture, j’ai eu une réflexion sur le rôle de la justice. Visiblement, on préfère des gens qui règlent le problème par d’autres moyens non légaux. On banalise ce type de comportement en ne le remettant pas en question. Il ne faudra pas s’étonner qu’un jour, il puisse y avoir des conséquences. Mais bon, ce n’est que de la bd ou du cinéma avec le degré d’influence qu’on lui prête.
Commenter  J’apprécie          60
Codeflesh

Avec son côté tenace et toxico Codeflesh est un personnage trouble très intéressant. Joe Casey nous offre une vision de l'héroïsme originale dans une ambiance polar très réussie.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
Commenter  J’apprécie          10
Codeflesh

Avec un pitch comme ça, et le fait que le dessinateur est celui de l'ultra connu Walking Dead, je ne pouvais décemment pas passer à côté.



Je dois dire que j'ai été assez surprise quand j'ai entamé ce titre.

J'veux dire, je m'attendais à quelque chose d'assez péchu et sombre ... mais pas à ce point, j'avoue !

C'est un peu un gros roman noir qui rencontre l'univers des supers-héros.

J'ai eu un peu de mal, du coup, au début. C'était presque dérangeant de le lire, tellement c'est froid, dur, cru et tourmenté.

Les premières pages m'ont laissées perplexe, je n'arrivais pas trop situer l'histoire, j'avais l'impression de plonger dedans en cours de route, d'essayer de rattraper un retard de quelque chose qui a déjà été entamé.

On démarre la lecture avec un combat entre un homme masqué et une sorte de personnage difforme.

Qui sont-ils ? Pourquoi se battent-ils ? Dans quel décors se trouve-t-on ?

Confuse, je vous dis !

Mais ensuite, doucement, le voile se lève, le scénario s'éclaircit, les protagonistes nous deviennent familier, et on se rend réellement compte de ce que l'on a sous les yeux et de sa qualité.



J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir le coup de crayon de Charlie Adlard (il faut que je lise plus de comics de lui !), et c'est sans étonnement qu'il nous offre une oeuvre superbement travaillée aux visages très expressifs et aux détails réalistes.

Contrairement au dessin chargé et nerveux de son collègue, le scénario de Joe Casey est plus simple, presque épuré, et nous présente, au fond, une histoire assez classique dans un environnement unique et plus atypique.

Celui qui traque les monstres, les moins fiables et les déviants, flirte dangereusement avec la frontière qui le sépare d'eux. Ses intentions sont on ne peut plus louables, mais excusent-elles tout pour autant ?

Le fait d'agir avec un masque, sous une identité secrète, lui facilite grandement les choses (et les tâches administratives), mais il a peut-être plus à perdre qu'à gagner, à agir comme il le fait.

J'aime beaucoup comment la psychologie du personnage est traitées, et même si ses façons de faire peuvent être remises en question, on ne peut s'empêcher de le comprendre et éprouver de l'empathie pour lui.

On est déchirés entre plusieurs avis, plusieurs sentiments. Sûrement autant que Cameron ...



C'est un comic très particulier, très noir avec une grosse ambiance bien pesante, s'occupant autant des scènes d'action que de la psychologie des personnages, qui donne une nouvelle dimension à l'image du héros masqué qui agit pour la justice et qui offre une vision très moderne et réaliste de ce que serait la vie avec des super-vilains.
Lien : http://archessia.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          40
Codeflesh

Codeflesh est une curiosité qui permet surtout de découvrir le travail de Charlie Adlard avant l’immense succès de Walking Dead. [...] Très à son aise dans le registre du polar, le dessinateur britannique s’y permet un encrage plus appuyé qui renforce le ton très noir de la narration.
Lien : http://www.bdencre.com/2013/..
Commenter  J’apprécie          00
Codeflesh

Le roman noir rencontre les super-héros... oubliez les super-héros : il n'y a pour ainsi dire aucun super-pouvoirs dans CodeFlesh. Ce n'est qu'un prétexte pour raconter l'histoire, noire, d'un paumé, de son amour foutu, de sa vie minable, de son addiction à son boulot. Comme dans un bon roman noir.



Un bon roman graphique, dont Casey et Adlard nous promettent une suite dans leur postface chez Delcourt. On attend et espère.
Commenter  J’apprécie          00
Codeflesh

Cameron Daltrey est agent de probation et se porte donc garant pour les malfrats libérés sous caution. En théorie, il devrait lui rester du temps pour s’occuper de sa petite amie qui est danseuse dans un bar à striptease, mais en pratique, il fait de l’excès de zèle et poursuit lui-même les criminels qui ne respectent pas leurs engagements. Il se transforme alors en Codeflesh, un justicier / chasseur de primes qui arbore un masque orné d’un code-barre, et ramène les malfaiteurs en prison. Une double vie qui ne s’avère pas de tout repos…



Après Corps de pierre, Delcourt propose une autre œuvre écrite par Joe Casey et dessinée par Charlie Adlard. Cette première collaboration du duo connut une parution pour le moins erratique outre-Atlantique, avec cinq épisodes publiés dans la revue Double Image, trois dans la magazine Double Take et le dernier uniquement dans le TPB. Malgré ces déboires éditoriaux, force est de constater que l’ensemble demeure très cohérent.



Cette saga raconte donc l’histoire d’un homme qui prend plaisir à poursuivre les clients qui ne se présentent pas aux convocations des juges. Chacun des neuf chapitres invite à suivre une traque qui se termine par un affrontement à mains nues entre le héros et un adversaire généralement très coriace, voire doté de pouvoirs. Si le masque de Codeflesh fait inévitablement penser à celui de l'énigmatique Rorschach de Watchmen, la célèbre tache étant remplacée par un code-barre, cette partie-là du récit n’est cependant pas la plus intéressante, surtout que l’auteur se garde bien de narrer l’origine des vilains. La véritable force de cette série qui monte en puissance au fil des arrestations se situe au niveau de la relation amoureuse développée en arrière-plan par l’auteur. Celle-ci permet notamment de pointer du doigt toute la difficulté de mener une activité de super-héros sous une identité secrète.



Visuellement, le dessinateur de Walking Dead délaisse ses zombies au profit d’une ambiance tendue et bien sombre, digne des polars signés Ed Brubaker. Alternant scènes d’action et passages plus intimistes avec beaucoup d’aisance, il propose une mise en scène efficace qui contribue à la lecture fluide de l’album. Notons également un dernier chapitre pourvu d’une narration innovante, qui repose sur un décalage entre des images du quotidien et des bulles qui reprennent le texte d’une lettre qu'il a écrite à sa bien-aimée.



Codeflesh est une très bonne surprise qui ravira les amateurs de polars flirtant avec le genre super-héroïque.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Joe Casey (84)Voir plus

Quiz Voir plus

Dracula

A quel genre littéraire appartient ce roman ?

au genre épistolaire
au théâtre
à l'autobiographie
à la poésie

8 questions
1369 lecteurs ont répondu
Thème : Dracula de Bram StokerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}