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Critiques de Joe Quesada (26)
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Spider-Man : Un jour de plus

J’avais entendu parler de ce récit qui avait été plutôt controversé à l’époque de sa parution dans les années 2000. À ce moment-là de l’histoire de Spider-Man, plusieurs choses sont à prendre en compte. L’intrigue se situe après Civil War puisque l’identité de Spider-Man est connue de tous. De plus il est marié avec Mary Jane Watson et semble filer le parfait amour.



Hélas, avoir une identité secrète est quelque chose de nécessaire si l’on veut veiller sur sa famille, chose à laquelle Peter Parker mets toujours un point d’honneur. Mais là, il se retrouve face aux conséquences de la divulgation de son identité secrète, et c’est tante May qui en paye le prix fort. Voulant blesser Peter Parker, Le Caïd envoi l’un de ses hommes le tuer. Mais malheureusement, c’est tante May qui est touchée, Peter sauvant de justesse Mary Jane.



Suite à cela, nous allons suivre un Spider-Man brisé, désemparé et impuissant face au fait que tante May soit cliniquement morte. De plus, il n’a pas d’argent pour essayer divers traitements expérimentaux ou tout simplement pour lui payer une chambre d’hôpital digne de ce nom. Prêt à tout, il va aller demander de l’aide à IronMan et au Dr Strange, bien décidé à tout tenter pour sauver sa très chère tante.



Il va faire face à de nombreux choix moraux, qui ne resterons pas sans conséquences, et c’est pour une raison bien précise qu’a été écrite cette histoire. Par soucis de continuité et afin de moderniser le personnage de Peter Parker, il fallait que Marvel fasse quelque chose. Effectivement, Joe Quesada le dessinateur de la série se trouvait à l’époque être le rédacteur en chef de La Maison des idées. Son idée était simple, à ses yeux, Peter Parker avait perdu son coté adolescent dès lors qu’il avait épousé Mary Jane. Il était devenu adulte et parlait moins aux jeunes lecteurs qui ne parvenaient pas à s’identifier au personnage, qui était devenu un « vieux ».



Ce cher Joe Quesada a donc imposé au scénariste J.Michael Straczynski d’écrire une courte histoire en 4 chapitres afin de mettre un terme à ce mariage. Il fallait toutefois ne pas tuer Mary Jane, ne pas les faire se séparer en divorçant, et c’est là que l’idée est vraiment bien trouvée. Je ne vous dévoilerais pas ce qui se passe exactement dans ce récit, soyez rassuré car ce que je vous ai dit ici, est rapidement expliqué dans l’édito du début du comics.



Personnellement j’ai beaucoup apprécié cette lecture, indépendamment de ce qu’elle représente. En elle-même l’histoire est plaisante, sombre, tragique et terriblement mature. Une très bonne lecture. Mais comme je vous l’ai dit en début de chronique, ce récit à été très controversé à l’époque, et je comprends pourquoi. Peter Parker et Mary Jane sont un si beau couple, leur bonheur est tellement communicatif, tellement rare dans l’univers des comics ! Je trouve que c’est du gâchis de faire cela pour soit-disant rajeunir le personnage.



Une chance qu’aujourd’hui, Marvel ait changé sa politique en créant plusieurs versions des mêmes héros, ainsi chaque lecteur y trouve son compte. Par exemple, dans la continuité la plus récente (All-New Marvel Now) Peter Parker est adulte et il à crée Parker Industries, qui rivalise sans aucun soucis avec Stark Industries. Et je trouve que c’est très bien ! Si on veut de l’adolescent on à Miles Morales qui vient de l’univers Ultimate (qui n’existe plus aujourd’hui suite à Secret Wars).



Moi qui suis fan de Spider-Man, je suis ravi d’avoir deux Spider-Héros, ça permet d’avoir des aventures différentes et intéressantes dans des styles opposés. Je comprend qu’à l’époque, certains fans furent mécontents face à ce qui était un retour en arrière dans la vie du Tisseur.



Vous l’aurez compris, « Spider-Man, un jour de plus » est un très bon récit, qui se suffit en lui-même si l’on ne prends pas en compte la politique éditoriale de l’époque. De plus, 15 ans après, il n’y a plus lieu de râler sur les choix effectués sur cette histoire, de l’eau a coulé sous les ponts, et puis les changement radicaux sont fréquents chez les super-héros.



Un mot sur la couverture, puisque cet ouvrage s’inscrit dans la collection « 20 ans Panini Comics » qui présente une sélection des meilleurs comics Marvel publiés au cours des vingt dernières années. La couverture est ici réalisée par Bastien Vivès, est je la trouve sublime. On comprends toute la profondeur et l’impact du comics, juste avec la couverture.



Il y a eu d’autres titres sortis pour les 20 ans de Panini Comics, et le résultat n’est pas le même…. Il en sortira d’ailleurs de nouveaux aux mois de juin et octobre. j’espère que les dessinateurs engagés seront du même niveau que Bastien Vivès et qu’on évitera de se retrouver avec des couvertures immondes comme celles qu’on a vu sur X-Men, Deadpool ou Miss Marvel.


Lien : https://chezxander.wordpress..
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Batman : Azrael

Il s'agit d'une histoire complète initialement parue sous la forme d'une minisérie en 4 épisodes en 1992/1993. Le scénario est de Dennis O'Neil, les dessins de Joe Quesada, l'encrage de Kevin Nowlan, et la mise en couleurs de Lovern Kindzierski. L'histoire se situe peu de temps avant Knightfall.



Quelque part à Gotham, un individu habillé d'une armure de templier avec une épée enflammée (Ludovic Valley) vient exercer vengeance sur Carleton LeHah. Malheureusement l'affrontement ne se termine pas à son avantage, et il est obligé de fuir l'appartement de LeHah (après une chute par la fenêtre, grièvement blessé par les hommes de main de ce dernier). Il choit au beau milieu d'une parade célébrant la fondation de Gotham, et se traîne dans une ruelle. Après s'être débarrassé de son costume trop voyant, il trouve refuge chez Jean-Paul Valley (son fils) où il rend son dernier soupir après lui avoir dit où il avait caché son habit d'Azrael et comment contacter l'Ordre sacré de Saint Dumas. Jean-Paul Valley se rend en Suisse où il rencontre Nomoz (une espèce de Gnome) qui lui explique qu'il est le récipiendaire du titre d'Azrael et que son père l'y a préparé durant son enfance par un conditionnement subconscient appelé "le Système". Ayant eu le rapport de police concernant les 4 morts et 14 blessés lors de l'apparition d'Azrael, Batman s'intéresse à l'affaire, d'autant qu'il avait déjà repéré LeHah comme un trafiquant d'armes de haute technologie.



Dans son introduction, Archie Goodwin explique que le responsable éditorial de cette minisérie était un peu gêné aux entournures dans la mesure où il était hors de question d'éventer l'importance du rôle de Jean-Paul Valley dans la saga "Knightfall". Ainsi donc cette histoire devait être capable de capter l'attention (et l'acte d'achat) des lecteurs sans pouvoir se prévaloir de son importance capitale pour la continuité à venir dans les séries "Batman". Il revenait donc à Dennis O'Neil de concocter une histoire d'origine qui tienne la route pour elle-même afin d'introduire ce nouveau personnage. C'est la raison pour laquelle la minisérie met également en scène le personnage de Batman qui sert de caution à l'introduction d'Azrael. La personnalité d'Alfred Pennyworth (qui sert de compagnon route à Batman pendant ses pérégrinations) est peu développé, et ses sarcasmes habituels manquent même de mordant. Joe Quesada dessine un Batman gothique à souhait avec d'étranges protubérances agressives dans sa cape, ce qui ajoute encore à son aura de mystère en maintenant à distance ceux qui l'entourent. O'Neil dépeint un Batman déterminé sans être obsédé, utilisant ses talents de détective, sans paraître omniscient. Il en fait également un être faillible qui se fait capturer malgré sa vaillance et sa perfection physique. Étrangement et sans réelle justification, Bruce Wayne a l'air tout à fait oublieux de protéger son identité secrète puisque Batman se fait aider publiquement d'Alfred Pennyworth et que ce dernier dévoile l'identité de Batman à Jean-Paul Valley et Nomoz sans motif clairement discernable.



Mais le vrai personnage principal de ce récit n'est pas Batman, c'est plutôt Jean-Paul Valley, ou plus précisément le mystère qu'est Azrael. O'Neil s'appuie sur des recettes éprouvées : une responsabilité qui se transmet de père en fils, un Ordre mystérieux agissant dans la clandestinité, une relation avec les templiers, un chalet caché dans les montagnes suisses abritant une base souterraine, des fonds secrets détournés par un membre peu scrupuleux, des assassinats en série, un ennemi possédé par un mystérieux démon. On peut même dire qu'il n'a pas lésiné sur les mystères et éléments "pulps" en tout genre. C'est même la limite du récit dans la mesure où le lecteur n'apprend finalement pas grand-chose, et ne dispose d'aucune indication sur l'apparence des plus déconcertantes de Nomoz dans un contexte en décalage par rapport à cette créature mythologique.



Les dessins de Quesada recèlent déjà toute la personnalité de ce dessinateur, et bénéficient de l'encrage soigné et peaufiné de Kevin Nowlan, un vrai travail d'orfèvre. Chaque trait et chaque contour de surface est pensé au millimètre près pour une expérience esthétique très riche. Quesada et Nowlan utilisent les surfaces noires pour donner plus de poids à leurs pages. La conception graphique de chaque personnage est pensée dans les menus détails. L'ambiance globale accentue l'aspect gothique de Batman et Azrael, ainsi que le mystère dans lequel les 2 personnages se débattent. Ils ont passé un temps impressionnant à peaufiner les textures des costumes et des décors. Sur chaque page, le lecteur s'arrête sur une case plus réussies que les autres qui met en avant leur talent : la façon de jouer avec l'espace blanc de la neige, la forme expressionniste de la cape de Batman, le reflet bleu acier sur les lunettes de soleil de Bruce Wayne, le visage démoniaque de LeHah possédé par Biis et défiguré par une cicatrice (avec son œil mort), la texture des flammes, leur caractère presque vivant, etc.



Par la suite (après "Knightfall"), le personnage de Jean-Paul Valley aura droit à sa propre série continue (100 épisodes de 1995 à 2003).



Ce tome a pour vocation d'introduire un personnage intriguant ayant vocation à devenir incontournable dans les séries Batman dans les épisodes suivants. O'Neil, Quesada et Nowlan effectuent un travail honnête, mais qui souffre un peu de la lettre de commande des responsables éditoriaux : l'empilage d'éléments hétérogènes, de mystères non résolus finit par laisser le lecteur sur sa fin. Le travail de Quesada est déjà impressionnant d'inventivité même s'il aurait mérité d'être mieux canalisé. L'encrage de Kevin Nowlan est un travail d'orfèvre qui mérite d'être admiré, mais qui n'intéressera qu'une partie des lecteurs. Pour compléter cette introduction à "Knightfall", il est possible de découvrir le personnage de Bane dans La revanche de Bane.
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Daredevil - 100% Marvel, tome 2 : Chemin de..

Curieux des aventures de Daredevil, l'Homme sans Peur, depuis belle lurette, j'ai enfin céder en achetant le deuxième tome de ce super-héros dans la collection 100% Marvel de chez Panini Comics.

Chemin de Croix est la suite directe du premier tome, mais le sachant à l'avance et m'intéressant déjà pas mal à ce super-héros, cela ne m'a pas trop gêné dans ma progression au sein du récit. Affrontant un ennemi "mystérieux" (stoppons les spoilers ici), Daredevil doit à la fois défendre son identité, sa bien-aimée et un enfant qui pourrait se révéler être l'Antéchrist... rien que ça ! Du lourd au niveau intrigue donc, mais qui est peut-être un peu trop surchargé par l'intervention de deux autres super-héros de New York : le Docteur Strange et Spider-Man. SI le premier se justifie à peu près de par la teneur de l'intrigue, le second ne sert carrément à rien, excepté à faire du racollage plus ou moins vendeur, via la couverture de la dernière édition notamment.

Malgré tout, ces défauts certains n'enlèvent rien au très gros potentiel du héros sans peur, pur croyant mais portant l'uniforme du diable, qui peine à faire l'objet d'une nouvelle adaptation au cinéma, après un premier essai mitigé avec Ben Affleck, mais qui m'avait plu dans l'ensemble.
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Décennies: Marvel dans les années 90 - L'X-plos..

Ce tome est le sixième dans la série d'anthologies publiées pour célébrer les 80 ans d'existence de l'éditeur Marvel Comics. Il comprend Excalibur 42, Wolverine 48, X-Factor 87, X-Men 27, Generation X 4, X-Man 5, Uncanny X-Men 328, X-Force 55, Deadpool (1997) 2, Cable 64. Jess Harold écrit une introduction d'une page qui revient sur les sorties de chacune de ces séries avec une densité d'information assez faible.



Excalibur 42 (Alan Davis pour le scénario et les dessins, encrage de Mark Farmer) - À Brighton en Angleterre, Gatecrasher présente au reste de l'équipe du Technet (Yap, Ferro², Joyboy, Numbers, China Doll, Ringtoss, Scatterbrain, Thug, Bodybag, Waxworks) sa nouvelle création : Hawd-Boiled Henwy. Ce dernier est lâché sur l'équipe d'Excalibur : Captain Britain (Brian Braddock), Nightcrawler (Kurt Wagner), Meggan, Shadowcat (Kitty Pryde), Phoenix (Rachel Summers), Lockheed, Widget. Non seulement, Excalibur va devoir affronter Technet, mais aussi Horatio Cringebottom et Bert le technicien. Wolverine 48 (Larry Hama, Marc Silvestri, Dan Green) - Accompagné par Jubilee (Jubilation Lee) et Harry Tabeshaw, Logan s'introduit la base abandonnée de Weapon X pour fouiller son passé. Premier artefact : sa Lotus Seven. X-Factor 87 (Peter David, Joe Quesada, Al Milgrom) - Un à un, les membres de X-Factor bénéficient d'un entretien avec le psychologue mandaté par Valerie Cooper : Rahne Sinclair, Pietro Maximoff, Lorna Dan, Guido Carosella, Jamie Madrox, Alex Summers, et Valerie Cooper elle-même. X-Men 27 (Fabian Nicezia, Richard Bennett, Bob Wiacek & Scott Hanna) - À Los Angeles, Hank McCoy, Anna Marie et Robert Drake sont au chevet de Josephine (Infectia). Ils vont ensuite inspecter le laboratoire du docteur Efferts où ils croisent le chemin de Threnody (Melody Jacobs).



Generation X 4 (Scott Lobdell, Chris Bachalo, Mark Buckingham) - Pendant les vacances d'hiver, sur une route du Maine, Sean Cassidy, Jubilation Lee, Angelo Espinosa, Everett Thomas et Monet Saint Croix doivent faire un détour qui les conduit à intervenir dans une prise d'otages dans une école. X-Man 5 (Jeph Loeb, Steve Skroce, Bud LaRosa) - Nathan Grey a atterri dans les Alpes en Suisse, et il se fait prendre en autostop à bord d'un poids-lourd. Uncanny X-Men 328 (Scott Lobdell, Joe Madureira, Tim Townsend) - Charles Xavier n'a d'autre possibilité que de reconnaître son échec à essayer de réhabiliter Victor Creed. Toutefois, Tabitha Smith essaye une dernière fois de discuter avec Creed. X-Force 55 (Jeph Loeb, Adam Pollina, Mark Morales) - Composée de Cable (Nathan Summers), Caliban, Domino, Meltdown (Tabitha Smith), Shatterstar (Benjamin Russel), Siryn (Terry Rourke) et Sunspot (Roberto da Costa), l'équipe de X-Force effectue une intrusion à bord du vaisseau amiral du SHIELD pour libérer un de leurs prisonniers. Deadpool 2 (Joe Kelly, Ed McGuinness, Nathan Massengill) - Weasel (Jack Hammer) a été enlevé, et Deadpool (Wade Wilson) s'introduit dans un centre de formation géré par Taskmaster pour le libérer. Cable 64 (Joe Casey, José Ladronn, Juan Vlasco) - Nathan Summers a accepté de donner une interview à Irene Merryweather pour retracer sa vie.



Comme pour les tomes précédents, le titre de ce sixième tome est explicite : pleins feux sur les mutants. En l'occurrence, le lecteur peut effectivement (re)découvrir des séries ayant laissé leur empreinte dans l'histoire très riche de ces superhéros : Alan Davis faisant preuve d'humour sur Excalibur, Larry Hama & Marc Silvestri réussissant à donner une identité propre à la série Wolverine, Peter David créant une itération très personnelle de X-Factor, Fabian Nicezia et Scott Lobdell étant devenus légitime en tant que successeurs à Chris Claremont, Jeph Loeb insufflant une personnalité spécifique à X-Man un produit dérivé et à X-Force un autre produit dérivé, Joe Kelly donnant une personnalité loufoque à Deadpool, et Joe Casey redonnant une cohérence lisible à Cable.



Le lecteur constate que ces épisodes peuvent encore se lire et se comprendre, même en disposant d'un faible bagage sur la continuité des mutants. Chaque épisode contient une histoire qui peut s'apprécier pour elle-même, même si le lecteur n'est pas au fait des détails de l'intrigue plus générale du personnage ou de l'équipe à ce moment-là de sa série, à l'exception de l'épisode de Wolverine nécessitant de savoir ce qu'est Weapon X (1991, de Barry Windsor Smith), et de l'épisode X-Man qui nécessite de savoir qui sont Cable et ses parents, et d'avoir des notions sur Age of Apocalypse. Le lecteur constate également que chaque épisode ou presque dispose de sa tonalité propre : humour absurde pour Excalibur, aventure et psychologie pour Wolverine, course contre la montre pour X-Men, fuite pour X-Man, mission impossible pour X-Force, humour gros sabot pour Deadpool. Au fur et à mesure, il se rend compte que plusieurs épisodes sortent du lot pour leur histoire ou leur tonalité. Il ressent le fait qu'Alan Davis éprouve une vraie affection pour les membres d'Excalibur et pour leurs adversaires. La personnalité graphique desdits personnages est impressionnante, et les adversaires ne sont pas forcément animés de mauvaises intentions. Le lecteur prend grand plaisir au décalage entre les costumes de superhéros et un antagonisme contre des mercenaires pas très compétents, ainsi que l'irruption d'un fonctionnaire très compétent.



Larry Hama et Marc Silvestri propose une version virile et pleine d'assurance de Logan, pourtant totalement dépassé par ses souvenirs, perdant pied petit à petit. Avec l'épisode de X-Factor, le lecteur s'aperçoit qu'il passe dans une classe au-dessus. Peter David réussit à s'affranchir du combat du mois pour des entretiens avec un psychologue, l'auteur se montrant très fin et perspicace dans sa manière de dépeindre les névroses et traumatismes des héros, leur donnant une épaisseur remarquable. Il bénéficie également des dessins de Joe Quesada, très habile à jouer avec les exagérations plastiques des années 1990 pour amener une dramatisation dynamique dans une suite de conversations. En outre le débriefing du psychologue à son commanditaire révèle les limites de ce dernier, une chute ironique et cruelle très réussie. La tension baisse avec l'épisode de la série X-Men, plus classique, plus chargé en textes un peu verbeux, avec des dessins moins inspirés. Le lecteur passe ensuite à Generation X dont les dessins lui sautent au visage. Chris Bachalo est en pleine phase de transition entre sa première minisérie pour Death écrite par Neil Gaiman, et ses caractéristiques graphiques ultérieures. Les pages sont très denses en information, avec en plus des bordures de page sur lesquelles sont imprimés d'icône de cloche. Il est encore dans un registre descriptif, mais déjà avec des effets esthétisants. L'histoire est classique, avec une bonne sensibilité pour faire passer les émotions.



L'épisode de X-Man semble bien fade après la perspicacité psychologique de Peter David et la force graphique de Chris Bachalo. Steve Skroce et Jeph Loeb mettent en œuvre un scénario avec des moments spectaculaires, insistant sur l'étranger dans un pays étranger, sans réussir à impliquer le lecteur plus que ça. Pour que l'épisode d'Uncanny X-Men fonctionne sur le lecteur, il faut qu'il soit déjà un peu familier de cette tentative de rédemption de Victor Creed au sein des X-Men. Sous cette réserve, il plonge dans un numéro de haute volée, où Scott Lobdell fait la preuve de sa connaissance fine des personnages, et des capacités à leur faire affronter des dilemmes moraux délicats. Joe Madureira dessine avec une autre forme d'exagération : jeunisme pour les personnages, influence shonen dans les visages, exagération des courbes des personnages féminins. Sous réserve de ne pas y être allergique, cela n'empêche pas le lecteur d'apprécier les confrontations psychologiques dont les affrontements en sont l'expression physique. Jeph Loeb et Adam Pollina s'amusent bien avec la mission d'infiltration de X-Force, bien menée et spectaculaire, un agréable divertissement dynamique.



L'aventure de Deadpool n'est pas très originale sauf par son ton narratif. Joe Kelly réussit à marier une intrigue linéaire avec le caractère absurde du personnage. L'humour reste au ras des pâquerettes, mais il est en phase avec le personnage. Ed McGuinness utilise une esthétique tout public, avec des réminiscences enfantines sur la rondeur des personnages, le degré de simplification de la représentation, induisant qu'il s'agit pour partie de la forme de penser ou de percevoir le monde de Deadpool. En fonction de sa sensibilité, le lecteur pourra juger ça contre nature et infantile, ou transgressif et marrant. Le tome se termine avec une histoire qui se détache également des autres par un parti pris narratif affirmé. José Ladronn dessine à la manière de Jack Kirby, avec une approche plus détaillée, à la fois naïve dans ses représentations, à la fois obsessive pour certains détails visuels. Cela aboutit à un hommage qui n'est pas servile, à une manière d'envisager la narration graphique de Jack Kirby comme un genre, et à utiliser ses spécificités graphiques tout en conservant sa propre identité. Joe Casey se lance dans un exercice également difficile qui consiste à écrire les origines du personnage pour les mettre en cohérence. Il utilise à la fois des pages de bande dessine traditionnelle (cases + phylactères), à la fois des pavés de texte à côté d'illustrations. Le résultat impressionne par sa capacité à rendre compte de la personnalité de Cable, à installer une ambiance très particulière d'individu accablé d'avoir vécu dans une dystopie terrifiante.



Au vu du volume d'épisodes consacrés aux mutants au travers de nombreuses séries dans les années 1990, ce tome ne peut pas refléter toute leur diversité, et il y a fort à parier que le lecteur ne retrouvera pas les épisodes qu'il place au-dessus de tous les autres. Néanmoins cette anthologie offre un panorama bien construit, avec majoritairement des épisodes pouvant se lire et se comprendre sans réviser sa continuité avant. Sur ces 10 épisodes, 4 sortent du lot pour leur scénario et leurs dessins : l'humour et la sensibilité d'Alan Davis dans Excalibur, la personnalité de Logan telle que mise en scène par Larry Hama & Marc Silvestri, la bizarrerie des mutants de Generation X par Scott Lobdell & Chris Bachalo, le caractère régressif de Deadpool par Joe Kelly & Ed McGuinness. 3 histoires figurent parmi les meilleures de la décennie : l'analyse psychologique de haut vol des membres de X-Factor par Peter David & Joe Quesada, l'aveu d'échec de Charles Xavier par Scott Lobdell & Joe Madureira, l'histoire personnelle unique de Nathan Summers par Joe Casey & Jose Ladronn.
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Daredevil : Father

Ce tome comprend une histoire complète, écrite et dessinée par Joe Quesada, encrée par Danny Miki, et mise en couleurs par Richard Isanove. Elle est initialement parue sous la forme de 6 épisodes, de juin 2004 à février 2007. L'histoire se déroule après que l'identité secrète de Daredevil ait été rendue publique dans les journaux, et qu'il ait démenti bien sûr (voir Le scoop de Brian Michael Bendis et Alex Maleev). Cette histoire bénéficie d'une courte introduction (assez creuse) de Damon Linfdelof, producteur et scénariste de la série Lost.



Daredevil se tient sur un toit et repense à une maxime que lui citait souvent son père : aucune bonne action ne reste impunie. Il se remémore 2 souvenirs visuels de son père, ainsi que sa dernière vision avant de devenir aveugle (lorsqu'il a poussé un infirme en dehors du passage d'un poids-lourd). Il effectue ensuite quelques acrobaties au dessus des toits et arrive dans son étude, à l'heure pour son premier rendez-vous de la journée avec Franklin Nelson : Maggie Farrell qui souhaite intenter un procès à la société New Jersey Power and Lights, dont les exactions lui ont provoqué un cancer. Son mari arrive en retard au rendez-vous, et Murdock a la vague impression de l'avoir déjà vu. Plus tard, Murdock regarde la télévision (ou plutôt l'écoute) et les 2 principaux reportages portent sur Nestor Rodriguez (surnommé NeRo), l'incarnation de la réussite à l'américaine (success story), et sur un tueur en série surnommé Johnny Sockets (parce qu'il enlève les yeux de ses victimes). Daredevil va également se retrouver confronté aux Santorians, un nouveau groupe de superhéros pas très favorables à ses méthodes (Eleggua, Ogun, Chango, Oya et Oshun).



Dès la première page, le lecteur a compris que Joe Quesada a souhaité rendre hommage à Frank Miller, et en particulier la partie graphique de The dark knight returns, avec un Daredevil en colosse à la musculature surdéveloppée. Ce parti pris peut déconcerter, mais il est cohérent avec la logique du récit. Daredevil est le maître d'Hell's Kitchen (son quartier), il a pris la place du Caïd (Wilson Fisk). Il est logique qu'il soit représenté comme un être physiquement imposant et massif, dans la mesure où il fait régner sa loi par la force. Si Quesada s'inspire du travail de Miller, il ne le reproduit pas servilement. Par la suite, le lecteur pourra voir que Quesada joue également avec la forme des aplats de noir pour tirer quelques images vers l'abstraction. La silhouette de Murdock qui se découpe en noir sur fond d'immeuble (dernières pages de l'épisode 2) évoque également fortement les compositions de Miller. Il évite toutefois d'abuser de ces citations visuelles : il s'agit vraiment d'un hommage et non d'un plagiat. La façon de dessiner les visages fait également penser à Todd McFarlane.



L'aspect visuel du récit force le respect du lecteur. Quesada a un style très marqué, légèrement influencé par les mangas pour le rendu des visages (un peu simplifié, un peu exagéré, des coupes de cheveux déconcertantes même s'ils ne sont pas dressés en épi sur la tête). Il rend chaque scène visuellement intéressante, y compris les discussions, par des mises en scène variées et des angles de vue changeant. Il utilise les pleines pages à bon escient pour des visions des personnages pleines de puissance, très impressionnantes. Il y a bien quelques pages où Quesada se désintéresse des décors, et Isanove n'arrive pas vraiment à donner le change, mais il s'agit d'un défaut mineur. Pour le reste l'habilité de Quesada lui permet même de faire passer des images qui auraient été soit ridicules, soit refusées si elles avaient été exécutées par quelqu'un de moins talentueux. Il y a par exemple cette femme s'en remettant aux mains de celui qu'elle pense être son amant d'une nuit, qui a les mains liées et le visage exprimant l'anticipation de la jouissance du plaisir à venir. Il semble également qu'Oya (l'une des superhéroïnes) soit torse nu à chacune de ses apparitions. Quesada joue sur la tension sexuelle, sans pour autant tomber dans le racolage ou même dégrader l'image de la femme. Il utilise également des leitmotivs visuels : 3 cases répétées quelques fois. Chaque case n'est pas un tableau saisissant, mais chaque séquence est vivante et innovante et la conception graphique est largement au dessus du niveau de la production de masse (même si elle n'atteint le niveau de Frank Miller). Il n'y a que la double page où Matt sauve l'infirme de l'accident de la route dont la composition déroute : on a plus l'impression que l'infirme lui tombe dessus, plutôt que Matt ne l'écarte de la trajectoire du camion.



Cette narration visuelle vive et pleine de caractère porte une histoire dont le thème principal est l'impact durable du comportement du père sur son enfant. Quesada annonce ce thème avec le titre, mais aussi en dédiant cette histoire à la mémoire de son défunt père. Malgré tout, ce thème n'écrase pas l'intrigue. Quesada développe son récit sur un axe polar avec le tueur en série. En fonction des séquences, les meurtres sont plus ou moins atroces, par contre ils restent le fait d'un individu mystérieux aux motivations inconnues jusqu'à la révélation de son identité. De la même manière, le groupe de superhéros ressemble un peu à une pièce rapportée avec pour seul objectif de fournir de l'action (et encore une séquence visuelle à couper le souffle avec Daredevil à moto). Or finalement ces 2 fils narratifs (tueur en série + superhéros) sont secondaires et peu intéressants. Quesada joue à mener le lecteur par le bout du nez quant à l'identité du tueur en série (un fois tel personnage, une fois tel autre), mais avec un jeu d'acteurs exagéré qui finit par provoquer un désintéressement quant à l'identité réelle ; on est plus dans un registre thriller pour le frisson, que dans un polar psychologique. Le cas de l'équipe de superhéros est encore plus déroutant dans la mesure où les pages bonus montrent que Quesada a fait un véritable effort de conception de ces superhéros, mais qu'il ne s'en sert pas. Il reste l'idée intéressante que le nettoyage réalisé par Daredevil dans Hell's Kitchen a surtout déplacé les problèmes vers d'autres quartiers, ce qui n'a aucun rapport avec l'intrigue principal.



Le thème des défauts des parents ayant des conséquences sur le développement des enfants est assez classique et renvoie dans le contexte des comics américain à l'expression biblique "sins of the father" (Exode 20-5). D'un point de vue psychologique, il s'agit de constater que l'imperfection humaine des parents induit des manques et des frustrations qui participeront au développement psychologique de l'enfant, en bien comme en mal. Or ce thème principal du récit se réduit à peu de choses. Les 2 autres relations père / enfant sont réduites à une caractéristique trop grosse pour être intéressante ; celle de Matt et de son père est plus complexe. Quesada se montre habile au début en mettant en évidence que le nombre de souvenirs visuels de son père est réduit pour Matt du fait de sa cécité à un jeune âge. Il joue avec l'image du père de Matt en train de tabasser un commerçant, quand il était un homme de main pour la pègre. Il s'agit d'un passage et d'un leitmotiv puissant et pertinent. Pour le reste du portrait psychologique de Jack Murdock, le trait est un peu gros.



"Father" est un récit à la narration visuelle impressionnante où Quesada est capable de citer ses références sans les plagier. Le scénario comporte plusieurs moments intéressants qui ont du mal à s'amalgamer pour aboutir à un tout unifié et perspicace ou pénétrant.
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Daredevil : Father

Une très bonne histoire de Daredevil raconté et dessiné par un Joe Quesada en grande forme. L'intrigue policière est bien ficelé et les fausses pistes sont bien exploités, cerise sur le gâteau le tout est bien imbriqué dans les origines du personnage. Les dessins sont splendides, aussi bien la partie Matt Murdock que Daredevil (bien que les changements de gabarie du héros peuvent être un peu dérangeant). Un album complet à lire que l'on ne connaisse ni Daredevil ni Joe Quesada ou que l'on soit fan de l'un ou de l'autre.
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X-Men - Intégrale, tome 34 : 1993 (III)

« X-men, intégrale, 1993, tome 3 » relève le niveau par rapport au tome précédent.



Si je ne goute pas le personnage de Fritzroy, sorte de faire-valoir de Bishop et super vilain parfaitement oubliable, l'aventure arctique avec la nouvelle mutante Siena Blaze dotée de pouvoirs exceptionnels constitue un « must » des X-men et met particulièrement en valeur l'exceptionnelle charisme de Tornade.



Et même l'éphémère Bourreau, personnage assemblé de bric et de broc tient honorablement son rôle...



Ce tome 3 est également marqué par des drames, la mort du Cerveau qui s'offre un ultime baroud d'honneur télépathique en forme de repentance, et surtout celle d'Illyana Raspoutine, après une longue maladie.



L'aspect idéologique n'est pas oublié avec le retour de Magneto voulant emmener avec lui les mutants dans un monde meilleur pour s'affranchir de la cohabitation avec des humains par essence fourbes, manipulateurs et intolérants.



Beaucoup de personnages certes, les Acolytes ne marqueront pas je le pense l'Histoire des X-men, les X-Forces font un peu office d'équipe B (ou C?) des X-men, Cable, Bishop...mais le tout est emballé avec suffisamment de maitrise pour former un ensemble cohérent.



Enfin au niveau graphisme, les styles sont aussi divers que les artistes mais Capullo et Romita Jr obtiennent définitivement la pole position pour l'aventure la plus ambitieuse avec Magneto !



Une intégrale émouvante et riche en rebondissements donc !
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Nyx, Tome 1 :

NYX est un diptyque qui se déroule dans l'univers des X-Men. Si l'on n'a pas lu les comics des X-Men en question, on ne sera guère perdu - on sait que c'est le même univers car une prof cite le Pr. Charles Xavier et, pour les plus mordus, l'une des trois héroïnes est évoquée dans d'autres comics mais ici, son rôle existe très bien même sans savoir le contenu de ses précédentes aventures.

Nous suivons surtout Kidden, jeune ado à la dérive depuis qu'elle a assisté, enfant, à l'assassinat de son père policier, en pleine rue. Il faut dire que le quartier où elle vit est délabré, que la délinquance y règne, que son lycée est entouré de grille et son entrée dotée d'un détecteur de métaux; C'est dire l'ambiance... un jour, par hasard, elle découvre qu'elle peut arrêter le temps. Mais, malheureusement, ce sera le point de départ d'une tragédie dont Kidden tentera ensuite de se racheter, poussée par le fantôme de son père - mais s'agit-il vraiment d'un spectre ? En chemin, elle rencontre une jeune prostituée dotée des mêmes lames que Wolverine et une ado folle des animaux (les animaux le lui rendent bien) jusqu'au jour où, ayant accidentellement touché le sang d'un chien blessé qu'elle a soigné, elle se transforme en chien.

Trois mutantes dans la rue, une prof humaine embarquée malgré elle, un maquereau bien décidé à faire la peau de celle qui lui a filé entre les doigts, tel est le pitch de ce diptyque qui vaut surtout pour sa peinture de l'adolescence marquée par la misère sociale (délinquance, violence, drogue, mère immature, prostitution ,etc) réalisée avec une telle force que le récit importe surtout pour ce sujet que pour son côté X-Men.

Une lecture recommandée !
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Daredevil : Father

Alors qu’un tueur en série sème des cadavres énucléés dans New York, Matt Murdock accepte de défendre une cliente malade du cancer à cause d’une société qui a déversé des produits toxiques illégalement. En parallèle, il égrenne des souvenirs de son père et affronte les Santerians, qui veulent l’obliger à s’occuper du tueur en série.



Mon résumé est sans doute un peu bancal… Il faut dire que ce comic est assez foisonnant et qu’il m’a manqué pas mal de références sur l’univers de Daredevil pour tout comprendre. La plupart des personnages m’étaient inconnus, tout comme certains évènements antérieurs auxquels il est fait allusion. J’ai suivi l’intrigue générale sans problème, mais les détails m’ont totalement échappé.



Je n’ai donc pas apprécié autant cette histoire que je l’aurais voulu, j’ai même parfois trouvé le temps long, ne sachant pas trop de quoi il était question par moments.



Le dessin et les couleurs sont agréables et conviennent parfaitement à Daredevil et à son univers. J’ai pris beaucoup de plaisir à admirer les planches. (...)
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Spider-Man : Un jour de plus

Les évènements se passe directement après Civil War, où, dans un tie in, tante May se prend une balle qui était destiné à Peter.

Peter se sent coupable et est prêt à tout pour sauver sa tante, même à faire un pacte avec Méphisto et annuler son mariage avec MJ.



Pour ma part c'est moyen. Peter est prêt à prendre des décisions plus que douteuse pour sauver une femme qui à genre 122 ans... la récit est trop téléphoné et on s'attend vraiment trop à ce qui va se passer...
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Nyx, Tome 1 :

Ce tome regroupe les 7 épisodes de la minisérie initialement parue entre 2003 et 2005.



Kiden Nixon est une adolescente, elle est fille de flic et son père a été descendu sous yeux alors qu'elle était encore une enfant. Elle habite New York, elle sèche les cours et elle sort tous les soirs en colorant ses expériences à l'aide de substances psychotropes. Sa mère essaye tant bien que mal d'élever ses autres enfants (des jumeaux plus jeunes que Kiden et un frère plus âgé). Son frère plus âgé revend de la drogue au coin de la rue. Au cours d'un incident grave au lycée (un autre élève tente de lui tirer dessus avec un revolver), Kiden découvre qu'elle est capable de suspendre le temps pour une durée qu'elle ne maîtrise pas. D'incident en accident, elle choisit de fuir de chez elle et de vivre dans la rue où le fantôme de son père commence à lui apparaître. Elle croise le chemin de Laura Kinney et de Tatiana Caban, tout en impliquant Cameron Palmer (une de ses profs) dans son mode de vie alternatif.



Cette série a connu un succès mitigé car Joe Quesada décide de manière consciente de sortir des sentiers battus. Il met en scène 4 mutants qui sont rejetés de la société et contraints d'adopter un mode de vie alternatif dont il n'y a pas d'issue facile. Non seulement, chaque individu est issu d'un milieu plutôt défavorisé, mais ils se trouvent confrontés au crime organisé de manière plus ou moins pernicieuse. Par exemple, Laura Kinney est quasiment muette et elle effectue des passes de types sadomasochistes pour le compte d'un souteneur peu commode.



D'un coté Quesada réussit vraiment à faire exister ses personnages. Aucun d'entre eux n'a un profil psychologique simpliste et il est facile d'éprouver de l'empathie pour ces perdants, ces individus qui n'ont pas pu accéder au rêvé américain. Sans être un documentaire ou outrageusement réaliste, il est visible que Kiden Nixon doit faire des efforts pour s'adapter à la vie dans la rue (accepter une dégradation significative de la qualité de sa nourriture), mais aussi qu'elle reste capable d'apprécier sa liberté retrouvée. De la même manière, Bobby Soul (le mutant qui travaille pour le proxénète) ne se limite pas à un homme de main abusant de son pouvoir et jouissant des souffrances qu'il inflige. Il y a des conséquences à l'utilisation de son pouvoir et des raisons à son travail pour le proxénète.



D'un autre coté, Quesada a du mal à doser les ingrédients des méchants. Le personnage du proxénète n'arrête pas de se poudrer le nez et de diriger sa petite entreprise d'une manière qui défie l'entendement. La première apparition de Laura Kinney (future X-23) est saisissante, mais ce personnage reste une énigme peu développée pendant toute l'histoire.



Les illustrations sortent également de l'ordinaire. Les 4 premiers épisodes sont illustrés par Joshua Middleton, et les 3 derniers par Robert Teranishi. Le style du premier constitue un compromis entre un trait très épuré (qui rappelle un peu les frères Luna par moment) et un sens incroyable du langage corporel et de la composition. Il réussit des visuels marquant de page en page. Par exemple lors de sa première apparition, Kiden est sur le siège des toilettes dans une boîte de nuit dans un style Lolita des plus troublants. Les scènes dans les couloirs du lycée évoquent toutes les séries d'ados auxquelles vous pouvez penser, tout en restant originales. Il est aidé en cela par la mise en couleurs délavée et pastel. La première apparition de Laura Kinney sort de nulle part et marque également l'esprit par son aspect de poupée gothique désespérée et dépourvue d'émotions. Robert Teranishi prend le relais en imitant d'assez près le style de Middleton, mais avec un encrage un peu plus appuyé et des contours plus affirmés. Les dessins perdent en naïveté superficielle pour devenir un peu plus grave. Les scènes deviennent plus réelles et perdent une partie de leur texture onirique.



Une partie de ces personnages a eu droit à une deuxième histoire dans No Way Home écrite par Marjorie Liu.



"NYX" (pour District X de New York) est une histoire Marvel qui ne ressemble à aucune autre histoire Marvel du fait du caractère assez dur des situations des adolescents (pas de jolis costumes, pas de gadgets, pas d'école pour surdoués, pas de personnage immensément riche, peu d'utilisation de superpouvoirs), d'une réalité sociale côtoyant la criminalité ordinaire et d'absence de dénouement magique, ou d'affrontement en ordre de bataille, ou de supercriminels. Elle sort également de l'ordinaire par son aspect graphique sophistiqué, sans chercher à plaire. Elle n'atteint pas tout son potentiel du fait d'un méchant mal dégrossi et d'une réalité sociale parfois un peu caricaturale. Mais je me suis retrouvé incapable de résister à l'empathie suscitée par ces laissés pour compte.
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Daredevil : Father

J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, principalement à cause des proportions physiques de Daredevil qui m'ont quand même beaucoup fait rire, désolée. C'est un torse en triangle mdr.



L'enquête est sympa, même si elle est très, très, trop classique et prévisible. Il y a des tas d'indices trop visibiles qui indiquent qui est le meurtrier, et l'annonce finale n'a de ce fait pas beaucoup d'impact.



J'ai trouvé aussi que les personnages n'avaient pas trop de profondeur, on s'ennuie un peu et l'intrigue est plutôt répétitive. Je voulais découvrir Daredevil avec cet album, mais il n'a pas vraiment réussi à me convaincre.
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Daredevil - 100% Marvel, tome 2 : Chemin de..

Avec l’intervention du Docteur Strange, la deuxième partie de cette première aventure de Daredevil dans la collection 100% Marvel s’éloigne du côté biblique-mystique qui pouvait rebuter en début de premier tome, pour transposer le récit au milieu d’un complot machiavélique visant à rendre Daredevil fou.



Avec ce deuxième tome Kevin Smith lève donc le voile sur le mystère de l’Antéchrist et conclut brillamment ce premier récit. On en apprend encore beaucoup plus sur le passé de Dardedevil, tout en faisant la rencontre d’autres personnages intéressants comme le Docteur Strange, Bullseye, Mysterio, Méphisto et Spiderman.



Malgré les nombreuses références aux histoires antérieures du démon d'Hells Kitchen, je n’ai vraiment eu aucun mal à suivre ce scénario accrocheur qui tient la route et qui est admirablement servi par le dessin de Joe Quesada.
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Daredevil : Father

Ayant déjà dessiné les deux premiers tomes de Daredevil dans la collection 100% Marvel avant de devenir rédacteur en chef de Marvel, Joe Quesada nous livre une minisérie de 6 épisodes, explorant le thème de la paternité, comme le titre laisse présager.



On retrouve un quartier de Hell’s Kitchen frappé par une vague de chaleur, un mystérieux meurtrier en série surnommé « Johnny Sockets » qui sème la terreur auprès des habitants, une jeune femme qui s’offre les services de Matt Murdock afin d’attaquer en justice une compagnie responsable de son cancer des ovaires et un Daredevil rattrapé par ses souvenirs d’enfance et qui va lentement se faire happer par tous ces évènements.



Au niveau scénario Joe Quesada nous offre premièrement une histoire riche en sentiments, tournant autour de la paternité. Tout en développant la paternité de Matt Murdock, celle de sa nouvelle cliente, Maggie Farrell, ainsi que la relation père-fils entre Nestor et Hector Rodriguez, Joe Quesada va également parvenir à rendre hommage à son propre père : la grande classe !



Afin d’éviter de tomber dans l’exagération sentimentale, Joe Quesada intègre également une histoire de ‘serial killer’ prenante à son récit et afin de ravir les amateurs d’action entre superhéros, il crée une nouvelle équipe de superhéros : Les Santerians ! Si ces derniers ne contribuent aucunement à l’histoire principale, ils nous livrent cependant quelques belles scènes d’action, en parfait équilibre avec le reste du récit … et qui sait, peut-être que les Santerians seront un jour repris dans des récits ultérieurs.



Au niveau graphisme, Joe Quesada nous propose également un travail remarquable, qualitativement bien au-dessus de son précédent travail sur Daredevil. Il y a d’abord ces flashbacks aux tons sépia/jaunâtres qui nous plongent dans le passé de Matt Murdock, son enfance et l’origine de sa cécité. Des retours en arrière remplis de nostalgie, qui combinés à une narration à la première personne nous propulsent au plus profond des sentiments de Matt, et qui s’avèrent finalement d’une importance fondamentale au niveau du scénario.



Ensuite, il y a un découpage et une approche cinématographique dans un style plus sombre qu’à son habitude et qui dégage une influence de Frank Miller. D’un autre côté on retrouve aussi quelques défauts typiques pour Joe Quesada, comme des visages déformés et un Daredevil ‘Hulkien’, dont la musculature et les proportions ne correspondent pas vraiment à son identité civile.



On remarquera d’ailleurs que Daredevil semble moins efficace qu’à son habitude, car le Daredevil de Bendis aurait probablement résolu cette affaire beaucoup plus rapidement. Certains s’amuseront sûrement à faire le rapprochement, confirmant ainsi la règle que l’augmentation de la masse musculaire se fait souvent au détriment de la masse cérébrale.



Bref, une histoire qui échappe à la continuité des histoires de Bendis, qui ne contient pas vraiment d’éléments nouveaux pour les fans de Daredevil (excepté les Santerians), mais qui saura ravir tout le monde grâce à un scénario prenant et un graphisme réussi.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Daredevil : Father

Ayant déjà dessiné les deux premiers tomes de Daredevil dans la collection 100% Marvel avant de devenir rédacteur en chef de Marvel, Joe Quesada nous livre une minisérie de 6 épisodes, explorant le thème de la paternité, comme le titre laisse présager.



On retrouve un quartier de Hell’s Kitchen frappé par une vague de chaleur, un mystérieux meurtrier en série surnommé « Johnny Sockets » qui sème la terreur auprès des habitants, une jeune femme qui s’offre les services de Matt Murdock afin d’attaquer en justice une compagnie responsable de son cancer des ovaires et un Daredevil rattrapé par ses souvenirs d’enfance et qui va lentement se faire happer par tous ces évènements.



Au niveau scénario Joe Quesada nous offre premièrement une histoire riche en sentiments, tournant autour de la paternité. Tout en développant la paternité de Matt Murdock, celle de sa nouvelle cliente, Maggie Farrell, ainsi que la relation père-fils entre Nestor et Hector Rodriguez, Joe Quesada va également parvenir à rendre hommage à son propre père : la grande classe !



Afin d’éviter de tomber dans l’exagération sentimentale, Joe Quesada intègre également une histoire de ‘serial killer’ prenante à son récit et afin de ravir les amateurs d’action entre superhéros, il crée une nouvelle équipe de superhéros : Les Santerians ! Si ces derniers ne contribuent aucunement à l’histoire principale, ils nous livrent cependant quelques belles scènes d’action, en parfait équilibre avec le reste du récit … et qui sait, peut-être que les Santerians seront un jour repris dans des récits ultérieurs.



Au niveau graphisme, Joe Quesada nous propose également un travail remarquable, qualitativement bien au-dessus de son précédent travail sur Daredevil. Il y a d’abord ces flashbacks aux tons sépia/jaunâtres qui nous plongent dans le passé de Matt Murdock, son enfance et l’origine de sa cécité. Des retours en arrière remplis de nostalgie, qui combinés à une narration à la première personne nous propulsent au plus profond des sentiments de Matt, et qui s’avèrent finalement d’une importance fondamentale au niveau du scénario.



Ensuite, il y a un découpage et une approche cinématographique dans un style plus sombre qu’à son habitude et qui dégage une influence de Frank Miller. D’un autre côté on retrouve aussi quelques défauts typiques pour Joe Quesada, comme des visages déformés et un Daredevil ‘Hulkien’, dont la musculature et les proportions ne correspondent pas vraiment à son identité civile.



On remarquera d’ailleurs que Daredevil semble moins efficace qu’à son habitude, car le Daredevil de Bendis aurait probablement résolu cette affaire beaucoup plus rapidement. Certains s’amuseront sûrement à faire le rapprochement, confirmant ainsi la règle que l’augmentation de la masse musculaire se fait souvent au détriment de la masse cérébrale.



Bref, une histoire qui échappe à la continuité des histoires de Bendis, qui ne contient pas vraiment d’éléments nouveaux pour les fans de Daredevil (excepté les Santerians), mais qui saura ravir tout le monde grâce à un scénario prenant et un graphisme réussi.
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Spider-Man : Un jour de plus

Il est des personnages incontournables de l'univers de Spider-man sans lesquels on imaginerait difficilement la vie du tisseur. Ici ce sont deux de ses personnages dont l'existence se voit menacée : tante May qui a reçu une balle destinée à Peter, et M.J qui se retrouve au centre d'un marché mystique avec Mephisto plus que déroutant.

C'est un Peter Parker aux traits durcis par les épreuves (et des coups de crayon plus adultes) que l'on retrouve ici. Un être dévasté par le chagrin prêt à tout pour sauver une personne qu'il aime. Un récit intense, bien loin de la légèreté (apparente) habituelle des récits de Spider-man. On aime ou l'on déteste mais cela reste un épisode incontournable.
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Spider-Man : Un jour de plus

Choisir un comics quand on n'y connait pas grand chose c'est super compliqué. Il y a des épisodes différents, des auteurs différents, pas de linéarité... Choisir un comics pour le CDI, c'est pire car il ne faut pas qu'il soit trop compliqué, il ne faut pas que ça soit une série à rallonge... J'aimerai vraiment étoffer le fonds comics du CDI (qui doit compter au moins 5 albums) et j'ai beaucoup de mal à me décider et à choisir quelque chose de qualité. A Angoulême, j'ai laissé les élèves (de sixième) me dire de quoi ils avaient envie et les histoires de super-héros sont celles qui revenaient le plus souvent. Du coup quand des élèves m'ont montré cet album, je n'ai pas hésité bien longtemps.



Spider-man : Un jour de plus fait partie de la collection "20 ans" de Panini Comics qui va présenter, tout au long de l'année 2017, une sélection des meilleurs comics Marvels. Avec une particularité intéressante, c'est un dessinateur de BD franco-belge qui fera les couvertures (un dessinateur différent à chaque fois). Par exemple, la couverture de la réédition du premier tome de Ms. Marvel a été faite par Pénélope Bagieu.



La couverture de Spider-Man a été faite par Bastien Vivès, que je ne connais pas du tout. J'aime énormément cette couverture. Elle est poétique et à la fois très intrigante, elle fait passer beaucoup d'émotions avec un dessin simple et sans décors. Une fois que l'on a lu le livre, ce dessin se comprend différemment et prend encore plus de sens. C'est, je trouve, une magnifique couverture !



L'histoire présentée ici est sombre, très sombre. Tante May est mourante et Peter Parker/Spider-Man fera tout pour la sauver, quitte à vendre son âme au diable... littéralement ! Je ne saurai dire si j'ai aimé cette lecture. Je ne m'attendais pas à cela et je ne sais pas si mes élèves vont accrocher car l'histoire est dure et les préoccupations de Spider-Man sont celles d'un homme qui a bien vécu, et non plus celles d'un ado comme on a l'habitude de le voir. Peter Parker est dans une impasse, une véritable tragédie grecque et, comme lui, le lecteur ne peut décider quelle solution est la meilleure...
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Daredevil : Father

Sur le plan scénaristique l'artiste se débrouille assez bien, même si l'intrigue reste quelque peu brouillonne et très répétitive. [...] Au final, rien de bien exceptionnel quand même, si ce n'est un bon thriller orchestré par un Quesada assez à l'aise, qui joue avec nos nerfs.
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Spider Man Un jour de plus

Le choix est crucial pour Parker. Sa vie en sera bouleversée. L'histoire est bien racontée. L'émotion passe bien. C'est incroyable de lire un tel récit si touchant encore aujourd'hui.
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Spider-Man : Un jour de plus

La couverture du livre est d’un orange vif et c’est ce qui va attirer notre regard en premier. Puis nous allons poser les yeux sur Spider-Man. Notre jeune héros favori semble en bien délicate posture, ligoté et empêtré dans sa propre toile. La couverture nous en dit déjà beaucoup sur l’aventure que va vivre Peter Parker dans ce livre, tiraillé par ses propres actes et leurs conséquences.



Le livre « Spider-Man : un jour de plus« , c’est avant tout un recueil de quatre comics du même nom parus en novembre 2007 pour les deux premiers ouvrages puis en décembre 2007 et enfin en janvier 2008 pour le dernier.



Le sommaire nous sert donc d’indications, il va nous donner quelques détails comme les dates de parution etc. Mais il n’y pas d’indications sur le numéro des pages afin de retrouver les différents chapitres plus facilement. Vous les découvrirez donc en feuilletant le livre.



À droite du sommaire se trouve l’introduction. Celle-ci nous aide à nous repérer dans le temps et les événements passés ou en cours.

[...]
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